La taverne du lutin borgne et autres histoires

Evoquée au cours d'un poste intitulé « Palette graphique », mené par le Sire Aragorn, la « Taverne du Lutin borgne » reste à ce jour un lieu peu connu des pélerins.

Aussi ce poste va être consacré à la découverte de ce site singulier mais au combien pittoresque et folklorique.

Située dans la mystique forêt d'Eliande (appellée aussi Brocéliande), là même où s'entretient la mémoire du Roi Arthur, la taverne fait preuve d'une solide renommée à travers l'ensemble du Petit Peuple.
Seuls les anciens (clients) peuvent vous indiquer avec précision l'endroit où elle se situe. En effet, vous aurez beau chercher dans les guides touristiques de la région elle n'apparait nulle part. La forêt d'Eliande étant un lieu de pélerinages pour de nombreux médiévistes en quête de calme et de serénité, l'implantation de la taverne n'est que tolérée dans la forêt du fait des possibles nuisances qu'occasionnent les buveurs éméchés. Aussi elle se tient à l'écarts des sentiers battus. Malgré tout, elle jouit d'un cadre idyllique, entre les murmures de l'eau et les jeux du vent dans le feuillage.



La taverne a été créee en 1886 par Branach, un lutin irlandais immigré pour des raisons qui lui reste propre. Peu bavard, personne n'a jamais réussi à découvrir exactement les raisons qui l'ont poussé à quitter son pays natal. Aussi les rumeurs sur le personnage vont bon train. Pour certains il aurait pris part à des actions visant l'indépendance du peuple lutin vis à vis de la tribus de Dana, tenue en ce temps par une majorité d'elfes incompétents (ce qui reste toujours le cas). Pour d'autres, Branach serait un survivant de la guerre des 3 jours, opposant les cordonniers des régions de Galway et de Donegal.
Mais quoi qu'il en soit, le seul véritable témoignage de sa vie passée reste une cicatrice à l'oeil gauche. C'est donc tout naturellement que Branach a fait de cette infirmité sa marque de fabrique, baptisant sa taverne « La Taverne du lutin borgne ». En 1978, Branach s'éteind, laissant au Petit Peuple un lieu unique empreint de libertés où chaque saveur et chaque son vous poussent au voyage.



Aujourd'hui, la taverne est tenue par Trévor, dit Tim, fils aîné de Branach. A l'image de son défunt père, c'est un lutin irlandais au fort caractère qui, pour s'intégrer au peuple Breton, est devenu têtu de surcroit. A 15 ans, ce petit bout d'homme distille déjà sa propre bière qu'il vend sous le manteau à ses camardes de classe. L'histoire veut également que ses professeurs aient été ses plus fervents clients.
Par la suite et avec l'aide de quelques connaissances dans la menuiserie, il lance son propre commerce. A la mort de son père, il revend son affaire et se lance dans l'aventure de « La Taverne du lutin borgne ».



La bière fétiche de la taverne s'appelle "la Borgne" en hommage au père de Tim. Son goût se révèle particulier, mélange subtiple d'amer et de sucré. Aussi lorqu'on la boit, on ferme un oeil mais on laisse l'autre ouvert tellement le mélange est inédit, entre le dégout et l'adoration.




La Taverne, en plus de proposer ses boissons distillées « maison », est reconnue comme un commerce de produits d'exception. Une fois par semaine, Mac « Truffy » Kingley, un colporteur écossais spécialisé dans la truffe, propose ses mets rares aux clients. Cela contribue à la réputation de l'établissement notamment dans les milieux bourgeois de la région.




Pour conclure ce sujet, « La Taverne du lutin borgne » reste une étape incontournable dans l'une des forêts les plus secrète de Bretagne emprunte aux rêves et à la méditation. Et parce que l'esprit ne peut s'évader sans un coup de pouce, ne cherchez plus, commandez une « Borgne » au comptoir de la Taverne. Entre deux grognements le tavernier discutera avec vous de la pluie et du beau temps et selon son humeur vous soufflera quelques remèdes à base de bière et de fougères.

A ne pas rater...

Une merveille. Le texte comme les dessins sont délectables ( presque autant que la"borgne"). Vous n'avez jamais songé à un livre d'art? Je pense sincèrement que vous avez le talent nécessaire à une telle entreprise.

Mettez cela à murir tranquillement dans un recoin de vôtre cervelle.

Et sans vouloir percer vos secrets, quels outils employez-vous pour obtenir un tel résultat? On dirait de la palette graphique.

Quand je pense que je fréquente cette taverne depuis des années et que j'ignorais tout cela...Une chose est sure, en tout cas: désormais, Nous voulons absolument en connaître plus sur ces gens-là.

Sir Aragorn a bien dit, c'est un régal à lire ! L'Histoire est bottant et souriante! Le dessin est génial, votre travail mérite reconnaissance !

Merci à vous deux pour ces commentaires, ma foi, très encourageants pour la suite!

Pour répondre à votre question, Maître Aragorn, le style de colorisation utilisé est très personnel.
Tout d'abord je me mets à la peinture mais je suis encore un piêtre peintre et mon scanner n'est pas des plus fidèle pour un bon rendu!
Après quoi je bascule sur la palette graphique pour de nombreuses retouches en essayant au mieux de conserver le grain de peinture!
Malgré tout, et tout comme vous, je ne suis jamais pleinement satisfait!

Il n'existe rien de pire que la satisfaction. Et rien de plus exaltant que de passer sa vie à courir après!

A bientôt.

J'espère un jour trouver cette fameuse Taverne,
Félicitation pour le texte et les dessins, maître Piotr !

Ça donne vraiment envie d'y aller dans cette taverne!... je suis certaine que les lutins ont de la conversation et un sens de l'humour débordant xD

J'adore votre taverne merci pour la belle histoire.

Tous les jeudis soir, aux alentours de 22h, la Taverne convie Elen Guevel, une ancienne fille de joie reconvertie en médium, à venir dévoiler l'avenir de ses clients.
Particularité de sa prestatation, Elen interprète les signes dans une pinte de bière. En général elle vous prédit les pires horreurs et exorcise vos démons en buvant la bière que vous avez commandé. Autant vous prévenir que si vous passez dans les derniers ses prédictions seront beaucoup plus aléatoires. Ne prenez pas non plus peur si elle rentre en transe, l'alcool ne lui a jamais vraiment réussi.
D'ailleurs son don n'a jamais été totalement crédité. Cela a davantage trait à un stratagème imaginé par Tim pour pousser à la consommation de bières dans son établissement (en général des « Borgnes »).

Je ne l'ai jamais rencontré (je ne me rend à la taverne que certains samedis) mais j'en ai entendu parler. Il paraît que certains clients ayant eu la malchance de passer après la douzième "borgne" sont restés choqués à vie. N'ayant perçu que le tragique de la prestation sans en comprendre le moindre mot, ils se demandent encore quelles catastrophes terribles leurs pendent au nez?

Il se dit aussi qu'en homme d'affaire avisé, Tim réserve ce sort aux seuls gens de passage peu sympathiques et à la bourse solidement liée...

Un nouvel épisode croustillant, Maître Piotr

Un petit aperçu de l'ambiance dans la taverne de Tim le samedi soir...

www.youtube.com/watch?v=knk7cnSppeY&feature=related

Il me semble, maistre Piotr, que certains de vos dessins ont disparus...

Je retrouve bien là l'ambiance musicale de la Taverne!! Il me semble que Tim fait les choeurs au alentours de 2'05!! Un régal!!

Du reste je me suis effectivement permis de retirer certaines de mes illustrations que je trouvais pas terribles!

Note: Cette histoire est davantage écrite pour contenter Messire Aragorn (qui attendais de moi la suite de la Taverne) que pour un public averti en recherche de sensation forte!

Alors que l'automne tirait ses dernières bouffées dans sa pipe en bois précieux, que les feuilles mortes jonchaient le sol de leurs couleurs pourpre et or, et que le fond de l'air appelait à la chaleur, je me promenais dans un bois non loin de la mer du nord. L'hiver approchait au grand galop, plongeant les arbres dans leur sommeil et faisant tombé sur la campagne son brouillard emplis de mystère. Mes pas sur les cailloux étaient alors le seul bruit audibles dans les environs jusqu'à ce que des chuchotements me tirent des songes dans lesquels j'aime à m'égarer. A quelques pas de moi, entre les buissons et la souche d'un vieux chêne se trouvaient deux lutins. Ils étaient là pareils à des enfants qui se chamaillent, pas plus haut qu'un petit moineau. L'un semblait sous la haute domination du premier, râleur et colérique pour quelques affaires que je compris très vite. En effet, derrière eux se dressait un plan de fraises, fruit, vous me l'accordez, peu commun en cette saison. Cela aiguisa davantage ma curiosité déjà bien stimulée à la vue de ces deux hurluberlus venus de nul part et allant on ne sait où à leur besogne hivernale.
L'un des deux protagonistes, le plus énervé, semblait à même de faire figure d'autorité, portant la barbe longue et un chapeau de noblesse. L'autre à l'inverse, à en juger par ses vêtements d'un vert douteux, devait être un disciple ou quelques chose approchant, le benêt servant le maître en toute occasion.
Je compris assez vite que ce dernier avait, portant les potions du savant, avait, par mégarde, trébuché sur un caillou. L'un des pots transporté s'était alors ouvert laissant échapper son contenu sur le sol humide ce qui avait donné naissance à cette abération de la nature (pour reprendre les paroles du sage). L'ancien, qui devait certainement en avoir marre des incidents à répétition de son couillon de serviteur lui asséna un grand coup de canne sur la tête avec pour effet surprenant de faire sortir un bruit de noix vide de sa tête.




Je me mis alors à rire devant ce spectacle peu commun et O combien amusant, ce qui naturellement me fit repèrer. Au moment où je relevais la tête tout deux avait disparus laissant à leur sort les quelques fraises, résultat involontaire de la fatigue d'un bon gars qui ne demande pas à être frappé de la sorte pour avoir fait des miracles.
Cette histoire n'a bien sur aucune morale et ne tolère aucune violence faite aux lutins.

C'est adorable. Merci...

Votre histoire donne envie d'aller passer une soirée ( et plus si affinités :p) dans ce lieu magique ! Merci pour ce magnifique petit bout de rêve