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 La Tarasque, un monstre légendaire

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MessageSujet: La Tarasque, un monstre légendaire   La Tarasque, un monstre légendaire Icon_m18Ven 26 Nov 2010 - 20:32

La Tarasque est un monstre amphibie dont l'aspect est décrit en détail dans "La légende dorée" de Jacques de Voragine. "Il y avait à cette époque un dragon moitié animal-moitié poisson, plus épais qu'un boeuf, plus long qu'un cheval avec des dents semblables à des épées et grosses comme des cornes, qui était armé de chaque côté de deux boucliers."

Dans l'iconographie chrétienne, la Tarasque est plutôt représentée comme un monstre à tête de lion dont le dos est couvert d'épines possédant six pattes avec des griffes et une queue de serpent.

Toujours d'après de Voragine:
[Le monstre] était venu par mer de la Galatie d'Asie; [il] avait été engendré par Léviathan, serpent très féroce qui vit dans l'eau, et d'un animal nommé Onachum, qui naît dans la Galatie.

La Tarasque répandait la terreur autour de Tarascon. Hantant le Rhône, la bête perturbait la navigation et se plaisait à faire chavirer les navires. Lors de ses incursions sur les rives du fleuve, au temps où la forêt était encore dense, elle dévorait moutons, enfants et bergers.

C'est à Sainte-Marthe que revient l'honneur d'avoir dompté la Tarasque.

L'Ordre des Chevaliers de la Tarasque, constitué en 1474 par le roi René, est à l'origine d'une procession au cours de laquelle on promène de par la ville, une effigie en carton de la Tarasque. Elle est portée par seize chevaliers de l'Ordre dont huit se trouvent dans le corps de la bête, prêtant vie au monstre et symbolisant les victimes qu'elle a avalées. Les autres chevaliers représentent les fondateurs de la ville.

Bientôt je vous conterai son histoire
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MessageSujet: Re: La Tarasque, un monstre légendaire   La Tarasque, un monstre légendaire Icon_m18Sam 27 Nov 2010 - 9:33

Puisque tu sembles bien aimer les monstres, je me permet de te présenter brièvement la "malbeste de vendée".

Voici son histoire.
Elle se présente un peu comme un ours géant et terrible qui dévore des troupeaux entier, et très souvent la bergère avec!
Pendant longtemps, ses ravages furent terribles. Ainsi, en un petit mois, ce fut toutes les bergères et leurs troupeaux de la région d'Angles (Et là, ce n'est pas un peuple!) qui finirent dans l'estomac sans fond de la malbeste.

Il y eut enfin quelqu'un pour s'émouvoir de ce drame et ce fut un curé, le père Martin. Ce saint homme, après avoir prié cinq jours sans boire ni manger, parvint à glisser son chapelet autour du cou du monstre (Et là, soit le monstre en question n'était pas si gros que cela, soit ce bon curé possédait un chapelet particulièrement long!). La malbeste en fut aussitôt amadouée et se laissa conduire tout en haut du clocher de l'église d'Angles où elle se transforma instantanément en statue de pierre.
Elle y est toujours et tout au fond de son coeur, la vendée redoute encore le retour de la funeste malbeste.

J'aime ces anciennes légendes. Outre qu'elle ont souvent un très vieux fond de vérité, elles démontrent l'immortelle vivacité de l'imaginaire collectif.

A bientôt.

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MessageSujet: Histoire de la tarasque   La Tarasque, un monstre légendaire Icon_m18Sam 27 Nov 2010 - 11:01

Le bonjour noble assemblée

voici pour vous contée l'histoire de la tarasque ...

Il y a très longtemps, à l'endroit où s'éleva plus tard le château du roi René, se dressait un rocher dont les pentes plongeaient dans les eaux profondes du Rhône. À quelques pieds en dessous de la surface, béait un large trou. Et, dans ce trou, se tapissait un monstre aussi laid que cruel que les habitants de ce lieu redoutaient plus que tout. Bien peu de gens pouvaient décrire la hideuse bête avec précision, car ceux qui, par malheur s'étaient trouvés en sa présence, n'avaient rencontré que la mort. L'horrible créature pouvait donc à loisir sortir de son repaire aquatique, grimper sur les berges du fleuve et parcourir la région, décimant tout sur son passage : ânes et chevaux, enfants et agneaux, vieilles personnes et jeunes filles...

Un jour pourtant, douze braves garçons décidèrent de mettre fin à ses méfaits. Dès l'aube, ils firent le guet devant la pierre, armés de frondes et de gourdins. Ils y restèrent jusqu'à la tombée de la nuit mais durent se rendre à l'évidence : le monstre était déjà parti avant même leur arrivée. Sur une plage de galets, ils aperçurent alors les traces de ses pas énormes qui les menèrent à l'entrée de gorges sauvages où s'engouffrait le Rhône. Cet étroit défilé avait pour nom Tarusco. Les pas géants suivaient le cours du fleuve puis bifurquaient à l'intérieur des terres... C'est ainsi que les jeunes gens arrivèrent au coeur d'une épaisse forêt. Là, ils entendirent des mugissements et des rugissements. En approchant, tapis derrière un tronc d'arbre, ils aperçurent un dragon qui dévorait un boeuf.

- La victime provient du troupeau de mon père s'exclama l'un des garçons.
- Tais-toi protesta un autre.

Trop tard ! Le monstre avait repéré les intrus et se précipitait déjà vers eux, la gueule béant sur des dents carnassières aussi aiguës que des épées et des poignards ensanglantés. Deux des jeunes gens furent déchiquetés par des pattes énormes armées de griffes d'ours tandis que les autres pattes labouraient le sol d'un piaffement rageur grinçant et crissant sur les pierres. Deux autres garçons, après avoir été à demi asphyxiés par un souffle aussi violent qu'une tornade et aussi pestilentiel que les vapeurs d'un gouffre empli de cadavres, eurent le crâne fracassé par une lourde queue aux écailles de serpent. Deux autres encore valsèrent en morceaux, coupés net par un dos aux crêtes tranchantes comme des haches. Les six survivants s'enfuirent, pendant que le dragon dévorait ses premières victimes. Arrivant à la ville, essoufflés, fous de terreur, ils racontèrent ce qu'ils avaient vu. Et plus personne n'osa affronter la bête que l'on appela désormais la Tarasque. Elle poursuivit ses méfaits, de temps à autre, au bord du fleuve, dans les îles, les bois et les marécages. Un jour, une jeune femme, tout de blanc vêtue, arriva devant une cabane de pêcheurs. La famille en pleurs y veillait les restes de l'un des garçons que le monstre avait en partie dévoré.

- Pourquoi vous lamentez-vous, braves gens ? demanda-t-elle, émue par ce chagrin.
- Nous pleurons notre fils que la Tarasque a massacré.
- Et qui est donc cette Tarasque ?
- Un dragon qui se cache dans un trou, sous les eaux du Rhône. Personne n'a jamais réussi à l'en déloger.
- J'irai demain, répondit la jeune femme.
- Elle ne fera de toi qu'une bouchée.
- C'est ce que nous verrons, répliqua la blanche demoiselle.
- Voulez-vous me prêter un lit de paille et me donner quelque nourriture ? En échange, demain, j'irai laver tout votre linge dans le fleuve.

Au matin, elle se rendit au pied du rocher, portant les vêtements et elle se mit à les battre et à les tordre dans les eaux.

À ce moment, les eaux commencèrent à bouillonner, la berge à trembler, le vent à siffler dans les roseaux... Une odeur pestilentielle s'éleva dans les airs. Une tête hideuse se dressa au-dessus des flots qui déferlèrent sur la tunique blanche de la jeune femme. Une voix tonitruante gronda :

Sainte Marthe et la Tarasque- Qui es-tu effrontée ?
- Je m'appelle Marthe et je viens du pays de Judée, au-delà des mers.
- Tu n'as pas peur de moi ?
- Pourquoi aurais-je peur ? Qui es-tu donc toi-même ?
- On me nomme la Tarasque. Je suis si laide que les yeux qui me voient ne peuvent me supporter. Mon haleine est si putride que les gens près de moi n'osent plusrespirer...
- Mes yeux te voient et n'en sont point aveugles. Mon nez respire et n'en est pas incommodé... répliqua l'étrangère, en continuant tranquillement à laver son linge.

La Tarasque se rapprocha et les pêcheurs, tapis dans les feuillages, regrettèrent amèrement de ne pas avoir empêché la voyageuse de s'aventurer jusque-là. Le dragon s'approcha, menaçant et boueux. Son corps couvert d'écailles, ruisselant d'herbes visqueuses se dressa devant la frêle lavandière qui, sans se départir de son calme, jeta vers lui un regard limpide et quelques gouttes d'eau en disant :

- Attention ! Tu vas salir mon linge...

Alors, la bête s'immobilisa, comme figée par ces paroles et par ces éclaboussures. Un instant, elle demeura pétrifiée. Puis, Marthe ajouta d'une voix radoucie :

- Pauvre bête ! Il semble que personne ne prenne soin de toi. Viens t'asseoir près de moi et conte-moi tes peines... Moi aussi j'ai vécu des moments difficiles, dans mon pays et sur la mer où je me suis enfuie avec quelques-uns des miens...

Alors, le monstre parut retrouver vie. De ses yeux rouges coulèrent quelques larmes. Il s'approcha et s'installa sur une plage de graviers en demandant :

- Dis-moi ce qui t'est arrivé au-delà des mers.

Et Marthe commença à parler. Elle parla de son pays et de ceux qu'elle y avait rencontrés. Elle parla de son voyage et de son arrivée sur une plage de sable fin où l'avait accueillie une Gitane noire... Elle parla d'amour et d'espérance. Elle en parla si bien que la bête, apprivoisée, s'endormit auprès d'elle.
Les pêcheurs, enthousiasmés par ce prodige, s'en furent prévenir les autres gens de la région qui affluèrent au bord du fleuve. Ils y trouvèrent la jeune femme lavant la boue qui salissait les écailles du monstre et demeurèrent un instant stupéfaits, incapables de bouger ni de prononcer un mot. Lorsque Marthe détacha sa ceinture et l'accrocha au cou de l'animal pour l'emmener
avec elle, ils se précipitèrent avec des haches, des pieux et des lances...

- Non ! Je vous en prie... Elle n'est plus méchante... protesta la lavandière.

Mais ceux qui avaient perdu leur frère, leur fils ne l'entendaient pas ainsi. Ils tombèrent sur le monstre et le transpercèrent de leurs armes, faisant gicler autant de sang que la Tarasque en avait fait couler. Avant de rendre le dernier soupir, la bête lança vers Marthe un regard plein de reconnaissance :

- Avec toi, pour la première fois, j'ai senti mon coeur se vider de sa haine, mon souffle devenir pur, mes yeux devenir tendres... Un instant, j'ai même cru que je pouvais devenir belle !

Puis elle expira. On traîna son corps immense sur une place de la ville où on le laissa exposé au soleil tandis que Marthe était portée en triomphe et sacrée patronne de la ville. La carcasse du monstre se dessécha, des hommes se glissèrent à l'intérieur et l'animèrent d'une seconde vie, faisant bouger sa tête, fouettant l'air de sa queue et crachant le feu par ses naseaux tandis qu'autour, la foule en liesse chantait dans un refrain qui, de bouche en bouche, se mit à serpenter les rues :

- La gadeù, Lagadigadeù, la trascou !
- La gadeù, Lagadigadeù, lou casteù !

Virevoltant sur les pavés, l'animal fut conduit jusqu'à un antre obscur où on
l'emprisonna. Des chevaliers, portant piques et drapeaux, prirent la tête d'un cortège de paysans, de vignerons, de mariniers, de pêcheurs et de bergers qui se mirent à faire des farces, à rire, à se lancer de l'eau...

Et il en fut ainsi d'année en année, jusqu'à ce que le roi René réglementât les
réjouissances que le souvenir du dragon, vaincu par une jeune fille, provoquaient dans sa belle ville. Alors du haut de son château, élevant ses créneaux sur la rive du Rhône, à l'endroit même où vivait jadis le monstre, le souverain pouvait fredonner avec ses sujets en délire, dont les pourpoints et les jupons tourbillonnaient au pied des remparts :

- La gadeù, Lagadigadeù, la tarascou !
- La gadeù, Lagadigadeù, lou casteù !

Noble Aragorn l'elfe artisan a bien connu ce bon curé Martin sis en belle contrée de Vendée, en ce temps là la vendée était prospère et notre bon curé faisait ripaille jusqu'au delà du rabat-jour et sa panse s'en trouva fort grossie. Il me manda donc un rosaire qui ne le gêna point, ayant peur de subir l'étouffement par le cou, je me mis au travail avec diligence pour lui délivrer un très très long chapelet qui sauva la contrée de la malebeste.
Les villageois ont ils envoyé le curé par peur de disette ? L'ont il envoyé pour sa fermeté de coeur ? l'histoire ne le dit pas ....

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MessageSujet: Re: La Tarasque, un monstre légendaire   La Tarasque, un monstre légendaire Icon_m18Sam 27 Nov 2010 - 13:20

Vôtre style est une pure merveille, comme une petite rivière joueuse se faufilant entre les troncs moussus.

N'avez-vous jamais songé à l'écriture?

Moi si, mais je me sens petit en vous lisant. A bientôt.
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MessageSujet: Re: La Tarasque, un monstre légendaire   La Tarasque, un monstre légendaire Icon_m18Sam 27 Nov 2010 - 22:23

Le bonsoir Noble assemblée

Granz merci seigneur Aragorn , c'est sans doute que la puissante magie des légendes, contées comme des souvenirs, au creux de l'âtre depuis l'aube des mondes n'a sans doute point encore disparu ;-)

" Il peut paraître étonnant que les pensées profondes se rencontrent plutôt dans les écrits des poètes que dans ceux des philosophes. La raison en est que les poètes ont écrit sous l'empire de l'enthousiasme et de la force de l'imagination. Il y a en nous des semences de science comme en un silex des semences de feu ; les philosophes les extraient par raison, les poètes les arrachent par imagination : elles brillent alors davantage. " Descartes
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MessageSujet: Re: La Tarasque, un monstre légendaire   La Tarasque, un monstre légendaire Icon_m18Dim 28 Nov 2010 - 9:09

Entièrement d'accord.

Le raisonné est toujours un peu morose, cloisonné par une inévitable, puisque recherchée, logique. Et quoi de plus efficace que celle-ci pour tuer tout élan.
Tenons-nous donc précautionneusement à l'écart de tout ces réducteurs des mondes, tout en ayant pour eux l'espoir de les voir revenir un jour du bon côté de la force.

Amitié enthousiaste. A bientôt.
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MessageSujet: Re: La Tarasque, un monstre légendaire   La Tarasque, un monstre légendaire Icon_m18Dim 28 Nov 2010 - 23:14

Le bonsoir seigneur Aragorn
je suis ravie d'avoir trouvé ce forum, l'apparence du site, la lecture des sujets et messages, ciel ! un repaire de gentils toqués aux influences aussi variées que merveilleuses ! l'occasion de faire partager les contes et légendes qui sont ma passion Bad)
à bientôt donc, Noble assemblée
Douce nuitée

La légende des trois pics du Languedoc

Selon une très vieille croyance populaire datant du bas Moyen Âge, le nom des trois monts, Saint-Clair à Sète, Saint-Loup au nord de Montpellier et l'Aigoual dans les Cévennes, aurait pour origine la belle et triste histoire des trois fils d'un grand seigneur de Saint-Martin de Londres. Beaux, riches, mais pas encore célèbres, ils n'avaient rien trouvé de mieux que de tomber amoureux de la même femme qui, comme vous pouvez vous en douter, n'était ni laide ni pauvre et dont la réputation de vertu et de douceur n'était plus à faire. On ne prête qu'aux riches, c'est bien connu !
Les prétendants se pressaient nombreux autour de celle dont ils prononçaient le prénom avec adoration : Bertrade. Par souci historique, précisons que d'aucuns prétendent qu'elle se prénommait Irène, mais qui croire ? Quoi qu'il en soit, dans cette fratrie énamourée, on est à peu près certain que l'aîné s'appelait Guiral, le cadet Clair et le benjamin Loup.
Troublée par l'amour des trois frères, Bertrade ne savait où donner de la tête. Quant à son coeur, il battait la chamade à trois vitesses :
L'aîné lui plaisait par sa gravité et sa force ; elle était attirée par la légèreté et l'insouciance du second et fondait devant la gentillesse et le dévouement du troisième.
Elle les aurait bien choisis tous les trois, mais ses parents avaient été formels : elle devait n'en élire qu'un, du moins en tant qu'époux...
Ne pouvant les départager, elle s'en remit à Dieu pour guider son choix. C'était une habitude chez les filles de cette époque. Justement, une nouvelle croisade (il y en eut neuf, si l'on compte celle contre les Albigeois) venait d'être lancée et cela donna une idée à Dieu. Il souffla une idée géniale à la belle indécise : et si elle envoyait ses amoureux transis délivrer Jérusalem ? Avec à la clé une promesse, celle d'accorder sa main à celui qui rentrerait de l'expédition en ayant à son actif le plus d'actions glorieuses.

Voilà nos trois gaillards en route pour des contrées lointaines, tandis que la belle, filant sa quenouille, s'armait de patience en attendant leur retour.
Il faut rappeler que partir en croisade en Orient n'avait rien à voir à cette époque avec des vacances au soleil. La plus longue persista quatre années et la durée moyenne pour les autres était au minimum de deux d'absence. La plus courte, qui fut d'ailleurs la dernière, ne dura que huit semaines : parti d'Aigues-Mortes (Gard) le 1er juillet 1271, Saint-Louis trépassa devant Tunis le 25 août de cette même année.
Fous d'amour, les trois frères guerroyèrent comme des lions, rivalisant d'audace et de courage dans l'espoir de conquérir le coeur de la jeune damoiselle à leur retour. De son côté, Bertrade commençait à trouver le temps long. Les nouvelles n'arrivaient pas, elle craignait le pire et culpabilisait en s'accusant de la mort probable des trois chevaliers. A force de se faire du souci, elle fut prise de langueur et de mélancolie, refusant toute nourriture. Elle pleurait à longueur de journée et finit par sombrer dans une grave dépression qu'à notre époque des psychologues auraient certainement pu guérir, mais bon, on ne va pas refaire l'histoire.

Quand enfin les trois frères, couverts de lauriers et de cicatrices, bouillant d'impatience de connaître la décision de Bertrade s'en revinrent de leur croisade, ce fut pour assister aux funérailles de la belle, morte la veille de leur retour.
Effondrés, les trois amoureux décidèrent de se retirer du monde et de vivre en ermite, chacun de son côté. Assignés à résidence volontairement, ils choisirent d'aller vivre sur trois monts éloignés de Saint-Martin-de-Londres, mais disposés en triangle par rapport au lieu où reposait leur bien-aimée. Avant de se séparer, ils se promirent d'allumer un grand feu à chaque anniversaire de la mort de Bertrade, afin d'honorer sa mémoire.
Les années passèrent. tous les ans à la même date - le 25 décembre pour certains chroniqueurs ; pour d'autres, le 19 mars -, les habitants de la plaine voyaient un immense brasier illuminer la nuit, de Sète au mont Aigoual jusqu'au pic Saint-Loup.
Et puis un hiver, deux feux seulement s'allumèrent en mémoire de Bertrade. Guiral avait rendu l'âme. L'année suivante, il n'y eut plus qu'un seul brasier : Clair s'en était allé. Loup leur survécut quelques années, puis lui aussi s'éteignit à son tour.
Bertrade et ses amoureux auraient sombré dans l'oubli sans la vigilance et la reconnaissance des villageois. Les trois ermites avaient rythmé leur vie quotidienne, ils avaient prié pour le salut de leur âme. Cela ne s'oublie pas en Languedoc. C'est pour perpétuer leur mémoire que les trois monts furent baptisés de leurs prénoms.
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MessageSujet: Re: La Tarasque, un monstre légendaire   La Tarasque, un monstre légendaire Icon_m18Lun 29 Nov 2010 - 10:42

Magnifique!

Merci et à bientôt.
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MessageSujet: Re: La Tarasque, un monstre légendaire   La Tarasque, un monstre légendaire Icon_m18Lun 29 Nov 2010 - 21:23

Le Bonsoir Noble assemblée


Tout le monde parle ou a entendu parlé de la VACHE FOLLE. Mais en arrivant dans ce village du Gard, des habitants parlaient de: LA VACHE VOLE.

J'ai cru à une erreur de langage, avec mon accent différent de celui du Sud. Mais NON, notre immense mammifère a des ailes dans ce pays. Je vais donc vous raconter la légende du :

Volo Biou de Saint Ambroix


Humm, qu'il est bon ce petit vin du Gard ! " Il y a 3, 4 ou 5 siècles de cela (cette légende se perd dans la nuit des temps), la récolte de raisins avait été divinement abondante mais vraiment trop abondante.

Par cet excès de raisin, il n'y eu plus aucun récipients utilisable dans la ville. Impossible de stocker correctement ce vin de garde.............. Que faire ?

La grogne s'empara des habitants dont le seul revenu était le fruit de la terre.

- "Si on ne fait rien, on va tout perdre" dit l'un.

- "Oui, il a raison, le vin va moisir", fit un autre.

- "C'est encore la faute de nos gouvernants" fit une troisième en désignant l'habitat du Consul nommé Roustan.

- "On ne peut pas boire à se rendre saoul" hurla un poivrot allongé sur un banc.

Dans ce village, tout le monde buvait du vin, (à l’exception de Beoulaigo qui buvait de l’eau, mais nous en reparlerons). Il faut être raisonnable avec ce breuvage, et la quantité de vin était bien trop grande pour nos habitants.

Des groupes de mécontents, menés par un Saint Ambroisien nommé 'Trinco-Puncho', se formèrent, la révolte se mit à gronder dans toute la cité.

* "Il faut que je trouve une idée" pensa le consul en voyant cette meute.

+ "Et si nous organisions une f......" tenta de suggérer sa femme.

* "J'ai une idée lumineuse et extraordinaire " cria 'modestement' le Consul dans son bel habit.

+ "Je n'en attendais pas moins de vous !" murmura sa jolie femme.

Le consul sortit et marcha jusqu'à la place du Foiral. Devant l'immense foule mécontente il dit :

* "Mes amis, nous allons organiser une immense fête."

- "Tu parles, qui-qui viendra à ta fête" hurla un gros poilu.

- "Oui, il a raison, le Robert, y a déjà tout plein des fêtes" vociféra Jeanne

- "Pourquoi y viendraient les gens ?" cria Mimile dans un éclair de géni.


C'est vrai, il n'avait pas pensé à cela notre consul, pourquoi viendrait on dans notre ville ?......C'est alors qu'une idée folle vint à l'esprit du consul en voyant traverser le troupeau de gros ruminants. Se souvenant de l'âne de Gonfaron, il écarta du troupeau un mammifère nommé Caïet et dit avec assurance :

* "Dimanche prochain ce sera fête dans notre village, le bœuf Caïet volera Si vous buvez beaucoup de vin, vous me verrez vraiment....voler ! hihihi , et, parole de consul, notre vin se vendra".

La surprise fut grande...tout le monde se tut devant une telle affirmation.... Mais un consul est trop sérieux pour mentir !!!!

Tandis que les crieurs annonçaient l'évènement dans toute la région, la population s'affairait.

Le jour venu, des milliers de curieux accoururent des quatre coins de la contrée. Il faisait chaud, si chaud que le vin frais coulait à flots chez tous les Saint-Ambroisiens devenus cabaretiers. Après une longue animation, Caïet défila paré de superbes ailes suivi de toute la populace.
Arrivé au sommet de la colline, notre animal fut lancé dans les airs sous les applaudissements et les acclamations.

Mais ..................
..... ..il .........retomba aussitôt dans le vide et s’écrasa, laissant ses nombreux restes dans toute la région.............. On prétendit qu'un évènement mystérieux avait eu lieu la veille au soir.......... Chutttt, ne le répétez pas, mais............ Beoulaigo, notre buveur d’eau, aurait arraché une plume sur 1 seule aile pour déséquilibrer notre 'aviatrice'.
Quant au vin, il n'en resta plus une seule goutte ! ..... Le Consul eut raison."

........."Qui boira, Verra !" affirme un dicton populaire; C'est depuis ce jour que tous les 13 et 14 juillet, dans ce village, une fête est organisée et............ les habitants tentent de faire voler la vache !!!!!

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MessageSujet: Re: La Tarasque, un monstre légendaire   La Tarasque, un monstre légendaire Icon_m18Lun 29 Nov 2010 - 21:39

Où diables ( où dieux) allez vous chercher tout ça?

Seriez-vous un véritable elfe à la vie interminable, et dont la mémoire se charge au fil du temps de toutes ces belles histoires que que nous autres, pauvres humains, ne pouvons qu'effleurer avant le trépas?

Que d'intriguants mystères à vôtre encontre.

Le rôdeur s'exite!
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MessageSujet: Re: La Tarasque, un monstre légendaire   La Tarasque, un monstre légendaire Icon_m18

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