Je ne sais pas si ce poème appartient vraiment au médiéval. Je le mets quand même, et si vous jugez que ça ne va pas je l'enlèverais.
- Chant de la Muse et du Musicien - ou - La Dernière Symphonie -
Comme on ne retient pas l'eau avec ses mains
Il ne pouvait arrêter le flot de mon sang.
Au début on lisait dans ses yeux, plus que le chagrin,
La terreur de ma perte, l'horreur de son impuissance.
J'avais beau le regarder, j'avais beau vider mes forces pour lui parler,
Il était complètement paniqué, j'avais beaucoup de mal à la raisonner.
Quand j'ai tendu la main pour toucher son visage
Son corps s'est raidi presque autant que le mien
Et il a compris combien son combat était vain.
Son regard s'est empli de larmes et de douleur,
Et comme pour me retenir il m'a serré dans ses bras.
Tout ralentissait, devenait flou, mais je pus entendre ma voix :
"Mon Amour ne gâche pas tes efforts,
Rends-toi compte que c'est la fin,
Je m'avance déjà seule sur le dernier chemin
Dont l'entrée t'es refusée, et au bout duquel m'attend la mort.
"Reste auprès de moi, écoute mes dernières prières,
Je t'en prie, voici le dernier test, la dernière étape,
Il ne faut pas échouer, même si je sais qu'hier
Encore était un jour heureux, et qu'aujourd'hui le temps nous happe.
" Ne laissons pas s'échapper l'avenir,
Je t'en prie, je veux savoir derrière moi la vie,
Savoir que je ne tomberai pas dans l'oubli,
Et être sûre qu'on s'aimera éternellement en me sentant partir.
"Dépose sur mon front la plus belle des couronnes,
Tresse-la d'églantine car je serai à jamais ta muse,
Enhardi-toi ! Je ne t'oublierai pas, je le refuse !
Et prends ton luth, rappelle-toi les bons souvenirs
"Pour me composer, comme toi seul le fait, un morceau,
Qui comme une toile dépeindra nos vies entretissées,
Je veux jusqu'à l'ultime instant te voir dans la lumière,
Et entendre les notes de ta dernière symphonie."