Dans quelques jours, un repas du soir réunira les familles juives, comme depuis plus de 2000 ans.
Le plus jeune enfant posera la question rituelle: "Pourquoi cette nuit n'est-elle pas comme les autres nuits?"
Alors, tout s'enchaînera selon l'ancestrale coutume. Le père de famille commencera à raconter: "Nous étions esclaves en Egypte...".
Il y aura le partage des aliments symboliques: herbes amères, harosset (mélange de fruits secs sucrés), pain azyme-
Il y aura le long récit de la délivrance et de la sortie d'Egypte avec les chants d'action de grâce et de reconnaissance envers le Seigneur Adonaï-
Il y aura le partage des quatre coupes de vin-
Il y aura le chant des psaumes du Hallel (Alleluia!)-
Et pour tenir les enfants en haleine jusqu'au bout, il faudra chercher le morceau caché de pain azyme, et il y aura encore des chants qui leur seront plus spécialement destinés, depuis l'évocation des miracles que le Saint (Béni soit-Il) réalisa à minuit, jusqu'à la joyeuse chanson du chevreau "que mon père acheta pour deux zouz, un chevreau, un chevreau"!
Ce sera le repas rituel de la nuit de Pessah, la Pâque, moment précieux pour lequel toute la maison se prépare, et ses habitants. La table est dressée avec des couverts spéciaux, la nourriture est spécialement choisie-
Et sur la table, il n'y a rien qui contienne du levain, parce que, en ces temps lointains où les enfants d'Israël sortirent d'Egypte, ils n'eurent pas le temps de faire lever le pain... Et en cette nuit lointaine, le sang d'un agneau appliqué sur les montants des portes les protégea du passage de l'Ange de la mort...
Et alors, dit le Récit, ils s'enfuirent, mais les Egyptiens les poursuivirent. Alors la mer s'ouvrit devant eux, et ils purent passer, et elle revint sur les Egyptiens... et c'est au prix de la mort des fils de l'Egypte que les Fils d'Israël furent rendus libres- C'est pourquoi les anges n'eurent pas alors le droit de se réjouir, et c'est pourquoi encore maintenant la joie n'est pas complète...
Ains depuis la plus haute Antiquité, les Juifs célèbrent le souvenir de la naissance de leur peuple, et depuis les temps de leur exil ne manquent pas de se souhaiter "L'an prochain à Jérusalem!"