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 Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...

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aragorn
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MessageSujet: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Lun 6 Déc 2010 - 20:06

( Et les autres aussi d'ailleurs!)

Il serait peut-être intéressant que ceux d'entre nous que la plume démange de poster sur le forum des extraits de nos oeuvres. Ainsi, nous pourrions confronter nos styles et, j'en suis certain, établir un dialogue très constructif pour tout le monde.

A bientôt.


Dernière édition par aragorn le Lun 6 Déc 2010 - 20:42, édité 1 fois
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skugenfolk
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MessageSujet: ^^   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Lun 6 Déc 2010 - 20:28

C'est une chouette idée Aragorn, je suis pour ^^
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skugenfolk
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MessageSujet: Les Terres du Soleil Levant (hommes extrait)   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Lun 6 Déc 2010 - 20:34

Je poste la première page de mon roman actuel en cours d'écriture, laissez vos remarques bien sûr et je serais heureux de lire vos extraits littéraires si vous en postez.
A bientôt et laissons-nous voyager par le pouvoir des mots



5099. Voilà deux longues années que la Citadelle Luannion est encerclée par les forces armées de Morzul. Anchainn, le roi de la Citadelle est affaibli par le poids des années. La guerre se prépare entre les forces de Hayngor, le roi maudit, et le peuple affaibli d’Anchainn.



Le froid. La mort. L'odeur du sang. Toutes ces choses envahissent les ruelles de la Citadelle Luannion. Un soldat au visage ensanglanté, gisant sur le sol pavé. Le casque défoncé. Sa lance brisée. Le cri d'un corbeau venant dévorer la chair du défunt homme. Le sang ruisselle entre les pavés mouillés par un ciel larmoyant. Souffrance. Désolation. Abandon d'un peuple par la faiblesse d'un roi. Abandon d'une volonté qu'il y avait autrefois. La victoire était le seul but. Le désespoir a gagné la lutte. Violence résonne aux oreilles. Vengeance brise les ailes des couples qui se sont fait et qui doivent se quitter, l'homme partant sur les champs de batailles et qui ne revient pas. Le sang a imprégné la terre. Désormais les champs de batailles sont des cimetières. Les cadavres riaient de joie dans l'esprit des habitants car ils étaient morts et n'avaient donc plus à souffrir. La peur. La peur de mourir un jour. De mourir demain. Le sang. L'image du sang qui hantait et hante toujours les âmes. Le brouillard de la mort qui aveugle et tue en silence. La Citadelle Luannion est empreinte à l'obcénité de la mort.
Le roi est mourant. La vie s'éteint peu à peu. Dans une chambre éclairée par la lumière blafarde d'une bougie, assis sur un lit : chacun fait ses comptes. Il fait le bilan. Demain la mort peut-être. Et sinon quoi ? La vie peut-être. Peu de chances. Le néant a déjà tracé sa route. Tout n'est que déroute et pourtant le fait d'espérer est inné. Mais là aussi, faut-il espérer quelque chose ? Ne faut-il pas plutôt laisser faire les choses ? Qu'importe après tout. Demain la mort sûrement. Une flèche traversant la gorge. Une épée enfoncée jusqu'au coeur. Une tête décapitée ou pire encore. Qui sait ? Personne. Il espère mais il ne sait pas. A quoi bon espérer quelque chose quand on peut être déçu au final ? Laisser faire. Il faut laisser faire.
Ses mains tiennent sa tête trop lourde de pensées négatives. Ses mains tramblent. Son coeur cesse de battre puis reprend d'un rythme éffrénée. La pauvreté l'a affaibli. Il n'a rien. Comment s'en sortir ? Quoi faire ? Ces questions sont troublantes et obsédantes pourtant. Il faut partir. Peut-être. Ou alors mourir. Là tout de suite. Non. Après tout pourquoi pas. Un couteau planté dans la poitrine. C'est si simple. En finir une bonne fois pour toute. Quitter ce monde de brutalité. Où vengeance et violence sont les seuls mots de l'humanité. S'agenouiller sur le sol en bois d'une auberge dégradée. Respirer une dernière fois. Une longue respiration. Sortir son couteau et le pointer en direction de sa poitrine. L'approcher et dans un premier temps déchirer sa chemise avec. La peau blanche mise à découvert. Les poils se redressant à cause du froid. Fermer les yeux.
Ne pars pas. Regarde cette lueur au loin. Attrappes-la !
Son geste s'arrêta comme si il avait été manipulé par une force invisible. Son couteau s'échappa de sa main devenu soudainement très blanche. Il referma sa chemise déchirée avec une de ses mains. Il s'actionnait inconsciemment comme par magie mais la magie existe-t-elle vraiment ?
Il se redressa prit d'une volonté qu'il n'avait pas quelques instants plus tôt. Il se dirigea vers la porte de sa chambre. Un grincement. Le bois était vieux, usé par le temps et la pauvreté de l'aubergiste en ces temps de guerre. Bientôt il se retrouva dehors. Il venait de quitter l'auberge. Il découvrit la pluie. Depuis plusieurs jours, il n'était pas sortis. Les hurlements d'agonie des personnes se faisant massacrer hors de l'auberge avaient martelé son esprit. Il avait été prisonnier de la douleur. C'est elle qui avait prit possession de son corps et de son esprit et l'avait gardé enfermé dans sa chambre d'auberge. Mais maintenant les choses avaient changé, la Vie lui avait fait un signe. Il ne savait par quelle magie il avait reçu ce message et cette image d'une lueur au loin mais il savait que maintenant il avait quelque chose à accomplir.
Le cadavre d'une jeune fille contre le mur d'une maison. Elle avait à peine 16 ans. Son visage était beau même si celui-ci était recouvert de sang. La poitrine de cette jeune fille était mise à découvert. Une flèche traversait un de ses seins.
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Lun 6 Déc 2010 - 20:39

Et bien, je vais lire ça avec le plus grand plaisir. Mon texte perso se trouve ici-même, sous le titre: le silence de Mirvell

Bonne lecture, et à bientôt.
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Lun 6 Déc 2010 - 21:22

Et bien voilà, j'ai lu vôtre extrait. Je vois bien la scène, noire et rouge, gothique à souhait, car elle est bien décrite. Peut-être même un peu trop bien. Je trouve l'ensemble un soupçon trop démonstratif.
Personnellement, lorsque j'écris, j'essaie de penser à une rivière, à la fluidité. Un bon exercice: prenez vos écrits et relisez les à haute voix. Vous en viendrez certainement à supprimer de la ponctuation.
Prenez garde aussi aux répétitions. Les mots qui reviennent trop souvent finissent par briser la musique d'un texte. Le choix des mots à aussi une grande importance suivant le contexte. Il y a par exemple, dans le Seigneur des Anneaux, cette phrase:

le dragon passa comme un express, se retourna en un soubresaut...

Nous sommes à la fête d'anniversaire de Bilbon Saquet et le dragon en question est un feu d'artifice. Dans ce contexte plutôt médiéval, je trouve l'emploi du mot express, qui renvoie automatiquement à l'image d'un train, plutôt casseur d'ambiance. J'ai ressenti la même chose en lisant: ses mains tiennent sa tête trop lourde de pensées négatives.
Négatif me semble trop sophistiqué. "Sa tête lourdes de mauvaises pensées" est d'un style plus coulant.

Et puis, il y a l'éventuel public. Vôtre très jeune fille au sein percé d'une flèche résume à elle seule toute l'horreur de la guerre. Peut-être même un peu trop brutalement pour la moyenne des lecteurs.

Voilà, c'est un peu professoral, je m'en excuse. J'ai hâte de lire la suite.

A bientôt.
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MessageSujet: Merci ^^   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Lun 6 Déc 2010 - 21:35

Merci Aragorn, ce que tu me dis là est très gentil de ta part et de grand conseil, je suivrai tes recommandations quand je me remettrai à écrire et je te ferais lire la suite ne t'en fais pas.
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MessageSujet: ^^   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Lun 6 Déc 2010 - 21:39

je finis de mettre mes photos sur un site et je lis tes extraits ^^
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Lun 6 Déc 2010 - 23:45

Je viens de finir de lire ton extrait et je trouve que ça ressemble dangereusement a du Goodking dans la mesure ou on peut apercevoir dans le texte des scènes de violences intenses mêlés aux merveilles de la magie.

Si j'ai bien compris Anchainn est un roi qui voit son royaume menacé par le fléau de la mort... je suis curieuse de connaitre ce fléau. Et puis chose que je n'ai pas compris (surement tu 'explique plus tard dans ton texte) cest que dans le passage ou le roi "découvre" une certaine magie...
" Son geste s'arrêta comme si il avait été manipulé par une force invisible. Son couteau s'échappa de sa main devenu soudainement très blanche. Il referma sa chemise déchirée avec une de ses mains. Il s'actionnait inconsciemment comme par magie mais la magie existe-t-elle vraiment ? "

Tu veux insinué que le roi est un mage ou bien qu'il est aidé par la magie...

Bref continu ton intrigue et surtout met y de la magie a volonté dwarf
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MessageSujet: ^^   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Mar 7 Déc 2010 - 7:28

Si ça ressemble à du Goodking, je ne l'ai pas fait exprés, en fait j ne connais cet auteur que de nom ^^ pour vous aider à comprendre un peu mon projet, je ne parle pas du roi qui veut se tuer mais d'un jeune homme qui veut mourir car la violence est omni-présente et il ne peut plus la supporter... en effet il a une certaine magie qui se développe dès la première page, après je montre beaucoup d'atrocités pour dénoncer, mon projet n'est pas purement sombre, je vous laisse découvrir dans mes prochaines pages...

A bientôt
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MessageSujet: excuse   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Jeu 9 Déc 2010 - 11:00

je m'excuse mais la suite de mon histoire paraîtra plus tard (je sais pas quand) parce que je n'ai plus d'ordi pour l'instant
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MessageSujet: la suite ^^   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Lun 20 Déc 2010 - 13:12

Une lueur d'espoir. Partir. Il y a de l'espoir même dans le désespoir. Partir. C'est ce qu'il allait faire. Trop de souffrance ici. Aller au loin. Retrouver la chaleur du soleil. Revoir des montagnes vertes. Sentir le vent apaisant sur sa peau. Toucher au bonheur de vivre. La misère l'affligeait mais ce n'est pas ce qu'il recherchait. Pour être heureux il faut déjà rendre heureux et cela commence par se rendre heureux soi-même. C'est le message qu'il avait reçu ce soir. Ce message parlait peut mais disait beaucoup dans son silence.
Il était dans les hauteurs de la Citadelle. Une immense forteresse se dressait au-dessus de sa tête. La forteresse imprenable d'Anchainn Le Grand qui avait fait beaucoup pour son peuple mais qui n'était plus à la hauteur aujourd'hui. Affaibli par les années, les guerres et les trahisons, il était devenu un vieillard beaucoup trop faible pour mener une bataille. Les chances étaient minces pour que la Citadelle s'en sorte même si elle arrivait à survivre depuis deux ans au siège de l'ennemi. Les sorties étaient inexistantes pour échapper au siège. C'est ce que les gens se disaient. Lui savait qu'il en existait. Ce soir il sortirait. Il partirait. Il le savait désormais. Le message était clair.
Il commença à descendre les ruelles de la Citadelle. Il n'y avait pas âme qui vive dans les ruelles à cette heure. Tous les soldats étaient massés sur les remparts. Il y avait qu'en même quelques patrouilles pour surveiller les ruelles au cas où il y aurait des espions ou même des traitres. Même si il y avait des risques à prendre pour sortir de la Citadelle, il les prendrait. Il voyait la lumières des torches de l'ennemi en contrebas. Il connaissait le risuqe qu'il prenait. La mort. Il savait qu'il allait mourir si des soldats le découvrait dans les ruelles. Il prendrait le risque. Tel était le message qu'il avait reçu. Il apercevait des cadavres partout. Des traces de sang. Il entendait encore des familles pleurer la mort d'un de leurs proches. Il voyait des religieux passer dans la Citadelle pour bénir le peuple. Le temple n'était pas loin de la demeure du roi. Les religieux avaient un rôle de protecteur pour le peuple en souffrance.
Il se cachait contre un mur. Dans la pénombre voir l'obscurité. La lune était bien pâle comme le visage des défunts de la guerre. Elle éclairait peu, il était donc facile de se mouvoir dans l'ombre pour éviter d'être vu. Tel une chauve-souris qui déploit ses ailes et s'en va dans la beauté de la nuit, son esprit volait déjà loin de la Citadelle. Il la quitterait ce soir. Il ne fallait plus attendre. Le temps était venu.
Les bruits de pas d'une patrouille. Vite, se cacher. Un tonneau près de la porte d'une auberge. Se glisser dedans. Les bruits de pas se rapprochent. L'angoisse d'être vu. Une goutte de sueur qui vous coule sur le front. D'un revers de la main l'essuyer. Instant de silence. Pas un geste. Pas un souffle. Faire le vide dans son esprit et dans son corps. Etre une statue. Les bruits de pas s'éloignent déjà. Commencer à retirer la couvercle du tonneau et prendre ses jambes à son coup. Un ordre aboyé. Les soldats à vos trousses. La panique submerge votre esprit. Courir à perdre haleine. Ne plus s'arrêter de courir. La sueur ruisselle maintenant sur tout votre corps. Sa chemise déchirée lui colle au torse. Une course poursuite à la cadence endiablée. Prendre une ruelle perpendiculaire et en prendre une autre tout de suite après. Serpenter dans la Citadelle. La seule chance de survivre. Tout se passe très vite. Pas le temps de réfléchir. Pas le temps de voir défiler les choses. Surtout ne pas s'arrêter. Bientôt les remparts de la Citadelle se présenteront à lui. Bientôt il serait dehors. Il connaissait bien la Citadelle car il avait été un espion du temple pour la sauvegarde de la paix. Il cherchait le mal dans la Citadelle pour le purifier. Il connaissait bien la Citadelle et ses habitants. Il pouvait lire dans leur visage s'il avait des intentions malsaines. Il était l'ombre de la populasse. Cette même ombre qui peut trahir en secret.
Les remparts de la Citadelle enfin. Il avait échappé aux soldats qui le poursuivait mais tôt ou tard ils le retrouveraient s'il restait ici. Les remparts était pleine de soldats armés jusqu'aux dents. Il allait se mouvoir dans la masse pour échapper au chaos. Il fallait changer ses vêtements. S'habiller en soldat. Se fondre dans la masse. Les soldats étaient trop occupés à surveiller l'ennemi. Ils ne le voyaient pas. Il y avait des soldats partout. Des vivants et des morts. Un cadavre tout prêt. Enlever le casque et la cotte de mailles. Prendre l'épée du soldat mort. Il allait rejoindre les soldats sur les remparts. Après tout ne serait qu'improvisation. Les soldats ne remarquaient pas qu'il n'était pas l'un des leurs. Il voyait l'armée ennemi au loin. Elle était imposante. Il ne distinguait pas ce qui la composait mais sa masse imposante avait de quoi effrayer et cela suffisait. L'armée était loin ce qui était un plus pour s'échapper sans trop de craintes d'être tué. Il réussirait. La message qu'il avait reçu était clair. Il se tenait contre les créneaux des remparts de la Citadelle. Un geste. Il suffisait d'un geste. Tout allait très vite. Il s'approchait un peu plus contre le créneaux. Des soldats à côté de lui. Il longea le créneau jusqu'à son bord. Il se laissa tomber du rempart. Sa chute lui sembla longue et mortelle. Il ne savait pas comment il avait fait pour s'en sortir, ayant adopté le corps du chat, il retomba sur ses jambes. Il se mit à courir. Il entendait les soldats qui criait derrière lui. Ils pensaient que c'était un traître. Ils tentèrent de le tuer en lui tirant des flèches mais il avait comme acquis la rapidité de l'étalon en quelques secondes. Il volait comme un aigle, changeant de direction pour éviter les flèches.
La liberté. Se sentir libre. Loin de la violence. Courir. Voler comme un oiseau. Galoper comme un cheval. Sentir l'air sur sa peau. Ressentir l'ivresse de vivre en vous. Courir. Fuir la guerre, la violence. Ne plus être sous l'emprise de la douleur. Cette même douleur qui vous ronge le coeur jusqu'à la dernière partie. Se sentir léger comme le vent. Aller de l'avant. Ne plus avoir mal.
L'armée ennemi est déjà loin derrière. La Citadelle Luannion n'est qu'une ombre dans le paysage. Tout s'est passé si vite. La forêt pas loin. Les arbres, la paix, la tranquillité. La souffrance est déjà loin. Le bonheur. Se sentir heureux de ne pas être mort, d'avoir pu échapper à ce siège. Echapper au monde de la souffrance. Le sang est une tâche sur une feuille de papier blanc, elle n'est pas le papier blanc. Il y a toujours du chagrin mais il n'est rien par rapport au bonheur qui est imminent face à lui.
Sentir l'odeur de vie qui se dégage de la forêt. Aller s'y réfugier. S'asseoir contre le tronc d'un arbre. Respirer lentement après une course éffrénée. Sentir son coeur ralentir pour être plus calme intérieurement. Ouvrir les yeux après quelques secondes. Regarder la beauté du paysage. La lumière que dégage la lune. Des faisceaux lumineux qui traversent les feuilles. Un lieu sacré. Un lieu apaisant. Loin de toute tristesse. Loin de la mort causée par la guerre. Loin. Loin. Loin. Se répéter ces mots dans sa tête. Se sentir beaucoup plus calme à présent. Fermer les yeux. Se reposer.



Une jeune fille aux boucles d'or. Les yeux bleus. Une longue robe verte. Un visage angélique. L'obscurité l'enveloppe. C'était inattendu. Des ombres cauchemardesques semblent vouloir la dévorer. Des cris stridents n'inspirant que la peur. Du sang se répandant sur la terre. Les pieds blancs de la jeune fille deviennent rouge par le sang. Son visage est effrayé. La sueur perle à son front. Les ombres l'encerclent. Elle ne peut pas partir. Elle crie. Des larmes coulent sur ses jolies joues blanches et qui semblent si douces. Un long hurlement sort de sa bouche aux lèvres si belles. Les ombres plongent sur elle. La voilà dévorée. Elle n'est plus que poussière.
Il se réveille en sursaut. La forêt est calme. Son coeur lui ne l'est pas, il bat à une vitesse infernale. Il sent un souffle léger qui l'apaise. Les feuillages des arbres se balancent légèrement et pour tant il n'y a pas de vent. Il entend une voix. « N'aies pas peur. Cette jeune fille est bien réelle. Elle a besoin de ton aide et tu as besoin du sien. Ce ne sera pas ta seule quête, tu en auras plein d'autres. Le temps se donne au chaos. Tu n'es pas le seul à pouvoir rétablir la paix. Vous êtes nombreux. Vous avez tous plus ou moins vécu des instants où vous n'étiez pas loin de la mort mais aujourd'hui vous avez été désignés parce que c'est vous qui pouvez rétablir la paix. C'est votre destin. » C'était la voix d'une femme. Une voix douce et calme qui savait ce qu'elle disait. Il y avait donc une chose importante qui se tramait. Sa quête ne faisait que commencer mais pourquoi lui ? Quelle est donc cette quête ? Qui l'a choisit ? Autant de questions qui ne trouvaient pas de réponses.
La forêt est calme. Le vent est léger. Les arbres n'ont plus leurs branches qui se balançent. La sérénité revient. Un ruisseau au loin. Le roucoulement de l'eau parvient aux oreilles. C'est apaisant. Le contact entre les mains et la terre. Une énergie qui vous prend et vous renforce. Aller toucher l'écorce d'un arbre. Sentir l'arbre gronder. A cet instant il comprit qu'il avait ignoré la bienveillance de la Nature qui lui parlait. Il avait fui les désastres de la guerre pour arriver dans cette forêt enchantée. Mais sa route ne s'arrêtait pas là. Il devait partir loin pour éviter qu'on le retrouve. Il devait partir. Maintenant. Au-delà de la forêt, il sentait un appel. Le vent semblait le pousser. Il marchait sans le décider. Il allait automatiquement comme ensorcelé par un de ces sortilèges qui vous empêchent de réfléchir et qui vous manipulent à obéir. Il passait les arbres. Il prolongeait les chemins jusqu'à ce qu'il débouche sur un village. Il y avait des massures et les habitants circulaient allant travailler dans divers métiers comme tisserants, forgerons, paysans, … ou allant jouer pour la plupart des enfants tandis que les femmes étaient réunis autour d'un feu pour préparer le repas, pour coudre ou pour bavarder tout simplement. Il était surprenant de voir que certaines personnes étaient loin de la guerre, reculées dans une forêt. Les hommes portaient des tuniques et des pantalons en lin, les femmes avaient de longues robes en lin. Tous les habitants avaient des vêtements colorés : du vert, du marron, du rouge, du bleu... Il semblait que la joie régnait dans ce village. Les vieillards étaient assis autour d'un feu et même eux qui étaient vers la fin de leur vie riraient et avaient la joie de vivre.
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Lun 20 Déc 2010 - 16:25

J'aime beaucoup la narration, si j'ai bien compris ça se passe sur un vaste territoire? comme tu fais allusion à deux citadelle!
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Lun 20 Déc 2010 - 17:31

Le mystère s'épaissit. Cela se présente bien et on a envie de suivre ce héros malgré lui.

Prenez garde aux répétitions.

A bientôt.
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MessageSujet: ^^   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Lun 20 Déc 2010 - 17:32

merci ^^ oui ça se passe sur un vaste territoire^^
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MessageSujet: ^^   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Lun 20 Déc 2010 - 17:33

t'inquiète pas Aragorn, je tiens compte de tes conseils, c'est juste que j'ai pas retravaillé le texte ^^
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MessageSujet: ^^   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Mar 28 Déc 2010 - 11:03

Après un temps à observer, il se décida à avancer. Quand il avança, quelques brindilles craquèrent sous son poids. Il ne se faisait pas discret. Les regards se tournèrent vers lui. Chaque habitant arrêta son activité pour le regarder. Un homme d'une taille impressionnante, à la chevelure longue et épaisse, qui avait une longue barbe noire, vint le rencontrer. « Qui es-tu estranger pour venir ainsi dans notre village ? Son ton n'avait rien qui ressemblait à un signe de bienvenu.
- J'erre sans but... Je viens de quitter la Citadelle Luannion la nuit dernière... J'allais
mourir... Je ne voulais pas de ça...
- Hum... Je ne te connais pas et ne peux pas te faire confiance... Notre chef te recevra mais en attendant... Il fit un geste de la main et deux hommes massifs, à la longue barbe blonde tout les deux et aux cheveux longs et frisés s'avançèrent et prirent le nouveau venu par les coudes de sorte qu'il ne pouvait s'échapper. Il avait beau essayer de se débattre il n'arrivait pas à partir, il se faisait traîner jusqu'à une massure où on l'attacha à un poteau situé au centre de la massure. La journée avait à peine commençait qu'il se retrouvait déjà attaché à un poteau et chose plus désagréable encore c'est qu'après quelques heures à être attaché, il avait les poignés qui lui faisaient atrocement mal. Un guerrier se tenait devant l'entrée de la massure. Il avait le torse nu et velu. Il était musclé et avait une hache qui pendouillait à sa ceinture. La journée s'annonçait longue et difficile. Très vite il vait soif et faim mais rien ne lui fut donné pour se nourrir. Son ventre commençait à lui faire très mal comme si on lui plantait un couteau dans l'estomac.
La journée passa avec une lenteur traumatisante. Il avait lutté contre sa faim.
Le sommeil l'avait gagné mais il ne faisait que des cauchemars. La Citadelle Luannion mise à feu et à sang, des femmes et des enfants tués ainsi que des animaux... Il s'était réveillé plusieurs fois en sueur. Son esprit avait mal et son corps aussi. Ses jambes semblaient être paralysées à force de na pas bouger. Son dos le faisait souffrir. Le poteau n'était pas un bon appui et dans la façon où il était attaché, il avait le dos courbé. Son ventre laissait apparaître ses côtes tellement il était maigre. Son visage était creusé par la faim et l'épuisement. Ses yeux avaient des cernes qui lui donnaient l'apparence d'un démon. Ses cheveux blonds étaient sales. Sa peau était noirci par la poussière. Il avait l'air d'un paria. Il n'éprouvait rien sinon l'envie une fois de plus de mourir. Mais avant que cette idée eut envahi son esprit, il entendit le guerrier qui le surveillait parler avec quelqu'un. Ces oreilles n'entendaient pas clairement. Il ne pouvait savoir qui s'était. Puis le guerrier s'écarta laissant entrer une jeune fille blonde aux cheveux frisés. Il la distinguait mal avec l'obscurité qui arrivait de plus en plus vite. Elle alluma une torche et il la vit davantage. Elle avait une longue robe d'un vert foncé couleur des feuilles d'un chêne. Elle s'approcha doucement vers lui. Il vit ses yeux d'un bleu magnifique. Il pensait se retrouver dans un océan au bleu pur. Elle écarta une mèche de cheveu qui lui tombait sur le visage. Elle sortit une pièce de tissu rouge de sa poche. Elle l'approcha du visage du détenu pour lui essuyer la sueur qui le génait. Ensuite, elle demanda au guerrier qui se tenait toujours devant la porte, de lui amener un saladier en terre cuite où il y avait des légumes et des fruits. Elle lui demanda aussi de ramener le pichet d'eau qu'elle avait rempli. Elle aida le détenu à se nourrir parce qu'il avait toujours les poignés attachés. Elle lui sourit de temps en temps pour l'aider à tenir. Le sourire d'une femme a toujours ravi un homme. Il mangeait goulument mais elle comprenait cela se lisait sur son visage angélique. Ses yeux regardaient la nourriture avec obscession et ça aussi elle comprenait. Toutefois elle se permit une petite remarque qui était dénuée de méchanceté : « N'allez pas trop vite vous allez vous étouffer ! » Elle souriait et il la regardait comme si il s'était rendu compte qu'il n'était pas seul. Elle regardait avec gentillesse et compassion. Elle semblait lire dans ses pensées, voir ce qu'il avait vécu avant d'arriver dans son village, connaître ce qu'il ressentait à l'instant présent. Elle sut qu'il était heureux malgré tout ce qu'il avait vécu en cet instant il était heureux de manger, même si ses poignés étaient rougis par la corde qui le maintenait au poteau. Il lui sourit à son tour. Elle était vraiment belle. Cette rencontre prit rapidement fin, le guerrier fit signe à la jeune fille qu'il ne fallait pas rester trop longtemps. Elle partit sans se retourner. Il s'endormit comme s'il avait été ensorcelé et que cela l'avait plongé dans un sommeil profond malgré la douleur qu'il éprouvait sur tout le corps.



Le Soleil allait brûler son visage. Il ouvrit les yeux avec difficulté, le Soleil l'aveuglait. Il était sur la trajectoire des faisceaux lumineux. Le guerrier qui le surveillait était toujours-là. Résistait-il au sommeil ? Il ne le savait pas et n'osait pas lui demander. Il repensa à la jeune fille. Qu'elle était belle... Cela semblait avoir été un rêve. Peut-être était-ce vrai ? Il n'en savait rien. Il ne pouvait y penser puisque le guerrier venait le détacher. Une lueur d'espoir mais au lieu de ça il le traîna en dehors de la massure. Il l'emmena au centre d'un cercle d'habitants. Il ne comprenait pas. Bientôt il fut frappé en plein visage. Il s'étala au sol sous le choc. Il passa sa main sur sa bouche. Il saignait. Il se redressa rapidement et se jeta sur son adversaire mais il fut renvoyé à terre, dans la poussière. Son adversaire était une montagne. Il dépassait la plupart des habitants et avait une carrure digne d'un monstre. Il riait comme un abruti. Il était chauve et avait une barbe bien fourni comme la majorité des hommes dans ce village. Il ne se géna pas de coller une énorme claque au jeune homme qui gisait à terre. Du sang commençait à se répandre par petite goutte sur le sol. Le jeune homme se releva et avec une vitesse étonnante il alla enfoncer son poing dans le ventre du colosse. Celui-ci eut mal. Sa douleur passée il regarda le jeune inconscient, il le souleva du sol et l'envoya voler à quelques mètres. Il alla se cogner contre le mur en bois d'une massure. Aussitôt le colosse ricana. La jeune fille qui avait vu le duel la peur au ventre ne l'entendait pas de la même manière. Elle alla voir le jeune homme alors que les habitants s'en aller voir plus loin. Elle commença à essuyer le sang qui coulait sur le visage du blessé. Elle fut rapidement écartée pour que des guerriers reprennent le jeune homme et le ramène à sa massure. On l'attacha à nouveau alors qu'il était inconscient.
Il y eut des cauchemars. Une forêt en feu. Des animaux qui fuyaient. Des arbres qui hurlaient sous l'emprise des flammes. Des soldats marchaient sur les cadavres d'un village plus loin. Des femmes avaient été violées. Des hommes avaient été torturés devant leur femme qui se faisait violer. Des enfants c'étaient retrouvés morts après avoir été jetés du haut d'une falaise.
Il se réveilla en sueur. Une fois de plus. Il était attaché. Que lui voulaient-ils ? Il n'avait pas eu le temps de parler clairement. Encore une journée où il ne pouvait pas bouger comme il voulait. Patientes ! Cette voix... Il l'avait déjà entendu enfin la dernière fois c'était une voix féminine et cette fois-ci c'était une voix masculine... Une voix douce toujours... Mais une voix qui conseille...
Ses muscles se relâchèrent. Ils arrêtèrent de se crisper. Il fut envahi d'une paix soudaine. Il ne comprenait pas et en cherchait pas à comprendre, il était passif. Il ne pouvait lutter. Il était trop faible pour ça. Il se mit à regarder l'intérieur de la massure. Elle était vide. Il n'y avait que lui attaché à ce poteau qui remontait vers le sommet du toit de chaume. Il était vraiment seul. Même le guerrier ne prêtait aucune attention à lui. Il ferma les yeux.
Un cimetière baignant dans le brouillard. Des croix partout. Des cryptes renfermant des secrets gardés depuis des années. Des cris stridents : l'appel des morts. Des ombres passant dans le brouillard. Un jardin de la mort. Une petite fille au visage pâle avec de grosse cernes noires sous les yeux s'approchait du portail du cimetière. Elle criait. « Pauvre mortel ! La mort frappe à votre porte ! HAHAHA ! » Un rire diabolique. A vous glacer le sang. Des dizaines de mort sortant de leur tombe, venant rejoindre la défunte petite fille. Ils riaient tous de ce même rire diabolique.
Il rouvrit les yeux. Il faisait sans cesse des cauchemars. Cela devait avoir un sens. Il faisait souvent ce genre de rêve depuis qu'il avait décidé de quitter la Citadelle Luannion. Peut-être devait-il y retourner. Il aurait bien aimé quitter cet endroit où il était attaché. Avait-il fait le bon choix de partir ? Il ne pouvait le dire. Il devait attendre qu'une porte s'ouvre pour qu'il puisse s'échapper. Il entendait les habitants discuter autour de sa massure. Ils parlaient de guerre, de famine, de sécheresse, de mauvaise récolte et du manque de guerriers pour les protéger. Les discussions parlaient de drame. La mort était partout en ce moment. Il voulait y échapper mais le pouvait-il ? Elle semblait le suivre n'importe où. Patience lui avait dit la voix. Patience. Ainsi la porte s'ouvrira et il pourra s'enfuir. Partir à nouveau. Accomplir sa quête.
Un homme âgé vint le voir dans sa massure. On ne le détacha pas. Son visiteur était un vieillard à la barbe très longue virant du gris au blanc. Ses cheveux touchaient presque le sol et sa position courbée montrait à quel point il était vieux. Il s'appuyait sur un long bâton. La branche d'un chêne sûrement vu la puissance qu'elle dégageait. Une solidité que cet arbre possédait. Il s'approcha en marchant très doucement. Il ne s'accroupit pas mais il se mit assez près pour que le prisonnier puisse l'entendre. Il parla d'une voix fatiguée par les années. Il murmurait dans un souffle comme si son coeur allait lâcher juste après : « Je ne sais pas comment tu t'appelles... Je ne sais pas qui tu es vraiment... Qu'importe... Je sais que tu n'as rien à faire attaché à ce poteau... Tu es ici et ce n'est pas anodin... Non pas anodin... Mais c'est à toi de le découvrir... Pas à moi de te le dire... Surtout pas... Je vais demander ta libération... En attendant tu devras rester ici... » Et il sortit de la massure avec une lenteur impressionnante. Le jeune détenu n'avait rien dit. Il avait écouté tout simplement. Ce vieillard dégageait une sagesse dans ses paroles que l'on ne pouvait contredire. Il n'avait pas dit grand chose mais il savait.
Quand il fut repartis, ce fut à nouveau le silence. Le guerrier n'était pas très bavard. Est-ce qu'il parlait au moins ? Etait-il comme l'autre brutasse qui ne savait que ricaner ? De toute façon cet homme n'était pas là pour discutailler mais pour le surveiller de près alors qu'il n'avait rien fait, seulement rentrer dans un village. Mais il faut comprendre les temps on l'air dur, il le savait puisqu'il avait entendu papoter les villageois à propos de guerre, de famine et toutes autres choses désagréables. On avait dû le prendre pour un espion, surtout qu'il connaissait peu les rapports entre les peuples. Il espérait cependant être détaché aujourd'hui. Il devait partir. Il le savait mais il ne pouvait pas. Pas dans l'immédiat en tout cas. Alors il ferma les yeux. Une fois de plus car c'était le seul moyen pour partir un moment.
Une colline verdoyante. Pas très loin une forêt. Un vent léger venant caresser l'herbe tendre, venant balancer doucement le feuillage des arbres. Un calme enivrant. Le calme avant la tempête ? Peut-être. Il ne savait pas et ne voulait pas y penser. Le ciel bleu avec quelques nuages blancs. Un endroit méditatif où le calme est bienveillant comme une maman protégeant son enfant. Il vit un cheval blanc courir sur la colline. Arrivé au sommet il se mit à hénnir. Le soleil derrière lui faisait ressoritr sa silhouette. C'était une image magnifique. Après avoir poussé un bel hennissement, la cheval se dirigea vers le spectateur. Il frotta sa tête contre la cuisse du jeune homme qui se passer sa main dans la crinière de l'équidé puis à la glisser entre les oreilles du bel animal qui fut heureux lors de cette caresse. Une amitié se mit à naître entre les deux êtres. Le cheval galopa autour du jeune homme pour manifester sa joie. Le jeune homme souriait. Il venait de rencontrer un cheval magnifique qui lui témoignait de l'affection. Il était heureux. Le cheval s'arrêta et fit signe au jeune homme de grimper sur son dos en baissant la tête. Il ne fallu pas beaucoup de temps pour comprendre ce geste. Le jeune homme grimpa sur le dos du cheval blanc. Il passa sa main sur le dos du cheval qui après la main du jeuen homme enlevé, galopa vers la forêt. Ils passèrent entre les arbres en les saluant au passage. Il n'avait jamais salué un arbre. Il compris que l'arbre le saluait aussi en bougeant ses feuilles. Ils galopèrent à travers la forêt jusqu'à en sortir. Ils arrivaient devant une muraille de montagnes toutes splendides. C'est là qu'on se rendait compte que la Nature était bien faite, qu'elle était resplendissante. Puis sans le savoir, le jeune homme vit des tâches blanches se répandrent sur le vert des montagnes. Il ne savait ce que c'était mais il vit qu'il y en avait de plus en plus. Les tâches blanches se rapprochaient. Petit à petit elles devenaient plus nette. Alors il comprit après avoir vu qu'il s'agissait d'une multitude de chevaux blancs. Tous aussi beau que son compagnon avec lequel il avait galopé. Ils étaient des centaines voire des milliers. Ils arrivaient de partout. Ils descendaient des montagnes comme si ils venaient d'être réveillés par un événement important. Ils encerclèrent le jeune homme et son compagnon. Puis dans un hennissement commun, ils se dirigèrent vers la forêt qu'ils traversèrent jusqu'à en sortir pour aller sur la colline verdoyante et la dépasser pour aller plus loin vers l'inconnu. Ils galopèrent longtemps sur l'herbe verdoyante. Des milliers de chevaux blancs et un jeune homme. Les secondes étaient de merveilleuses aventures pour le jeune homme. Et soudain les chevaux s'arrêtèrent. Il descendit de son cheval. Il lui caressa la crinière puis le dos. Il s'inclina en signe de respect vers son compagnon puis en direction de tous les chevaux. N'Oublies pas ce que tu viens de vivre ! Entendit-il dans sa tête. La voix le conseillait. La voix était sa plus grande amie. Il n'oublierai pas ce moment avec les chevaux blancs. Un moment hors du commun, qui sortait de l'ordinaire pour aller dans l'extraordinaire. Ce fut le plus beau rêve qu'il eut jamais fait depuis plusieurs jours. Ce rêve avait prit la place de tous ses cauchemars horrifiques.
Il ouvrit les yeux à nouveau. Rien n'avait changé si ce n'est cette paix intérieure qui le submergait. Il ne sentait plus la douleur à ses poignés et pourtant il savait qu'en temps normal il aurait extrêmement mal. C'était comme si le temps c'était soudainement figeait. Que tout c'était arrêté, la douleur, les conversations des habitants... Il était serein. Patient et surtout heureux. Son état grandit encore quand il vit la jeune fille blonde aux cheveux frisés entrer dans sa massure. Elle lui sourit. Toujours ce sourire qui enchante les âmes. Elle s'avança vers lui et sortit un couteau de sa ceinture. Elle l'approcha de la corde qui maintenait les poignés du jeune homme attachés. Elle les coupa. Il vit pour la deuxième fois que ses poignés étaient affreusement rouges, presque violets. Il les massa car la douleur était atroce, ça le brûlait comme si on lui avait plaqué une lame rougis par le feu sur la peau. Mais il ne cria pas. Il ne montra aucun signe de souffrance dans l'expression de son visage. Il était en paix. La jeune fille lui fit signe de se redresser. Elle le prit par la main et l'entraîna à l'extérieur de la massure. Il se rendit compte en sortant que tous les villageois étaient là, rassemblés devant lui.Parmi toutes ces personnes, un homme d'une quarantaine d'années au moins, les cheveux un peu grisâtre ainsi que sa barbe, s'avança vers lui. « Soit le bienvenue estranger ! Notre accueil te précipita directement dans cette massure, attaché à un poteau mais comprend qu'en ce moment les temps sont durs, si tu n'es pas au courant de ce qui se trame je t'en parlerai volontiers. Notre sorcier m'a convaincu de te libérer. Soit le bienvenue estranger ! La chaumière de Svart te sera grande ouverture ! » Après ce petit discours les habitants poussèrent un cri unanime pour acclamer les paroles de leur chef. Puis chacun s'en retourna à sa tâche. La jeune fille partie. Il se retrouva à nouveau seul alors il décida de faire un tour dans le village. Il vit le forgeron aux bras musclés à force de marteler le métal. Il aperçu des enfants qui s'amusaient en se cachant derrière des tonneaux pour faire peur à leurs amis. Il se mit à sourire. Il regarda des hommes armés passer à côté de lui. Ils avaient des lances et des épées. Le sorcier discutait avec deux petites filles près d'une massure. La vie rayonnait dans ce village et même s'il avait été mal accueillis au départ, à l'instant il se sentait heureux. Il sentait l'air effleurer sa peau. Il prit conscience qu'il n'était pas propre. Il chercha la chaumière du chef. La porte lui était grande ouverte. Il marcha entre les massures quand il vit une chaumière richement décorée par les bienfaits de la Nature. Il y avait des fleurs sur le bord des fenêtres, des tulipes, des roses, des jonquilles,... Il y avait deux boucliers circulaires de chaque côté de la porte d'entrée de la chaumière. Il alla toquer à la porte en chêne massif. Un guerrier blond qui avait des tresses dans sa barbe, vint lui ouvrir. « Qui a-t-il ?
- Excusez-moi mais votre chef semble m'avoir autorisé à venir chez lui, de ce fait j'aurai aimé savoir s'il était possible de prendre une douche sinon je vais empester votre village. »
Le guerrier sourit et fit signe au nouveau venu d'entrer. Il lui indiqua ensuite l'endroit où se laver. C'était dans une petite pièce avec un gros bac en bois comme un gros tonneau coupé en deux. Il se déshabilla et plongea dans l'eau chaude. Il enleva la crasse qui maculait son corps. Il se lava les cheveux. Il était enfin propre.



Les habitants suivaient leurs occupations quand la porte de la chaumière de Svart leur chef s'ouvrit, ils tournèrent la tête et virent un jeune homme blond vêtu d'une tunique noir avec des motifs dorés à l'extrémité des manches, d'une cape noire et d'un pantalon en lin de couleur bleu nuit. Il y eut un long silence puis tous ensemble ils poussèrent un long cri qui résonna loin. Un cri de bienvenu. Certains vinrent le voir et lui adressèrent une tape amicale sur l'épaule acompagné d'un sourire ou d'un clin d'oeil. Ce peuple était extraordinaire, il vous frappait quand vous arriviez et vous tient dans ses bras quelques temps après.
Le jeune arrivant se promena dans le village. Il eut des sourires partout où il passait. Il en adressa à tout le monde. Il alla à l'écurie du village. Les chevaux étaient magnifiques, il y en avait des noirs, des bruns mais pas des blancs comme dans son rêve. Les chevaux semblaient être attirés par le jeune homme. Ils approchaient leur tête vers lui pour qu'il puisse les caresser, ce qu'il fit. Ils hénnirent de joie suite à la caresse qu'ils eurent chacun. Ensuite il quitta les chevaux et partie voir ailleurs. Il y avait tellement à voir et à entendre.
Le Soleil déclinait lentement. L'obscurité arrivait à petit pas. Les habitants commençaient à rentrer chez eux. Les mères rappelaient leurs enfants. Les pères rangeaient les outils de travail. Les animaux étaient ramenés dans leurs abris. Même dans le début de soirée, le petit village était animé. Le village devint bientôt silencieux chacun était chez soi. Puis soudain tous les habitanst sortirent de chez eux. Ils commencèrent à ramener des tréteaux puis des planches en bois que l'ébéniste avait travaillé. Le petit village redevenait actif à nouveau. Les femmes ainsi que les jeunes filles amenèrent des couverts en bois et des mets délicieux qu'elles disposèrent sur les tables. Les jeunes garçons déposèrent de petit tonneau en bois sur les tables et des cornes à boire. L'euphorie semblait gagner les villageois d'un coup. Il fut tiré par le bras vers les tables. Il regarda qui l'amenait là-bas. C'était la jeune fille blonde qu'il voyait pour la troisième fois depuis son arrivée. Elle souriait comme de coutume chez elle. Il se laissa entraîner vers les tables en souriant à son tour. Ils s'assirent l'un à côté de l'autre. « Je suis heureuse ! » dit-elle. « Je le suis aussi ! » dit-il. La joie se manifestait sur le visage de chaque personne. Les personnes âgées étaient aidées par les plus jeunes, tout vivait en harmonie. Le chef Svart rigolait. Il oubliait ne serait-ce qu'un temps que la guerre n'était pas loin. Des troubadours vinrent tâter de leur instrument. Les sons d'une mandoline, d'une flûte, d'une lyre et d'un bodhran se firent entendre. La musique était festive. Quelques personnes se mirent à danser. Il les regardaient avec plaisir. C'était beau de voir des gens plein de joie se donner à la danse. La jeune fille lui servit à boire dans sa corne. Ensemble ils trinquèrent puis burent dans le même élan. « C'est de l'hydromel ! Les guerriers en boivent avant d'aller au combat ! C'est une boisson sacrée ! » La jeune fille parlait d'un ton joyeux. La joie partout la joie. « Comment t'appelles-tu ? » lui demanda-t-elle. Il y eut un silence. « Je m'appelle Siegfrund et toi quel est ton nom ?
- Je m'appelle Freyna. Je suis heureuse de te connaître Siegfrund mais dis-moi qu'est-ce qu'il t'amène dans notre village. On ne sait pas d'où tu viens ni qui tu es vraiment.
- Je suis de la Citadelle Luannion... Je me suis échappé... La Citadelle est assiégée depuis deux ans déjà... Les gens meurent et le roi est trop faible... J'ai voulu mourir mais je ne pouvais pas... »
Freyna l'écoutait attentivement. Elle compatissait à ce qu'il avait vécu. Elle posa sa main sur la sienne qui tremblait. Il regarda et tenta de lui faire un sourire convainquant. « Je comprend ce que tu as vécu. » dit-elle d'une voix très douce. Il prit sa corne et but une longue gorgée. Elle fit de même. Il quitta l'endroit où il était avec elle. Il s'éloigna des gens pour se mettre au calme un instant. Il alla au pied d'un arbre dans le village. Il s'assit en croisant ses jambes. Il était au pied d'un frêne. Il sentit l'écroce de l'arbre contre son dos. Il ferma les yeux. Il se plongea dans le noir. Il vit apparaître une montagne au sommet enneigé. Il escaladait la montagne. Il se voyait.
Quand il rouvrit les yeux, il n'était pas seul. Freyna était devant lui. Elle s'était agenouillée face à lui. Il ne l'avait pas entendu. Depuis combien de temps était-il là ? Aucune réponse. Freyna lui prit les mains et l'incita à se relever. Elle avait toujours se même rayon de lumière sur son visage. Elle le prit dans ses bras. « Je suis si heureuse ! » Il ne savait pas pourquoi elle était réellement heureuse, il ne savait pas pourquoi il était lui-même heureux mais il était heureux. Elle ramena vers les festivités. La musique était beaucoup plus douce. Les habitants discutaient entre eux. C'était une musique lente qui aspirait au calme. Freyna entraîna Siegfrund devant les troubadours. Elle passa ses mains autour de son cou. Il posa ses mains dans le bas du dos de la jeune fille. Ils se mirent à danser dans un rythme lent. Alors il sentit une puissance qu'il n'avait jamais sentit auparavant. Une énergie prit possession de lui. Il serra un peu plus fort sa partenaire. Elle le sentit et le regarda se demandant ce qu'il se passait. Elle vit qu'il n'était plus là. Qu'il était ailleurs. Il voyait une coupe argentée qu'il remplissait d'hydromel. Il oubliait où il était à l'instant. Il ne voyait que cette coupe argentée qu'il remplissait d'hydromel. Puis il revint à lui. Freyna paraissait inquiète d'un coup. Il prit conscience qu'il la serrait un peu plus. Alors il cessa de la tenir. Elle ne comprit pas. Il sortit du cercle de danseurs. Elle le suivit. Il partait mais elle le rattrappa par le bras. Elle ne dit rien, elle le prit juste dans ses bras et le serra très fort. « J'ai eu peur. » dit-elle d'un coup. « Je suis désolé mais je ne peux pas rester longtemps ici même si je le voudrais.
- Que ce passe-t-il ? Tu es à peine arrivé et tu penses déjà à repartir... La guerre est partout, tu te feras tuer... Reste avec nous je t'en prie... » Il voulut lui répondre mais une main se posa sur son épaule. Il se retourna et vit qu'il s'agissait du sorcier et de Svart le chef. Ils lui firent signe de le suivre. Il regarda Freyna puis suivit les deux hommes. Ils allèrent dans la chaumière de Svart. Ils s'assirent sur des sièges en bois richement décorés de têtes de serpents, de dragons,... Svart servit de l'hydromel dans trois cornes. « Je te présente Mjorfried notre sorcier qui est déjà venu te voir. C'est lui qui m'a convaincu de te libérer. Je n'ai aucun regret à ça bien au contraire parce que comme beaucoup de sorcier, Mjorfried voit le passé comme le futur. Il sait. Il connait ton passé et a une idée de ton avenir. Je sais que tu viens de la Citadelle Luannion actuellement assiégée par les forces armées de Morzul le dieu maudit. La guerre frappe aux portes de tous les peuples, c'est pourquoi nous t'avons fait prisonnier dès ton arrivée puisque nous avions peur que tu étais un espion. Maintenant je suis rassuré parce que je sais qui tu es même si tu ne m'as pas beaucoup parlé, Mjorfried m'a tout dit. Ta présence ici n'est pas un fruit du hasard. » le chef du village se tut. Ce fut le sorcier qui prit la parole : « Je sais que tu as voulu te tuer face au désespoir de la guerre. Mais tu ne l'as pas fait. Je sais que tu as une voix qui te parle régulièrement. On a tous une voix qui nous parle seulement faut-il l'écouter. Tu l'as fait grâce au désespoir de vivre qui t'avait submergé. Tu as prié intérieurement et la voix t'a répondu parce que tu étais prêt à l'écouter. Depuis tu rêves régulièrement. Chaque rêve t'apporte quelque chose et je sais que ce village n'est qu'une étape dans ta quête. Le dernier de tes rêves de l'a montré. Tu reviendras ici parce qu'il y a autre chose qui te retiens mais tu n'es pas encore prêt à le voir. Nous préparons ton départ, tu ne partiras pas seul. Maintenant vas Siegfrund ! Retournes voir Freyna, elle a besoin de toi ! » Suite à ces paroles le jeune homme s'inclina en direction des deux hommes puis sortie. Il alla retrouver Freyna qui était assise à une table. Les habitants circulaient autour d'elle qui était seule. Il s'approcha d'elle. Il posa délicatement sa main sur l'épaule de la juene fille. Elle fut surprise mais quand elle vit que c'était lui, elle sourit. « Quand je partirai n'aies pas peur car je reviendrai. » Elle esquissa un sourire des plus beaux. Ses yeux pétillaient de joie. Lui aussi était heureux à l'idée qu'elle soit heureuse. Il ne la connaissait que depuis peu et même s'il savait qu'il n'éprouvait pas les mêmes sentiments qu'elle cette nuit, il savait néanmoins qu'il reviendrait et tout serait sans doute différent.
Elle se leva et partie. Il se retrouva seul. Elle ne le prévenait pas. Elle partait. Elle rentrait
chez elle. Il alla chez Svart pour y dormir. C'est cette chaumière qui l'accueillait. En arrivant on lui indiqua où il dormirait durant son séjour. Une chambre au deuxième étage. C'était la demeure d'un chef d'où son côté imposant. Il s'endormit aussitôt après s'être couché. Il était exténué même s'il ne l'avait pas ressentie dans la soirée.
Il était dans le vide. Il planait dans le vide absolu. Il voyait Freyna passer à côté de lui sans le voir. Elle marchait dans le vide et il n'arrivait pas à l'attrapper par le bras. Il vit Svart avec une cotte de maille et une épée. Freyna se mit à pleurer. Et il ne pouvait rien faire. Il n'y avait pas de décor. Seulement le vide. L'obscurité d'un gouffre. Il y avait Freyna qui pleurait, Svart qui avait un visage sérieux et lui qui ne pouvait rien faire. Rien dire. Même pas un mouvement de bras pour faire un signe à Freyna. Il était dans la position d'une étoile. Et il ne pouvait pas bouger. Pas parler. Il était devenu le vide qui l'entourait. Il était l'obscurité. Il vit la Faucheuse qui riait d'un rire démoniaque. Il avait peur mais il était prisonnier. La Faucheuse s'avança vers lui. Il perçut le visage squelettique plongé dans la large capuche du personnage. La Faucheuse souriait en continuant à rire. Elle lui tendit une main où il n'y avait que les os d'apparant. Pas une trace de chair. Il n'avait pu bouger devant Freyna et Svart et là il pouvait devant la Faucheuse. Les deux personnes qu'il connaissait semblaient ne se douter de rien. Il prenait la main de la Faucheuse dans la sienne. La Faucheuse souriait. Il hésita puis lui sourit à son tour. Il ne savait que trop peu ce qu'il se passait. Freyna le regarda enfin. Elle avait le visage triste. Svart avait disparu.


Il se réveilla. Il vit une chope en argent à côté de son lit, posée sur un coffre. Il vit dans la chope qu'il avait de grosses cernes aux yeux comme si il n'avait pas dormi. Il se redressa sur le lit. Il mit du temps avant de distinguer clairement la pièce. La lumière pénétrait dans la chambre par une fenêtre. Il voyait les vêtements qu'on lui avait prêté déposés sur le dossier d'une chaise en bois. Il se leva pour aller s'habiller mais ses jambes semblaient ne pas pouvoir le soutenir. Il resta immobile un instant pour les reposer. La défaillance passa.
Arrivé dans la grande salle de la demeure de Svart, il se dirigea vers une grande table où était disposé plusieurs mets pour le petit-déjeuner, du pain, des fruits, du lait, … Mais quelqu'un arriva dans son dos, le prit par la taille et le serra. Il se retourna pour voir de qui il s'agissait. Il vit tout de suite que c'était Freyna. Elle souriait comme de coutume. Elle déposa un bisou sur sa joue encore endormie. Il lui en déposa un sur le front de la jeune fille. « Je t'aime... » dit-elle dans un brin d'hésitation. Elle se réfugia aussitôt dans la poitrine de Siegfrund. Elle pleurait. Une telle tristesse après des mots si doux étaient encore plus triste. Siegfrund ne pouvait la voir ainsi. Il passa sa main dans les cheveux blonds de la jeune fille. Il lui embrassa le front puis il approcha sa bouche près de l'oreille de la jeune fille « Je ne veux pas te voir ainsi, tu es si belle, ne vas pas gâcher ta beauté par quelques larmes, mon coeur éprouve de la tristesse à te voir ainsi. Je t'aime aussi. » Freyna redressa sa tête. Un sourire se dessina sur son visage humide par les larmes. Ils se tinrent tout les deux debout, enlacés. Driga, la femme de Svart, passa à côté de la grande salle. Elle les vit et un sourire illumina son visage. Le ciel était sinistre mais cette image de deux jeunes personnes qui s'aiment donnait une lueur d'espoir à tout ce paysage décadent. Svart inspectait son matériel militaire pour faire face aux évènements à venir. Driga, sa femme, était inquiète à l'idée d'une guerre mais les femmes Gaëls devaient être fortes pour s'occuper du village en l'absence des hommes.



Le village reprenait de la vivacité après une belle nuit. Le forgeron martelait son métal. Les paysans labouraient leurs champs, rentraient les vaches, allaient les traire,... Freyna et Siegfrund marchaient côte à côte dans le village. La jeune fille avait voulu rester avec le jeune homme. Celui-ci n'avait pas refusé. Ils sortirent du village pour aller se plonger dans les profondeurs de la forêt. Le silence. Trop important pour être réel. Ils ralentirent leur marche. Pas un oiseau qui chantait. Pas un simple murmure du vent. Seul le bruit de leurs pas remplissait ce vide sonore les entourant. Ils escaladèrent une colline qui s'avéra être une petite montagne. Ils étaient loin dans la forêt. Le village n 'était qu'une tâche pâle derrière eux. Ils venaient d'atteindre les montagnes qui étaient plus au Nord. Freyna tenait fermement le bras de Siegfrund, elle n'était jamais partie aussi loin. C'était dans cette région montagneuse qu'on lui avait dit qu'il y avait des loups, des ours et autres animaux féroces qui dévoraient les passants. Elle entendit des loups et quelques ours alors qu'elle grimpait avec Siegfrund. Arrivés sur une terrasse de la montagne, ils s'assirent, essoufflés. Siegfrund voyait des loups sur les autres montagnes. Il vit des ours aussi. Il les montra du doigts à Freyna. Elle eut peur mais le jeune homme la rassura en lui posant sa main sur son épaule. Ils étaient loin. Si les loups voulaient vraiment les dévorer, ils l'auraient déjà fait. Cependant ce qui était intriguant, c'est qu'un des loups sembla sentir quelque chose, il hurla pour donner son renseignement aux autres de sa meute et tous ensemble ils partirent se cacher dans les montagnes. Les ours firent de même. Un aigle poussa un cri et partit rejoindre son nid. Alors Siegfrund voulait en savoir plus, il continua à grimper pour essayer de voir ce qu'il se passait de l'autre côté de la montagne. Il arriva à un chemin creusé dans la pierre. Il le contourna et de l'autre côté ce qu'il vit lui fit peur. Il aperçut une immense traînée noire. De cette traînée, des cris inhumains résonnaient. Il entendait le bruit sourd qu'émettaient de gros tambours. L'armée du chaos bougeait donc. Mais où allait-elle ? La Citadelle Luannion avait-elle été détruite ? Il partit rejoindre Freyna pour lui faire le compte-rendu de ce qu'il avait vu. A l'annonce de cette funeste nouvelle, Freyna poussa un petit cri de peur. Ils rentrèrent rapidement au village.
A leur arrivée la nouvelle avait déjà dû être annoncée. Les hommes s'équipaient en armes, des lances, des épées, des haches, des arcs et leurs flèches... Il y avait cinq cents hommes en armes. Svart lui-même était armé. Il vint trouver les deux jeunes gens. « Les choses se précipitent à grande vitesse mes enfants. La Citadelle Luannion tient encore le coup mais elle est à deux doigts de tomber. De notre côté, nous ne sommes pas assez nombreux pour aller les aider. J'ai envoyé deux émissaires aux peuples gaëls voisins pour qu'ensemble nous nous soutenons. L'armée du chaos se déplace et l'on ne sait pas exactement où elle va frapper. Je vous demande de rester sur vos gardes. Siegfrund, tu vas partir avec Taliésin, mon neveu, Harold, mon meilleur guerrier, ainsi que Ulithor, Benli et Kolm, des amis de Taliésin. Vous partirez demain. Notre sorcier m'a dit que ton départ devait être demain que tu le veuilles ou non, les esprits l'on décidés. » Svart s'en alla. Siegfrund regarda Freyna. Il vit que le visage de sa compagne était légèrement humide. Il l'embrassa et partit à la recherche d'une arme. Il croisa le forgeron. Celui-ci lui sourit derrière sa grosse moustache noire. « Tiens je pense avoir ce qu'il te faut mon ami ! » Il suivit le forgeron jusqu'à son atelier. Le forgeron alla fouiller parmi tout ce qu'il avait. Il ressortie avec une cuirasse en cuir, une cotte de maille, deux canons d'avant bras, un bouclier circulaire rouge et vert, une épée ainsi que son fourreau et un casque avec son haubert. Il déposa tout ce ci devant le jeune homme. « Attends je vais d'aider à mettre tout ça. » dit-il avant de reprendre les pièces une par une pour les mettre sur le corps du jeune homme. Après un temps considérablement long, Siegfrund fut entièrement armé. L'armure pesé sur son corps mais ce n'était pas intenable. Il alla à l'écurie du village pour savoir si il tiendrait en étant à cheval. Il sortit en dehors du village. Il se mit à galoper vers le Citadelle. Il traversa la forêt. Il déboucha sur un village en cendre. Il y avait le corps d'un vieillard qui avait était cloué à une porte entièrement calcinée par le feu. Il ne resterait pas longtemps dans ce village morbide mais avant de repartir il voulait tuer le guerrier qui avait infligé une telle peine à un vieil homme. Il chercha dans le village. Il entendit les ricanements d'une troupe de soldats qui s'éloignaient du village. C'était des mercenaires. Il n'avait aucune notion de combat cependant il fonça sur le groupe. Il alla si vite qu'on ne le vit qu'au dernier moment. Il brandit son épée. Il décapita le premier homme, puis entailla la poitrine du deuxième, fit cambrer son cheval pour donner des coups de sabots en plein visage au troisième. Un mercenaire pointa son arbalète sur Siegfrund. Il tira mais dans un réflexe le jeune homme se protégea avec son bouclier qui fut percé sous le choc. Il brandit son épée, fonça sur l'arbalétier puis lui enfonça la lame de son épée en pleine poitrine. Sa victime eut un rictus de douleur. Il fut rapidement tiré de sa victoire par un autre mercenaire qui en hurlant se dirigeait vers lui, un fléau tournoyant dans sa direction. Il tenta de protéger son cheval ainsi que lui-même avec son bouclier. Il dirigea son épée vers son adversaire qui arrivait à toute allure sur lui. Le fléau vint frapper le bouclier. Il tenta de repousser le fléau en redressant son bouclier mais le bouclier était presque entièrement brisé. Il tomba de son cheval sous le choc de l'attaque. Son bouclier gisait presque entièrement détruit sur l'herbe. Il était à genoux, son adversaire en profita pour se jeter sur lui. Il roula sur le côté de peur de se recevoir le fléau en pleine tête. Il se redressa rapidement mais son adversaire était déjà sur lui. Il lui rentra dedans pour l'allonger au sol. Il fit tournoyer son fléau avant de l'abattre sur sa victime mais dans un élan de courage l'épée de Siegfrund alla en plein ventre de l'ennemi. Ce dernier s'écroula. Siegfrund se laissa tomber au sol. Il caressa l'herbe. Elle était tendre. Il avait les mains moites. Le visage salie par le sang, la sueur et la terre. Son épée était enfoncée dans le corps de cet homme qui avait la bouche pleine de sang. Qui avait le teint pâle et un trou rouge dans le ventre. Son premier combat, tant de violence. Il ne ressentait pas le sentiment d'avoir gagné mais plutôt celui d'avoir perdu son calme. Il resta-là, allongé durant un long moment. Il avait peur de se relever et d'entendre la petite voix lui parler et l'accuser de son geste. Pourtant après un long temps de silence, il se redressa.
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Mar 28 Déc 2010 - 11:07

Ah! De la lecture. Saine occupation pour le coin du feu, ce soir.

A bientôt
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Mar 28 Déc 2010 - 11:31

Si cela vous fait plaisir alors cela me donne grande joie messire Aragorn ^^
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Mar 4 Jan 2011 - 9:28

Je viens de lire vôtre suite et je dois dire, en toute franchise, que je l'ai fais avec plaisir.
Voilà un jeune garçon promit à un bel avenir mais quelle sera sa voie? Sera-t-il guerrier, sorcier , les deux ou rien de tout cela? Mystère.

Attention cependant aux lourdeurs. N'hésitez pas à élaguer, alléger, un peu vos phrases. Songez aussi au rythme qui doit ralentir lorsque vous décrivez une scène paisible. Prenez le temps, comme si vous étiez vous même le héros du récit (ce qui est le cas de tout les écrivains!) de bien vous imprégner de toutes les sensations ambiantes. Sans toutefois tomber dans un descriptif vite harassant. Tout est histoire d'équilibre.

Plus précisément, prenez garde aux détails morbides, aux descriptions sanglantes trop précises. Je vous conseillerai, quant au carnage, de rester évasif, de parler d'ambiance ( songé au public qui peut être mal à l'aise face à l'horreur de certaines scènes).

J'ai noté, dans la scène où le héros erre en rêve dans le cimetière, une allusion aux croix. Attention au contexte. Tout semble décrire une civilisation païenne ( celtico-nordique) alors un symbole chrétien peut sembler déplacé ( N'hésitez pas à faire des recherches un peu poussées sur les peuples qui vous inspirent, d'une part c'est passionnant et d'autre part, cela confère aux écrits une certaine profondeur)

Et puis, j'ai trouvé le mot "douche". Cela claque un peu moderne. D'autant que par la suite, vous décrivez un bain tout à fait plausible pour l'époque. Il y a aussi le mot "papotage" qui ne colle pas trop à la situation car c'est un mot léger. On papote sur le marché, entre voisines mais pour parler d'une guerre qui se profile à l'horizon, je pense qu'une expression telle que "murmures inquiets" décrirait mieux les sentiments.

Mais ce n'est là que ma façon de voir les choses et je ne souhaite en aucun cas vous influencer. Continuez donc à n'en faire qu'à vôtre tête. Ne déviez pas de vôtre style, améliorez le seulement.

A bientôt.


Dernière édition par aragorn le Jeu 20 Jan 2011 - 14:22, édité 1 fois
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MessageSujet: merci   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Mar 4 Jan 2011 - 14:56

Franchement merci pour tous vos conseils Aragorn, cela me fait énormément plaisir
Pour l'instant je suis en pause pour l'écriture, la musique me rappele à l'ordre^^, en attendant de continuer la suite, je reviendrai sur vos remarques qui sont très pertinentes, franchement merci ! ^^

Avec toute mon amitié
A bientôt
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MessageSujet: suite   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Jeu 20 Jan 2011 - 13:28

Tu as bien fait, tu as permit a ce viel homme mort de reposer en paix. La voix ne l'avait pas accusé mais il n'était pas fier de lui pour autant. Il remonta en selle. Il avait mal. Mal aux jambes, mal à la tête, mal partout mais surtout mal au coeur. Il retourna au village.
On le vit arriver. Au début, les habitants pensèrent qu'il s'agissait d'un revenant mort au combat. Ils eurent peur puis ils pensèrent que c'était un homme qui avait besoin de soin car il était encore en vie mais il ne surent dire qui c'était. Freyna vit l'homme à cheval. Il avait une mine affreuse... Elle reconnue Siegfrund... Elle courue à sa rencontre. Elle arrêta son cheval. « Allaient chercher un brancard, c'est Siegfrund ! » deux hommes l'écoutèrent. Elle posa sa main sur le visage de son aimé. Il saignait. Il commençait à tomber de cheval. Elle le retint en attendant le brancard. Les deux hommes revinrent en courant. Ils déposèrent Siegfrund sur le brancard et avec Freyna, ils allèrent chez le chef du village. Svart ordonna qu'on l'amène dans la chambre qui lui était attribuée. On le déposa sur son lit. Aussitôt après, Driga apporta un bac en bois avec de l'eau pour lui nettoyer le visage. Freyna passa de l'eau sur les traces de sang, de terre et de sueur. Ses gestes étaient lents et plein de douceur. Ensuite, elle lui massa tout le corps. Elle appliquait une huile naturelle à base de plantes que Driga lui avait gentiment prêté. Elle rangea toute l'armure de Siegfrund dans un coin de la chambre. Elle resta ensuite près de lui.
Des flammes. Des ombres. Des cris émis par ces ombres. Des corps putrides. Des corps calcinés. Des corps ensanglantés. Des membres éparpillés. Des morts revenants pour vous hanter. La nature incendiée. Où est passée toute forme de vie ? Pourquoi toute cette violence ? L'humanité récolte les fruits de ses malheurs, de sa peur, de sa folie assassine.
Un navire. Seul sur une mer tranquille. Un jeune moussaillon, seul sur la mer immense. Les nuages s'épaississent au loin. La tempête est inévitable. Le ciel est brisé par des lignes dorées. Le ciel gronde. La mer se déchaîne exprimant sa furie. Les vagues viennent heurter le navire du jeune mousaillon qui avale de l'eau salée. Son corps entier est trempé. La tempête ne fait que commencer. Sortant des profondeurs de la mer, un énorme dragon noir vient hurler hors de l'eau. Il hurle si fort que des morceaux de cadavres de poissons sont expulsés de sa gueule béante. Il a les yeux rouges couleur sang. Il regarde le jeune mousaillon qui tente de na pas se faire emporter par une vague. Il lui fait un signe de tête comme si ils s'étaient dit quelque chose et que le dragon approuvait puis il partit rejoindre les profondeurs de la mer. Celle-ci se calma petit à petit. Le navire acosta quelques heures plus tard sur une plage au sable chaud et propre. Le mousaillon alla dans une taverne se situant sur la plage. Il y avait des pirates, des guerriers, des ivrognes... Il conta son histoire à qui voulait bien l'entendre mais personne ne l'écoutait. Les pirates volaient les guerriers, les guerriers volaient les ivrognes et certains ivrognes étaient des pirates ou des guerriers. Le jeune mousaillon repartit sur son navire pour partir loin, à la recherche du dragon. Il retrouva celui-ci après plusieurs jours à l'attendre. Il lui parla des pirates qui volaient les guerriers, des guerriers qui volaient les ivrognes et des ivrognes qui étaient pour la plupart des pirates et des guerriers. Le dragon d'une voix caverneuse lui dit : « C'est ainsi que sont les hommes. Ils se méprisent entre eux, ils se volent, se trahisent, se tuent par derrière,... C'est triste je suis d'accord avec toi mais quand ils auront comprit que la vie n'est qu'amour, nous n'existerons plus mon ami. » Le dragon et le mousaillon se quittèrent après ces paroles. Ils ne se revirent que rarement. Le moussaillon qui avait grandit raconta ce qu'il voyait et vivait chez les hommes. Le dragon à chaque fois faisait preuve de sagesse dans ses paroles. Ils vieillirent au fil des temps. Le moussaillon se marri puis eut des enfants et enfin après des années de vie, il mourut. Le dragon le pleura. Il ne cessa de penser à son ami qui avait vu le monde. Après des années d'existence, le dragon mourut à son tour et partit rejoindre son vieil ami.
Siegfrund suait comme à chaque fois qu'il rêvait intensément. Cette fois-ci il fit deux rêves. Il ouvrit progressivement les yeux. Freyna était assise près du lit. Elle était éveillée. Elle brodait. Elle entendit son aimé rabattre l'extrémité de la couverture. Elle le rejoignit. Elle déposa un baiser plein d'amour sur le front plein de sueur de son amour. « Reste allongé ! Je m'occupe de toi, tu ne dois pas bouger pour l'instant ! » elle lui sourit et ses paroles étaient si douces que l'on ne pouvait désobéir. Elle partit rejoindre Driga. Elles revinrent toutes les deux. Freyna portait un tissu en lin blanc à son bras et Driga portait une corne remplie de lait chaud. Après avoir déposée la corne, Driga les laissa seuls. « C'est du lait chaud avec du miel pour éviter que tu n'attrapes mal à la gorge, tu es si faible. Tu m'as fait super peur quand je t'ai vu sur ce cheval, à moitié mort. » elle avait eu terriblement peur mais c'était une fille forte même si elle était extrêmement sensible. Son peuple était un peuple qui était fort, laissant peu de place à la souffrance même quand celle-ci survenait, elle était souvent battue. Freyna essuya le front de Siegfrund puis elle lui tendit la corne. Il but rapidement, il avait si soif et même si le lait était chaud, cela ne l'empêcha pas de finir le contenu de la corne avec une vitesse extraordinaire pour quelqu'un qui semblait si faible. Il était faible mais il avait soif. Freyna reposa la corne quand il eut fini puis elle se rapprocha de lui. Son visage était maintenant très près du sien. Les lèvres de la jeune fille effleurèrent les lèvres du jeune homme. Puis dans un même élan, ils s'embrassèrent. Ce baiser était plein d'amour. La jeune fille caressa la joue de son aimé. Il avait la barbe naissante. Il passa sa main dans les cheveux dorés de la jeune fille. Leurs deux visages collés l'un contre l'autre. La jeune fille commenca à s'allonger près du jeune homme. Elle passa sa main sur le torse de Siegfrund. Il frémit devant tant de douceur. Il souriait malgré son état lamentable. Il embrassa la jeune fille une fois de plus. « J'ai vu des tas de choses... Je ne sais pas combien de temps je suis resté dans ce lit, endormie... J'ai tué plusieurs hommes, quatre ou cinq, je n'en suis pas fier...
Il fallait que tu les tues. Je sais ce qu'ils ont fait, Harold est allait voir après ton retour. Ce qu'ils ont fait est inhumain, tu as rétablis l'ordre et pour ça tout le village t'honore même si tu n'es pas content de ton geste sache que tout un village rend grâce à ce que tu as fait. Tu ne connais pas nos traditions et pourtant tu as accomplis ce que n'importe qui de ce village aurait fait : une chose juste.
Merci Freyna... J'ai eu très mal après ce que j'ai fait mais tu me redonnes espoir dans mes choix et dans mes actes : merci. Mais j'ai d'autres choses à te dire, pendant que je dormais, j'ai rêvais. Un rêve macabre pour le premier, le signe du chaos qui se répend sur nos terres puis un deuxième rêve. Un mousaillon et un dragon qui se rencontrent et ne cesse de se revoir par la suite. Ils espéraient voir de l'amour chez les hommes mais ils n'en virent pas et mourrurent sans même voir cet amour inonder les coeurs. Ce rêve retrasse ce que l'humanité est actuellement. Une humanité sans coeur qui n'a que le mot sang à la bouche.
Tu rencontreras, des peuples durant ton voyage et j'espère pour toi que tu verras des peuples ayant de l'amour à communiquer. Je ne pourrais faire ce voyage avec toi, je t'attendrais. Je dois rester ici, j'ai encore plein de tâches à accomplir. Mais mon amour te suivras partout, dans les instants difficiles comme les instants faciles. Partout où tu iras, je serais avec toi et cela quoi qu'il arrive. » A la suite de ses mots, elle l'embrassa puis déposa sa tête sur la poitrine de son aimé. Il senti une énergie puissante s'emparer de lui. Il savait qu'il n'était pas apte à se lever mais si il avait été vraiment inconscient, il l'aurait fait puisque cette énergie qui le possédait soudainement lui donnait l'impression d'être totalement rétablie.
Les deux jeunes damoiseaux passèrent la nuit ensemble. Ils partagèrent le même rêve cette nuit-là. Ils virent le ciel envahit par des millions de colombes qui volaient vers l'horizon. Ils virent des loups, des ours, des chevaux blancs, des élans, des biches, des cerfs, des écureuils, des hiboux, des hérons, des renards, … qui avançaient dans une même direction. C'était magnifique de voir autant d'êtres vivants montrer qu'ils jouaient eux aussi leur rôle dans la vie. Les hommes ne sont pas les seuls à exister et les animaux ne sont pas du simple bétail pour se nourrir, ils sont bien plus que cela bien au contraire ils ont eux aussi leur pouvoir et mènent leur propre guerre qui est en fait proche de celle des hommes. Freyna et Siegfrund se retrouvèrent parmi les animaux. Ils étaient eux aussi des animaux. L'homme est un animal qui se croit plus fort que tous mais qui en fait est bien faible.
Les deux damoiseaux voyagèrent beaucoup cette nuit-là. Ils allèrent au-dessus des mers, par-delà les montagnes. Ils touchèrent le ciel. Ils effleurèrent l'herbe des plaines. Ils goutèrent au froid de la neige. Ils bougeaient inconsciemment dans leur lit, en fait ils bougeaient réellement dans leur voyage. Ils allèrent à la rencontre des chevaux blancs, des loups et des ours. Ils apprirent tout du monde dans lequel ils vivaient. Ils se mirent à comprendre les dangers qui existaient dehors. Ils virent la violence à travers les yeux des aigles, des hiboux et des hérons. Ils virent des chaumières brûler, des innocents se faire massacrer. Puis ils virent le calme et la paix de certains coins reculés. Dans les forêts comme la forêt d'Ismir, la forêt du dieu Pan mais aussi parmi les montagnes ou certains endroits des plaines.


Freyna se réveilla en sursaut. Siegfrund était déjà réveillé. Il la prit dans ses bras pour la réconforter parce qu'il venait de voir la même chose qu'elle. Il comprenait. Elle tremblait de peur. Il frotta son dos pour la réchauffer. Il lui massa les omoplates pour la détendre. Il venait de voir la mort, celle qui avançait à grand pas sur tous les peuples. Freyna se mit à pleurer. Elle venait de voir tant de souffrance. Des larmes coulaient sur ses joues. Des larmes de sang. Siegfrund les essuya. Ce n'était pas le sang de Freyna mais le sang de la douleur que ressentaient des milliers d'êtres. « Je suis avec toi, n'aies pas peur. Tu n'es pas exposée au danger ici et si jamais tu l'étais, je reviendrais pour t'emmener avec moi ou t'emmener dans un lieu sûr. Ne t'en fais pas. La douleur est parout mais tu peux la combattre en faisant preuve de bonté envers les gens qui en ont besoin et en faisant preuve de force envers le mal. » Il faisait encore nuit. Siegfrund posa sur une main délicate sur la poitrine de sa compagne pour l'incitait à se recoucher, ce qu'elle fit sans résister. Il caressa le visage de celle qu'il aimait jusqu'à ce qu'elle soit bercée par les caresses et qu'elle s'endorme. Il éteignit la bougie qu'il avait oublier d'éteindre au début de la nuit alors qu'ils étaient trop fatigués.
L'obscurité revint. Il se vit partir mais il ne savait où il allait exactement. Il partait. Il quittait Freyna. Il laissait derrière lui ce village et ses habitants. Il reviendrait, il le savait. Il allait vers la mort mais il ne tomberait pas. Les rêves qu'il faisait le guidait. Il savait qu'il prenait le risque de mourir mais il savait aussi que ce n'était pas sa propre fin. Il devait être calme dans la vie quotidienne et violent au combat. C'était son enseignement. Il avait quitté la Citadelle Luannion. Ce n'était pas anodin. Il n'était pas mort et pourtant il aurait pu l'être à plusieurs reprises. Il ouvrit les yeux. Freyna était dos à lui. Roulée en boule, dans la position du foetus. Non, il ne la quitterait pas et cela même s'il devait partir. Il ne l'oublierait pas. Jamais. Il avait comprit les paroles de sa bien-aimée. Ce n'était pas un hasard qu'ils se soient rencontrés et aimés. Elle était si belle endormie. Son visage était calme. Elle avait le jolie visage d'une petite fille en cet instant. Sa peau était lisse. Ses lèvres si belles, si douces. Ses yeux clos cachés un des plus beaux regards. Et ses cheveux blonds étalés sur l'oreiller, ressemblaient à un soleil qui a ses faisceaux lumineux qui se répandent sur Terre. Il l'aimait pour ce qu'elle était et pour ce qu'il n'était pas. Il ne se disait pas spécialement beau jeune homme. Il se fichait de son exploit contre les mercenaires. Tout ce qui l'intéressait c'était elle, savoir qu'elle va bien, lui rappeler qu'elle est la plus belle,... Quand il partira, ce sera avec elle dans son coeur.
Les rayons du Soleil pénétraient dans la chambre où dormaient Freyna et Siegfrund. Le jeune homme avait très mal à sa jambe. Il avait dû faire une mauvaise chute. Il tenta de se lever mais sa jambe lui faisait terriblement mal, il ne pouvait pas bouger. Freyna remarqua que son aimé tentait de bouger. Elle se retourna pour lui faire face. Elle lui sourit et dans un geste plein de douceur, elle l'incita à se recoucher. « Ne bouges pas, ta jambe n'est pas en état pour que tu fasses quoi que ce soit. » Elle l'embrassa puis se leva. Son joli corps était protégé par une longue chemise de lin blanc. Elle descendit dans la grande salle. Siegfrund se retrouvait seul. Il n'attendit pas longtemps, Freyna revint très vite le voir. Elle portait un plateau où reposés deux tasses en métal remplies de lait chaud, des tranches de pain et des fruits. Ils mangèrent tout les deux puis elle regarda la jambe de son compagnon. Celle-ci était mal en point, elle avait des teintes violettes, des endroits rouges plein de sang et des endroits blancs où le sang manquait. Elle poussa un petit cri en voyant l'état de la jambe de son amour. Driga avit dû entendre le petit cri poussé par Freyna car elle vint les voir. Elle dû comprendre aussitôt puisqu'elle repartie presqu'en courant. Freyna serré Siegfrund dans ses bras, elle lui disait des tas de mots doux parce qu'elle savait que son aimé n'avait pas fini de souffrir. Driga revint avec Mjorfried le Sorcier. Ce dernier boitiyait comme d'habitude. Il marchait avec lenteur, le dos courbé, appuyé à son bâton. Il s'approcha du jeune homme. Il enleva les couverture avec une vivacité qui paraissait suspecte pour un vieillard comme lui. Il vit la jambe à moitié morte du blessé. Il s'assit en tailleur devant la jambe blessée. Il joignit ses deux mains l'une contre l'autre. Il ferma les yeux puis le silence se fit. Mjorfried semblait se concentrer sur la jambe mais personne n'en était sûr puisqu'il n'avait rien dit. Les minutes passèrent. Freyna était toujours-là, près de Siegfrund. Driga était partie. Mjorfried n'avait pas bougé. Il était resté dans la même position depuis le début qu'il était là, depuis qu'il s'était assit en tailleur et était devenu très silencieux. Freyna regardé Siegfrund d'un regard où se mélait la joie et la peur. La joie de savoir que Mjorfried était là pour les aider, et la peur de ne pas savoir ce qu'il faisait réellement. Siegfrund caressait le visage de la jeune fille de temps en temps pour la rassurer. Il lui adressait souvent un sourire pour lui montrer que tout allait bien. Des heures passèrent. Il ne savait combien. Il savait simplement que Freyna était restée longtemps avec lui depuis le levé du Soleil. Il savait aussi que Mjorfried n'avait pas bougé de puis un moment. Il ne bougeait toujours pas. Puis soudain d'un geste de la main, le sorcier fit signe à Siegfrund et Freyna de partir. Il leur dit: « Surtout ne t'attends pas à être totalement guérie. Marches lentement et tu verras avec du temps du guériras. Vas Siegfrund ! Sors de changer les idées un peu! » Le sorcier souriait avant de retourner dans son calme imminent.
Freyna et Siegfrund n'avaient pas tout compris mais ils se levèrent. Freyna aida Siegfrund à marcher. Il avait très mal mais il se forçait à avancer. Il devait sortir, prendre l'air un peu. Freyna s'habilla avant de sortir, elle mit une jolie robe verte foncée. Elle aida Siegfrund à se tenir en équilibre alors qu'il mettait une tunique noire et un pantalon brun en lin. La jeune fille vit que son aimé n'avait pas attaché son épée à sa ceinture. Elle le lui attacha, c'était un guerrier désormais qu'il le veuille ou non et comme tous les guerriers de sont peuples, il devait avoir son épée avec lui surtout en ce moment où la vie devenait incertaine.
Ils sortirent de la demeure de Svart et Driga. Harold allait rentrer chez Svart quand il les vit, il s'inclina en signe de respect. Siegfrund avait très mal, il marchait lentement. Ils rencontrèrent de nombreux guerriers, tous armés comme de vrais Gaëls avec des lances, des haches, des épées, quelques arcs, protégés par des boucliers circulaires surtout mais aussi quelques-uns rectangulaires. Certains guerriers avaient le torse nu, d'autres avaients des cottes de mailles. Certains avaient des casques qui leur protégeaient les yeux comme un masque, d'autres n'avaient rien pour protéger leur tête. La force d'un gaël résidait dans son courage au combat, il n'avait nul besoin d'être lourd pour attaquer, certains étaient bien armés parce que c'était leur choix, ce n'était pas obligatoire. Le forgeron travaillait à plein temps, il martelait sans cesse. Les armes s'empilaient à côté de son écume. Les guerriers étaient nombreux mais pas suffisamment comparé à ce qu'avait vu Siegfrund de l'armée ennemie qui assiégeait la Citadelle Luannion. Il ne faisait pas partie de ces guerriers qui étaient prêt à défendre leur famille. Il n'avait pas de famille. Il n'avait pas de véritable maison. Il était là en ce moment mais bientôt il s'en irait vers l'inconnu et même si Freyna l'aimait at qu'il l'aimait aussi, il devait partir. Il n'avait rien d'un héros, d'un grand guerrier comme pouvait penser de lui.
Freyna vit le regard sérieux de son compagnon. Elle vit qu'il était plongé dans ses pensées et elle savait que ce qu'il pensait n'avait rien de joyeux. Elle fit tourner sa tête d'un geste lent et qui se voulait amoureux. Il la regarda, tenta de lui sourire mais ce sourire-là n'avait rien de convaincant. « Je sais à quoi tu penses. Je ne te considère pas comme un héros ni comme un grand guerrier. Je te considère comme tu es et pas comme tu devrais être. Je t'aime pour ce que tu es et pas pour ce que j'aimerai que tu sois. Tu penses que les villageois te considèrent comme un héros, ne t'en fais pas, ils admirent ce que tu as fait mais ils te considèrent avant tout comme ce que tu es. Ils te considèrent comme ce qu'ils ont vu de toi pour la première fois, tu n'avais rien à cacher, rein à dire, seulement à être toi-même et ils ont vu comment tu es réellement. Leur vision de toi n'a pas changé après ce que tu as accompli en tant que nouveau guerrier. Non, ils n'ont pas prêté un grand intérêt à ça, ils ont vu mais ils n'en font pas toute une montagne. Svart a fait pareil voir mieux il y a longtemps et c'est pour ça qu'il est devenu chef du village. Ne t'en fais pas, tu ne seras pas chef de village et ça me troublerai que tu le deviennes parce que ce ne sera plus toi alors. Je n'attend pas grand chose de toi, ton amour seulement et ainsi tu verras les choses iront avec le temps. N'attend pas grand chose de moi, tu verras tout ira bien. » Elle lui sourit et l'embrassa. Ils venaient d'arriver près d'un attroupement d'arbres en plein milieu du village. Il y avait des bancs de pierre. Ils s'assirent l'un à côté de l'autre. Siegfrund leva la tête et vit le ciel bleu. Un bleu si beau, si tendre qu'on pensait que rien ne pouvait venir le troubler et pourtant pas très loin, de gros nuages grisâtres approchaient. La pluie s'annonçait. Ce que venait de dire Freyna faisait partie du ciel bleu. Les paroles qu'elle avait prononcé été comme un parfum des plus purs venant parfumer le corps et enlever toutes les traces d'immondicité. Il déposa sa main sur la cuisse de la jeune fille. Elle déposa sa main par-dessus la main de son compagnon.
Trois guerriers vinrent en courant vers eux. Ils souriaient tous les trois. « C'est Svart qui nous envoie ! Venez vite dans sa demeure, vous y êtes invités ! » Les trois guerriers repartirent sans les attendre. Freyna aida Siegfrund à se déplacer, sa jambe n'était pas encore guérie même s'il sentait un léger changement. Le ciel s'assombrissait comme si il suivait la progression de leur marche et qu'une fois arrivés chez Svart, le ciel serait noir. Le vent se mit à souffler un peu plus fort. Les arbres se mirent à chanter leur mélancolie face à ce qui se préparait sûrement à l'extérieur du village: des batailles. Les jeunes damoiseaux approchaient de la demeure de Svart et sa femme Driga. Comme Siegfrund l'avait prédit, l'obscurité se faisait plus présente au fur et à mesure qu'ils avançaient. Quand ils arrivèrent devant la porte de la demeure du chef, un grondement sourd émit par un éclair, se fit entendre derrière eux. Driga leur ouvrit après qu'ils eurent frappés. Ils allèrent dans la grande salle où Svart siégeait à sa place de chef. « Siegfrund, l'heure est à la gravité ! Des amis à nous se font en ce moment même attaquer. Je pars ce soir avec Harold et mes hommes pour aller au secours de nos amis. Mon neveu et ses hommes vont nous rejoindre. Je sais que tu n'es pas encore totalement rétablie mais je te demande de veiller sur le village en mon absence. Ma femme Driga veillera avec toi puis il y aura toujours Mjorfried en cas de besoin. Je te demande de prendre ma place durant mon absence. Je sais que tu es jeune et nouveau dans ce village mais ce que tu as accompli récemment, peu de gens de ton âge l'on fait. Je ne veux pas te considérer comme un héros, seulement comme quelqu'un qui a fait ses preuves pour être admis parmi un peuple.
J'accepte Svart. Je ferais tout mon nécessaire pour veiller au bien-être du village en ton absence.
Je suis heureux que tu n'émettes pas de refus. Je peux partir en paix. Merci Siegfrund. »
Le chef du village partit le soir même. Siegfrund siégeait sur le siège destiné au chef dans la grande salle. Freyna était toujours avec son aimé. Elle ne pouvait le quitter et le jeune homme ne s'en plaignait pas. Il avait demandé à un guerrier d'inviter l'ensemble des villageois étant restés pour leur faire un discurs de ses intentions. Après quelques instants à être seul avec sa promise, il se trouva face à une peuplade de villageois. Quand le silence se fit dans la grande salle, il prit la parole. « Comme vous devez sans doute le savoir, des amis à vous sont attaqués. Svart est partie pour les soutenir et éloigner l'ennemi. La plupart des hommes sont partis. Vu l'état dans lequel je suis, je n'ai pu partir alors Svart m'a confié la garde du village en son absence. Durant son absence, je vais veiller à votre bien-être. Je ne me considère pas comme votre chef alors s'il vous plaît ne me considérez comme celui que je ne suis pas. Je remplace Svart mais je ne suis pas lui, je ne suis pas votre chef. Je vous demanderez cependant d'être à l'écoute de ce que je vous dit, si vous pensez qu'une chose serait plus judicieuse qu'une autre, faites moi en part et en discutant nous arriverons à nous mettre d'accord. Merci de votre écoute. » Siegfrund qui était debout depuis le début de son discours, s'inclina en direction des villageois qui applaudirent suite à son discours. Freyna semblait ravie à côté du jeune homme. Elle le prit par la main et s'approcha de lui. « Tu as été convaincant, bravo mon aimé. »Il lui sourit, il ne savait quoi répondre. Il avait fait ce qu'il devait faire sans y mettre de prétention.
Il alla retrouver un guerrier. « Je veux que des guerriers restent sur les remparts toute la nuit. Si jamais il y avait un souci quelconque, venez m'en avertir et surtout ne baissez pas la garde, il en va de la vie du village. » Le guerrier partit sur le champs en direction des remparts du village. Siegfrund s'en alla ensuite à la recherche de Driga. Il la trouva près de la cheminée flamboyante dans la grande salle. « Ce soir vous pouvez reposer sur vos deux oreilles, je me charge de la sécurité du village, n'ayez pas peur. » Elle le remercia avant qu'il ne la quitte. Il retourna prêt de sa belle. Elle était dans leur chambre, allongée sur leur lit. Il boitait de moins en moins grâce à Mjorfried qui n'avait pas bougé de leur chambre. Siegfrund s'assit prêt de celle qui rayonnait dans son coeur. « Tu ne voulais pas que je devienne chef et moi non plus je ne le voulais pas et pourtant Svart m'a confié cette tâche
Je n'ai pas peur, je sais que tu n'es pas le chef et tu ne te prend pas pour celui que tu n'es pas, tu l'as précisé tout à l'heure. Je te fais confiance par ce que je t'aime. »
Le sorcier se leva et quitta la pièce après avoir dit : « Je vous laisse mon dos me fait mal. »
Siegfrund le suivit, il devait aller voir les hommes de Svart. Quand il sortit de la demeure du chef, il prit une bourrasque de vent en plein visage. La pluie tombait abondemment. La terre était devenue de la boue. Il entendit un guerrier appeler à l'aide. Il tenta de courir le rejoindre. Les remparts en bois s'affaissaient à cause de la boue qui rendait le sol peu stable. Siegfrund appella d'autres hommes pour venir les aider. Il ordonna qu'on aille chercher des cordes, d'autres rondins de bois mais aussi des marteaux, des barres en fers et des pelles. Le forgeron qui était resté, ramena les marteaux, les barres en fers tandis que quelques villageois ramenèrent leurs pelles. Siegfrund dirigea l'opération. Il ordonna que des hommes attachent les poteaux et les tirent contre le vent tandis que d'autres allaient planter les poteaux à l'aide des marteaux. Le vent et la pluie furent les grands ennemis de ce soir-là. Les hommes n'arrivaient pas à tenir les poteaux avec les cordes, le vent était infernal et la pluie faisait glisser leurs mains. Certains villageois voulaient maintenir les poteaux à même les bras mais ils tombaient dans la boue car ils glissaient. Siegfrund ne les laissa pas faire sans lui. Malgré son état, il prit un marteau et frappa de toutes ses forces sur le sommet d'un poteau. Celui-ci ne s'enfonça pas totalement mais le jeune homme sentit que ce dernier s'enfonçait un petit peu. Il renouvela l'affaire malgré sa jambe qu'il lui faisait encore un peu mal, malgré le vent et la pluie. Les hommes le suivirent. Ils reprirent tous courage. Ils continuaient à glisser dans la boue, Siegfrund y comprit. Ils continuaient à avoir leur marteau qui leur échappait des mains à cause de la pluie. Ils continuaient à lutter contre le vent mais ils ne perdirent jamais espoir. Ils s'acharnèrent à ce qu'ils devaient accomplir. Ils allèrent jusqu'au bout de leur peine pour enfin réussir. Les guerriers retournèrent à leur poste et les villageois après avoir étaient remercié par Siegfrund, s'en retournèrent chez eux.
Le jeune homme se dirigea lentement vers la demeure de Svart. Sa jambe lui refaisait mal et la boue ne l'aidait pas à avancer. Il poussa la porte d'entrée avec peine. Il était épuisé en fait. Driga vint lui ouvrir. Elle appella Freyna. Elle aida le jeune homme à se déchausser en attendant la venue de la jeune fille. Siegfrund remercia Driga pour son aide, celle-ci lui souriait en retour. Freyna descendit les escaliers à toute vitesse. Elle vit Siegfrund dans un état qui ne respirait pas la propreté. En effet, il avait de la boue dans les cheveux, sur le visage et sur ses vêtements. Il avait une mine affreuse, il avait accomplie un trop gros effort alors qu'il n'atait pas encore tout à fait guérie. Elle vint soutenir Driga pour l'aider à l'amener dans la salle où il y avait un bac remplie d'eau chaude. Une fois arrivé, Driga laissa les deux jeunes damoiseaux seuls. Freyna aida Siegfrund à se déshabiller. Ses vêtements formaient une pile toute pleine de boue. Siegfrund se glissa dans le bac remplie d'eau chaude. Freyna enleva sa robe. Elle mit son corps à nu pour rejoindre son guerrier dans l'eau chaude. Le bac pouvait contenir deux personnes maximum. Freyna passa sa main sur le torse du guerrier. Le torse du jeune homme était maigre mais la jeune fille sentait une force derrière cette apparence faiblarde. Siegfrund déposa une main sur un des seins de Freyna. Elle avait la peau si douce. Il promena sa main sur le ventre de la jeune fille. Il se mit à caresser sa peau alors qu'elle caressait son torse. Puis soudainement ils se collèrent, tête contre tête et mains dans les mains. Ils s'embrassèrent. Siegfrund, derrière ses yeux clos, vit Freyna dans une longue robe rouge. Elle avait un anneau à l'anulaire de la main gauche. Elle était plus âgée que maintenant même si ça jeunesse resplendissait encore. Elle regardait le paysage depuis un balcon en pierre. Elle voyait les montagnes où les forêts reignaient. Elle regaidait le ciel bleu. Elle était magnifique comme à chaque instant offert par la vie.
En ouvrant les yeux, il vit que Freyna l'observait. Elle le regardait fixement, d'un visage angélique. Il ne pouvait rivaliser avec ce regard si beau. Il baissa les yeux alors Freyna lui redressa le menton avec sa main si douce, ses doigts si fins, si tendres. Ils se regardèrent, l'un fixant l'autre. Un coup de vent vint ouvrir une des quelques fenêtres de la pièce. Le vent était violent, voulait-il partager l'eau chaude du bac ? Ou préférait-il observer les deux jeunes damoiseaux ? Freyna sortie du bain pour aller refermer la fenêtre. Siegfrund vit les courbes si belles de sa compagne. Des jambes fines, si parfaites. Un dos si lisse. Des hanches tellement bien proportionnées, pas trop grosses, pas trop maigres. Des bras pas trop longs. Freyna était comme une déesse, comme une fée venue chez les humains. Elle revint pour frotter le dos du jeune homme. Quand elle eut fini, ce dernier l'incita à rentrer dans l'eau pour qu'il puisse à son tour lui frotter le dos. Ensuite la jeune fille massa la jambe de son guerrier. Ce massage lui faisait tellement de bien. Il la remercia une fois qu'elle eut fini. L'eau commençait à être plus froide. Ils sortirent du bain. Siegfrund remit sa chemise et vint frotter le dos de sa compagne pour éviter qu'elle n'attrape froid. Elle revêtit sa robe verte foncée et il remit sa tunique noire ainsi que son pantalon brun. Ils descendirent ensuite dans la grande salle en se tenant la main.
Driga se tenait près du feu. En les voyant arriver, elle se prit à sourire. Tant d'amour entre deux jeunes tourtereaux était si beau à voir. Les deux jeunes damoiseaux marchèrent en direction de la femme du chef quand Siegfrund entendit un cri qui n'avait rien de joyeux. Il se retourna aussitôt pour aller chercher son épée. Freyna ne comprit pas ce qu'il se passait. Siegfrund remontait dans la chambre en courant. Il s'équipa de sa légère armure. Déposa son casque sur son heaume. Empoigna son bouclier puis descendit pour sortir chercher un cheval. « Que ce passe-t-il ? » demanda Freyna d'une voix apeurée. « J'ai entendu un cri qui n'avait rien de bienveillant, je vais voir de quoi il s'agit. Restes ici s'il te plaît. » Freyna n'avait rien entendu ce qui ne la rassura pas mais elle resta chez Svart. Elle était incapable en cet instant de prendre une décision, elle était perdue. Son aimé entendait des voix et courait milles dangers. Elle était perdue. Driga la rejoignit et posa une main sur son épaule en signe de compassion. Elle aussi ne comprenait pas. Seul Mjorfried comprenait mais il était chez lui à cette heure tardive.
Siegfrund galopait avec un étalon noir. Ils partaient à travers la forêt pour arriver près de la Citadelle Luannion. Une centaine d'orcs attaquaient n village proche de la Citadelle. Des soldats du roi Anchainn étaient là pour défendre le village mais leur nombre diminuait. Siegfrund empoigna son bouclier en maintenant la selle de son destrier. Il brandit son épée et se lança dans le combat en poussant un cri plein de rage qui dû faire trembler quelques soldats. Il se jeta sur des orcs. Il découpait la chair noire avec son épée. Ses gestes étaient rapides, plus rapides que ceux d'un orc mais le nombre de ses ennemis était plus conséquent que celui des soldats du roi. Il en revenait toujours. Le jeune guerrier vit des soldats mourir sous des pluies de flèches, une épée dans le ventre... Il vit une pluie de flèches arriver sur lui et ses proches. Il se protégea avec son bouclier qui fut transpercé de toutes parts. A côté de lui, les hommes tombaient. Il prit son courage à deux mains et se lança sur les orcs. Il tuait sans prêter d'attention particulière à ce qu'il se passait autour de lui. Il avait bien entendu un cri, c'était celui d'une femme qui venait de perdre son mari et qui tentait de s'échapper avec ses enfants loin du village. Les soldats tentaient de la protéger mais ils étaient peu forts face aux créatures du néant. Siegfrund tua jusqu'à atteindre l'endroit où les soldats du roi tentaient en vain de barrer la route aux créatures du mal qui voulaient tuer la femme et ses enfants. Siegfrund parvint à cet endroit après avoir était blessé par quelques pointes de lances. Il avait les bras entaillés mais il ne s'arrêta pas à cause de ses blessures. Il continua à brandir son épée. Il trancha le bras d'un orc qui allait tuer un soldat. Ce dernier tua l'orc et remercia rapidement Siegfrund car un autre orc arrivait. Trois flèches vinrent toucher le cheval de Siegfrund. L'étalon noir s'effondra et le jeune homme dû sauter à terre. Il allait se battre pour son cheval qui était mort. Il poussa un cri si puissant qu'il sembla que le silence se fit pendant quelques secondes. Il se jeta sur un orc qu'il massacra avant même que celui ne put riposter. Mais alors qu'il était à terre en train de pourfendre l'orc de toutes parts, un autre orc le prit par la cotte de maille et le redressa si violemment que Siegfrund failli tomber. Il n'eut pas le temps de voir son adversaire, il se rabaissa tout de suite après avoir été relevé car il entendit une épée sifflait dans sa direction. Il se baissa et fit tournoyer son épée autour de lui de sorte que son adversaire s'effondra. La violence succédait à la violence. Un orc sauta qur Siegfrund, il le cribla de coups de poings et lui fracassa la tête sur le sol. Du sang maculait le visage du jeune homme. Il voyait trouble. L'orc en profita pour lever son épée mais avant qu'il ne l'ait rabattu, il s'écroula, trois flèches en pleine tête. Siegfrund tenta de retrouver ses esprits mais son corps était déjà bien affaibli. Il se redressa tant bien que mal. Il s'aperçut que la plupart des soldats du roi étaient morts. Il entendit un grondement sourd derrière lui. Il se retrouna et vit un troll qui fonçait sur lui. Le troll faisait au moins trois mètres, il avait d'énormes mains griffues et des crocs de vingt centimètres de longs. Siegfrund n'avait pas la force de l'attaquer alors il se contenta de vouloir se défendre. Il empoigna son bouclier et leva son épée. Le troll n'était pas loin. Siegfrund donna un coup d'épée à un des bras du troll puis un deuxième coup mais avant qu'il n'en donne un troisième, il se retrouva expulsé par l'une des mains du troll. Il aterrit à dix mètres de l'endroit où il se trouvait avant. Il alla se heurter au mur en terre cuite d'une chaumière. Il alla éclabousser le mur de son sang. Il vit la scène sans l'entendre. Il vit le troll tuer tous les soldats restants. Il voyait floue puis bientôt il ne vit plus rien.
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aragorn
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Jeu 20 Jan 2011 - 15:29

Cela continue sans perdre de temps. Nôtre héros ne chôme décidément pas.

Attention aux scènes que je qualifierais d'érotiques ( certes fort léger) A prendre comme les scènes de massacre et pour les mêmes raisons: l'âge et la pudeur du public. Une fois encore restez évasif. L'esquisse d'un geste est aussi explicite que sa description complète.

J'ai vu l'expression"super peur", dans le contexte, je trouve qu'elle fait un peu trop "jeunes d'aujourd'hui".

Prenez garde au mot "jouvenceau" qui désigne au moyen-age un tout jeune garçon de petite noblesse, généralement page de quelque important personnage ou encore écuyer dans le but de parfaire son éducation. L'équivalent féminin est bien entendu la jouvencelle qui ,dans le même but, est le plus souvent confiée aux nones.
Ainsi, parler de deux jouvenceaux risque d'embrouiller le lecteur.

Les murs des maisons ne sont pas en terre cuite, cela ne concerne que les ustensiles de cuisine, plats, pichets, écuelles, mais en torchis. C'est un mélange plus ou moins riche de terre et de chaux collé sur un entrelacs de branchages, lui-même soutenu par des piliers (souvent de simples troncs à peine dégrossis)

Encore quelques petites lourdeurs mais le style général s'allège. J'attends la suite.
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MessageSujet: ^^   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Jeu 20 Jan 2011 - 18:17

merci pour ces quelques informations et ces quelques conseils aragorn, j'en tiens compte, je les changerai dans le texte le moment venu, pour l'instant je n'ai pas la motivation de me retaper toutes les pages ^^ mais le moment venu je le ferai soyez en sûr
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Enora
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Jeu 20 Jan 2011 - 19:09

Vraiment pas mal, on se prend vite au jeu Wink

J'aimerai avoir un avis critique sur ton récit, mais je ne sais pas faire ce genre de chose, je dirais tout simplement que la lecture ce fait bien !

On attend la suite Very Happy
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MessageSujet: la suite   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Jeu 27 Jan 2011 - 11:14

Freyna patienta toute la nuit. Elle attendait le retour de Siegfrund mais il ne revenait pas. Elle eut très peur. Elle en parla à Driga qui n'arrivait pas à trouver le sommeil sachant son mari en pleine bataille. Driga disait à Freyna de ne pas s'inquiéter même si cette possibilité semblait impossible. Alors la jeune fille décida d'aller trouver Mjorfried qui veillait encore à cette heure. Il dormait rarement. Elle sortit de chez Svart et Driga avec une cape sur ses épaules pour éviter qu'elle n'attrape froid. Elle alla dans un coin reculé du village. Un endroit où il y avait beaucoup d'arbres et où entre ces arbres siégeait une massure. C'était chez Mjorfried. De la lumière filtrait à travers une vieille porte en bois. La jeune fille alla frapper à la porte. Mjorfried vint lui ouvir après quelques secondes, le temps de se déplacer. « Entre mon enfant... » Il avait une voix douce, pleine de compassion. Il fit signe à Freyna de s'asseoir autour du feu qu'il avait allumé. « Je t'écoute Freyna, qu'as-tu à me dire ? » La jeune fille ne savait en faite pourquoi elle était là. Elle allait raconter sa vie, pourquoi un vieillard s'y intéresserait-il ? Après quelques instants de silence elle prit la parole. Au début sa voix se faisait hésitante puis se détendit au fur et à mesure qu'elle parlait. « J'ai peur... Siegfrund est partie... comme ça... je ne sais même pas où il est allé... il m'a demandé de rester ici mais ça fait déjà longtemps que j'attends son retour... j'ai peur Mjorfried... j'ai peur qu'il lui soit arrivé quelque chose... ladernière fois il est revenu mais là s'il ne revenait pas ? »Elle se tut. Mjorfried avait fermé les yeux pendant qu'elle parlait. Il les avait rouvert après le récit de la jeune fille. « Il a besoin d'aide. Siegfrund fait ce qu'il doit faire et ça personne ne pourra le faire à sa place. Il a entendu une personne crier. J'ai entendu cette même personne mais ce n'est pas mon rôle d'aller la voir. Il y est allé et maintenant il a besoin d'aide. Je ne sais pas où il est. Je sais juste qu'il a dû se battre et que maintenant il va mourir si tu ne vas pas le retrouver. Tu le retrouveras mais fait vite. Il perd du sang, beaucoup de sang. Vas ! Fais vite ! » Freyna n'eut pas le temps d'exprimer sa peur, son angoisse et sa tristesse qui découle de sa peur. Elle sortit hâtivement de la massure du sorcier. Elle se mit à courir jusqu'à la demeure de Driga. Elle frappa si fort à la porte que Driga parut choquée en la voyant. « Driga, appelles trois hommes à toi s'il te plaît, Siegfrund a besoin de moi sinon il périra. » Driga ne chercha pas à comprendre vu l'ampleur de la situation et surtout vu comment Freyna avait l'air si inquiète, elle ne chercha pas à comprendre. Elle appella trois de ses hommes. Trois guerriers typiques des gaëls avec leur longue barbe, leurs cheveux longs et leur carrure de guerrier. Ils accompagnèrent Freyna pour aller prendre des chevaux. « Connaissez-vous un endroit où il y a eut des combats ?
Svart guerroie au nord mais ça m'étonnerait que Siegfrund soit partie la haut, c'est bien trop loin puis il faut connaître pour y aller hors je crois qu'il ne connais pas beaucoup d'endroits si ce n'est... près de la Citadelle Luannion, ça guerroie beaucoup là-bas.
Alors allons-y ! »
Les quatre cavaliers partirent à toute vitesse vers la Citadelle Luannion. Ils taversèrent la forêt. Freyna entendit la colère du vent qui hurlait. Les arbres se balançaient avec violence. La nature était en colère.
Quand ils sortirent de la forêt, ils virent des terres brûlées. Il y avait de la fumée au loin. Les remparts de la Citadelle étaient noircis. Des chaumières brûlaient. Des cadavres partout. Au loin l'armée du chaos restait devant les remparts de la Citadelle. Une Citadelle à moitié détruite. Une Citadelle fantôme. La sortant de sa vision des choses, un guerrier tendit une épée à la jeune fille. « Elle vous servira peut-être. »dit-il d'un air grave. Ils se dirigèrent lentement vers les premières massures. Celles-ci étaient entièrement brûlées. Des corps avaient été plantés sur des pieux pour effrayer les visiteurs. Il y avait des lances et des épées sur le chemin d'Eden. La Citadelle Luannion qui autrefois resplendissait, ressemblait désormais au lieu le plus malsain qui puisse exister. Le chaos en avait fait sa résidence. Petit à petit il rongeait les résistants. Au loin dans la fumée, la Mort se promenait vêtu de sa longue cape noire et de sa faux. On la voyait peu à moins que l'évènement soit d'une grande importance ce qui était le cas. La Mort avait été appelée. Mais il n'y avait de traces de Siegfrund nul part. Avait-il été emporté par la Mort ? Freyna eut très mal au ventre à cette idée. La peur de cette réalité envahissait son esprit. Elle prit les rennes de son cheval et le fit trotter jusqu'à la Mort. Les guerriers qui l'accompagnaient ne l'avaient pas suivis. Il étaient restés en retrait parce qu'ils avaient peur de la Mort. Ils ne comprenaient pas la réaction de la jeune fille. Ils restaient sur leur garde au cas où elle aurait besoin d'eux.
Freyna se retrouvait devant la Mort. « La Mort ! » appela-t-elle avec une voix où se mêlaient l'hésitation et l'ordre donné. La Mort se retourna lentement. Elle souriait... et ce n'était pas un cadavre qui souriait mais une charmante jeune femme qui avait la peau très blanche, la couleur de peau d'une défunte. « Qu'y a-t-il ? Tu n'es pas morte pourquoi viens-tu me voir ? » Freyna avala sa salive et dit : « Je suis à la recherche du guerrier que j'aime... je sais qu'il est quelque part ici et qu'il n'est pas mort... peux-tu me dire où il est toi qui a parcouru tout le champ de bataille à la recherche des morts qui viendront peupler ton royaume ? » La Mort souriait encore. « Que c'est beau ! Une si belle jeune fille venant retrouver son gentilhomme qui a besoin d'elle, quelle charmante preuve d'amour ! Mais je ne suis pas méchante, je ne fais qu'accomplir mon devoir, celui d'inviter les morts dans mon royaume alors ne crois pas que je te veux du mal en me moquant, je m'amuse un peu c'est tout. Je connais tous les êtres étant ici, les morts comme les agonisants comme les blessés. Je sais que ton amour est là. Vas voir là-bas ! Au plaisir de te revoir, peut-être chez moi qui sait ? » La Mort continua sa promenade en riait cette fois-ci. Freyna ne tenait pas compte de l'humour noir de la Mort, elle pensait à Siegfrund.
Le jeune fille rejoignit les trois guerriers en faisant galoper son cheval. Elle leur indiqua où se trouvait Siegfrund. Là où lui avait indiqué la Mort. Un petit village non-loin de la Citadelle. Un petit village où il ne restait que des cendres, des poutres noircis, des corps... La violence avait frappé. Il y avait des corps partout. Des corps d'orcs et des corps humains. Du sang. Partout du sang. Des femmes avaient étaient violées. Elles avaient les jambes entrouvertes et celles-ci étaient pleine de sang. Des hommes avaient été décapités et des enfants s'étaient retrouvés cloués à leur maison. Que de haine ! Que d'atrocité ! Freyna avait les larmes aux yeux en voyant ce massacre. Les guerriers qui l'accompagnaient, avaient le visage fermé, l'air grave. Ils avaient la main sur leur épée car les lieux étaient plein de risques. Freyna regardait les décombres des chaumières. Elle ne voyait pas Siegfrund. Des larmes se mirent à couler sur ses joues. Elle ne pouvait les retenir, elle avait tellement mal. Elle venait de perdre celui qu'elle aimait, qu'elle avait toujours aimé. Un des guerriers vint la voir. Il la regarda avec toute la compassion qu'il pouvait lui offrir. Il posa délicatement sa main sur l'épaule de la jeune fille. Il fallait retourner au village. Ils ne pouvaient rester ici. Les orcs n'étaient pas loin et si seulement il n'y avait que des orcs ?!



Freyna rentra presque en courant chez Driga. Elle n'avait pas de vrai chez elle. Elle monta précipitamment dans la chambre qu'elle partageait avec Siegfrund. Elle se jeta à plat ventre sur le lit et elle pleura toute sa douleur. Les larmes coulaient sur son visage comme une légère cascade. Elle sanglotait si fort que Driga vint la voir pour savoir ce qu'il se passait. Driga aurait pu être mère mais elle ne l'avait jamais été. Elle avait la quarantaine. Elle était rondouillarde. Elle avait beaucoup d'affection à donner puisqu'elle n'avait pas d'enfants. Elle s'assit sur le lit où était allongée Freyna. Elle posa tendrement sa main sur le dos de la jeune fille. Elle frotta un dos qui était secoué par des sanglots répétitifs. Driga voulut relever la jeune fille. Cette dernière était trop faible pour résister. Driga la prit dans ses bras et en cet instant elle agissait comme une mère. Elle berça Freyna. « Freyna, ma chérie, je connais ta douleur mais je sais aussi que ce n'est pas la fin, il n'est pas mort. » Freyna pleurait un peu plus en entendant le dernier mot qu'avait prononcé Driga. « Je suis avec toi ma chérie. Aies confiance, il n'est pas mort, je le sais. Tu penses que je dis ça simplement pour te consoler mais je dis surtout ça parce que c'est vrai. Ne pleures pas, il ne va pas mourir. Il n'est pas mort et ne le sera pas. » Les sanglots de Freyna commencèrent à cesser petit à petit. Driga était toujours-là, la serrant dans ses bras un peu plus fort. Puis elle se leva et tendit sa main à la jeune fille. Freyna hésita puis prit la main de la femme aimante. Elles descendirent dans la grande salle ensemble. Driga soutenait Freyna qui avait les jambes tremblotantes par tant de douleur. Elles s'assirent près du feu. Les trois guerriers étaient devant la chaumière du chef, on les voyait par la fenêtre. Driga apporta de l'hydromel, une boisson de guerrier. Les deux femmes burent à longues gorgées cette boisson sacrée. « Il faudrait que tu te reposes. Je sais que ça va être difficile mais s'il te plaît essaye. Demain nous partirons à la recherche de Siegfrund. » Freyna se leva après avoir fini son hydromel. Elle salua Driga, lui souhaita une bonne nuit et la remercia pour le soutient qu'elle lui avait apporté. Elle monta dans sa chambre. Les pensées passaient dans sa tête. Elle y trouva régulièrement Siegfrund. Son visage se dessinait dans son esprit. Son coeur se mit à trembler. Elle ne voulait pas le perdre.
Une fois dans sa chambre, elle se glissa sous les couvertures après s'être déshabiller. Elle avait froid. Était-ce la nuit qui était froide ? Ou était-ce elle qui avait peur ? Elle n'avait pas assez d'énergie pour y répondre, elle était épuisée. Elle ferma les yeux et tenta de dormir.
Elle était dans une forêt plongée dans l'obscurité. Il y avait du brouillard. Elle adorait la forêt mais là elle en avait peur. Elle entendait des cris stridents et d'autres plus caverneux. Ces cris se rapprochaient. Elle commença à s'enfuir mais elle ne savait où elle allait à cause du brouillard. Elle tremblait dans son lit. Elle tremblait dans la forêt. Elle avait terriblement froid. Elle pensait que les branches des arbres venaient pour l'attraper et lui faire du mal. Elle voyait des ombres et les cris toujours les cris. Elle vit une personne approchait en titubant. C'était un homme mais... il était mort, c'était un cadavre. Il avait la chair en lambeaux et du sang maculait tout son corps et ses vêtements déchirés. Elle cria. Le cadavre ne sembla pas avoir peur suite à son cri, il continuait à avancer vers elle. Elle se retourna pour s'enfuir mais elle remarqua qu'il y avait une multitude de défunt, que des hommes, qui marchaient vers elle. Elle paniquait. Dans sa peur elle regardait tous les visages et elle tomba sur... Siegfrund. Il était mort comme tout les autres. « Tu n'es pas venu... » murmurait-il. Elle avait tellement peur qu'elle n'eut plus la force de se tenir debout. Elle tomba à genoux sur le sol poussiéreux. Elle pleura et se mit à crier de désespoir.
Elle se réveilla en sursaut. Elle avait pleuré, son visage était mouillé par ses larmes. Elle tremblait comme dans son cauchemar. Elle avait froid, ce n'était pas une illusion. Elle sortie de son lit rapidement. Elle s'habilla chaudement. Elle devait agir. Siegfrund était en train de mourir... à cause de sa passivité ! Pourquoi n'était-elle pas restée à le chercher ? Pourquoi avait-elle écouté les guerriers ? Que savaient-ils de son amour pour Siegfrund ? Elle le retrouvera ! Driga dormait sûrement à cette heure tardive. La lune était déjà haute dans le ciel. Elle déposa une cape sur ses épaules. Elle cacha son visage sous la capuche ample de la cape. Elle descendit les escaliers doucement mais rapidement. Elle trouva une épée dans la grande salle, sûrement l'une des épées de Svart ou d'un de ses guerriers. Elle l'empoigna et l'attacha avec son fourreau à sa ceinture. Elle entrouvrit la porte de la demeure pour observer qui il y avait dehors. Ils étaient quatre. Quatre guerriers armés qui montaient la garde. Il y en avait deux sur les remparts en bois du village et deux dans le village qui patrouillaient. Elle passa la porte. Referma doucement derrière elle. Elle avança à petits pas vers une des portes du rempart. Il y avait une grosse planche en bois qui fermait l'entrée. Elle la souleva bien que celle-ci soit assez lourde, il le fallait. Elle tenta de la déposer doucement par terre mais la planche tomba, allant s'aplatir dans la boue. Un guerrier bougea sur les remparts mais il ne la vit pas car elle s'était cachée dans l'ombre du rempart. Il ne vit pas la planche dans la boue car la planche avait la même couleur que la terre mouillée. Elle se dirigea le plus vite possible et sans faire de bruit vers les écuries. Là elle trouva un beau cheval blanc. Elle le sortie de son enclos. Elle le caressa pour lui montrer qu'elle ne lui voulait pas de mal. Elle monta dessus et fit trotter son destrier vers la porte qu'elle avait ouverte. Les guerriers ne prêtaient pas d'attention à ce qu'elle faisait. Ils regardaient au-delà des remparts pour voir si il y avait un éventuel ennemi. C'était une chance pour elle que les choses se passaient presque si simplement. Elle passa le rempart et fit trotter son cheval jusqu'à la forêt qui n'était pas très loin. Arrivée à l'entrée de la forêt, elle fit galoper son cheval. Elle avait entendu des cris d'alerte dans son dos mais maintenant elle galopait.
Elle passa la forêt sans rencontrer de problème. Cependant quand elle arriva sur les terres brûlées où avait régné la violence, elle devint plus prudente. Elle avait la main sur son épée. Elle regarda les lieux. Il n'y avait personne qui pouvait l'atteindre. Elle voyait les orcs au loin mais ils étaient très loin. Elle regarda la Citadelle. Elle ne voyait que des ruines, seul les hauteurs de la Citadelle étaient encore presque intact. Elle tourna sa tête pour voir le village que lui avait indiqué la Mort. C'était là-bas qu'elle devait aller. Elle fit galoper son cheval vers le village. Mais avant qu'elle n'arrive, elle entendit une personne courir vers elle. Ce n'était pas une personne mais un orc rescapé du combat qui était sans doute resté là pour tuer un quelconque vivant. Freyna tira son épée du fourreau. L'orc était costaud par rapport à elle. Elle fit cabrer son cheval pour repousser son ennemi mais celui-ci n'avait pas peur. Il heurta le cheval qui tomba à la renverse. Freyna se retrouva par terre, de la boue sur son visage et ses vêtements. Elle poussa un cri de rage et se jeta sur l'orc. Celui-ci l'envoya voler quelques mètres plus loin après lui avoir donné une grosse claque avec son bouclier. La jeune fille était sonnée à l'esprit. Elle voyait floue mais elle discernait bien son ennemi dans le brouillard de sa vue. Elle se releva tant bien que mal. L'orc courait sur elle, l'épée levée. Au dernier moment, elle se laissa tomber. L'orc trébucha sur elle. Elle se redressa et voulu le tuer avec son épée mais celle-ci était un peu lourde pour elle. L'orc profita de la faiblesse de sa proie pour lui donnait un coup de bouclier à la tête. Il aimait bien s'amuser avant de déguster sa proie. Du sang coulait sur le visage de la jeune fille. Elle avait terriblement mal au crâne. L'orc se jeta sur elle. La plaquant au sol de sorte qu'elle ne pouvait plus bouger. L'orc avait laissé tomber ses armes, il attaqué à mains nus. Il déchira la robe de la jeune fille mettant le ventre et la poitrine de celle-ci à découvert. Il posa fermement sa main sur la peau blanche du ventre de Freyna. Il commenca à y planter ses ongles longs et sales. Freyna poussa un cri de douleur qui résonna au loin. Elle entendit une flèche siffler. L'instant d'après l'orc avait un rictus de douleur sur le visage. Il s'écroula. Freyna rajusta sa robe pour cacher sa poitrine. En relevant la tête elle vit une dizaine d'hommes équipés pour le combat, s'approchaient d'elle. Ils l'aidèrent à se relever et un d'eux lui passa sa cape pour qu'elle couvre sa poitrine. Ce même homme l'aida à se tenir debout car le corps de la jeune fille était épuisé et meurtri.
Le cheval blanc n'était pas mort, il rejoignit la petite troupe. Il alla frotter sa tête contre l'épaule de Freyna. Celle-ci le caressa en signe d'affection. Au fond d'elle, elle avait très mal. Son coeur semblait être très froid comme mort, mort d'inquiétude. Mais alors qu'ils se dirigeaient vers l'endroit indiqué par la Mort, son coeur se réchauffait un peu même si elle ne le sentait pas, l'inconscient parlait. Ils passèrent une chaumière entièrement détruite par le feu. Freyna annonça aux soldats qu'il fallait qu'elle retrouve quelqu'un et que c'était pour ça qu'elle était ici. L'un des soldats voulu la dissuader de chercher car c'était trop dangereux mais ils virent une si grande souffrance dans les paroles de la jeune fille qu'ils ne voulaient pas dire non et s'engagèrent à l'aider. De plus ils virent qu'il y avait de l'espoir dans ce que disait la jeune fille. Ils allèrent là où elle leur dit qu'il y avait sans doute la personne qu'elle cherchait. Ils évitèrent des cadavres étalés sur le sol poussièreux et imbibé de sang. Ils marchèrent lentement. Les soldats avaient tirés leurs épées, armés leurs arcs. Le danger était partout, Freyna pouvait en témoigner.
La jeune fille avait une énergie puissante qui envahissait son coeur. Elle avait mal partout mais elle sentait en elle que soudainement, un brin d'espoir prenait possession d'elle. Elle marchait un peu plus vite et ce la même si elle avait terriblement mal. Elle était comme possédée par une puissance invisible qui guidait ses pas et lui redonnait courage. Le soldat qui la soutenait dû accélérer le pas bien qu'il ne comprit pas ce qu'il ce passait chez la jeune fille. Ils passèrent un abreuvoir entièrement rempli d'eau qui se mélangeait avec du sang. Puis ils arrivèrent sur une petite place. Il y avait des corps partout, des membres éclatés : une parfaite vision d'horreur. Les soldats tournoyaient pour surpprendre la moindre présence dangereuse. En cet instant le regard de Freyna se dirigea vers plusieurs endroits parce qu'elle sentait fortement que Siegfrund était là, quelque part. Elle vit des soldats morts, des femmes, des vieillards et des enfants aussi. Elle chercha même si cela devait lui procurer un profond malaise à voir tant de morts. Il n'y avait pas de survivants mais elle avait la conviction absolue qu'elle trouverait Siegfrund, son aimé.
Ils tournèrent en rond sur la petite place pendant un long moment. Freyna avait dit aux soldats qu'elle savait que son aimé était là. Les soldats s'approchèrent des corps pour savoir si il n'y avait pas de survivants. Freyna avançait sans trop savoir où elle allait pour trouver son guerrier. Elle regardait sans voir vraiment. Elle promenait son regards sur les corps mais elle ne vit pas Siegfrund. Le destin frappa, elle regarda une chaumière en décombres. Elle fixa un mur de cette chaumière puis en baissant son regard elle vit un jeune homme qui avait le crâne ensanglanté ainsi que le torse, les épaules et certains endroits sur ses jambes. Elle alla vers lui. Elle ne savait si c'était Siegfrund mais elle se sentait guidée vers lui. Une fois devant lui, elle s'agenouilla bien que sa jambe lui faisait mal. Elle écarta les cheveux qui cachaient le visage du jeune homme. Soudain elle reconnu Siegfrund. Elle écouta son coeur et sut qu'il vivait encore. « Venez ici ! » cria-t-elle aux soldats sans tenir compte des ennemis qui pouvaient se tenir aux alentours. Les soldats la rejoignirent en courant. « Vous ne pouvez pas rester là dans l'état où vous êtes... Je sais que notre Citadelle est assiégée en ce moment. Je sais que tous les jours la misère entre chez nous mais c'est le seul endroit qui est le plus proche pour que vous y soyez en sécurité. Venez chez nous. » Freyna acquiéça. Ils ne pouvaient pas retourner au village. Deux soldats portèrent Sigfrund qui était inconscient et un soldat aida Freyna qui était elle aussi en sale état. Ils se dirigèrent vers les fortifications de la Citadelle. Il y avait plusieurs entrées, de grosses portes en acier. Quelques entrées étaient hors d'atteinte des ennemis même si ceux-ci trouvaient le moyen de tuer tous ceux qui s'écartaient de trop de la Citadelle.
Un des soldats fit sonner sa corne pour signaler aux soldats sur les remparts qu'ils arrivaient. Les portes de la Citadelle s'ouvrirent avec un long grincement. Ils entrèrent dans la Citadelle. Tout était sinistre. Un brouillard permanent avait envahit chaque ruelle de la Citadelle. Des soldats virent pour escorter Siegfrund et Freyna. Ils montèrent vers le sommet de la Citadelle. Il n'y avait personne dans les ruelles, seulement des cadavres. On entendait des forgerons marteler des armes. Il y avait des patrouilles qui circulaient sinon personne. Certaines maisons étaient éclairées tandis que d'autres étaient vides voire détruites. Freyna se rappela que c'était d'ici que venait Siegfrund. Elle comprit aussitôt pourquoi il avait voulu mettre fin à ses jours.



Après une longue marche qui avait parut infinissable, ils arrivèrent devant la grande entrée du château du roi Anchainn. On leur ouvrit. Un donjon se dressait derrière la fortification du château. Le donjon était lugubre, la pierre était noire, la maçonnerie était de style gothique ainsi que les gargouilles qui étaient disposées sur le donjon. Il y avait une chapelle sur la droite après l'entrée. Quelques soldats armés étaient présents dans la cour et sur les remparts. Un grand bâtiment avec des vitraux était collé sur le côté gauche du donjon. On ne voyait pas ce qu'il avait derrière le donjon mais on n'imaginait que le château continuait. Les soldats qui étaient au final au nombre de dix, accompagnèrent Freyna et Siegfrund dans le donjon. Ils gravirent les l'escaliers en colimaçon. Les soldats les emmenèrent dans une grande chambre dont les murs étaient décorés par des tapisseries montrant des licornes, des princesses et des chevaliers. Ils déposèrent Siegfrund sur le lit à baldaquin. Freyna alla s'allonger près de lui. Elle était épuisée. Sa tête lui faisait mal ainsi que ses jambes et son ventre. « Nous allons prévenir notre roi de votre présence ici et nous allons appeler notre mage pour qu'il vienne vous soigner. » dit un soldat avant de quitter la chambre. Freyna ferma les yeux. Elle souhaitait vraiment se reposer. Avant de s'endormir, elle prit la main de Siegfrund.
La licorne de la tapisserie commença à bouger. Elle se détacha de la tapisserie pour se déplacer dans la chambre. Elle avait une forme réelle. Elle s'inclina devant le lit où Freyna et Siegfrund étaient allongés. La princesse sortie aussi de la tapisserie et le chevalier la suivit. La princesse fit une révérence à la licorne et le chevalier s'inclina en signe de respect pour cet animal légendaire. La licorne en retour baissa sa tête pour les saluer. Le chevalier s'agenouilla devant la princesse, celle-ci souriait de joie. Le chevalier baisa la main de sa gente damoiselle. Il lui disait combien il l'aimait, qu'il lui rapporterait des perles de pluies et qu'il irait décrocher une étoile pour elle. La princesse qui était jeune et belle, était touchée par tant de belles paroles. En retour elle fit la promesse au chevalier, qu'elle l'attendrait quand celui-ci s'envolerait pour cueillir trésors inconnus pour elle. Elle lui dit tout son amour dans un long poème qu'elle avait écrit et apprit par coeur. Le guerrier lui déposa un baiser dans le cou, il salua la licorne une dernière fois puis embrassa sa belle. Il partait à la quête des perles de pluies et de l'étoile pour sa bien-aimée. La princesse alla voir la licorne une fois que son chevalier fut partit. Elle raconta tout ce qu'elle éprouvait pour le chevalier. Elle parla de toute la douceur dont l'amour pouvait être fait. La licorne écoutait attentivement la princesse puis quand la princesse eut fini, la licorne dit : « Je te souhaite tout le bonheur du monde. »
Freyna ouvrit les yeux juste après cette phrase prononcée par la licorne. Elle regarda les tapisseries de la chambre. La licorne ainsi que la princesse et le chevalier étaient à leur place. Des bougies avaient été allumées et un vieillard était assis sur un siège en bois près de la fenêtre de la chambre. « Je vous ai réveillez ? Veuillez m'excuser, je suis parfois un peu bruyant...
Ne vous excusez pas, vous n'y êtes pour rien. Je rêvais et je me suis réveillée instinctivement mais ce n'est pas à cause de vous, surtout ne vous inquiétez pas... Mais au fait qui êtes-vous?
Je m'appelle Walorim, je suis le mage du roi Anchainn et vous comment vous appellez-vous jeune fille ? Il souriait, cet homme semblait très gentil.
Je m'appelle Freyna, je suis originaire du peuple des Gaëls.
Vous m'avez l'air bien mal en point Freyna, vous avez dû vivre des choses difficiles, racontez-moi s'il vous plaît ! Je suis un vieillard curieux !
Certes ce que j'ai vécu n'est pas de tout repos. Je suis partie de mon village pour retrouver Siegfrund mais arrivée devant le village où il se trouvait, un orc m'a attaqué et comme je ne sais pas me battre, j'ai tenté de me défendre mais il était bien plus fort que moi. Il a tenté goûter à ma chair mais des soldats de la Citadelle sont arrivés à temps pour l'en empêcher.
Votre histoire est difficile à vivre pour une jeune damoiselle comme vous. Je vais tout faire pour vous guérir vous et votre compagnon. Il y a certaine que vous ignorez encore et que je ne peux vous conter tout de suite, vous les saurez le temps venu. Maintenant, reposez-vous, je reste ici à veiller sur vous. Dormez bien. » Le mage fit un geste de la main vers Freyna puis celle-ci s'allongea, ferma les yeux et dormi.
La lune souriait et les étoiles dansaient. Il y avait un air de flûte qui se faisait entendre depuis une forêt. Cet air de flûte était joyeux et doux en même temps. Elle était devenue une étoile et elle se sentait attirée par l'air de flûte. Elle stoppa sa danse pour plonger vers la forêt. Elle passa entre les feuilles des arbres. Elle effleura le sol, en passant, elle toucha la terre de ses mains lumineuses. Elle vit de magnifiques rochers qui étaient exposés dans la forêt. Les arbres avaient de grosses racines qui sortaient de terre et qui formaient des abris immenses. Elle entendait le roucoulement d'une rivière mais surtout elle était attirée par cet air de flûte. Elle vola longtemps dans la forêt et plus elle avançait, plus elle se rapprochait du flûtiste. Elle arriva devant un arbre qui était immense par rapport à ses compères qui étaient déjà très grands. L'air de flûte venait du sommet de cet arbre. Elle s'élança vers la cime de l'arbre. Elle arriva à un niveau de l'arbre où il y avait une magnifique maison qui avait été construite dans l'arbre. Elle se jeta dans la maison. Elle pénétra dans une grande pièce qui avait un toit ouvert sur le ciel étoilé. Les étoiles dansaient toujours et on pouvait voir que la lune souriait encore. Dans l'ombre, contre une des extrémités de la pièce, il y avait quelqu'un. On le distinguait mal. Freyna, l'étoile, prit une forme plus humaine. Elle était toute lumineuse mais elle n'éclairait pas la personne qui se cachait dans l'ombre, la pièce était trop grande. L'inconnu fit un pas dans la lumière. Il découvrit une jambe toute velue et qui n'avait pas de pied mais un sabot de bouc. Freyna fut surprise. L'inconnu continua sa progression dans la lumière de la lune. Il avança entièrement. Il avait un bas de corps de bouc et un haut de corps plus humain quoique bien velu. Son visage était barbu avec une longue barbichette. Il avait des yeux ovales et verts. Il avait des cheveux longs bruns et des cornes qui étaient grandes, montantes et courbés sur leurs sommets. Freyna eut un nom qui traversa son esprit. Elle était face au Dieu Pan. Celui-ci s'approcha d'elle, sa flûte dans la main puis une fois qu'il fut vraiment près, il posa sa main sur le front de l'étoile et celle-ci fut propulsée dans le ciel. Elle comprit qu'elle n'avait pas été renvoyée par méchanceté mais que le Dieu Pan lui avait délivré un message. C'était un message important.



Quand elle se réveilla, le Soleil était déjà haut dans le ciel. Le mage était toujours près de la fenêtre à croire qu'il n'avait pas dormi de la nuit. « Ah ! Vous voilà réveillez ! J'espère que vous n'avez pas passé une mauvaise nuit ? » Freyna fit non de la tête. Elle avait encore très mal mais elle remarqua que ses blessures avait été pansées. Le mage avait dû la soigner cette nuit. Elle se retourna pour voir Siegfrund. Il dormait encore. Il avait lui aussi était pansé cette nuit. Elle regarda par la fenêtre de leur chambre. Le ciel était bleu et le soleil éclairé la Citadelle sans le moindre obstacle nuageux. Cela allait-il durer ? La réponse était baignée d'incertitudes. Walorim la mage regardait l'infinité du ciel bleu. A le voir Freyna pensait qu'il se perdait dans celui-ci. La longue tunique blanche qui sciait bien à un mage, était encore plus blanche sous la lumière du soleil. Freyna voulait aller dehors pour sentir la chaleur solaire sur son visage mais elle ne pouvait aller dehors. « Aujourd'hui je vous ferez découvrir la grande bibliothèque de notre souverain, si vous le voulez bien ? » Freyna ne croyait pas le mage. Elle était incapable de faire quoi que ce soit dans l'état où elle était. « Je... vous êtes raisonnable ? » Le mage sourit « Je le suis. » Freyna ne crut pas en croire ses oreilles. Siegfrund était toujours inconscient, elle avait peur. « Votre compagnon est toujours sous mes soins, il guérira, c'est écrit. » Elle ne comprit pas le dernier mot des paroles du mage. Par timidité, elle ne dit rien.
Elle tenta de se lever du lit et par miracle elle y arriva sans trop de mal. « Je vous avais dit que vous pourrez bouger aujourd'hui ! » Le mage semblait ravi. Ils descendirent les escaliers du donjon pour aller dans une grande pièce se situant à côté du donjon. Le ciel s'était assombri et l'orage grondait déjà au loin. Des soldats descendaient en grand nombre vers les premiers remparts de la Citadelle. « Ne vous inquiétez pas, c'est ainsi tous les jours puis vous êtes sous ma protection, je connais les endroits secrets d'où pouvons nous échapper sans soucis. » La voilà un tout petit peu rassurée. Ils entrèrent dans la bibliothèque du roi. La plus grande bibliothèque qui puissent exister. Il y avait des étagères partout où reposait une multitude de livres. Walorim en prit un. Il enleva la poussière qui recouvrait le livre. C'était un gros livre dont le papier était abîmé et jaunit par le temps. Il le tendit à Freyna qui le prit et alla s'asseoir sur un siège en bois richement décoré. Avant de commencer sa lecture, elle promena son regard sur la bibliothèque. Il y avait des vitraux représentant des scènes de batailles, des rois, des dames et des animaux sacrés comme la licorne. Il n'y avait personne dans la bibliothèque à part Walorim et elle. Elle ouvrit le livre qu'elle avait sur ses genoux.
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Enora
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Jeu 27 Jan 2011 - 16:07

Vraiment pas mal...vivement la suite ! Very Happy
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Sam 29 Jan 2011 - 18:28

Très inventif cette façon de mêler par le rêve les Dieux et les humains. Vôtre récit prend une dimension très intéressante et j'en attend la suite avec un intérêt accru.
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Mer 9 Fév 2011 - 11:12

Oui, nous attendons la suite ardemment !! Wink
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Mer 9 Fév 2011 - 19:26

je travaille sur la suite les amis Very Happy je pense que je ne tarderai pas trop à vous faire découvrir ce que vous semblez attendre
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Ven 11 Fév 2011 - 17:43

Histoire d'un autre monde

Dans une époque révolue où la soif de sang avait une emprise constante sur les hommes, il y avait le dernier homme avec du sang païen. Les batailles faisaient rage et il brandissait son épée, seul contre tous. Personne ne lui résistait longtemps car il était le fils d'un dieu. La populasse le racontait et en fit une légende : la légende de l'homme banni. Personne ne savait où il vivait. Personne ne savait comment il s'appelait alors on l'appela l'homme banni. Il parlait aux animaux comme il parlait avec toute la nature. Friedrich, un jeune homme le vit parler avec des plantes mais il eut tellement peur qu'il ne resta pas à le regarder. Il n'avait pas de toit, pas de parents, pas d'amis : c'était l'homme banni.
Il parlait une langue étrange. Il chantait comme les loups les soirs de pleine lune. Il hurlait comme un ours. Il avait la carrure d'une bête. Il était grand et fort musclé. Il était toujours torse nu. Il avait des peaux de bêtes qui formaient une cape sur ses épaules puis des peaux pour lui faire une sorte de kilt ainsi que des bottes. Il avait une épée et personne en savait où il avait pu l'avoir, des dieux peut-être ? Des corbeaux venaient souvent se poser sur ses épaules. Ils s'appelaient Connaissance et Voyance. Quand l'homme banni entrait dans un village, les gens apeurés fuyaient chez eux et fermaient tout à clé. Voyant tant de haine envers lui, l'homme banni hurlait puissamment. Il allait fracasser des charrettes qu'il soulevait et jetait pour qu'elles se brisent au sol. Souvent il jetait ce qu'il voulait casser sur la fenêtre ou la porte d'une maison.
Un jour, une grande bataille eut lieu. Deux rois se faisaient la guerre. Comgall, le roi des Windaë et Labraid, le roi des Kjills étaient en guerre. Ils organisèrent une grande bataille sur une immense plaine Windaë. Leur but était d'exterminer l'autre. Les deux armées étaient égales en nombre et en moyens. Alors que le sang se répandait sur la plaine, que l'herbe devint rouge, l'homme banni arriva. Il arriva du haut d'une colline. Son cri fut si puissant que la quasi-totalité des soldats s'arrêtèrent dans leur affrontement. La légende dévala la colline avec une rapidité dont personne ne s'attendait. Il éclata le casque d'un soldat de son épée. Il projeta trois hommes au sol et les massacra. Les soldats reculèrent face à tant de violence. Pour la plupart ils virent l'homme banni en face avant de mourir et ce qu'ils virent était un homme plein de haine derrière une barbe épaisse et des cheveux emmelés trop longs. Ils lurent dans les yeux de l'homme banni qu'il fallait que ça cesse. La légende alla jusqu'au roi des Windaë. Il y eut l'un des plus grands duels qui puisse exister. Le roi Comgall affronta la légende de l'homme banni. Les épées s'entrechoquaient avec une violence rare. Le roi avait son bouclier criblé de coups. Chaque soldat avait le souffle coupé. Les deux armées ennemis avaient cessé la bataille. Dans un acte de courage imminent, le roi affligea une blessure au torse de son adversaire. Du sang coulait de la blessure béante. L'homme banni regarda sa blessure. Quand il releva sa tête, il y avait une des plus terrifiantes expressions qu'il soit. Ses yeux étaient noirs de haine, sa mâchoire était contractée. Il leva son épée et se jeta sur le roi avant même que celui-ci ne pu faire quoi que ce soit. Quelques soldats eurent un hoquet de peur mais ils étaient tellement pétrifiés qu'aucun ne bougea. Le roi avait été poussé par terre. Son épée avait était projetée au loin. L'homme banni l'avait ramassé puis l'avait jeté si loin que personne ne vit où elle avait atterrit réellement. Le bouclier du roi avait était tordu par les mains puissantes de la légende. Alors que l'homme banni s'avançait vers le roi pour le tuer, ce dernier n'eut aucune expression de peur même pas un mot de grâce. Il restait le plus impassible possible. L'homme banni prit l'épée du roi et la brisa. Il jeta les deux parties de l'épée et s'éloigna du champ de bataille. La guerre ne dura pas entre les deux peuples humains. Aussitôt après la disparition de l'homme banni, les deux rois se serrèrent la main pour faire la paix. Aucun des rois ayant eu des hommes morts par l'homme banni n'accusa l'autre. L'homme banni renforça sa légende.

Quelques années plus tard, alors que l'homme banni s'était fait absent, un jeune homme peu fortuné eut l'audace d'aller le trouver dans la forêt. Ce jeune homme était amoureux d'une jeune fille qui était beaucoup plus fortunée que lui ne l'était. Le jeune homme savait que l'homme banni était le fils d'un dieu et d'une mortelle. Ce même jeune homme avait vu l'homme banni à plusieurs reprises dans la forêt. Les premières fois il fuyait mais maintenant il n'en avait plus peur. Friedrich avait confiance en l'homme banni. Friedrich trouva l'homme banni sur un tronc d'arbre. Il était seul cette fois-ci. L'homme banni se redressa et commença à sortir son épée en voyant le jeune homme arriver. Celui-ci fit signe à l'homme banni qu'il ne voulait pas lui faire de mal, juste lui parler. L'homme banni devait prendre l'apparence du jeune homme et allait accomplir maints exploits pour la gente damoiselle pour qu'au final elle aime le jeune homme. L'homme banni accepta.
Une fois que le jeune homme fut partis, l'homme banni parla aux dieux. Il leur demanda de lui accorder le pouvoir de métamorphose pour qu'il puisse accomplir sa mission. Les dieux jugèrent que son action était juste, il lui accordèrent ainsi l'homme banni prit l'apparence du jeune homme. Il demanda à ses deux corbeaux de lui indiquer le chemin jusqu'à la gente damoiselle. Il traversa une forêt où les arbres semblaient malades. Il eut mal pour eux, il leur parla longtemps, récitant différentes formules magiques lui venant de sa nature de demi-dieu, pour les sauver. Il sentit après ses paroles que les arbres revivaient. Ils avaient besoin d'amour. Les arbres le remercièrent et lui indiquèrent le chemin. Il vit un chevreuil qui avait été blessé en tombant sûrement. Il avait la chair blessé, du sang coulait de la plaie. L'homme banni ne pouvait passer sans aider son frère. Il alla chercher des feuilles pour les déposer sur la plaie, pour éviter le contact de l'air qui pouvait faire mal à une plaie si récente. Il leva les mains au ciel. Il invoqua les forces de la nature pour soigner son frère puis il déposa ses mains sur les feuilles. De la fumée s'échappa de la plaie. Il retira les feuilles. La plaie était cicatrisée. La chevreuil le salua et partie.
Il marcha pendant deux jours entiers dans la forêt. Quand il sortit, il se retrouva face à des montagnes dont les sommets semblaient toucher le ciel. Le chemin continuait sur les bords escarpés des montagnes. Il n'avait pas le choix, il suivit le chemin. De gros rochers étaient accrochés aux flans des montagnes. La nature était purement sauvage ici. Il y avait quelques arbres mais la plupart des lieux étaient parsemés de gros rochers. L'air lui caressait la peau, il sentait la douceur que celui-ci lui procurait. Il passa les montagnes s'en rencontrer ne serait-ce qu'une âme qui vive. Une fois les montagnes passées, il arriva dans une grande vallée. Sur une vieille planche laissée sur le côté du chemin, il y avait marqué : Arnabreidar. L'herbe était verdoyante, le vent léger et le ciel tout bleu sauf au loin où des nuages assombrissaient la charmante vallée. Dans la pénombre provoquée par ces nuages, il y avait un château colossal. Les deux corbeaux de l'homme banni poussèrent des cris quand ils virent le château. C'était là-bas qu'il devait aller.
Les habitants de la vallée fixèrent l'estranger quand il passa. L'homme banni n'aimait pas ça mais il ne devait faire de mal à personne ou alors sa mission serait un échec. Il alla voir un vieillard qui siégeait sur le bord du chemin. « Bonjour jeune homme ! Que puis-je faire pour toi ? » Le vieillard aborda l'homme banni avec une gentillesse qui le surprit par rapport aux autres habitants de la vallée qui semblaient méprisant. « Bien voyons jeune homme ! Tu as perdu ta langue ? » Le vieillard souriait. Son sourire dessinait des rides sur son visage. Il frappa un peu le sol de sa canne en bois pour que l'homme banni réponde, puis il s'appuya à nouveau sur elle. « Excusez-moi brave homme mais je cherche une gente damoiselle dont la beauté n'a d'égal que sa bonté. Connaissez-vous une telle damoiselle en ces lieux ? » Le vieillard sembla réfléchir. En fait son sourire s'agrandit un peu plus. « Oui je connais une telle damoiselle. Elle réside dans ce château que tu vois là-bas, sous les nuages obscurs. Elle loge dans la tour. Elle chante le jour et prie la nuit à la lumière blafarde d'une bougie. Sa beauté jeune homme surpasse toutes les formes de beauté qui puissent exister. Elle attend l'amour car elle se languit dans le château de ses parents. Peu de candidats pour sa main ne viennent la voir car on la dit maudite, le dernier amour arrangé par ses parents se termina en drame. Son compagnon se tua après avoir passé une nuit à faire des cauchemars auprès d'elle, des cauchemars si effrayant que même le plus brave des guerriers peut mettre fin à ses jours en les vivant. C'est sur la lettre écrite qu'il fit avant sa mort que l'on sut ça : cette lettre est un peu comme la malédiction de la princesse et de ses parents. Tu sais tout jeune homme. Ne crois pas que je suis vraiment convaincu par ce qui se raconte, de toute façon je saurai si tu as réussi à la sauver, ça ce saura dans toute la vallée. » Le vieillard fit un geste de la main pour dire à l'homme banni que maintenant il pouvait partir. L'homme banni s'inclina en signe de respect et de remerciement pour ce vieillard.
Le château s'imposait dans le paysage au loin. Au fur et à mesure qu'il avançait, l' homme banni remarquait qu'il était vraiment petit face à ce château. Arrivé devant le pont-levis, un soldat fit halte à l'homme banni. Le soldat était sur les remparts. « Que veux-tu estranger ? » L'homme banni leva la tête pour le voir. « Je viens mander la main de la princesse. » Le soldat ne sembla pas surprit « Ouaip... » Le pont-levis s'abaissa pour laisser entrer l'homme banni. Il pénétra sur une vaste cour. Le forgeron était à son travail, à marteler le métal et à tremper le fer rougis par le feu dans l'eau pour le refroidir. Il vit un écuyer ramener un cheval dans l'écurie. Il aperçut des enfants qui couraient après une poule. La cour était animée. Un soldat vint trouver l'homme banni, il lui fit signe de le suivre. L'homme banni le suivit dans les escaliers du donjon. Après trois étages, ils s'arrêtèrent à l'entrée d'une grande salle. « Entrez donc ! » La voix qui avait parlé se voulait autoritaire. Le nouvel arrivé entra. Il y avait une personne assise sur un siège en bois richement décoré mais on ne pouvait la voir car le siège présentait le dossier en premier. « Alors comme ça vous venez mander la main de ma fille ? » Il y eut un bref silence « C'est cela même Messire... » Le silence se prolongea.  « Bien, bien... c'est courageux de votre part... hum très courageux... Je ne vous demanderai pas d'où vous venez car peut-être que dès ce soir vous n'existerez plus, enfin les choses deviennent habituelles maintenant... Ma fille est dans sa chambre dans la tour nord, allez la retrouver maintenant. » L'homme banni ne le fit pas redire deux fois, il s'en alla en direction de la tour nord. Il traversa de longs couloirs éclairés par la faible lumière des torches accrochées au mur. Une partie du donjon était assemblée avec la suite de la demeure du roi, ce chemin menait à la tour nord où logeait la princesse. L'homme banni arriva devant une porte en chêne massive après avoir traversé plusieurs couloirs et être passé à côté de plusieurs salles. Il tourna la poignet de la porte qui grinça en s'ouvrant. Face à lui il y avait un large escalier et en haut la princesse logeait.
Il faisait froid dans cette tour. La pierre des murs était glaciale. L'homme banni commença à avoir froid. Il fut surprit de constater que son corps se refroidissait alors qu'il était habituellement accoutumé. La princesse était-elle maléfique ? Pourquoi son père pensait que l'homme banni ne reviendrai pas le voir après une nuit avec la princesse ? L'homme banni reprit son courage à deux mains et fini de monter les marches de l'escalier. Il entendait des sanglots derrière la porte de la chambre de la princesse. Il l'ouvrit doucement. Elle pleurait, assise sur son lit à baldaquin, la tête dans ses mains. Le lit avait des draps rouges. Elle avait des cheveux blonds, bouclés. Une robe noire avec de la dentelle recouvrait son corps à la silhouette fine. Il s'approcha d'elle. Elle ne se retourna pas pour le voir et l'accueillir. Il posa sa main sur l'épaule de la princesse. Elle prit la main et l'enleva alors il alla s'asseoir non loin d'elle, sur le sol de la chambre. Il se mit en tailleur et posa ses mains sur ses genoux. La princesse se remit à pleurer de plus belle. Son dos se soulevait à chaque sanglot. L'homme banni était fermement installé comme l'était une montagne. Il ne bougeait pas.
Le silence semblait durer une éternité entre les deux personnes. La nuit tombait doucement mais sûrement maintenant. Ni la princesse ni l'homme banni ne bougea pour allumer des bougies, seul la lumière émise par la lune filtrait dans la chambre en passant par la fenêtre. La lumière passait entre les deux jeunes gens, aucun n'était plus éclairé que l'autre. L'homme banni avait fermé les yeux. Il écouté chaque sanglot émit par la princesse. Il concentra sa pensée sur la douleur de la jeune fille. Il n'avait jamais fait ça auparavant mais là il avait le sentiment qu'il fallait que ce soit fait. Il faisait passer des mots apaisants dans son esprit et il les envoyé vers la princesse. Il sentait la douceur de la lumière lunaire sur son visage, il communiquait se ressentit apaisant à la jeune fille. Petit à petit elle sanglota de moins en moins jusqu'à ne plus sangloter du tout alors seulement elle regarda l'homme banni. « Je vous remercie pour votre calme... » Sa voix était douce, l'homme banni fut enchanté d'entendre une si belle voix, il ouvrit les yeux. Ce qu'il vit jamais il ne l'avait vu auparavant. C'était une princesse aux yeux bleu nuit, légèrement ovales, le visage magnifiquement fait, une peau blanche qui semblait si douce, de fins sourcils, des lèvres fines et tendres.... jamais il n'avait vu une pareille beauté. « Je... je suis désolé de t'avoir accueilli ainsi... mais.... tu vas mourir comme tous les autres... cela me rend triste. » L'homme banni regarda la princesse et dit : « Non je ne mourrais pas à cause de toi. » La jeune fille fut surprise par une telle réponse. Elle fit comme à son habitude, elle enleva sa robe noire et alla se glisser sous les draps rouges de son lit. Elle observa l'homme banni pour l'inciter à venir. Il ne bougea pas pendant quelques secondes puis se décida enfin à la rejoindre. Jamais il n'avait dormi près d'une fille.
Une fois sous les draps comme elle, il ne bougea plus. Elle passa sa main sur son torse légèrement velu. Il ne réagit pas, il ne savait pas comment agir avec elle, c'était si nouveau, il n'avait jamais connu ça et pourtant il devait le vivre, il le savait, c'était son devoir. Elle l'embrassa sur la bouche alors qu'il ne s' y attendait pas. Il ne dit rien, ne fit rien, il laissa faire. La princesse s'endormit rapidement, pas lui. Il ne trouvait pas le sommeil. Il se sortit du lit, s'habilla et sortit de la chambre. Il descendit les escaliers qui menaient au reste du château. Il passa quelques couloirs et vit une salle qui était éclairée. En arrivant devant la salle il s'arrêta et décida d'y entrer. Il y avait une vieille femme assise près du feu d'une cheminée. Dans son siège en bois, elle regardait les flammes danser. Elle entendit l'homme banni marchait sur le sol en pierre. « Vous êtes le nouvel arrivant il me semble, me tromperais-je ? » Il y avait un air amusé dans la voix de la vieille femme. « En effet je suis nouveau ici. » Le sourire de la vieille femme augmenta comme si le jeu devenait de plus en plus intéressant. « Eh bien jeune homme racontez à une vieille femme d'où vous venez, il est très tard, gardez-moi en éveil s'il vous plaît. » L'homme banni fut surprit de rencontrer une vieille femme si pleine de vie, il en connaissait peu. « Je ne suis pas d'ici. Je vis près de la Citadelle Luannion... Je ne suis personne... Je ne connais pas mon nom... » La vieille femme sembla soudainement soucieuse. « Mais qui êtes-vous alors jeune homme ? Ce que vous me dites est si vague... » L'homme banni ne savait pas quoi répondre car il n'était de ce monde à proprement parlé. « Je suis le brouillard, on ne sait pas qui je suis pas plus que je pourrais donner un nom à mon être... Je suis les arbres et l'eau dans les ruisseaux... Je suis le silence et l'agitation... » La vieille femme parut perplexe en entendant une telle réponse. Elle ne chercha pas à en savoir plus. Ce fut l'homme banni qui posa des questions même si il était de nature peu bavarde. « Il est bien vous ne trouvez pas pour rester assise près du feu de cette cheminée ? » Cette question sembla réveiller la vieille femme. « Les temps sont durs et mon esprit est tracassé par des guerres incessantes, êtes-vous insensible à la souffrance jeune homme ? » La question ramenait la discussion. « Non, je ne peux être insensible à tant de violence. Il est vrai que celle-ci m'opprime au plus profond de mon coeur alors je vis à l'écart de la populasse. » La curiosité pétilla dans le regard de la vieille femme, l'homme banni était un si grand mystère pour elle. « Et pourtant vous êtes venu ici-même pour demander la main de la princesse... pauvre enfant... » Que savait-il de cette jeune damoiselle qu'il devait aimer ? « Parlez moi d'elle je vous prie, je ne la connais qu'à peine. » L'ignorance cachait de profonds secrets enfouis dans les âmes endormies. « Elle est la beauté par excellence mais aussi la morsure de la mort qui n'amène que souffrances. Prenez garde à vous jeune homme, cette nuit sera peut-être la dernière que vous connaîtrez. » L'homme banni en avait assez entendu, et cette vieille femme l'ennuyait avec sa superstition complètement illusoire. Il se leva et sans un bonsoir, parti.
Il monta l'escalier qui menait à la chambre de la belle dormant. Il la trouva allongée sous les draps rouges. Elle était allongée sur le dos, ses cheveux blonds qui se répandaient autour de sa tête comme un soleil l'accompagnant sans cesse. Elle avait le visage tourné vers la fenêtre d'où la lumière blanche de la lune venait éclairer sa beau si blanche, si belle, si douce. Ses bras repliés de chaque côté de son visage, levés vers le sommier du lit comme si elle avait été figée dans un instant de surprise. L'homme banni s'approcha d'elle. Il contourna le lit pour être de son côté. Il avait été touché par tant de beauté, lui qui ne connaissait rien à l'amour. Il caressa l'avant bras de la damoiselle de sa main à la peau sèche. La bouche de la princesse était entrouverte. Ses lèvres si sensuelles ensorcelaient au simple fait de les voir. Il alla embrasser le front de la damoiselle. Il se mit en sous-vêtements et alla s'allonger à côté d'elle.
Il vit une biche dans un sous-bois. Elle buvait dans un petit cour d'eau. Soudain elle redressa la tête. Sa réaction était vive et si subite que ce fut surprenant après ce sentiment de quiétude qui semblait l'habitait quelques instants plus tôt. La biche semblait se sentir en danger mais par quoi ? Il ne sut le dire. La biche se mit à galoper pour échapper au danger qu'elle ressentait mais il était trop tard. Un sifflement dans l'air. Une flèche blessant le corps de la biche.
Un cauchemar. Une si grande beauté chez cette biche, une si grande beauté déchue, anéantie, tuée. Il ouvrit les yeux et vit que la princesse s'était redressée avec le drap maintenu par une main contre sa poitrine. Elle le regardait. Elle posa sa main sur le torse de l'homme banni pour l'inciter à se rallonger ce qu'il fit sans aucune résistance de sa part. Elle caressa son visage. Il posa sa main sur la drap recouvrant la poitrine de la princesse. Elle se rapprocha de son visage. Elle l'embrassa avec plein d'amour. Elle s'allongea sur l'homme banni. Il passa sa main sur le dos de la damoiselle. Il la caressa. Elle caressait le torse de celui qu'elle aimait. En cette nuit où les esprits étaient en mouvement pour échapper à la violence de la guerre, deux êtres se donnaient l'amour. Contre tout mensonge, contre toutes attentes, pour la vérité des sentiments, contre la violence, un homme banni et une princesse dite maudite, se donnaient leur coeur dans une symphonie romantique sous l'oeil bienveillant de la lune. Loin de la haine, sans perversité, dans le vrai de l'amour, des sentiments d'altruisme, se donner à l'autre pour lui procurer du bonheur, de la compassion pour les épreuves endurées et celles à advenir.
Les deux corps endormies. L'un contre l'autre. Les torches de la cité, en contrebas du château, se reflétant dans le ciel étoilé, dans cette belle nuitée, pour un décor purement fantastique. La tête de la princesse sur le torse de l'homme banni. Les battements de coeur résonnant comme un rythme d'espoir. Les yeux clos pour mieux entendre la symphonie nocturne, pour mieux ressentir les évènements. Deux corps endormies qui écoutent sans le savoir, qui entendent le chant de leur coeur, l'appel des sentiments. Rien n'est plus beau, rien n'est plus vrai, rien n'est plus puissant que la vérité des sentiments d'amour.


Le soleil annonçant une nouvelle journée. Le chant des oiseaux affrontant les cris de guerre résonnant au loin. La musique changera tôt ou tard de refrain. La princesse s'étira. Elle caressa le torse de l'homme banni puis l'embrassa avant d'y poser sa tête. L'homme banni ouvrit doucement les yeux. Il passa sa main dans les cheveux de la princesse. Elle était si belle et il n'était pas mort à côté d'elle. La malédiction était révolue. La princesse accueillie le réveil de son aimé par un tendre baiser. « Je vous aime ! » dit-elle avec plein de douceur dans sa voix. L'homme banni n'avait jamais entendu de tels mots lui être adressés, il embrassa sa bien-aimée. Ils se sortirent ensemble du lit. La princesse mit une belle robe blanche en coton. L'homme banni mit une tunique verte qu'il ceintura d'une belle ceinture en cuir noir et s'habilla d'un pantalon marron en lin. La belle damoiselle coiffa ses cheveux avec un peigne en bois. Ses cheveux blonds frisés se répandaient dans son dos comme une cascade d'or sur un fond blanc. L'homme banni ne pouvait rester insensible à une telle beauté, il se rapprocha de la princesse pour l'embrasser à nouveau. Elle laissa tomber son peigne pour passer ses bras autour du coup de l'homme qu'elle aimait. Leur amour sera bientôt chanté par tous les troubadours, ménestrels et trouvères du pays car c'est un amour miraculeux pour le peuple qui voyait en la princesse une personne maudite.
Quand ils arrivèrent à la fin des escaliers de leur tour, main dans la main, les soldats qui se trouvaient dans le couloir et qui montaient la garde parurent surpris. Ils s'inclinèrent à leur passage. La princesse et l'homme banni se regardèrent et sourirent. Une princesse si belle et un homme banni à la barbe fournie et aux cheveux longs lui donnant un aspect sauvage. Ils entrèrent dans la salle seigneuriale où le roi siégeait avec la reine. « Mon père ! Ma mère ! » dit la princesse en s'inclinant. Le roi qui discutait avec la reine, arrêta sa discussion et redressa la tête pour voir sa fille. L'homme banni s'inclina. Il ne vit pas l'expression de stupéfaction qui se dessinait sur les visages souverains. « Ma fille ! Quelle est cette belle surprise que vous nous faites ? » La princesse se redressa et parla : « Mon père, ma mère ! Voici l'homme que j'aime ! » Ce fut la reine qui répondit. « Ma fille c'est une grande joie que vous me faites aujourd'hui, présentez-nous votre promis je vous prie. » La princesse sembla soudainement hésiter. Elle baissa les yeux puis les releva. « Cet homme n'a ni nom, ni terres mais il a un coeur. » Le roi sembla fou de rage. « Ma fille ! Qu'est-ce que vous nous faites ? Qu'est-ce que vous nous dites ? Pas de nom ? Pas de terres ? Mais un coeur ? Laissez moi rire ! » L'homme banni cessa d'être incliné, il se redressa et affronta le regard du roi. « Monseigneur ! Je suis un paria pour vous et je conçois que ma présentation laisse à désirer mais ne parlait pas trop vite je vous prie, attendez de me connaître et... » Le roi rentra dans un colère terrible. « Il ose me donner des ordres mais quel est cet mascarade ?! Sortez ! Quittez mon château ! Et si je vous revois, je vous ferais pendre ! » La princesse partie en courant. Elle pleurait. L'homme banni partie après elle mais avant il regarda le roi et le roi sembla inquiet devant ce regard puissant et féroce. L'homme banni retrouva sa bien-aimée dans la chambre qui était désormais la leur. « Ne vous inquiétez pas ma mie, vous m'avez appris ce que c'était que d'aimer, je ne vous oublierai pas, je reviendrai très vite vous retrouver. » La princesse se jeta dans les bras de l'homme qui faisait vibrer son coeur. Elle pleurait toues les larmes de son corps. Elle avait très mal. L'homme banni la pris dans ses bras, il alla embrasser le cou de la damoiselle aimée. Il passa sa main dans les cheveux blonds et frisés de son aimée. Il lui murmura des mots d'amour à l'oreille. « Je vous aime » avait-il dit. Il s'éloigna de sa bien-aimée à contrecœur. Il reviendrai pour elle.
Il descendit les escaliers de la tour. Il traversa les couloirs royaux pour sortir dans la cour du château. Il passa la cour et sortie pour rejoindre la cité seigneuriale. Certains habitants le regardaient avec un drôle de regard comme si il était affreux à voir. Il ne tint pas compte de ces regards ignorants. Il rejoignit une auberge se nommant Le Sanglier Fou. Quand il entra, ses oreilles furent assommées par le bruit qui régnait. Il y avait du monde qui dansait, chantait, buvait... Il lui fallut quelques secondes pour s'habituer au nouveau climat de fête qui emplissait l'auberge. Il alla au comptoir pour se prendre une pinte de bière. « Que puis-je pour vot' service messire ? » L'aubergiste, un homme corpulent, barbu et avec peu de cheveux, vint le voir. L'homme banni annonça sa commande mais il n'avait rien pour payer. Il proposa ses services à l'aubergiste en compensation. L'aubergiste semblait perplexe mais il trouva un emploi pour l'homme banni. En échange d'une pinte, il devait surveiller les clients car il y avait un ordre secret qui investissait les lieux. Il y avait eu des violes, des meurtres et souvent ils venaient se réunir à l'auberge. L'homme banni devait les trouver et les occire. Il accepta le marché. De plus il devait rester dans la cité pour être près de sa tendre.
Les gens étaient agités. Ils s'écroulaient par terre sous l'effet de l'alcool. Ils rigolaient, criaient et certains allaient même jusqu'à se déshabiller entre eux devant les autres clients. L'homme banni ne vit pas de personne suspecte. Les filles avaient les seins à l'air, elles embrassaient n'importe quel homme. Les hommes étaient torse nu et allaient caresser langoureusement les femmes. C'était une orgie. L'homme banni regardait cela avec beaucoup de recul. Il n'était pas là pour sombrer dans la bêtise humaine. Soudain il vit un poignard pointait sur une gente damoiselle qui semblait bien sobre par rapport au reste de la salle. L'homme banni ne chercha pas plus loin, il sauta sur le ravisseur. Il lui décocha un coup de poing en plein visage. Le meurtrier alla s'éclater contre le mur. Il saignait affreusement du nez. Le silence se fit dans la salle. Tous les visages étaient braqués sur l(homme banni qui releva le meurtrier et lui prit son poignard. Il alla voir la jeune damoiselle qui allait être occis. Il lui montra le poignard. La jeune damoiselle était toute émue par l'inconnu qui venait de la sauver mais bientôt son visage s'inquiéta car le meurtrier avait reprit ses esprits. Il sortait un autre poignard d'une de ses manches. L'homme banni comprit l'inquiétude qui se dessinait sur le visage de la jeune damoiselle. Il empoigna le bras du ravisseur et le broya. L'homme hurla. L'homme banni le fit taire à jamais, il donna un méchant coup de poing sur la nuque du meurtrier. Il le laissa tomber. La foule était sous le choc. Une seule personne avait de l'émotion devant un tel courage. Cette personne vint rejoindre son sauveur quand il sortit prendre l'air un instant. « Je vous dois la vie messire... je vous serai à jamais reconnaissante. » L'homme banni se retourna pour voir la charmante damoiselle. « Je ne fais que mon devoir damoiselle. Je n'allais pas avoir le plaisir de vous voir mourir devant mes yeux. » La damoiselle posa une main sur son coeur après ces belles paroles. « Mon coeur est tout émue messire mais qui êtes-vous ? Personne ne vous connait ici. » Cette question ne semblait pas surprendre l'inconnu. « Je ne pourrais me présenter en toute clarté puisque je ne connais pas mes origines... je suis une légende pour certains mais je n'ai pas cette prétention de me vanter sur ce fait, je ne me considère pas comme tel. Je suis ici depuis peu par amour pour la princesse mais le roi m'a chassé car je suis un mystère pour beaucoup de cités. » La jeune damoiselle semblait encore plus émue après le récit de son sauveur. « Ce que vous me contez là est attristant mais aussi d'une excellente beauté... je ne trouve pas les mots... Ce que vous avez fait pour moi... vous semblez être plein d'amour pour cette princesse que l'on croit maudite et vous me sauvez... c'est si touchant... vous n'aurez pas été là... je … je serais morte à l'heure qu'il est... je vous dois beaucoup messire et je suis prête à vous aider, tout le monde croit la princesse maudite, vous êtes le premier à revenir vivant après une nuit passée avec elle, c'est un miracle ! La cité doit le savoir ainsi la cité vous aidera. » Le héros de ce soir qui ne se considérait pas comme tel, s'inclina en devant la damoiselle et partie. « Attendez messire ! Je vous offre un toit pour ce soir ! » il revint vers elle et la suivit dans la cité. Elle vivait dans une rue sombre plein de mystères.
Quand ils furent chez elle, elle indiqua à son invité la chambre où il dormirait. Il alla dans cette chambre et s'assit sur le lit. La chambre était petite, la damoiselle n'était pas riche. Les murs n'étaient pas très propres, ils étaient noirs à cause de la poussière. La damoiselle dormait dans la même chambre, seul une toile rouge les séparait. Il vit l'ombre de sa jeune hôtesse. Une bougie l'éclairait et projeter l'ombre de sa silhouette sur la toile. L'invité vit le corps dénudé de la belle damoiselle. Elle se rhabilla et sortie. Il se retrouva seul dans la petite demeure. Il voulait revoir sa promise. Il était songeur. Dans cet instant où il rêvait en promenant son regard dans la petite chambre, il vit de vieux grimoires poussiéreux, des fioles, des gamelles en bois et une épée dans son fourreau. Il sortit immédiatement de son songe. Il empoigna l'épée et sortie à son tour. Il courait dans les rues. L'épée à la main. Il remontait vers le château. La nuit était tombée depuis longtemps. La lune était déjà haut dans le ciel. Il courait vers les remparts. L'entrée avec la herse était gardée par trois soldats armés d'épées, de lances, de boucliers et protégeaient d'une solide armure chacun. Il se dirigea vers eux. « On ne passe pas estranger ! » Il n'eut tint pas compte de ce conseil. Il sortie son épée. Les soldats réagirent trop tard. On les poussa car leur armure était bien lourde. Une fois à terre ils furent assommer par un coup du manche de l'épée de leur adversaire. L'homme banni passa l'entrée avec la herse. Il était désormais dans la cours du château. Il voyait la tour de sa bien-aimée derrière la demeure royale. Il monta sur les remparts. On le vit et on le poursuivit parce qu'il ne s'arrêta pas. Il courait en direction du toit de la demeure royale. Il sauta des remparts pour atterrir sur le toit de la demeure des souverains. Les soldats criaient l'alerte. Le roi arriva dans la cours, son épée à la main. « Qu'on le rattrape et qu'on le pende aux remparts du château ! » criait le roi. L'homme banni savait qu'il risquait la mort si on l'attrapait mais il continuait malgré cette terrible menace. Il courait, s'élançait d'un endroit à un autre, atterrissait et se remettait à courir. Il prit son élan et se lança vers la fenêtre ouverte de sa bien-aimée. Il agrippa le rebord de la fenêtre. La princesse accourut. « Mon aimé ! Vous ici, mon coeur chante ! » Elle l'aida à rentrer dans la chambre. « Je vous aime ! Ô que je vous aime ! » La princesse prit l'homme banni dans ses bras. « Je suis au regret de vous dire que je ne peux pas rester. Votre père me poursuit et veut ma mort mais ne vous inquiétez pas, je reviendrai. Sachez ma tendre que mon amour restera le même dans la vie comme dans la mort. Je vous aime. » Il embrassa sa bien-aimée et sauta par la fenêtre. Les soldats l'attendaient sur les remparts. L'affront eut lieu entre l'homme banni et les soldats du roi. « Vous connaîtrez la colère du roi Heildrin ! » L'homme banni tuait les soldats du roi comme il l'avait fait avec les Kjills et les Windaë. Une fois qu'il eut fait une place à son chemin, il sauta des remparts et retourna dans la cité. « Qu'on le tue ! » criait le roi depuis les remparts.
Quand il fut dans la cité, il rejoignit l'auberge qu'il connaissait maintenant. Il y retrouva la belle fleur qui souhaitait l'héberger. « Le roi est à mes trousses, il me faut agir. » L'aubergiste qui essuyait ses chopes l'entendit et le regarda ,intéressé. « Ne croyez pas que je vous laisserai après ce que vous avez fait pour moi. Une bonne moitié de la cité est au courant du grand événement : la princesse ne vous a pas eu ! Des amis vont nous rejoindre ce soir, on va vous aider. Restez ici je reviens. » L'homme banni n'avait jamais connu une telle populasse qui semblait l'apprécier. « Je vous remercie damoiselle. » La damoiselle en question se retourna. « Appelez-moi Eliane messire, nous allons devoir travailler ensemble. » Elle partie.
« Si je peux me permettre messire, le peuple vous admire pour votre courage et votre dévouement envers la princesse. » L'homme banni se tourna vers l'aubergiste. « Je ne suis point un grand homme, je ne fais que ce qui me semble bien. Je ne vis que pour le bien. » L'aubergiste s'inclina derrière son comptoir. La belle damoiselle revint. « Le peuple est avec vous messire. » Elle s'inclina. L'homme banni tira l'épée qu'il avait prit à la belle damoiselle. Il sortie de l'auberge. Un cheval était là. Eliane sortie à son tour et lui indiqua le cheval qui était pour lui. « Nous préparons votre retour. » Il monta à cheval est s'en alla loin de la cité. Vers la forêt. Sa demeure. Il faisait galoper son cheval noir à vive allure. Ils arrivèrent rapidement dans le palais du Dieu Pan. Quand ils arrivèrent dans une clairière, il sauta de son noble destrier. Il le caressa pour le remercier et le laissa brouter l'herbe verte. Pendant ce temps-là, il ramassa du bois mort pour faire un feu. Une fois le feu allumé, il s'assit en tailleur, le dos droit, la tête stable. Il respira l'air frais de la nuit. Il ferma les yeux. Le vent léger caressait sa peau. Il resta ainsi un long moment. Quand il rouvrit les yeux, il se sentit bien intérieurement. Le feu crépitait. Il était loin de l'oppression qu'exercer la populasse sur lui. Il se sentait libre de toutes mauvaises émotions. Il pensait à sa promise. Un jour il la retrouverait parce qu'il l'aimait. Il ferma à nouveau les yeux.
Il entendait le cheval brouter. Il sentait le vent. Il écoutait le feu. Un nouveau son parvint à ses oreilles. Un son qu'il ne soupçonnait pas dans ce milieu de paix. Il entendait un léger battement d'ailes. Un oiseau ? Cela le faisait douter car un volatile ne venait pas aussi près des hommes et faisait plus de bruit. Il ouvrit les yeux. Il y avait un petit être, de la hauteur d'un index. Il tendit la main pour que celui-ci vienne se poser. « Bien le bonsoir noble guerrier ! Je suis Fjilandir, une fée. C'est le Dieu Pan qui m'envoie te rencontrer en cette nuitée. Je dois t'apprendre ton nom car bientôt tu seras reconnu dans tous le royaume mais il faut que tu sache que ta descendance sera inconnue par tout le peuple. Noble guerrier, tu es fils d'une mortelle qui s'appelait Sirilya et du dieu Hantlôs qui est le dieu des guerriers humains. Ils t'ont appelé Luan qui veut dire lumière. Ton père veille sur toi car tu es le seul être cher à ses yeux qui lui reste. Ta mère est morte et grand fut le chagrin de ton père à cette triste nouvelle. Il m'a donné un message pour toi, tu dois détrôner le père de ta bien-aimée. Tu dois apprendre le prénom de cette dernière ainsi la prophétie des temps anciens s'accomplira, le fils d'un dieu prenant le pouvoir pour le bien du peuple mais n'oublie pas ta descendance n'existera pas aux yeux du peuple. Je te salue Luan. » La fée s'envola au-dessus des arbres pour disparaître. L'homme banni s'appelait Luan ce qui signifiait lumière. Le choc qu'il éprouvait était grand. Il ne revenait pas d'une telle nouvelle sur ses origines.


Il dormit peu durant cette nuitée pleine de confidences. Quand le jour se leva, son cheval était toujours là. Il monta sur son noble destrier et partit hors de la forêt. Le feu était éteint, quelque chose était mort, une nouvelle chose allait naître. Il fit galoper sa monture hors de la forêt pour retomber sur la plaine avec ses petites collines. Il ne passa pas par les villages mais bien loin d'eux pour cacher son visage aux yeux de la populasse. Le roi le recherchait pour l'occire. Il rejoignit les montagnes qui dominaient la vallée et sa plaine. Il monta au plus haut sommet pour voir le château de son ennemi. Il vit la tour de sa bien(aimée, prisonnière des griffes de son père qui l'empêchait d'aimer. Il brandit son épée pour hurler un long et puissant cri de guerre. Le peuple qui habitait les villages alentours ou la cité du roi, leva les yeux pour voir une ombre dans la montagne qui était en contraste avec le soleil qui l'illuminait. Le peuple crut à un dieu venu du ciel. Il n'était pas ce dieu que tout le monde croyait. Il était l'exception humaine. Seulement ça.
Il redevenait la légende de l'homme banni. Luan le banni désormais. Un jour il reviendra et montrera à tous l'étendue de la réalité. Son dernier souffle n'est pas venu. Il respire l'espoir et la vie. Un jour il montrera, ses doigts montreront. Il allait dans les forêts en quête de quiétude. Il allait jusqu'aux sommets des montagnes pour y trouver la paix. Le murmure du vent l'apaisait. Un jour il donnera cette paix. Un jour il offrira son coeur à celle qu'il aime. Un jour la peur n'existera plus. Seul l'amour restera. Luan le banni se battait pour la noble cause : l'amour.
En contrebas, de la fumée s'élevait. De la fumée noire. La mort frappait-elle encore une fois ? Une fois de plus ? Luan redescendit de la montagne pour voir ce qu'il se passer. Il vit tout un peuple qui avait fui la cité. Il y avait des tentes disposées partout. Des feux étaient allumés. La fumée noire provenait des champs qui brûlaient. Les habitants brûlaient les champs de leur roi. Des hommes et des femmes étaient assis autour des feux, en train de discuter, rire et chanter tandis que d'autres enflammaient les champs du roi. Les enfants couraient entre les tentes, certains avaient même des couteaux dans les mains. Des mères grondaient les enfants qui jouaient avec les couteaux. Des tonneaux de bières avaient été déposés sur l'herbe verte de la vallée. L'aubergiste sûrement qui faisait partie de la révolte et qui avait amené ses provisions. Des hommes servaient de la bière dans des chopes en bois, ils allaient ensuite les offrir à leurs compagnes ou à leurs amis. Le peuple était solidement uni. Luan était spectateur de tout ce décor de révolte. Les flammes des feux allumés, montées à la conquête du ciel. Elles allaient à la conquête de l'obscurité. La nuit était si belle avec ce ciel étoilé. Les étoiles regardaient le spectacle qui laissait place à un décor naturel avec du bois crépitant sous le feu. Les acteurs entrent en scène, leur rôle est assez banal, ils discutaient autour des feux de camps mais derrière cette banalité il y a une profonde envie de révolte comme si les acteurs cachaient leur jeu finalement. Luan était à la fois spectateur et acteur de cette mise en scène. Il était le metteur en scène et le participant. Un troubadour venant conter son histoire.
Eliane vint voir Luan. Elle se mit à regarder comme lui le peuple qui se soulevait contre son souverain. « Bientôt le peuple fera entendre sa colère à son roi qui l'a considéré comme son esclave et toi tu retrouveras celle qui brille dans ton coeur. » Luan la regarda pour lui adresser un sourire. Bientôt. Oui bientôt. Des paysans prenaient des pieux, d'autres affutaient leur épée que le forgeron leur avait faite. Le tanneur distribuait les peaux en cuir qui seraient fort utiles lors des combats. « Nous ne prenons pas d'avance pour aller nous battre, une bataille aura déjà lieu ce soir. Le roi a donné l'ordre de nous exterminer. Le moindre résistant sera tué même si celui-ci est jeune. Ce soir le sang coulera, en espérant que la nature sera avec nous. » Luan parut surpris. Elle venait de parler de nature. Cela voulait-il dire quelque chose ? Est-ce que ce peuple était aussi proche de la nature que lui l'était ? Était-ce les dieux qui venaient de parler en elle pour lui annoncer quelque chose ? Il ne pouvait débattre sur la question tout de suite. Si c'était un message il le verrait le moment venu. On lui passa une épée et une peau en cuir pour le protéger. Il prit un bouclier circulaire comme tous les autres. Son équipement était médiocre comme la plupart des autres combattants. Il y avait environ six cents combattants à vu d'oeil. Ils allèrent au delà du campement qu'il avait installé. Certains hommes portaient des torches. Luan ne connaissait pas la stratégie qui c'était établi entre les hommes participants à la bataille. Ils foulaient l'herbe tendre de la vallée. Le silence les entouraient. Hormis le bruit de leur pas, il n'y avait aucun son. Le calme avant la tempête. Une petite armée de fantômes marchant dans une nuit ténébreuse. Luan pensait à Häntlos, son père. Les accompagnerait-il dans la folie de la bataille ? Luan empoigna plus fermement son épée pour poser la lame sur son coeur. Il se battrait même si l'issu devait être la mort. Il se battrait pour celle qui l'aime et en l'honneur du dieu Häntlos. Le sacrifice peut amener bien des choses. S'il devait se sacrifier, il le ferait par amour. Ce soir peut-être... Un homme stoppa leur marche en levant le bras. Ils écoutèrent. Le cliquetis des cottes de mailles. Quelques chocs d'épées contre les boucliers. Un cheval secouant sa tête. D'autres qui continuaient d'avancer. Ils n'étaient pas tout près mais en faisant silence on pouvait les entendre. Ils ne voyaient pas l'armée des résistants. Ils étaient trop loin encore. Ils pensaient tuer sans trop de mal. En écoutant le nombre approximatif de pas de l'armée du roi, Luan pensa qu'ils étaient au moins trois cents soldats plus expérimentés qu'eux. Certains paysans avaient des arcs qu'ils commencèrent à lever vers le ciel. Ils se regardèrent puis dans un même élan, ils envoyèrent leurs flèches. Il y eut un sifflement annonçant une mort certaine pour les soldats du roi. Il y eut des cris de douleur. L'effondrement de certains corps alors un des hommes de l'armée résistante, poussa un cri de guerre. Luan fut saisi d'une soudaine envie de crier à son tour. « Häntlos ! » Il se jeta dans la bataille. Les soldats du roi avait été pris par surprise. Des hommes tombaient dans les deux camps. Les hurlements retentissaient de tout côté. Luan fracassait les crânes avec son épée. Personne ne lui résistait. Le sang giclait sur son visage. Sa barbe devint rouge. Le roi et ses soldats se battaient très bien, ils causèrent la mort d'un bon nombre de paysans. Les hommes qui avaient les torches, enflammaient le visage de leurs adversaires. Le roi trancha le bras d'un homme et le scalpa ensuite. Luan vit la scène. Il fut prit d'une rage soudaine. Il massacra un soldat puis un deuxième tandis qu'un troisième vint lui infliger une belle entaille dans le dos. Luan se retourna l'empoigna avec sa main libre pour l'envoyer se fracasser le dos à terre. Le roi vit Luan. Il s'approcha de lui pour le menacer de son épée. Les épées s'entrechoquèrent sans interruption. Tantôt le roi avait l'avantage, tantôt c'était le fils du dieu Häntlos. La rage de vaincre animait les deux hommes. Le sang maculait la cotte de maille du roi et la tunique de Luan. Un soldat vint attaquer la légende par derrière. Il lui entailla la peau du dos. Un long cri puissant émana de la bouche du guerrier. Le roi en profita pour l'envoyer à terre d'un coup de pied. Il allait enfin tuer l'homme qui aimait sa fille maudite. Il leva son épée pour l'achever mais quand il abaissa son épée, celle-ci se retrouva dans en train d'entailler la terre. La légende que le roi voulait tuer, s'était roulée sur le côté pour achever le soldat qui l'avait méchamment blessé. Il lui avait entaillé les jambes puis avait planté son épée dans son ventre. Un jet de sang sorti de la bouche de l'homme mort. Le roi devant pareil horreur eu soudain très peur. Il cria à ses hommes de s'en aller. Trop de morts déjà. En si peu de temps. Luan se releva tant bien que mal. Il y avait eu de nombreuses pertes. Son dos entaillé lui faisait atrocement mal. Ce soir ils seraient appelés les guerriers car ils avaient combattus avec bravoure. Deux cents hommes étaient morts dans leur camp. Cinquante seulement pour les hommes du roi.
Quand ils arrivèrent au campement, on se précipita sur eux pour soutenir les blesser ou porter les morts qui furent enterrer dans une terre mouillée par les larmes. Eliane vint voir Luan qui hurlait de douleur quand on le déposa au sol, près d'un feu. Elle enleva le tissu imbibé de sang qui recouvrait le dos de Luan. Le guerrier devait se redresser pour qu'elle puisse lui enlever son haut. Il hurla une fois de plus puisqu'en se redressant, les plaies s'écartaient davantage à cause de la peau qui se tendait. La jeune femme souriait devant le guerrier qui semblait si puissant et qui en fait était très faible. Elle savait que c'était le fils d' Häntlos le dieu mais les dieux étaient eux aussi vulnérables. Elle connaissait leur histoire, leurs pouvoirs mais aussi leur grande faiblesse. Luan ne cachait pas sa faiblesse en hurlant comme n'importe quel homme blessé. Eliane était attirée par cet homme, ce demi-dieu. Il avait une volonté et une tendresse qui la faisaient rougir, elle l'admirait mais cet amour était impossible car elle devait l'aider à sauver celle qu'il aime. Elle passa de l'eau sur le dos du guerrier pour nettoyer les plaies qui continuaient de saigner puis elle appliqua un tissu blanc sur celles-ci pour arrêter l'hémorragie. Quand elle appuya sur les plaies, le demi-dieu cria une fois encore mais cette fois-ci ce fut si puissant qu'elle sursauta et failli faire tomber le tissu. La jeune femme aida le guerrier à se rallonger puis insista pour qu'il bu un breuvage de sa fabrication. Le goût était très amer, elle le savait cependant il devait le boire. Il le bu en accomplissant une belle grimace qui déforma son visage derrière sa longue barbe. Il s'endormit après avoir bu le mystérieux breuvage. Eliane s'éloigna.
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Jeu 17 Fév 2011 - 21:02

Un récit très épique mais attention à la logique. Il me semble qu'il y a confusion entre les apparences de l'homme banni et du jeune Freidrich. Dans le château, vous parlé d'un homme barbu à la chevelure abondante alors que c'est du jeune homme que vous devriez parler.

Ceci étant dit, j'aime l'ambiance et l'audace de ce nouveau texte. Et je constate que vôtre style s'allège. Au plaisir de poursuivre cette expérience...
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Ven 18 Fév 2011 - 18:31

le jeune Freidrich n'est pas présent sur ce que vous venez de lire, si ce n'est au début quand il confie la mission à l'homme banni, dans la suite nous ne le revoyons pas, j'espère que cette petite explication vous éclaire Aragorn et ce sera aussi un plaisir pour moi que de vous présenter la suite

à bientôt donc


excusez-moi j'ai oublié de vous remercier pour votre commentaire alors je le fais maintenant, je vous remercie Aragorn
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Jeu 5 Mai 2011 - 9:32

après une bien trop longue attente voici la suite de mes écrits chers amis


La jeune femme s'éloigna du campement. Un corbeau volait au-dessus d'elle. Elle s'arrêta pour le regarder tournoyer dans l'air. Dans un plongeon vers le sol, il alla se poser juste devant elle. Il semblait fier, cela parut étrange venant d'un simple corbeau. Ce n'était un simple corbeau, une lumière jailli de nul part pour aveugler la jeune femme. Quand cette lumière s'estompa, elle releva le regard pour apercevoir un homme qui tel un rocher planté dans le sol, se dressait devant elle. Il était grand, plus grand que la plupart des hommes qu'elle connaissait. Il avait une longue barbe noire qui se déversait comme une cascade sur son torse. Ses cheveux était eux aussi très sombres et très longs, peu d'hommes avaient les cheveux aussi longs, se déversant jusqu'au bas du dos. Ses yeux perçants semblaient lire dans l'esprit d'Eliane. Il portait un lourd bouclier circulaire où était dessiné un dragon rouge sur fond noir. Une épée dont la lame brillait même en pleine nuit était tenu par sa main droite. L'homme qui semblait si puissant n'avait pas de casque mais il était armé et équipé d'une cotte de maille. Une longue cape noire retombait dans son dos. Eliane semblait surprise par une telle apparition. Elle voulut parler mais elle ne trouvait pas les mots pour formuler ce qu'elle avait à dire. « Je n'ai pas pour habitude de dire qui je suis car normalement, vous êtes censée déjà le savoir mais nous nous présentons de moins en moins aux humains, alors je vais faire exception et vous dire qui je suis. Je suis Nevenhyr, le dieu de la bravoure. Je me métamorphose en corbeau pour vous approcher. Ne me dites pas votre prénom, je le connais Dame Eliane. Notre royaume Crann Speir voit tout des Terres du Soleil Levant. Nous connaissons les intentions des nains, aussi bien que celles des elfes, des hommes, et des Neweflhin. Je viens à vous en cette nuit plongée dans l'obscurité des guerres qui vont bientôt ravager le monde. J'ai un message pour vous, dans quelques jours, une grande bataille va avoir lieu dans la vallée. Le roi Heildrin construit une alliance avec Hayngor un roi Windaë. Ils ont pour but de vous exterminer pour ne plus avoir d'obstacles à leurs sinistres projets. Si ils vous exterminent, ils iront en guerre contre le peuple Windaë. Comgall, le grand roi sera prit par surprise par des traîtres de sa cour. Iollan et Labraid, respectivement les rois du peuple Killiom et du peuple Kjill seront eux aussi tués car ils sont en infériorité numérique. Vous devez Dame Eliane prévenir Luan, fils d'Häntlos et de Sirilya. Il doit rassembler ses hommes, ils ne sont plus très nombreux mais étant fils de dieu, il peut réussir même si il risque de connaître maintes souffrances. Dites-lui Dame Eliane, vous seule pouvez l'aider ici-bas. Restez près de lui. Je vous salue. » Nevenhyr le dieu de la bravoure disparut comme il était apparut. Il s'envola dans les airs sous forme de corbeau. Eliane qui avait été appelé Dame Eliane, était bouleversée par ce qu'il venait de se passer. Un dieu était venu la voir et le message qu'il lui avait transmit n'était pas plein de joie.
Elle retourna au campement prestement. Luan avait besoin d'elle, elle devait restez près de lui. Que se passait-il ? Il aimait la princesse dite maudite, à quoi bon ? Nevenhyr lui avait dit ce qu'elle devait faire et elle le ferait. Elle alla rejoindre Luan qui avait été placé sous une tente, sûrement des guerriers qui l'avait vu et était allé le mettre à l'abri de la nuit. Il était allongé sur le dos. On aurait pu le croire mort si son ventre ne se soulevait pas au rythme de sa respiration. Il avait le visage serein. Ses mains étaient posées le long de son corps. Eliane s'allongea près de lui. Le regarda un instant et bien qu'elle le trouvait beau, elle n'en laissa rien paraître. Elle se rappela les paroles du dieu. Un dieu était venu la voir, elle une femme qui ne se vantait d'aucun phénomène extraordinaire lié à elle. Elle venait de vivre un de ces phénomènes extraordinaires. Il semblait qu'une destinée au côté de Luan lui était adressée mais elle n'en savait rien, seuls les dieux la dirigeraient. Elle ferma les yeux et s'endormit.
Le corbeau était là. Devant elle. Il la regardait de son regard perçant. Il voyait en elle ce qu'elle pensait, ce qu'elle désirait, ce qu'elle savait. Elle vit Luan dans son rêve. Il avancé derrière le corbeau. Il était équipé pour la bataille. Une broigne recouvrait le haut de son corps. Il avait un casque à lunettes qui lui donnait un aspect de féroce guerrier. Une longue cape rouge sur son dos. Une hache à sa ceinture et une épée assez longue dans sa main droite. Il donné une impression de roi ou de dieu qui avançait vers elle. Le corbeau ne bougeait pas. Il continuait de regarder Eliane. Il y avait du courage dans les yeux de Luan, de la tendresse aussi et surtout une volonté contre toute épreuve. En cet instant, la jeune femme sentit son coeur se réchauffer. Plus il approchait, plus son coeur battait vite. Quand il fut tout près d'elle, leurs lèvres distantes d'une vingtaine de centimètres seulement, il tendit sa main vers les cheveux d'Eliane. Il sortie un couteau et coupa quelques cheveux qu'il noua ensuite au manche de son épée. Si les cheveux d'une femme se retrouvait avec le guerrier lors du combat, cela signifiait, qu'elle serait dans son coeur durant ces moments difficiles.


Lorsqu'elle se réveilla, Luan n'était plus sous la tente. Elle sortie pour le retrouver. Il était avec des guerriers à regarder l'état des armes et à rameuter des hommes. Il était gravement blessé hier, comment se faisait-il que le breuvage qu'elle avait fait eu autant d'effet alors qu'il fallait plusieurs jours avant qu'il agisse ?
Luan vit Eliane qui venait vers lui. Elle lui apporter à boire car le soleil était brûlant et des perles de sueur maculaient le front de chacun. Le guerrier bu rapidement, il avait grande soif en ce jour nouveau. « Il va y avoir une grande bataille Luan. Le roi Heildrin rassemble tous ses hommes et a conclu une alliance avec Hayngor, un roi Windaë. Ils comptent nous exterminer. » Elle eut un petit instant de pause avant de conclure :  « Je devais t'avertir. » Elle commença à partir mais Luan la rappela. « D'où tiens-tu ces informations Eliane? » Il semblait inquiet. « Ne t'inquiète pas Luan, je tiens mes informations d'un endroit que tu ne connais pas et ce n'est pas maintenant que tu peux en connaître le nom. Fais-moi seulement confiance, je ne te trahirai pas. » Seule une personne complètement naïve pouvait croire de telles paroles sans aucune preuve, cependant Luan crut la jeune femme. Il ne savait comment il pouvait admettre de la croire mais il la croyait de fait. Il dégaina son épée et la fit tournoyer pour exercer son bras à une frappe rapide. Il devait rassembler des hommes mais où ? Dans quelques jours une bataille ? Cela laissait peu de temps. Il appela un guerrier car c'est comme ça qu'ils s'appelaient désormais après la bataille qu'ils avaient mené. Le guerrier devait courir à travers les montagnes pour ramener les clans isolés à se joindre à eux pour sauver leur vie à tous. Le roi Heildrin prenait donc les armes pour les exterminer... Le roi Hayngor allait lui aussi entrer en guerre. Il leur fallait l'aide du roi Comgall. Si seulement ce dernier pouvait accepter. Luan devait aller le voir en personne. Il alla voir Breathor, un noble guerrier qui avait fait ses preuves lors de leur première bataille. C'était un homme de grande taille, à la forte carrure bien qu'il fut assez maigre. Une longue barbe rousse remplissait le bas de son visage. Ses longs cheveux roux qui descendaient dans son dos, semblaient en feu. « Breathor ! Je m'en vais mander l'aide du roi Comgall, pendant mon absence je te confis la charge des troupes. Veille à ce que les armes soient prêtes à tuer, entraîne les hommes car notre bataille n'aura pas le goût de la deuxième qui se prépare rapidement. Heildrin rassemble ses soldats, ils seront plus nombreux cette fois-ci et Hayngor se joint à lui. » Breathor acquiesça la demande de Luan.
Le guerrier alla chercher un cheval. Il devait aller en direction des terres Windaë. La grande plaine des plus nobles cavaliers. Il enfourcha le cheval et le fit galoper vers les montagnes. Une jeune femme attendait sans bouger pas loin de là. Il s'arrêta. C'était Eliane. « Sois prudent » dit-elle en lui enlevant la main de la bride du cheval. Il adressa un petit sourire à la jeune femme pour la rassurer puis s'en alla vers les montagnes. Il devait arriver au plus vite chez le roi Comgall. Le grand roi des humains. Seul lui pouvait prendre une décision importante. Hayngor normalement avait trahi le roi Comgall sauf si ce dernier avait autorisé une déclaration de guerre. Les rois siégeant au grand conseil, devaient avoir l'accord du grand roi pour me mener à bien leurs opérations. Si le roi Hayngor n'avait pas eu l'accord du haut roi alors il était en faute et donc aurait trahi son supérieur. Heildrin était lui aussi en situation de traîtrise puisqu'il n'avait pas demander l'approbation du haut roi. De plus il créait une alliance avec Hayngor contre toute demande. Ainsi Luan avait des chances d'avoir le soutien du grand roi. Il n'en était pas sûr mais il espérait de tout coeur car sans cet aide, il pouvait pleurer sur la mort d'un peuple.
La vallée semblait interminable. Il apercevait les montagnes mais il pensait ne jamais pouvoir les atteindre. Son noble destrier galopait à vive allure. Le campement était déjà loin derrière pourtant il pensait ne jamais pouvoir atteindre le pied des montagnes. Le ciel était bleu, sans nuages. Le soleil était chaud. Des gouttes de sueur perlaient sur le front du guerrier. Il avait très chaud mais il ne pouvait s'arrêter. La course de son cheval lui faisait un peu de vent, il devait s'en contenter. Les sylphes passaient dans ses cheveux, lui caressaient la peau. Bientôt il atteindrait les montagnes. Son cheval filait comme le vent dans une tempête, comme une flèche dans la bataille. Le guerrier et son cheval semblaient voler à raz le sol. Les montagnes se dressaient devant eux telles des géants figeaient depuis des siècles, semblant attendre un prochain réveil qui demanderait leur participation à un grand événement. Luan approchait des géants titanesques qu'étaient les montagnes. Il pensait ne jamais attendre ces murailles naturelles. Son cheval l'emmenait à toute allure vers sa destination.
Ils commencèrent à grimper vers les hauteurs vertigineuses des montagnes. Les chemins étaient tortueux par endroits. De gros rochers se dressaient sur l'herbe verte des montagnes. Ceci aurait été parfait pour une embuscade. Luan tira son épée au cas où il y aurait d'éventuels ennemis. Ils allaient s'arrêter dès qu'il verrait un coin d'eau pour le cheval. Il fit avançait sa monture au trot par prudence. Il entendit le son d'une corne. Peut-être était-il suivit ? Il fit galoper son cheval pour échapper à une éventuelle attaque. Ilq n'étaient pas encore arriver au sommet pour basculer dans la vallée voisine. Le vent se faisait plus intense. Les nuages commençaient à apparaître à l'horizon, juste derrière le château du roi Heildrin. Quelque chose de mauvais s'annonçait. Luan espérait que Breathor et les siens n'aurait pas d'ennuis. Il pensa un instant à la princesse qu'il aimait. Elle était seule dans sa tour. Elle attendait. C'est lui qu'elle attendait. Lui qui en cet instant funeste pour la vie de beaucoup, progressait dans les montagnes, entre les rochers, vers sa destinée. La Citadelle Luannion l'appelait. A tout ce qu'il avait entendu dire la Citadelle resplendissait par les bienfaits d'une lumière divine. Les bâtiments blancs illuminaient les voyageurs désireux de connaître cette magnifique Citadelle. La Citadelle du grand roi qui régnait en paix depuis la guerre des dieux qui avaient chassé Morzul, le dieu maudit qui semait la terreur ici-bas. Morzul s'était réfugié dans les profondeur de la terre pour ressasser sa haine qui bientôt éclatera selon les évènements qui se préparaient cela était fortement envisageable : le retour du dieu maudit.
Luan vit que le ciel s'assombrissait rapidement. Il lui fallait trouver un abri et vite. Il trouva une grotte entre deux rochers massifs. Un trou dans la terre. Un petit chemin y menait mais il fallait y aller prudemment car le sol commençait à se faire glissant à cause d'une pluie fine qui commençait à tomber. Le guerrier amena son cheval à l'abri. La grotte était sinistre. Il y faisait froid pourtant quelques instants plus tôt, il faisait une chaleur insupportable. Le temps changeait à une allure qui dépassait tout entendement. Le cheval alla boire dans une flaque d'eau que la grotte abritait. L'endroit était humide. Il fallait faire un feu de boit pour éviter de mourir de froid. La journée était à peine à sa moitié que l'on se croyait déjà en pleine nuit. Luan ressortie sous la pluie qui commençait déjà à s'intensifier. Il chercha du bois mort. Les arbres étaient plus en contrebas, là où il se trouvait était assez désertique. Il dut redescendre. Il failli tomber à plusieurs reprises car la pluie faisait glisser de petits cailloux qui empêchaient d'avancer avec sureté. Une fois arrivé aux premiers arbres qu'il vit, il ramassa quelques branches qui l'aideraient à faire un feu. Il remonta ensuite à la grotte qui l'attendait pour qu'elle soit enfin réchauffée. Il posa le bois ramasser à terre. Il chercha deux pierres à taper l'une contre l'autre pour allumer le feu. Il en trouva deux qui était plongé dans la pénombre du fond de la grotte. Son cheval tremblait de froid. Il fit claquer les deux pierres l'une contre l'autre pour faire naître des étincelles qui embrasèrent le bois. Luan se rapprocha de son cheval pour le frotter espérant le réchauffer un peu.
Des nappes de brouillard glissaient sur le flanc des montagnes. Le paysage se faisait chaotique, peu accueillant. Comme une armée de fantômes, le brouillard continua de s'épaissir pour gagner la vallée. Le froid et la pluie l'accompagnant dans sa suite. Le campement des résistants commençait à avoir le sol boueux. Les guerriers pataugeaient dans la boue. Breathor avait commencé à construire des palissades avec quelques hommes mais cela devenait de plus en plus difficile puisqu'ils glissaient dans la boue pour s'effondrer plusieurs fois sans avoir mis une seule nouvelle palissade. Il n'y avait pas eu de nouvelle attaque depuis le départ de Luan cependant le peuple manquait de vivres et la famine s'installait peu à peu. Les enfants furent les premiers à souffrir du manque de nourriture. Les femmes passaient leur journée à chercher de quoi manger dans les forêts mais souvent le froid les mordait si violemment qu'elles ne pouvaient rester bien longtemps. Luan n'était pas en meilleur état qu'eux, il restait coincé dans la grotte depuis son départ, le matin même. Il ravivait le feu tant bien que mal car le vent s'amusait à tenter de l'éteindre. On ne pouvait dire si la nuit était tombée, le brouillard empêchait de le confirmer. Le temps n'était pas favorable pour voyager, les embuscades pouvaient être encore plus surprenantes par un temps pareil. Pourtant la situation était critique, Luan ne se doutait que peu de l'état de santé des résistants, perché dans la montagne il ne pouvait réellement savoir, cependant il savait qu'il devait trouver au plus vite le roi Comgall mais il ne pouvait prendre le risque de mourir bêtement dans une embuscade. Il quitta le cheval qui commençait à s'endormir pour aller prendre un caillou qu'il trouva étrange par rapport aux autres pierres de la grotte. Cette pierre là était noire, d'un noir profond. Luan n'avait jamais vu telle pierre. Il décida de la glisser dans la bourse qui était attaché à sa ceinture. En mettant sa main dans sa bourse, il se rendit compte qu'il avait les mains gelées. Le contact du tissu de sa bourse avec ses mains froides lui faisait un peu mal. Il se rapprocha du feu pour les réchauffer. L'impact de la chaleur sur ses mains froides lui fit encore plus mal mais cela ne durait qu'un instant. Il devrait partir le plus rapidement possible. Il avait encore un long parcourt à effectuer avant d'arrivée à la Citadelle Luannion, la Citadelle du grand roi Comgall. S'il restait ici, lui et son cheval allaient mourir de froid. Ils devaient bouger et vite. Le feu était déjà presque mort. Il faisait trop froid dehors pour aller chercher du bois en contrebas.
Luan secoua un peu son cheval pour que celui-ci se relève. Il le frotta un peu, son noble destrier devait avoir froid après être resté immobile. Ensuite il grimpa dessus, tourna la bride en direction de la sortie de la grotte. Le brouillard était épais, le froid glaciale, ainsi que la fine pluie qui avait cessé de s'intensifier. Il fallait galoper. Éviter de prendre froid. Ensemble, Luan et son cheval tenter d'aller le plus vite possible entre les rochers, en direction du sommet de la montagne. C'était chose risquée que de galoper ainsi dans le brouillard, les chemins étaient étroits, le moindre faux pas assurait une chute terrible. Quelque part le dieu Pan qui commande à la Nature, guidait sûrement Luan dans le brouillard. Bientôt il quitterait la vallée d'Arnabreidar. Luan regarda en contrebas. Il ne voyait que du brouillard mais il se sentait bien haut par rapport au campement, même si le brouillard masquait le sommet de la montagne, il avait l'impression d'en être très proche. Son cheval était courageux, il allait vite en évitant tout obstacle que ce soit des endroits trop escarpés ou des endroits impraticables à cause des pierres qui jonchaient le sol. Il y avait des petits buissons épineux qu'il fallait éviter en plus des rochers. C'était une progression cabalistique pour le guerrier qui progresser sur le dos d'un cheval semblant être guidé par quelques forces occultes.
Le brouillard se densifiait toujours autant. L'air était complètement opaque. La visibilité était réduite à presque une longueur de bras devant le cheval. Le vent s'était un peu calmé, il était ne venait plus fouetter le visage des voyageurs, il semblait comme figé sur place, l'atmosphère était glaciale, les muscles du cheval tremblaient ainsi que ceux du guerrier. La pluie continuait à tomber, c'était une fine pluie embrassé par le froid. Bientôt l'orage se mêla au sinistre concert quelque peu mortuaire, qui vous glaçait les os. Les éclairs ne dominaient pas le brouillard avec leur éclat cependant leur vrombissement résonnait dans toute la vallée. Ils étaient encore plus impressionnant quand on était proche d'eux. Ils vous claquaient aux oreilles comme des tambours de guerre. L'ombre des rochers dans le brouillard, donnait l'apparence de géants endormis qui semblaient prêt à se réveiller au moindre faux mouvement de la part des voyageurs. Tels des trolls figés dans la roche, les rochers semblaient attendre un prochain réveil. La Nature en général d'ailleurs, ce brouillard était peut-être une mise en garde, une façon d'inquiéter les perturbateurs du chaos.
Heildrin et Hayngor seraient les premiers à frapper sur les Terres du Soleil Levant. Ce brouillard symbolisait peut-être leur avancée monstrueuse sur les autres peuples. Il suffirait de quelques batailles pour que des seigneurs se soumettent et fassent alliance pour sauver leur peuple. Luan avait l'esprit songeur en cet endroit où la montagne avait l'esprit enveloppé d'un brouillard dense. Le guerrier ne souhaitait pas une telle fin. Certes il était impuissant quelque part mais avec une volonté guerrière, il donnerait tout son possible pour chasser l'ennemi. Il pensait à Breathor, à Eliane, mais surtout à celle qu'il aimait, qui était prisonnière dans sa tour.
Il atteignait le sommet de la montagne. Il sentait l'air plus froid, le vent plus violent sur son visage. Il avait quitter la vallée d'Arnabreidar. Il allait entrer sur la plaine Windaë après avoir descendu les flancs des montagnes. Son parcours n'était pas encore terminé. Le brouillard se faisait moins dense au fur et à mesure qu'il descendait. Il continuait à descendre prudemment. Les temps étaient meurtriers, il fallait rester sur ses gardes. Il ne pouvait pas s'arrêter. Il ne pouvait pas dormir de peur d'être attaqué à tout instant. Il était seul, il ne pouvait prendre un tel risque. De plus, le froid lui gelait déjà les os, si il s'endormait, il perdrait son cheval qui trépasserait du froid et lui-même qui s'endormirait pour l'éternité. Eliane l'avait sauvé grâce à un de ses breuvages magiques mais cette fois-ci elle n'était pas là. Les dieux pouvaient l'aider cependant ils ne pouvaient le sauver d'une mort certaine.
Il n'avait ni provisions ni boissons. Sa vue commençait à devenir floue avec la manque alimentaire. Un bruit le sorti un instant de sa douleur physique et morale. Il entendit un aboiement puis un deuxième et un troisième. Il dégaina son épée le plus vite qu'il put. Une créature se jeta sur lui. Il tomba de son cheval sous le choc de l'attaque. On le criblait de coup. Son visage était meurtrie par un objet solide qui le frappait. Du sang giclait. Il empoigna son épée et blessa son adversaire au dos. C'était le seul moyen qu'il avait de se défendre étant à longé au sol avec son adversaire sur son corps, il ne pouvait atteindre que le dos. Les deux créatures cessèrent de ricaner pour se jeter sur lui. Il reçut des coups de tout côté comme si ses assaillants étaient fort nombreux. Il donnait des coups d'épée dans le vide, il y voyait floue. Parfois il touchait une des créatures parfois c'était le vide qu'il pourfendait de son épée. Le combat dura ainsi un petit moment, les créatures semblaient s'amuser avec lui comme s'il était un jouet qu'elles aimaient démolir et voir souffrir. Son cheval était parti à l'écart pour éviter l'assaut. Il était donc seul contre ses créatures. Il se laissa tomber par terre. Il était trop affaibli. On lui asséna un coup avec une arme tranchante puisque sa nuque se mit à saigner. Il sentait le liquide chaud se répandre doucement dans son dos. Il serra le manche de son épée. Dans un geste rapide, il fit tourner violemment son épée autour de lui. Il entendit des cris de douleur et des corps s'effondrer. Il avait failli mourir mais la fin 'avait pas encore sonné pour lui semblait-il. Il ne savait expliquer pourquoi il avait si rapidement reprit des forces pour tuer ses assaillants. Peut-être était-ce une aide des dieux.
Son corps était gravement meurtri. Son cheval le rejoignit. Ce fut avec grand courage, qu'il se cramponna à sa selle pour se soulever et se remettre sur le dos du cheval. Son corps se penchait en avant. Il y voyait peu à cause du sang qui lui coulait sur le visage, ainsi que de sa santé affaibli par manque de nourriture. Le cheval le guidait vers la plaine Windaë sans qu'il puisse faire quoi que ce soit. Il descendait la montagne comme un fantôme. Étrangement comme si le brouillard lui avait passé son aspect fantomatique. Plus ils descendaient, plus le brouillard se dissipait. Bientôt ce fut la lumière qui filtrait à travers le brouillard. Il n'y avait plus ce temps chaotique que Luan avait connu au sommet de la montagne. Le ciel était gris. Il pleuvait la tristesse des souffrances à venir. Seule la pluie rappelait que des choses étranges allaient se produire si rien n'était fait pour les empêcher d'être. Pour l'instant Luan était impuissant, souffrant, la pluie sur ses plaies lui faisait terriblement mal, son visage exprimait des rictus de souffrance. Ce n'était pas la descente de la montagne qu'il semblait effectuer mais une descente au royaume des morts. Pourtant il descendait bien en direction du royaume du grand roi. Il était loin d'arriver, sa course lui semblait interminable. Son cheval suivait les chemins sinueux qui serpentaient sur le flanc de la montagne. Par moment, il glissait sur des cailloux, alors Luan se cambrait vers la vent en poussant un cri de douleur.
Le cavalier et son noble destrier commençaient à pénétrer sur les terres du grand roi. Il leur avait fallu moins de temps pour descendre. Le cheval allait plus vite au malheur du guerrier sur son dos qui souffrait à chaque pas que faisait le cheval. Il passa à l'intérieur d'un premier village. Il ne vit pas les regards d'inquiétude des villageois. Il n'entendit pas qu'on l'incitait à s'arrêter un instant pour qu'on le soigne. Il était déjà presque comme mort. Son cheval ne s'arrêtait pas sans avoir reçu l'ordre de son maître. Il continuait à travers la plaine immense. Les paysans labouraient les champs. Ils avaient l'air heureux mais quand ils virent Luan, leur expression de joie laissa place à de la peine en le voyant ainsi sanguinolent. Ils eurent de l'inquiétude comme les habitants du village que Luan avait traversé. Ils savaient que c'était un message de mauvaise augure. Ils s'arrêtèrent de travailler pour retourner à leur foyer. Ils avaient peur.
Un faucon volait dans le ciel. Il regardait l'immensité de la plaine. Le guerrier était toujours en vie. C'était une chance. Le dieu Novgod, dieu de la Justice, était heureux à cette nouvelle de voir en vie Luan, le fils de son ami divin Häntlos. Il avait cependant peur des évènements à venir. Morzul, l'ennemi divin des autres dieux, semblait reprendre des forces. Depuis son repaire sous-terre, il ruminait sa vengeance envers les dieux et les différents peuples. Un jour le monde serait chaotique, promis aux ténèbres.



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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Jeu 5 Mai 2011 - 9:34

La plaine semblait déserte. Les villageois restaient dans leur village. Personne ne circulait. Mauvais présage que cette absence humaine sur un territoire royal. Luan était le seul à progresser dans cette immensité verdâtre. Il passait devant des petits villages fortifiés qui sonnaient de la corne pour signaler la présence d'un inconnu. Il y avait aussi de grandes cités seigneuriales mais la Citadelle Luannion était le plus beau des édifices humains, un édifice royal. Mais la Citadelle était encore loin. Le corps de Luan oscillait à chaque pas fait par le cheval. A chaque pas il pouvait tomber. Ses bras sans force le long de son corps semblaient vouloir aller toucher le sol. La tête renversée dans un signe d'impuissance. Luan avançait sur le dos de son cheval. Était-ce lui réellement lui qui avançait ou était-ce un cadavre qui aurait prit possession de son corps ? La pluie lui rappelait qu'il était encore vivant. L'eau froide sur ses blessures était atroce. Il gémissait. Il releva la tête avec difficulté, ses os paraissaient presque brisés. Il vit au loin une sorte d'immense sculpture blanche. Il y avait différentes formes à cette sculptures. C'était des formes qui se passaient les unes sur les autres, qui étaient parallèles ou perpendiculaires entre elles. Des nappes de brouillard passaient entre les formes de la sculpture immensément grande. Qui avait bien pu créer pareille oeuvre ? Les dieux peut-être ? Luan ne pouvait donner une réponse à ces questions qui trottaient dans sa tête blessée par un récent combat. Son épée devait encore avoir du sang sur sa lame. Elle avait été remise dans son fourreau après que le sang fut versé.
Plus il se rapprochait de l'imposante sculpture blanche, plus il se rendait compte que c'était une magnifique forteresse. Il ne douta pas une seconde du nom de cette forteresse. Dans tout le royaume, le peuple la fleurissait d'éloges. On la connaissait plus couramment sous le nom de Citadelle Luannion. La Citadelle des grands rois humains. Luan était petit face à un tel édifice. Il ne pouvait égaler le grand roi Comgall qui était connu pour sa bravoure, sa volonté pour la paix et sa tendresse. Luan ne voulait pas le dépasser en grandeur, il le respectait énormément. La distance entre le messager guerrier et la Citadelle s'amenuisait. Le noble destrier avançait lentement, son maître avait affreusement mal. Du sang coulait sur la selle du cheval. Le guerrier espérait pouvoir rester en vie jusqu'à la Citadelle. Ses dernières forces souffraient le martyr. Il pensait être condamné à souffrir éternellement, il voulait mourir pour ne plus avoir autant de souffrances. Il n'avait pas la force de prendre son épée ou sa hache pour abréger ses douleurs. Il devait subir. Il devait souffrir.
La plaine était calme. Pas un son comme si la nature avait décidé de taire sa douce musique vivante. Pan n'avait pas décidé d'arrêter la symphonie naturelle de la nature. La silence n'était pas anodin. Le grand roi Comgall connaissait ce silence qui laissait présager des évènements noirs à venir. Dans sa salle royale, le grand roi regardait les vitraux qui étaient alignés sur les deux murs de parallèles de la grande salle. Il y voyait des scènes de batailles, des couronnements royaux remontant à des temps millénaires qu'on disait qu'ils existaient sûrement à l'époque des dieux, pas à l'époque des humains qui vint bien après. Le grand roi avait ses pensées qui voyageaient dans des endroits intemporels. Il pensait à son peuple. Tout ces gens qui le servaient et qu'il protégeaient, ils allaient tous connaître des moments très sombres. Bien des grimoires écris par de grands penseurs résidaient dans la grande bibliothèque royale, la plus belle bibliothèque du peuple humain. Ces grimoires racontaient les temps obscurs qui viendraient quand la plaine se ferait silencieuse, à croire qu'il n'y aurait plus aucune vie dans la plaine le moment venu du profond silence. Ce silence existait bien aujourd'hui. « Que l'on aille me chercher Wydrim ! » Un soldat partit prestement dans les appartements du grand mage. Le haut roi devait savoir. Il devait être sûr de ce qu'il pensait.
Wydrim ne tarda pas à arriver auprès du grand roi. « Je connais vos inquiétudes mon grand roi et inquiétude il y a car au crépuscule de ces temps de paix, va surgir des profondeurs du chaos la guerre, la misère suivis des choses les plus abominables qui puissent exister. Préparez-vous mon roi ! Préparez-vous ! » Le roi n'entendit pas le grand mage sortir de la salle royale. Il regardait la pâle lumière qui allait se refléter sur le carrelage de la grande salle. La faible lumière semblait vouloir envahir l'obscurité du carrelage dont sa couleur était sombre. Les chandeliers de part et d'autres du siège royal où reposait le roi, n'éclairaient qu'à peine les pensées de Comgall le Grand. Le roi avait sa vue plongé dans le néant le plus total. Il devait prendre une décision mais laquelle ? Il baigné dans le doute. La peur surtout. Il ne savait quoi faire. Il ne connaissait pas les raisons de tant de violence à venir, pourtant il avait lu puis relu une deuxième fois les grimoires qui parlaient des temps à venir. Il ne se souvenait pas des contenus de ces grimoires. Il sombrait dans la tristesse de voir son peuple mourir. Lui Comgall, le grand roi, n'arrivait pas à prendre une décision pour la survie de son peuple !
Les portes de la grande salle s'ouvrirent. Un homme affreusement blessé les avaient poussé pour rentrer dans la salle où le roi siégeait. L'inconnu s'effondra après avoir fait deux pas titubant dans la salle. Le roi appela du renfort pour que l'on transporte l'inconnu afin de le soigner dans les quartiers du grand mage. Le haut roi ne savait pas qui était cet homme. Il ne l'avait jamais vu. Toutefois, son état physique ne présageait rien de bon. Des choses bien obscures se tramaient dans le royaume Windaë. Le roi Comgall ordonna que tous les seigneurs et autres rois Windaë viennent se rassembler dans la salle du conseil. Les sujets du haut roi n'étaient pas nombreux hélas. Le peuple humain pouvait vite tomber, vite disparaître surtout face à des choses qui dépassaient l'entendement du haut roi Comgall. Lui seul pouvait prendre des décisions mais en cet instant il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il ne savait pas qui les attaquait. La lumière filtrait à travers les vitraux de la grande salle. Cette lumière si faible, qui éclairait à peine, n'amenait pas l'espoir. Elle amenait la désolation. Cette lumière se mourrait comme le peuple humain qui allait souffrir et peut-être disparaître. Le grand roi pria les dieux un instant. Il était seul dans la grande salle qui devenait si froide à présent comme si la mort pénétrait déjà dans l'enceinte de la forteresse, jusqu'au roi. La détresse gagnait le coeur du roi. Sa femme et son fils qu'il chérissait tout deux, il pensa à eux très fort, il devait les protéger. Il quitta les pensées bien tristes qui l'affligeaient pour sortir de la grande salle.
Il traversa un long couloir plongé dans la pénombre. Il n'était pas sorti par la grande porte donnant sur la salle du trône royal. Il avait prit un passage peu fréquenté qui était utilisé pour des situations d'urgences pour éviter de faire de grands détours. Il ouvrit une porte qui se trouvait au bout de ce couloir ténébreux. Il y avait un escalier droit qui amenait à un pont qui donnait l'accès après un court virage, à un grand bâtiment en pierre blanche. Il entra dans ce bâtiment qui s'imposait devant lui. La salle du conseil était moins grande que la salle du trône royal, cependant elle était tout de même assez spacieuse et richement décorée. Elle avait des vitraux sur ses murs qui représentaient des scènes d'alliances des temps inconnus, des scènes d'adoubement, et bien d'autres qui avaient la gloire du peuple humain. Une large table circulaire était dressé au centre de la salle. Chaque siège était décoré avec finesse, il y avait sur le sommet des sièges des animaux sculptaient avec noblesse. Des têtes de loups, d'ours, de chevaux représentant le plus noble ami des guerriers Windaë, des faucons, des serpents... Le grand roi avait sur le sommet de son siège deux têtes de cerf, soigneusement sculptées dans le bois et de chaque côté du sommet du siège. Le roi s'assit sur son siège royal. Il attendit la venu des autres seigneurs et rois. Ils étaient peu nombreux. Quatre rois seulement en plus de lui et six seigneurs, un pour chaque roi hormis deux pour le peuple Windaë. Il y avait treize sièges autour de la table. Eochaid, conseiller du roi qui vivait dans la Citadelle Duàrion et le mage Wydrim avaient eux aussi leur place au conseil. Le grand mage participait à deux autres conseils, un qui regroupait les différents mages humains et un autre qui regroupait les mages de tous les peuples des Terres du Soleil Levant. C'était la même chose concernant les rois et les seigneurs. Il y avait un conseil pour chaque peuple et un conseil regroupant les rois ainsi que les seigneurs de tous les peuples.
Comgall était le premier grand roi du peuple humain. A cet époque le monde était habité par tous les peuples que depuis peu. On ne savait pas grand chose des temps anciens. On disait que les dieux furent les premiers habitants puis qu'ils montèrent dans un royaume au ciel. Un royaume qui était le leur à eux seuls depuis. On racontait qu'ils avaient donné la vie aux différents peuples puis qu'ils étaient partis dans leur demeure céleste. Comgall ainsi que les autres grands rois des autres peuples, étaient les premiers à avoir un tel titre. Comgall avait dépassé la moitié de sa vie. Il avait vécu de grandes batailles qui avaient amené l'ordre au sein des peuples. Depuis la paix régnait en maîtresse sur tous les peuples. Cela faisait plusieurs années que c'était ainsi. Mais les temps semblaient changer prestement. La guerre paraissait sortir de son sommeil. Le roi caressait le bois de la magnifique table du conseil. C'était du chêne, un bois solide. Le roi espérait être aussi solide que ce bois. Il devait être puissant une fois de plus. Il avait gagné le titre de grand roi pour avoir ramener la paix entre les peuples humains. Il avait été en guerre contre les elfes et les nains mais la paix fut vite arrivée alors qu'avec les peuples humains, chacun voulait posséder plus de territoire, plus de richesse, plus de gloire... Il y eut de nombreuses années de guerres, ce fut seulement après beaucoup de sang versé que le roi put faire entendre son appel à la paix. Il avait rassemblé une puissante armée pour soumettre tous les chefs belliqueux des autres peuples humains. Il avait ramené l'ordre dans la plaine qui avait été un terrible champ de bataille. Il avait fait construire sa Citadelle sur ces terres qui avaient connu un des plus grands carnages jamais connu auparavant mais qui allait peut-être se voir concurrencer par de nouvelles batailles.
Des messagers étaient partis à la rencontre de tous les rois et seigneurs siégeant à la table du conseil. Ils étaient en ce moment même en train de parcourir les terres à cheval. Ils faisaient galoper leur monture à des vitesses spectaculaires. Tels des flèches, ils filaient à travers le paysage. Comgall pensait au peuple neweflhin. Il connaissait peu ce peuple. Il savait juste que les Neweflhin étaient de petits êtres qui n'aimaient pas la guerre. Des conteurs accompagnés parfois par des troubadours, racontaient de belles histoires sur les newefhlin et les autres petits êtres que l'on connaissait peu. Le grand roi n'avait jamais rencontré de fée, de faunes,... et même les newefhlin il ne les connaissait pas. Il ne savait ce que l'arrivée de cet inconnu dans sa Citadelle annonçait. Il avait peur de l'apprendre, pourtant c'était bien son devoir de roi que de savoir. La lumière déclinait de plus en plus. L'obscurité se posait doucement sur la Citadelle. Le haut roi attendait la venue de ses vassaux. Il pensait aussi voir l'estranger qui avait pénétrer dans la grande salle puis s'était effondré à cause de ses multiples blessures. Il le verrait quand il sera rétablie. En attendant le grand roi était préoccupé par des choses qui venaient s'abattre sur son royaume, des choses qui allaient être néfastes pour son peuple. Le roi, seul dans la salle du conseil, voyait la nuit tomber doucement sur la Citadelle. Des pages venaient allumer les torches accrochées aux murs de la salle où reposait le roi assit sur son siège de maître, des pensées bien sombres en tête.
La grande porte de la salle du conseil s'ouvrit. Ce n'était pas la porte par laquelle le roi était passé, c'était une grande porte d'accès, pas une porte d'un passage presque secret. Eochaid, le conseiller du roi, entrait d'un pas déterminé. Sa cape marron flottait au rythme de ses pas. Le conseiller était richement vêtu, une tunique marron avec des motifs dorés sur les extrémités du tissu, une épée attaché à sa ceinture, un pantalon vert foncé en lin, des chaussures bien chaudes,en peau de bête et des gants en cuirs. Eochaid avait accouru de sa Citadelle pour voir son suzerain. « Sire ! » Il s'inclina dans une profonde révérence. « Redressez-vous Eochaid ! J'ai à vous parler de choses qui menacent le royaume et le peuple humain dans sa totalité. » Eochaid s'était redressé, son regard se faisait inquiet après les dires du roi. « Que se passe-t-il sire pour que le conseil soit réuni prestement ? » Le roi laissa un temps de silence. Il était toujours assis sur son siège où deux têtes de cerf avaient été sculptées aux extrémités du sommet de son siège. Il pria son conseiller de s'asseoir en lui indiquant le siège qui était près de lui : la place du conseiller. Le conseiller alla s'asseoir et le roi commença à parler. « La plaine est silencieuse, un silence qui laisse prétendre de mauvais présages pour le peuple humain, souvenez-vous des écrits des sages qui prédisaient l'avenir ! Souvenez-vous qu'ils pensaient à un retour du chaos quand le silence s'abattrait sur la plaine toute entière ! Aujourd'hui le silence est tombé, le ciel s'est obscurcit, les montagnes baignaient dans le brouillard, il a plus et il a fait très froid ! Rappelez-vous ce jour que nous venons de vivre ! Un estranger a pénétré dans la salle royale où je siégeait à ma place de roi ! Cet homme était couvert de blessures, son sang se répandait sur le sol de la grande salle où je me trouvait ! Il s'est effondré sous mes yeux ! J'ai pu lire dans ses yeux un message de détresse ! Il est en ce moment-même avec Wydrim le grand mage qui tente de le soigner, la présence de cet homme n'est pas exceptionnelle, elle est d'ailleurs naturelle ! Wydrim m'a averti de la fin d'une paix longtemps mérité pour notre peuple ! Il m'a averti des choses qui allaient se produire dans les temps à venir ! Préparons-nous à la guerre Eochaid ! » Le visage du conseiller se faisait penseur. Il venait d'entendre les propos du roi. La situation était critique. Le roi ne savait pas qui était à l'origine des menaces qui aller causer le danger de tout un royaume.
Il fallait prendre une décision et soutenir le roi alors Eochaid parla à son tour. « Mon roi ! Je prendrais les armes à vos côtés soyez-en sûr ! Je vais envoyer un page pour rassembler mon armée dans la Citadelle Duàrion ! Il faut prestement que les autres rois et seigneurs arrivent pour discuter des mesures à prendre, à nous deux sire, nous avons peu de chances de savoir si nous vaincrons la menace qui pèse sur le royaume. » Le roi acquiesça d'un signe de tête. Eochaid fit envoyer un page comme prévu. Eochaid et le grand roi avait les armées les plus puissantes mais ils n'étaient pas invincibles comme certains le pensaient d'eux. Avec leur fière allure de dirigeants, leur barbe bien taillé, leur cheveux longs bien coiffés, ils n'en demeuraient pas moins des hommes, des mortels. Ils avaient gagné bien des batailles mais toujours avec le risque de mourir. Les évènements se bousculaient au rythme des tambours de guerre qui allaient résonner d'ici sous peu dans toute la plaine. L'étendard de la Citadelle Luannion avec son cerf doré, l'animal du roi, brillerait bientôt sur les champs de bataille. Le bélier enflammé éclairera l'étendard d'Eochaid et de sa belle Citadelle Duàrion. A nouveau les armées se lèveront contre un nouvel ennemi au visage encore masqué.
La porte de la salle du conseil s'ouvrit à nouveau. Iollan, roi du peuple Killiom entra en premier suivit de Labraid, le roi des Kjill. Heibr, seigneur Windaë des Terres Vierges, Gildreithor, deuxième seigneur Windaë de Jördmund, Boreihart, seigneur Killiom de Firmynd et Maerghort, seigneur Kjill de Gôrfrind, entrèrent après les deux rois. Le conseil était presqu'au complet, il manquait Hayngor et Heildrin, deux rois Windaë. Les arrivants s'installèrent autour de la grande table du conseil. La nuit était tombé maintenant. Les torches accrochés aux murs étaient les seules sources de lumière qu'il y avait. Le roi exposa la situation aux différents membres du conseil. Chacun fut d'accord pour prendre les armes comme dans le passé. Les discussions fusaient autour du roi qui tentait de garder le silence pour mieux apprécier la vérité qui allait un moment ou l'autre éclater à leurs yeux. Le grand roi se devait de rester calme en toute épreuve que se soit. Les autres membres du conseil pouvaient discuter mais pas lui car si il se laissait aller dans les discussions trop longues, il perdrait la maîtrise de la situation. Il ne devait en aucun cas perdre le contrôle de la destinée de tout un peuple.
Dans le vacarme des conversations, des emportements de voix qui résonnaient contre les murs de la salle, un soldat entra précipitamment. « Sire ! Venez aux remparts de la Citadelle... un message vous ai donné.... » Le roi se leva suivit des autres membres de sa cour. Ils furent escortés par le soldat. C'était un lancier assez jeune. Ensemble ils sortirent de la salle du conseil. Ils prirent une porte qui se trouvait sur le mur perpendiculaire au mur où il y avait le passage presque secret du roi. Ils descendirent sur une petite cour qui se trouvait encerclait par les grands édifices du palais royal. De cette petite cour, ils prirent un escalier remontant sur la grande place. Ensuite ils passèrent la grande place qui était éclairée par des torches disposaient aux colonnes des corridors qui encerclaient la place. Ils descendirent vers le bas de la Citadelle. Ils sortirent de l'enceinte royale pour pénétrer dans les ruelles qui grouillaient de populasse. La Citadelle était souvent plein de monde, des commerçants, des paysans, des mendiants, ces derniers étaient peu mais il y en avait quelques-uns... Le jeune soldat donnait de la voix pour écarter tout ce monde afin que le roi et sa suite puissent passer. La populasse fit place et s'inclina au passage du grand roi. Celui-ci avait gagné le respect du peuple humain pour avoir amené la paix. La descente aux remparts inférieures se fit aisément. Ils furent bientôt devant les créneaux des remparts. Le roi se pencha pour voir de quoi il s'agissait. Il vit les cadavres des deux messagers devant avertir les rois Hayngor et Heildrin. Le roi en conclu que c'étaient des traîtres à la cour. « Messires ! Nous connaissons nos traîtres maintenant ainsi que les raisons d'une guerre approchant ! Rassemblons nos armées ! Une guerre nous attend ! » Les rois et les seigneurs retournèrent dans leurs demeures pour rassembler leurs troupes. La survie d'un peuple entier était en jeu.
Comgall avait ordonné que les cornes soient sonnées pour alerter tous les villages voisins. Le roi avait pour habitude d'abriter les villageois à l'intérieur de l'enceinte de la Citadelle. Il ne pouvait combattre en sachant que plusieurs innocents étaient en train de mourir sans protection. Le roi retrouva Eochaid son conseiller. Ensemble ils commencèrent à établir des stratégies de combat. La Citadelle avait une première enceinte protégeant sa partie inférieure, elle en avait une deuxième qui protégeait sa partie royale. Le roi disposaient de deux milles hommes. Il avait environ deux cents archers qu'il suggérait de positionner sur la deuxième enceinte pour tuer à distance et éviter de se faire tuer trop rapidement. Ensuite vint le positionnement des huit cents lanciers. Eochaid le conseilla en lui proposant de les placer sur la première enceinte, ils repousseraient ainsi les assauts des ennemis même si le roi savait déjà qu'il y aurait un grand nombre de pertes humaines. Vint après les lanciers, les maîtres d'armes, ils étaient une centaine. Le roi pensait qu'ils devaient rester aux côtés des lanciers pour leur prêter main forte, le conseiller acquiesça. Les neuf cents cavaliers et chevaliers du roi, resteraient dans la deuxième enceinte pour foncer sur les ennemis en contrebas si besoin. Le roi avait peur de la bataille. Il connaissait ses adversaires puisqu'ils avaient siégé à sa cour mais si ils déclaraient la guerre, c'était qu'ils se sentaient supérieurs car le roi était déjà très puissant. Le roi ne savait pas à quoi s'attendre. Son peuple souffrirait cela était une certitude.
Le conseiller alla donner les ordres aux soldats du roi. Ce dernier alla retrouver sa tendre épouse. Il était épuisé. Son conseiller qui le connaissait bien, se permettait de communiquer les ordres du roi quand celui-ci ne pouvait le faire. En l'occurrence le roi avait l'esprit encombré de pensées à propos de la guerre qui se préparait. Il ne pouvait donner d'ordres pour l'instant. Il pensait déjà trop et cela le fatiguait. Il remonta seul en direction de son palais. Il quitta les remparts où les soldats exécutaient les ordres du roi. Une masse guerrière se mouvait dans la Citadelle. Le roi quitta cet attroupement de soldats pour prendre les ruelles conduisant à la deuxième enceinte. Les habitants de la Citadelle comprenant que quelque chose de néfaste allait leur nuire, rentrèrent chez eux. Le roi ne les forçait pas à continuer leur travail. Les villageois accouraient vers la Citadelle pour se réfugier. Comgall souhaitait une seule chose venant du peuple, c'était qu'ils continus à faire des provisions alimentaire pendant qu'il en était encore temps car une fois l'ennemi aux portes de la Citadelle, il ne fallait plus qu'une chose : survivre.
Le haut roi se rangeait sur le côté pour atteindre son palais, des troupes de soldats descendaient vers les remparts en armure. La guerre serait imminente. Le roi pensa à sa femme Nymphae. Il la voyait peu ces derniers temps. Il était fort occupé par ses pensées. Artos son jeune fils verrait une première bataille. Son fils allait avoir l'âge de se battre. Il apprenait déjà une formation de chevalier. Il s'entraînait à l'épée, à l'équitation et aux épreuves de forces notamment. Etant fils de roi, il n'était pas écuyer car il prendra directement le pouvoir quand il sera devenu un bon chevalier. Son père le roi Comgall ne se faisait pas de soucis pour son fils, pour son âge il se battait déjà très bien. Les sages qui parcouraient les chemins pour passer de châteaux en châteaux, avaient averti le grand roi que son fils aurait une grande destinée. Comgall avait été heureux à cette nouvelle. Avec la guerre qui arrivait en force, le roi avait peur que se soit l'heure pour son fils d'accomplir des choses qui révèleraient sa destinée. Puis cet estranger qui était arrivé plein de blessures sur le corps, qui était-il ? Le roi devait le savoir, peut-être que cet estranger était important lui aussi ? Le roi retombait dans ses pensées qui le tourmentaient. La guerre allait l'affaiblir il le savait, il adressa une prière au dieu Häntlos mais aussi au dieu Nevenhyr. Il passa sous une une arcade en pierre. C'était l'arcade d'un vieux bâtiment religieux. Un édifice religieux pour la déesse Gaë, la déesse des femmes, de l'amour. Le roi une fois passer cette arcade continua son ascension vers le deuxième rempart. Il n'avait pas prêté attention à la nuit qui était tombée sur la Citadelle. Noyé dans ses pensées il en avait oublié le temps qui passait. La lune veillait sur les Terres du Soleil Levant. Elle éclairait les âmes endormies et celles qui s'activaient pour la guerre. La nuit semblait si calme que l'on en oubliait presque les premiers combats qui allaient faire rage dans les jours à venir.
Le roi était arrivé sur la grande place royale. Il n'y avait personne, tous les hommes étaient sur les remparts. Le souverain avançait seul sur le sol blanc de la grande place. On disait que la pierre ayant été utilisée pour la construction de la grande place, provenait de la bienveillance des dieux qui l'auraient choisi pour sa couleur blanche symbolisant la paix et la royauté. La grande place dessinait de larges cercles partant d'un tout petit au centre de la place puis suivi de cercles de plus en plus grands qui l'entouraient. Les dieux regardaient le roi depuis leur demeure céleste. Quand le souverain fut au centre de la place, les dieux eurent une pensée pour lui qui affronterait son destin, le destin de tout un peuple, le destin des dieux. Comgall qui avait accompli de grands desseins pour son royaumes, qui avait ramené la paix au sein du peuple humain, qui était soutenu par les dieux, Comgall le Magnifique disait-on par endroits mais avant toutes nominations, Comgall le haut roi qui allait à nouveau devoir affronter des épreuves terribles. Sa femme Nymphae, la reine des Windaë, et la femme du haut souverain humain, savait elle aussi ce qui allait advenir au royaume. Elle était fidèle à son époux le roi. Elle le soutiendrai dans les dures épreuves.
La grande porte du palais qui se trouvait dans l'axe de l'entrée sur la grande place, entourée par un mur blanc avec des corridors soutenus par des colonnes blanches elles aussi, furent ouvertes par le souverain. La grande salle du trône royal éclairée par des torches, lui donnant un aspect mystérieux, la lumière lunaire filtrant à travers les vitraux exposés en hauteur, venait renforcer cette impression de lieu qui n'aspirait pas confiance cependant le roi connaissait bien cet endroit pour y avoir siégé de longues durant lesquelles il se laissait emporter dans le flot tumultueux de ses pensées. Juste à côté de la grande porte en chêne de la salle royale, il y avait une entrée sans porte, faite en pierre et légèrement voûté. Cette petite issue menait à un escalier donnant sur un couloir. Deux statues symboliques représentants des pentacles la pointe vers le haut, des triskels étaient disposées de par et d'autre du couloir. Au-dessus de ces deux statues, sur toutes la longueur du couloir, des boucliers de guerre de différentes couleurs que ce soit du rouge, du noir, du vert, du bleu foncé, avec des dessins différents aussi : dragons, drakkar, triskels... décoraient l'endroit. Les torches qui éclairaient le passage, disposées entre chaque bouclier, donnaient le chemin au roi. Le souverain allait à l'autre bout du couloir pour ouvrir une porte et pénétrer dans une tour ayant un escalier en colimaçon, là aussi éclairé par les torches. Le feu était un présent des dieux pour le peuple humain qui ne voyait pas la nuit. Le roi même s'il était au courant de bien des choses dans son royaume, n'en restait pas moins aveugle à certains évènements comme cette guerre qu'il n'avait pas vu venir. Son coeur en souffrait d'ailleurs de ne pas avoir pu empêcher ce tragique destin à son peuple. Son épouse, la reine Nymphaé, saura trouver les mots justes pour le réconforter, le roi le savait, sa femme était comme le rayon du Soleil venant caresser sa peau pour la réchauffer. Il pénétra dans la chambre royale au sol parsemé de feuilles vertes. La reine était assise près d'une fenêtre. Elle brodait. Quand le roi entra dans la chambre, elle s'arrêta de broder pour regarder qui venait la voir. Après avoir vu que c'était son roi qui était là, elle posa son ouvrage pour aller se jeter dans ses bras. Le roi Comgall avait été longtemps absent des yeux de sa femme. Il se passait bien des choses auxquelles il devait prêter une grande attention.
La reine caressa le visage barbu de son roi puisqu'elle savait ce qui préoccupait son mari. Le reine aurait elle aussi des responsabilités à prendre durant l'absence de son époux qui partirait en guerre. Elle aurait des responsabilités mais elles seront moindre du fait qu'elle n'ira pas sur les champs de bataille. Elle savait que son époux était déjà fatigué avant même de prendre les armes. Elle l'embrassa d'un tendre baiser ensorcelant les sens, faisant bouillonner le sang dans les veines. Elle le dirigea vers leur lit royal pour une nuit qui enflamma l'amour. Comme un brasier aux milles étincelles pétillantes dans une nuit berçait par la lumière des bougies dissimulant l'intimité du couple royal qui assemblait leur corps dans des étreintes pleine d'amour. Dans le ciel étoilé, en cette belle nuitée, une étoile tomba sur les Terres du Soleil Levant pour illuminer un brin d'espoir qui s'était longtemps retrouver éteint par une jouvence chaotique.



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Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Empty
MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Jeu 5 Mai 2011 - 9:36

Luan était allongé dans un lit à baldaquin au tissu bleu foncé. Une large bande en tissu blanc, masquait la poitrine du guerrier. Bizarrement il n'avait rien au visage alors que celui-ci avait été gravement touché. Ses jambes ainsi que ses bras étaient eux aussi bandés, des tâches rouges maculaient le tissu blanc qui recouvrait les plaies. Le guerrier était dans un sale état. De la lumière filtrait à travers les vitres d'une fenêtre donnant vue sur la plaine. Des feuilles tapissaient le sol. Luan n'avait pas connu ce type de mobilier où les meubles en bois et le lit rappelaient des signes de royauté, le guerrier était dans le palais du grand roi. Son équipement guerrier ainsi que ses vêtements étaient adossés à un siège en bois se trouvant juste à côté de la seule porte de la chambre. La porte s'ouvrit. Un homme d'un certain âge mais qui ne manquait pas de vigueur entra. Il s'appuyait sur un bâton bien qu'il ne semblait pas malade. Le mage Wydrim jouait son jeu de vieillard pour tromper les personnes qu'il venait juste de rencontrer car derrière son aspect de vieillard affaibli par le poids des années, le grand mage était plein de vie. Luan vit dans le regard du mage que ce dernier jouait son jeu. Il avait le corps affaibli peut-être mais ses yeux le trompaient, ils étaient perçant et le bleu tantôt froid tantôt plus vif de ses pupilles montrait bien qu'une grande richesse de vie l'animait. Le mage s'approcha du lit où reposait Luan. Il prit un siège en poids qui se trouvait près de la fenêtre. Un vieillard aussi vieux semblait-il, ne pouvait déplacer un siège en bois qui devait être lourd. Luan esquissa un léger sourire en voyant le jeu que menait le mage. Le mage s'assit, posa son bâton, émit un soupir de soulagement à l'idée de s'asseoir et regarda le guerrier. « Je suis heureux à l'idée de vous voir rétabli jeune guerrier ! Aujourd'hui vous pourrez vous lever et accueillir le Soleil qui se lève, votre quête ne s'arrête pas là vous devez vous en doutez il me semble. Le roi vous attend, il a besoin de votre aide, les dieux m'ont parlé pour me dire qui vous êtes réellement, votre quête n'est pas fini. Je sais qu'un peuple est sur le point de sombrer dans l'oubli, c'est pour cela que je vais envoyer un messager aujourd'hui pour leur annoncer que le roi les accueille dans sa Citadelle, c'est lui-même qui m'en à donner l'autorisation. Levez-vous quand vous le souhaitez Luan fils d'Häntlos et de Sirilya, vous êtes guéri. » Le mage se releva sans que Luan eut le temps de l'inciter à rester pour lui parler. Le vieillard fit le chemin du retour pour sortir de la chambre. Luan savait que les paroles étaient inutiles. Il parlerait plus tard ou jamais.
Le guerrier fils d'un dieu et d'une mortelle, s'était rhabillé de sa tunique, de sa braie, avait remis son épée à sa ceinture. Il s'était relevé sans cri de douleur, il ne savait comment il avait été soigné, cependant ce qu'il savait c'est que le mage, sans doute lui, avait réussi ses procédés de guérison. La porte de la chambrée où il était, se dressait devant lui. Il ouvrit la porte puis la referma doucement. Un escalier en colimaçon serpentait entre les murs de pierre. Des torches éclairaient cet escalier et guidait le guerrier dans leur descente. Il n'y avait personne dans cet tour. Les salles étaient vides. Pas un chat, pas un bruit, seulement un silence peu habituel dans un palais. Le guerrier arriva sur un couloir, vide lui aussi de toute présence humaine. Puis soudain le son de cornes venant troubler le silence qui s'était installé. Luan se mit à courir à l'extérieur du domaine. Il prenait des direction au hasard en espérant sortir et voir d'où provenait ces sons de cornes. Il arriva sur une place d'une couleur naturellement blanche. Des soldats sortaient en hâte sur la place pour rejoindre le bas de la Citadelle. Les hommes armés aboyaient des ordres. Luan se retrouva poussé vers le bas de la Citadelle. Les hommes se bousculaient.
Des armées humaines venaient envahir la plaine. L'étendard vert avec une tête d'ours, animal symbolique du peuple Killiom dont Iollan était le dirigeant, arrivé depuis l'Est. Les guerriers Killiom portaient des cuirasses en cuir, certains avaient des cottes de mailles, un casque protégeant les yeux et laissant le bas du visage sans protection, et d'autres avaient un bouclier. Ils étaient peu équipés pour la plupart, seules leur cuirasse et leur arme, des épées ou des lances, les protégeaient. Le peuple Kjill à l'étendard rouge avec la tête d'un faucon, suivait le peuple Killiom. Les guerriers Kjill étaient plus armés que leur voisin les Killiom. Ils portaient des protections de cuirs sur les épaules, le torse et les jambes. Ils transportaient des boucliers ovales avec des dessins symboliques représentant des dragons, de béliers, de renards, de vautours... Ils brandissaient des lances, des épées légèrement recourbées pour certaines d'entre elles mais ils avaient aussi des arcs et des arbalètes. Un casque protégeait leur crâne et leur nez. Les Windaë arrivaient de l'Ouest. Ils constituaient une grande armée de cavaliers armés d'épées, de lances, de haches, d'arcs, d'arbalètes, équipés de cottes de mailles, de cuirasses en cuir, de boucliers ronds, de casques protégeant leur crâne et leurs yeux : c'était les plus beaux guerriers de toutes les armées humaines, les meilleurs cavaliers aussi. Leur étendard vert avec un anneau blanc au centre représentait la royauté car c'était le peuple souverain avec Comgall comme roi des peuples humains. Iollan, Labraid, Heibr, Gildreithor, Boreihart et Maerghort avancaient sur leurs chevaux, devant leurs armées rassemblées. Le grand roi Comgall ordonna que les portes de la Citadelle soient ouvertes. Les armées entrèrent dans la Citadelle telle une armée de fourmi revenant dans leur fourmilière. Le grand roi voulu voir ses compagnons d'armes. Ils se retrouvèrent sur les remparts. Luan, le guerrier inconnu, voyait toute la scène depuis un rue se situant en hauteur, entre les remparts et le palais royal. Luan s'appuyait contre un mur de pierre. Il vit les souverains et seigneurs s'échangeant des poignets de main. Les soldats des différentes armées s'entassaient près des remparts. Le roi et ses sujets descendirent des remparts pour monter vers le palais. Les habitants de la Citadelle s'inclinaient au passage des rois et seigneurs. Là où se trouvait Luan, les activités n'avaient cessé. Un boulanger alimentait le feu de son four puis le ranimait un peu à l'aide d'un gros soufflet. Il plaçait ensuite ses pâtes à pain posées sur une petite planche en bois fixée à un long bâton qu'il dirigeait à l'intérieur du four à pain. Un marchand vint masquer la vue du boulanger en train de préparer son pain en face de Luan. Ce marchand faisait avançait des bœufs qui traînaient une grosse charrette pleine de sac de blé, de farine et de pommes de terre. Le guerrier qui avait passé les montagnes ainsi que la grande plaine, ne savait où aller. Un nom vint hanter ses pensées. Eliane. Il voyageait au loin désormais inattentif à ce qui se passait dans la Citadelle. La princesse qu'il aimait vint en confrontation au nom de la jeune femme du campement. Le guerrier chassa ces pensées venant troubler son esprit. Le cortège du roi suivit par ses compagnons tira Luan de sa rêverie. « Vous voilà noble guerrier ! » Le grand roi Comgall venait de s'adresser à Luan. « Je suis heureux de vous voir rétablie, auriez-vous l'amabilité de nous conter ce qui vous amène par des temps si obscurs. » Un cercle de rois et seigneurs s'était formé autour de Luan. Le grand roi Comgall était à proximité de Luan. Derrière sa barbe brune et ses longs cheveux bruns, son visage semblait inquiet mais impatient aussi. Impatient de connaître les nouvelles qu'apportait Luan. Inquiet de connaître la vérité sur ce qu'il se produisait plus à l'Est. « Sire, les troupes du roi Heildrin ont attaqué les villageois qui ont été obligés de fuir et de riposter pour leur survie. Je viens de là-bas pour vous mander votre aide. Le roi Heildrin veut ma mort parce que sa fille dite maudite, m'aime, pour se faire il menace tous les villageois qui oseraient s'opposer à lui. Depuis longtemps les villageois de ce roi, souffrent des lourds impôts qui leurs sont imposés de payer à leur seigneur. Le roi n'a aucune pitié pour son peuple qui vit dans une cité glauque alors que Hayngor vit dans un somptueux château. Sire je mande votre aide ! Ce roi a des intentions malsaines allant jusqu'à gouverner par la force, en imposant son pouvoir à l'ensemble des peuples humains, j'en ai bien peur. Selon les dires il se serait déjà lié d'amitié avec les forces du roi Hayngor. Sire il faut agir ! » Le roi sombra dans de tristes pensées. Son royaume semblait être en danger. Des traîtres siégeaient bel et bien à sa cour, à son conseil. « La guerre est déclarée ! » tempêta le grand roi d'une voix puissante qui résonna contre les murs de la Citadelle. Les seigneurs qui entouraient le grand roi, brandirent leurs épées en poussant des cris tonitruant. Les guerriers entendant cet appel à la guerre, levèrent à leur tour leurs armes vers le ciel, tapant leurs épées, leurs lancent, leurs haches contre leurs boucliers et entonnant en choeur un long cri de guerre qui s'éleva jusqu'à Crann Speir, la demeure des dieux. « Que l'on fasse briller mon armure ! Que l'on prépare ma noble monture ! » Le grand roi remonta vers son palais. Des écuyers qui venaient d'entendre les ordres de leur souverain, s'acquittèrent d'obéir. Les seigneurs suivirent Comgall, le grand roi. Ils allèrent dans la salle du conseil pour discuter d'un plan de bataille. Luan se retrouva seul. Il demanda à un écuyer qui partait en direction de l'écurie, de lui indiquer où se trouvait la forge la plus proche. Une fois renseigné il se dirigea vers la direction indiquée.
Il trouva la forge sans grande peine. Il lui avait fallut descendre en contrebas du palais en suivant la route pavée qui y menait, pour tomber sur une forge d'où sortait le fracas des coups de marteaux sur l'arme posée sur l'enclume. La forge était un lieu de musique guerrière : le soufflet donnait vie au feu embrasant le four et crépitant qui faisait fondre le métal, qui a son tour était coulé pour donner la forme de l'épée, puis était remis dans le four, sur les braises, après cela se retrouvait martelé sur l'enclume par le forgeron avec son marteau et enfin l'épée était plongée dans de l'eau froide qui laissait entendre un long sifflement. La forge était remplie de sons. Luan entra dans ce lieu de vacarme pour y trouver un forgeron à l'ouvrage. Le jeune homme demanda à se confectionner une épée. Le forgeron dubitatif. Il refusa. Il proposa néanmoins à son client de lui vendre l'épée qu'il finissait de travailler. Luan accepta. Le forgeron termina son ouvrage et tendit l'épée à Luan pour que celui-ci teste sa légèreté ainsi que sa force en la frappant contre une colonne en bois. L'épée était un peu lourde selon Luan cependant il tenta qu'en même de tester sa force. Il frappa contre la colonne en bois. L'épée ne résista pas, elle se fracassa en deux. Le forgeron resta surprit face à une telle force du jeune homme qui venait de fracasser l'épée récemment forgée. L'artisan, bouche-bée, tenta d'articuler quelques mots exprimant son désarroi. Il permit au jeune homme de forger lui-même son épée car il était dégoûté de voir que tout son travail n'avait servi à rien. Luan voulu réconforter le forgeron déçu de ce qu'il avait produit, pour se faire, il paya l'artisan avec deux pièces en or. L'homme retrouva rapidement le sourire puis laissa le jeune homme à l'ouvrage. Luan alla choisir le type de métal qu'il voulait forger. Il choisit de l'acier pour son épée. Il alluma le four qu'il alimenta avec du bois sec. Il actionna l'énorme soufflet pour donner naissance à de belles flammes. Une fois le brasier menaçant, il décida d'y plonger l'acier qu'il avait choisit. Il n'était pas forgeron mais intuitivement il savait que c'était cette action qu'il devait accomplir. Quand l'acier fut fondu, il le laissa couler dans un petit canal donnant la forme à l'épée. Il laissa refroidir avant de remettre la lame dans le brasier puis après, la disposant sur l'enclume l'asséna de violents coups de marteaux pour la rendre solide. Cette étape terminée, il vit une roue qui servait sans doute à limer l'épée. Il fit tourner la roue et y posa le tranchant de l'épée. Des étincelles fusaient entre l'épée et la roue. Luan lima quatre fois les tranchants de l'épée. L'épée limait il alla la tremper dans l'eau froide. Il y eut de la fumée au contact de la lame rougit avec l'eau froide. L'épée de Luan était prête. Il l'appela : Myrldur.
Le grand roi discutait d'une stratégie à adopter face à l'ennemi. Heildrin arrivait à l'Est. Les villageois résistants campaient derrière les montagnes, dans la vallée d'Arnabreidar. Le roi ne savait rien du lieu d'où arriverait Hayngor. Il ordonna que des soldats soient postés sur chaque sommet de montagne pour guetter l'arrivée d'Hayngor et de son armée. Le roi Iollan se posterait avec son armée au pied des montagnes au nord-ouest de la grande plaine. Le roi Labraid ferait de même mais au nord-est. Les deux rois seront accompagnés par leur seigneur respectif : Boreihart et Maerghort. Les seigneurs Heibr et Gildreithor se posteront vers le centre de la plaine, ils pourront intervenir si jamais leurs compagnons d'armes au nord ont besoin de leur aide ou si c'est la Citadelle qui aura besoin de leur secours. N'étant pas sûr des évènements à venir, le grand roi dépêcha un messager pour avertir le roi elfique et le roi nain d'une éventuelle guerre qui pourrait les toucher. Chaque roi, accompagné de leur seigneur, parti se mettre en marche vers leur poste avec leur armée. Le roi se retrouva seul dans la salle du conseil quand arriva Luan, l'épée Myrldur à sa ceinture. « Vous semblez peiné Sire... » Le roi se retourna pour voir Luan qui se tenait droit à quelques pas de lui, la main sur la garde de son épée. « Les temps sont voués à la désolation. Mon royaume va être déchiré, je le serai avec lui. » Une tragédie s'abattait sur le souverain. « N'ayez crainte Sire, mon épée à la main je pourfendrai l'ennemi ! » Comgall, le grand roi qui avait fait briller son royaume, qui avait apportait la paix, la prospérité à ses gens, à son peuple, émit un rire qui n'était pas très enthousiaste. Bientôt le sang coulerait à nouveau. Bientôt les combats marqueront un tournant décisif dans l'histoire du peuple humain. « Tu n'es pas obligé de rester à mes côtés Luan. Je ne veux pas t'offrir la douleur de voir ton roi s'attrister sur son sort. Tu aimes une femme, Wydrim par un de ses pouvoirs m'a fait passer ce message, vas la retrouver ! Que ton destrier t'emmène plus vite que le vent ! » Luan avait le coeur qui allait auprès d'Eliane en cet instant mais il ne pouvait laisser son souverain en proie à de terribles secrets qui le rongeaient en silence. « Sire ! Je resterai à vos côtés jusqu'à ce que la situation s'empire à l'Est alors à ce moment fatidique je prendrai mon coursier qui m'emmènera auprès de celle qui fait rayonner mon coeur. » Luan sorti l'épée de son fourreau pour la placer devant lui. Il posa un genoux à terre puis posa sa tête sur le pommeau de son épée. Luan prêta serment d'allégeance à son souverain, le grand roi Comgall qui en ces temps sombres laissa un léger sourire illuminer son visage. Le jeune homme se redressa quand le roi l'y autorisa.




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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Jeu 5 Mai 2011 - 9:37

Au campement, la survie devenait de plus en plus difficile. Les personnes âgées tombaient malades dû aux carences alimentaires, les enfants suivaient ainsi que certains guerriers. Le roi Heildrin, du haut d'une tour de son château, observait ses adversaires trépasser. Un sourire sadique, parfois un rire démoniaque accompagnait ses observations vicieuses. La princesse était absente aux yeux des villageois. Certains racontaient que durant les nuits froides, on pouvait ouïr des cris cauchemardesques, stridents à vous glacer le coeur, perçants à vous faire mal... ces cris étaient ceux d'une femme et provenaient du château, les villageois pensaient à la princesse du haut de sa tour qui victime d'un terrible sort, celui d'être maudite ou plutôt enfermée sans voir le jour, serait possédée par la folie. Eliane ne savait quoi penser même si elle faisait partie de ceux qui s'étaient réveillés brusquement la nuit en entendant des cris inhumains. La jeune femme en avait discuté avec Breathor qui était un bon ami. Avec tout le malheur qui s'abattait sur le campement, il valait mieux ne pas en parler de peur de faire naître la panique chez les villageois. Cependant une fois, Eliane avait prit Breathor à part pour en discuter. « Ces cris sont abominables, les as-tu entendu ? » Le guerrier regarda autour de lui pour savoir si il n'y avait pas des oreilles indiscrètes. « Oui, plus d'une fois. J'aimerai que Luan revienne, ce serait un signe positif. Depuis son départ, regarde ce qui arrive à notre campement ! J'ai peur pour notre peuple, un jour Heildrin sortira avec son armée pour nous tuer aisément. » Eliane eut un léger frisson en entendant le nom de celui qu'elle aimait. Quelques larmes coulèrent sur ses joues. Son regard perdu dans le vide lui faisait oublier toute réalité. Elle n'entendait pas les peurs de Breathor. Son esprit voguait vers la Citadelle Luannion. Breathor vit que la jeune femme semblait abattue. « Eliane n'ait crainte, Luan reviendra. Mon coeur me dit qu'il est en vie, près du grand roi. Il reviendra mais nous ne savons pas ce qui se passe dans la Citadelle, si il se fait absent c'est qu'ils ont besoin de lui là-bas. C'est un héros que tu aimes Eliane. Une prophétie est en train de s'accomplir et Luan fait partie de cette prophétie. » Eliane regarda le visage de Breathor, embroussaillé d'une épaisse barbe brune. En souriant chaleureusement elle dit : « Je l'aime Breathor. Merci pour ton réconfort. » Puis elle s'éloigna.




Le roi Comgall regardait l'horizon enflammé du crépuscule. Il était accoudé au mur en pierre d'un balcon du palais. Il voyait au loin les torches des armées de ses sujets. Sa femme Nymphae vint le rejoindre. Le roi ne bougea pas, elle posa sa tête sur l'épaule du roi et l'enlaça de ses bras. Le roi était tout de noir vêtu ce qui contrasté avec la robe rouge de son épouse. Leur enfant Artos vint les rejoindre à son tour. Ses parents sourirent à son arrivée puisque l'enfant gambadait comme un petit lutin. « Bientôt le temps changera, la lumière se changera en obscurité... » Artos s'arrêta de gambader en entendant son père parler. « Je serai là pour veiller sur la Citadelle quand tu partiras sur les champs de bataille. Je veillerai sur notre enfant et mon coeur t'accompagnera. » Le roi ne le fit pas paraître mais les paroles de sa femme le touchèrent profondément. Il quitta l'étreinte de sa femme pour aller voir son fils qui était calme à présent. Le père s'agenouilla devant son fils. « Je compte sur toi mon fils pour veiller sur ta mère, elle aura besoin de toi durant mon absence. Quand je reviendrai je ferai de toi mon écuyer pour qu'un jour à ton tour tu sois roi. » Un lien puissant passa entre le père et le fils héritier du trône royal. Le grand roi regardait son fils droit dans les yeux mais ce ne fut pas un regard convaincu qu'il vit chez son descendant. Il vit une expression de doute modifiant le visage plein de joie de son héritier. Comgall ne s'attarda pas sur le doute qui avait transformé le visage enfantin d'Arthos. Le grand roi s'éloignait d'une grande tragédie en quittant son jeune successeur.
Rien ne bougeait au nord dans les deux campements. Pas de menaces. Seul le silence et l'attente dans découdre entouraient les soldats. Les rois épaulés par leurs seigneurs craignaient une attaque surprise. Ils souffraient d'une soudaine arrivée des ténèbres venant mettre un terme à la lumière de leurs torches, surgissant d'une obscurité déjà présente sous le manteau de la nuit pour éteindre les vies humaines comme des torches à la lumière vacillante, blafarde, pouvant mourir sous le moindre geste du vent. Les soldats tremblaient de peur à l'idée de mourir en cette nuit pleine de mauvais pressentiments. La Citadelle au loin était elle aussi paisible, comme absente de toute vie humaine. Seules quelques maisons éclairées ainsi que le palais royal, trahissaient le fait que l'on puisse croire qu'il n'y avait pas âme qui vive. Le roi Labraid soupira de désespoir, la Citadelle était trop loin pour que les soldats siégeant là-bas leurs viennent en secours. Seuls les seigneurs Heibr et Gildreithor pourraient venir à leur aide mais étaient-ils assez nombreux en somme pour affronter l'ennemi qui pouvait surgir à tout moment de l'obscurité ? Labraid avait une épouse qui était restée en leur noble château. Bientôt le jeune roi allait avoir un enfant. Serait-il là-bas près de sa femme pour accueillir sa descendance ? Labraid avait peur comme tout homme présent ici. Il savait le grand roi Comgall plein d'une sagesse peut répandue chez les autres rois et seigneurs, Labraid lui faisait entièrement confiance et il irait jusqu'à mourir pour protéger le peuple humain d'une invasion. Seulement sa tendre femme qui se trouvait seule, sans sa protection, le laissait hésiter à fuir mais il ne pouvait pas, il ne le ferait pas même si il devait mourir, il mourra pour sa femme en espérant avoir évité que ce soit elle qui soit morte. S'il doit en être ainsi, son fils vivra en paix pour relever le royaume de son père, le faire renaître en l'honneur d'un père qui un jour fut mort pour sauver son descendant. Labraid était triste mais si le destin devait se jouer comme il le pressentait alors il acceptait le sort qui lui sera donné.



Comgall avait veillé toute la nuit. Il avait longeait les remparts supérieurs de la Citadelle en guettant l'horizon. Il n'y avait rien eu. Pas d'attaques surprises. L'ennemi attendait le moment propice pour déferler en rafales de violences du haut des montagnes. Les soldats de ses sujets avaient disposés des pieux dans le sol au pied des montagnes pour que l'ennemi vienne si planter. Trois rangées de pieux enfoncés solidement dans le sol formant un immense demi-cercle autour de la Citadelle, protégeaient l'armée du grand roi. Les lanciers obtinrent l'ordre de se mettre juste derrière la dernière rangée de pieux pour créer une nouvelle barrière à l'ennemi. Ces soldats avaient leur bouclier et leur lance basculées vers l'avant fermement plantés dans le sol. La bataille allait être imminente. Les soldats portant des épées se mirent derrière les lanciers pour leur prêter main forte dans les moments difficiles. Au troisième plan de l'armée, les archers qui pouvaient enflammer l'ennemi avec leurs flèches trempées dans les flammes des braséros posés à leurs côtés. Enfin au dernier plan, les cavaliers dont les deux rois Labraid et Iollan faisaient partis, constituaient une force offensive pouvant décimer et disperser l'ennemi. Comgall le Grand avait confiance ne son armée mais cette confiance qu'il avait ne l'empêcha pas d'avoir peur quant au fait que l'issue de cette première bataille pourrait être décisive. Qu'allait-il surgir de l'obscurité ? Nul le savait. Le grand roi connaissait les puissances armées des traîtres de son conseil toutefois un traître a ses secrets de vengeance.
Le grand roi alla à la rencontre de ses compagnons d'armes. Il enfourcha un noble destrier brun à la belle encolure. Il fut escorté de trois soldats dont un brandissait un étendard où était dessiné la tête d'un cerf sur fond vert foncé à l'encadrement marron. La petite troupe alla directement à la rencontre de Labraid et Iollan postés au pied des montagnes. « Sire nos hommes ont peur ! Nous même sommes terrifiés, nous ressentons comme une vague mortelle invisible déferlant petit à petit sur nous pour nous broyer le corps de l'intérieur ! » Devant la panique qui semblait régner dans l'armée, après les paroles suppliantes de Iollan, le roi d'une voix puissante tenta de calmer l'armée : « Soldats ! Je connais votre peur et sachez que j'éprouve la même peur que vous ! Certes nous ne savons pas de quoi est réellement constituée l'armée de notre ennemi par contre nous sommes plein de bravoure, le peuple humain n'a jamais failli à son honneur de guerrier ! Reprenons nos armes ! Empoignons-les fermement l'ennemi ne pourra pas nous les arracher ! Si vous laissez la peur vous submerger nous ne pourrons pas faire face à l'ennemi car nous serons déjà affaiblis ! Alors soldats endurcissaient votre coeur de guerrier ! Donnez-lui la solidité de la pierre pour n'éprouver aucune pitié lors de la bataille ! Ainsi soldats nous pourrons voir le levé du soleil à l'aube ! Tant que votre bras ne faiblit pas, frappez sans cesse ! Tant que mon bras pourra tenir mon épée, je serai près de vous soldats pour qu'ensemble nous réduisons l'ennemi à l'état de poussière ! » Les paroles du roi eurent un effet réconfortant sur l'armée. Milles hommes poussèrent un long cri de guerre qui résonna contre les parois montagneuses. Comgall le Grand s'approcha de Labraid et d'Iollan qui été restés derrière lui, écoutant le discours du souverain. « Je vais retourner à la Citadelle mais ce soir je serai avec vous. Gardez vos positions et jamais l'ennemi arrivait, je galoperai à votre rencontre, prestement. » Le grand roi quitta ses vassaux pour rejoindre l'imminente Citadelle. La journée était ensoleillée. Le soleil dardait ses faisceaux lumineux qui allaient se projeter sur la blanche Citadelle, rayonnante, éblouissante dans sa totalité.
Les grandes portes de la Citadelle s'ouvrirent. Le roi pénétra dans l'enceinte. Il fit galoper son cheval vers les hauteurs de la Citadelle où son palais imposant dominait la plaine. La Citadelle comme une fourmilière, s'activait. Les commerçants troquaient leurs marchandises, les soldats faisaient des tours de garde, les enfants s'élançaient dans des courses poursuites au rythme effréné... le grand roi allait vers sa femme la reine. Il croisa un groupe de soldats dans son ascension vers le palais. « Soldats faites passer l'ordre d'aller à vos postes de garde sur les remparts. Je veux des soldats sur chaque rempart. » Le groupe de soldats alla respecter les ordres de leur souverain. Le grand roi sentait quelque chose, un mauvais pressentiment, il devait trouver sa femme, elle seule pourrait le réconforter. Comgall sentit son coeur se contracter. Il n'avait plus de souffle. Sa vision devint floue. Ses membres se retrouvèrent paralysés. Il tomba de son cheval. Une jeune femme vit le grand roi tomber. « Au secours ! Notre roi est souffrant ! » La foule qui avançait comme une fourmilière, chaque personne sachant ce qu'elle devait faire, se trouva bientôt prise dans un élan de panique : le roi était en danger. Cinq maçons se trouvant non-loin de la chute du roi, vinrent à sa rencontre. Ils l'allongèrent avec délicatesse sur le dos. Wydrim ayant appris l'accident par des soldats, accouru auprès du roi. Le roi avait les yeux fermés. Son visage était calme, serein. Les dieux apprirent la terrible nouvelle, leur silence fut long mais désormais il était venu l'heure pour eux de jouer leur rôle. C'étaient eux qui furent enfantés par Les Terres du Soleil Levant, c'étaient eux qui amenèrent les différents peuples à exister en invoquant leur magie céleste. Ils battirent leur domaine Crann Speir. Ils gardèrent le silence durant longtemps, une durée indéfinissable mais maintenant ils devaient refaire surface dans le destin du peuple humain. Le dieu Häntlos avait séduit une jeune femme nommée Sirilya pour qu'elle donne la vie à un demi-dieu qui aurait son importance dans la vie de tous les peuples mais Luan n'avait aucun pouvoir face à cet accident. Nevenhyr le dieu de la bravoure devait jouer son rôle : donner du courage au roi pour qu'il vainc sa douleur, qu'il vive et puisse avoir une chance d'apporter la paix. Gaë la déesse des femmes dont le rôle conférait aussi le don de guérison, aida Wydrim pour qu'il puisse, à l'aide de ses pouvoirs, encourager le roi à survivre. Une symbiose se créa entre Wydrim et le roi, entre Gaë et Nevenhyr qui unirent leurs forces. Wydrim se sentit plein d'énergie, une énergie débordante. Il posa ses mains sur le torse du roi. Il ferma les yeux à son tour puis appuya un peu à l'endroit où étaient ses mains. Personne ne sut ce qu'il se passa réellement toutefois après ce bref instant, le roi rouvrit doucement les yeux. La foule était sous le choc et en même temps elle était extrêmement heureuse de voir son souverain à nouveau vivant. Le roi se redressa aidé par les cinq maçons qui étaient toujours auprès de lui. « Soyez prudent votre Majesté. » Ce furent les seules paroles du Mage avant que le roi ne monte sur son cheval et reparte vers le palais. Il ne savait ce qu'il lui était arrivé, il pensait qu'il ne s'était rien passé et pourtant il avait failli mourir.
De sombres nuages arrivaient depuis le Nord-Est. Le grand roi arrivait en son palais blanchâtre. Il donna la bride de son cheval à un page qui vint à sa rencontre. Les couloirs obscurcis donnaient une couleur noire à la pierre. La lumière des torches, blafarde, semblant mourir sous le moindre petit baiser d'un vent léger, glacial. Comgall se heurtait au silence. Il escaladait l'escalier menant à la chambre royale. Pas un bruit. Pas un son. Seul le souffle incertain du vent léger au murmure inaudible résonnait dans les oreilles du souverain. Le climat se faisait austère, hostile même. Le soleil déclinait. La journée n'était pas achevée et pourtant la nuit semblait déjà se glisser dans un irrésistible spectacle de la nature endormie. Le malaise arrivant furtivement pour se glisser dans le corps du roi comme le fantôme d'un criminel au sourire démoniaque n'ayant pas achevé la série de meurtres qu'il avait commencé de son vivant. Les mains du souverain devinrent glacial, la mort le prenait-il ? Il fit un ultime pas pour finir la montée des escaliers, appuyant son bras sur la porte de la chambre royale, celle-ci s'ouvrit brusquement, la reine prit peur. En reconnaissant son époux, elle fut rassurée mais son visage qui avait retrouvé sa sérénité redevint rapidement inquiet. La reine pensait voir un roi agonisant, grelotant de froid, affaibli. Elle se précipita à sa rencontre, le visage exprimant une certaine tristesse qui s'accentua. Le roi semblait réellement souffrant. Le visage vide, perdu dans gouffre sans fond, le roi faisait peur à la reine. Nymphae prit son époux dans ses bras pour lui communiquer sa chaleur. Elle sanglota pensant que tout espoir était vain. La déesse Gaë qui avait mal pour ce couple parfuma l'air de la chambre d'une poudre aphrodisiaque. Petit à petit l'air parfumé fit effet sur le couple royal. Le roi quitta progressivement son état dépressif. La reine diminua l'intensité de ses sanglots. Comgall sentait la chaleur lui revenir, voyant sa femme dans ses bras, il fut animé d'un désir amoureux pour elle. La peur s'en alla pour laisser place à la joie amoureuse. Le couple se dirigea doucement vers le lit à baldaquin rouge. Dans une frénésie amoureuse le couple s'enlaça...



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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Jeu 5 Mai 2011 - 9:37


Le ciel devenait menaçant. La nuit était tombée bien tôt ce jour-là. Luan était anxieux. Il était sur les premiers remparts de la Citadelle. Le silence régnait. Un silence trop pesant pour être accueilli sereinement. Chaque soldat avait le regard rivé sur le Nord. Les troupes de Labraid et d'Iollan, en première position, n'avaient pas bougé. Heibr et Gildreithor étaient eux-aussi sur leurs gardes. Un silence angoissant envahissait la plaine. Les habitants de la Citadelle marchaient silencieusement dans les rues et ruelles de la Citadelle. Le silence était partout. Rien à l'horizon. Un froid glacial arrivait du Nord. Sombre présage pensa Luan. Wydrim le Mage vint se poster à côté de Luan. Soudain une corne retentit à l'horizon. Depuis les hauteurs des montagnes, une masse noire déferlait sur les troupes de Labraid et d'Iollan. Les soldats postés sur les tours de la Citadelle firent retentir leurs cornes pour donner l'alerte. Un mouvement de panique submergea les troupes de Labraid et d'Iollan. Dans l'obscurité il était impossible de voir l'ennemi avec une vision assidue. Luan voulut aller retrouver son cheval pour rejoindre Labraid et Iollan au combat. « Non Luan. Votre place n'est pas là-bas où le combat fait rage. Allez vers l'Est. Une personne a grand besoin de vous de ce côté-là. Heildrin est toujours sur ses terres, ce que vous voyez à l'horizon sont les troupes de Zyofär, le vassal d'Hayngor. Faites galoper votre cheval ! Allez à l'Est ! » Wydrim venait de pointer l'Est avec son bâton de Mage. Tandis que l'armée de Labraid et d'Iollan se faisait massacrer, prise par surprise, Luan monta en selle pour franchir les portes de la Citadelle et galoper vers l'Est. « Votre destin est là-bas Sire Luan. » Wydrim savait. Alors que Luan foncer en direction de son combat, le grand roi Comgall rejoignait la bataille et à l'Est, une âme désespérée appelait à l'aide.


Heildrin avait commencé à persécuter les résistants à son pouvoir. Trois personnes furent enlevées. Elles reposaient sans aucun doute dans les oubliettes du château. Deux personnes furent sauvagement tuées par le roi lui-même et cela devant les résistants. La famine gagnait de plus en plus le campement. Des enfants mourraient quasiment chaque jour. Des femmes enceintes tentaient de ne pas faiblir pour qu'elles puissent donner vie à leur enfant mais c'était chose difficile, une des leurs avait succombé au manque de vivres. Breathor voyait les hommes devenir de plus en plus faible. Eliane s'affaiblissait. Elle était d'une maigreur terrifiante ce qui froissait sa beauté mais ne l'enlevait pas. Breathor se faisait du soucis pour la jeune femme qui s'épuisait au fil des jours. Quand reviendrait Luan ? Se demandait-il.
Le guerrier était en chemin. Sire le Vent semblait le pousser pour grandir sa vitesse. La plaine se réduisait à feu et à sang. Les troupes de Labraid et d'Iollan se faisaient exterminer. Heibr et Gildreithor prirent peur, ils allèrent au secours des soldats se faisant massacrer mais il était peut-être déjà trop tard. Dans une mêlée guerrière, Labraid brandissait son épée, se protégeait de son bouclier, du sang dégoulinant sur sa cuirasse. Un colosse ennemi se planta devant lui. Etait-il humain ou était-il une machination de l'esprit lui donnant une forme colossale ? Labraid fonça sur son adversaire, le bouclier devant lui, l'épée sur le côté, prête à frapper. La créature donna un revers de main calleuse au jeune roi qui alla s'étaler sur le sol poussiéreux où se mélangeait le sang des morts. Le colosse ne se fit pas attendre, une fois le jeune roi à terre, il se dirigea vers lui pour empoigner les lanières du dos de la cuirasse de Labraid. Il souleva de terre le jeune roi qui était impuissant face à une telle force. Le bouclier et l'épée de Labraid tombèrent, ses bras ne les tenaient plus à environ deux mètres du sol. La créature colossale envoya Labraid voler pour aller enfin s'écraser sur des soldats qui se battaient. Le jeune roi fut entaillé par les armes des soldats sur lesquels il était tombé. Le colosse rejoignit Labraid qui était quasiment inconscient suite à sa chute. Le roi empoigna l'épée d'un soldat qu'il avait tué en tombant dessus, lui fracassant le cou, mais il n'avait pas la force suffisante pour soulever l'épée. Le colosse l'empoigna une seconde fois, le redressa et avec une puissance à faire trembler le plus téméraire de tout les soldats, brisa le cou du roi en un craquement effroyable. Iollan qui avait vu la scène, poussa un cri à se rompre la voix. Il se jeta sur le colosse. Le prenant par derrière, il plongea son épée dans le dos noir de la créature qui poussa un cri rauque avant de s'effondrer. « Quelle bien triste mort pour votre ami puis je pense que la votre ne sera pas plus enviable. » Une voix glaciale, inhumaine, fit frissonner le roi. Zyofär se tenait derrière Iollan. Campé sur son destrier cadavérique où étaient accrochés des têtes de guerriers morts sur la selle, d'un noir intense, les yeux rouges injectés de sang, le seigneur d'Hayngor semblait avoir soif de tuerie. Iollan n'attendit pas un instant de plus, il se rua sur le sombre cavalier à l'armure noire, dont le casque recouvrait entièrement le visage de cet homme à l'allure spectrale lui donnant un côté inhumain. Le cavalier des ténèbres poussa le jeune roi du pied. « Excusez-moi mais je veux prendre du plaisir à vous tuer. Laissez-moi m'amuser un peu avec vous je vous prie. » Iollan était au bord de la folie guerrière en entendant ces paroles venues lui glacer le sang. Il se jeta sur le seigneur d'Hayngor qui cabra son cheval envoyant ainsi les sabots du destrier frapper le visage du roi qui poussa un cri de douleur sous le coup. Le visage ensanglanté, le jeune roi redressa la tête pour affronter sa mort qui n'allait pas être bien glorieuse. Il se jeta à nouveau sur le cavalier démoniaque. Ce dernier tira son épée dans un sifflement strident. Il la brandit en l'air et frappa. La tête d'Iollan tomba. Zyofär descendit de cheval remuant la poussière. Il ramassa la tête de sa nouvelle victoire pour l'attacher avec ses autres trophées à la selle de son cheval.
Luan n'avait pas vu la mort des deux rois Killiom et Kjill. Durant leur mort, il gravissait déjà les montagnes devenues obscures à l'Est. Comgall se retrouvait aux côtés d'Heibr et Gildreithor. Devant la furie de la bataille où les soldats tombaient un à un, le grand roi sonna le repliement des troupes à l'intérieur de la Citadelle. Alors qu'un soldat sonna de la corne pour signaler la retraite, que tous les soldats entendant le signal fuyaient, Zyofär au trot s'avança vers le roi. « Aurais-tu peur Comgall soi-disant le Grand ? S'enfuir n'est pas un acte de grandeur de la part d'un roi qui fuit le combat. » Comgall fit tourner la bride de son cheval pour faire face au seigneur des ténèbres. Labraid et Iollan étaient morts aussi parce qu'ils étaient impuissants face à un guerrier qui avait l'avantage d'avoir un cheval. « Approche Zyofär que je te fasse tâter de mon épée, sa lame n'a pas goûté ton sang noir. » Le seigneur des ténèbres s'élança sur le grand roi. Heibr et Gildreithor voulurent prêter main forte au roi mais ce dernier rétorqua qu'ils devaient sauvegarder les vies humaines réfugiées dans la Citadelle. Plus qu'un souhait c'était un ordre de la part du roi et les deux seigneurs savaient que c'était une chose essentielle à accomplir même si le fait de laisser leur roi aux mains de l'ennemi leur faisait extrêmement peur. Le dieu Häntlos voyant le danger qui se préparait sur la grande plaine, décida d'intervenir aux côtés du grand roi. Comgall donnait de larges coups d'épée sur son adversaire pour le faire reculer mais cette tactique épuisait le roi. Häntlos protégea le roi de son bouclier lui assurant une victoire presque certaine. Zyofär renvoyait les coups d'épée au roi mais il se trouvait confronté à une force qui dépassait son entendement alors le seigneur des ténèbres hurla d'une voix effroyable, inhumaine « Borga maruion ceo ! ». Le combat entre les deux cavaliers continua cependant une créature venue d'au-delà des montagnes du nord, apparue. C'était une grosse bête velue qui ressemblait à un énorme chien sauvage, aux crocs terrifiants, aux pattes larges, musclées qui dégageaient une grande force puisque la créature dévalait un des flancs des montagnes à une vitesse vertigineuse. La créature faisait la taille de deux hommes très grands. Häntlos fut surpris de voir une telle apparition et plus la bête approchait, plus il sentait une puissante énergie négative s'en dégager. Il baissa un peu sa garde. Zyofär sentant la résistance qui s'opposait à lui s'affaiblir, engagea une ultime attaque. Le roi était épuisé après tant de coup donné, ses attaques ainsi que sa défense se firent moins importantes. Le seigneur d'Hayngor ordonna à la bête de se lancer sur la Citadelle avec l'armée tandis qu'il porta un ultime coup au roi. Häntlos n'avait plus le contrôle comme possédé par l'énergie négative que dégageait la bête, il ne put rien faire contre Zyofär qui plongea son épée dans le ventre du roi avant de la retirer, de pencher la tête du roi défunt et de lui asséner un coup avec le pommeau de son épée sur la nuque royale qui se brisa dans un craquement horrifique. Le grand roi était mort. Les troupes d'Hayngor avançait en direction de la Citadelle. Les soldats d'Heibr et de Gildreithor accompagnés par Boreihart et Maerghort qui avaient été contraint de fuir le combat, leurs rois étant morts, ils avaient eu l'ordre de préserver les vies de la Citadelle, se massaient derrière les remparts : le siège serait terrible.
Au sommet des montagnes vertigineuses, Luan continuait sa route vers le campement résistant qui, même s'il ne le savait guère, était entièrement affaibli par l'oppression d'Heildrin. Eliane, la jeune femme aux cheveux bruns, avançait avec une lenteur agonisante, semblant trébucher au moindre pas qu'elle faisait, le visage pâle, les yeux hagards, les membres de son corps profondément meurtris par l'épuisement qui la gagnait de plus en plus. Elle ne voyait pas la frayeur qui se dessinait sur les visages des personnes la voyant ainsi. Une rumeur circulait que la princesse dites maudite l'aurait ensorcelé, possédée depuis sa tour en signe de vengeance pour les sentiments que la jeune femme éprouvait pour Luan. Dans un ultime pas, ses membres la lâchèrent, elle s'écroula mollement sur le sol poussiéreux. Tout semblait s'effondrer. En tombant, la jeune femme vit des ombres floues puis des visages cadavériques la scrutant de leur regard démoniaque comme l'incitant à les rejoindre dans leur royaume des morts. Tout chancelait, tout bougeait dans des formes bizarres. Eliane s'effondra. Breathor prit de panique courra vers son amie mais ses paroles ne parvenaient plus aux oreilles de la jeune femme, elle ne voyait pas non plus la peur mêlée d'inquiétude de l'homme barbu derrière ses yeux révulsés. Breathor la redressa légèrement, soupesa son bras mais Eliane semblait morte, seul sa poitrine se soulevant à une vitesse effroyable trahissait la mort qui pouvait être significative sur ses membres lourd comme étant sans vie. L'orage éclata au loin, au-dessus de la Citadelle sans doute. Les montagnes grondèrent et firent tomber quelques rochers qui dévalèrent les pentes quasiment abruptes des parois montagneuses, pour aller s'enfoncer dans la terre où la mort régnait en silence.
Les dieux étaient devenus impuissants face aux évènements qui crachaient leur violence sur le peuple humain. Häntlos avait perdu la protection qu'il devait accomplir pour le grand roi. Trois souverains étaient morts. Le Crépuscule de le souveraineté des dieux touchait-elle à sa fin ? Tout espoir de voir à nouveau la paix régner sur les Terres du Soleil Levant était vain ? Seul un homme croyait au destin puissant d'une lignée de guerriers qui pourraient ramener l'ordre et la paix. Cet homme n'était autre que Luan qui avançait contre l'orage retentissant dans le ciel. Inconsciemment ce guerrier accomplirait de profonds desseins pour son peuple mais le temps des réjouissances n'était pas encore propice, le temps de la souffrance n'était pas encore révolu. Au sommet de son parcours, Luan allait basculer dans la vallée d'Arnabreidar pour retrouver le campement résistant, quand soudainement, une étrange créature sortie des ténèbres du temps apocalyptique. Cette créature ressemblait étrangement à un cadavre ambulant, la chair en lambeaux, les yeux exorbités... Puis dans un tourbillon de poussière, la créature se métamorphosa. Elle n'était plus dénudée mais vêtue d'une ample cape avec une grosse capuche lui cachant le visage. Une faux à la main tenue par une main squelettique, la créature émit un petit rire sadique. Luan était devant la Mort. « Excuse-moi pour mon apparition effrayante, je préfère largement ce style vestimentaire qui me sciait bien je trouve, une cape, une faux : rien de mieux ! Bon trêve de plaisanteries ! Je suis la Mort et je viens t'annoncer que tu te diriges vers le néant; Prends garde à toi ! Trois sont morts derrière toi. Sauves ceux qui se trouve là-bas ! » La Mort designa le pied de la montagne. Alors que Luan regardait le contrebas de la montagne, il ne vit pas la Mort s'échapper dans un tourbillon poussiéreux. Il se retrouva seul. Il aperçut le campement derrière une nappe de nuages qui passait devant lui. Il devait faire vite. Il engagea son cheval vers une descente vertigineuse, zigzaguant sur un chemin sinueux qui passait entre de gros rochers comme des géants de pierre endormis depuis des millénaires.
« Eliane ! Eliane ! » Breathor sentait la jeune femme s'enfuir. Il ne savait quoi faire. Les résistants se trouvaient massés autour du guerrier soutenant la jeune femme. Eux aussi ne savait quoi faire. Il faudrait procéder à de nouvelles funérailles. Soudain la foule s'écarta un peu, laissant passer un vieillard portant des peaux de bêtes en guise de vêtements. Il s'appuyait sur un long bâton tordu, son corps d'une maigreur affligeante ne pouvait le soutenir sans l'aide de ce bâton de pouvoir. Les cheveux gris parce que sales, torsadés, emmêlés ainsi qu'une longue barbe elle aussi sale et emmêlée par endroits, entouraient son visage creusé par la vieillesse, et le manque alimentaire. Il portait des os autour de son cou mais aussi à l'extrémité de son bâton tordu. « Laissez passer ! » disait-il d'une voix qui se voulait autoritaire mais qui ne l'était point car le vieillard manqué de souffle et en conséquence avait du mal à articuler avec une voix puissante. Une fois près de la jeune femme qui suait toute la douleur de son corps, le coeur battant à une vitesse impressionnante, alors que son corps semblant être celui d'une mourante, le vieillard posa sa main sur le ventre d'Eliane. « Esprits ! Esprits de la nature ! Vous qui nous avez toujours guidés à travers les années obscurs nous rongeant de toutes part ! Esprits protecteurs ! Gaë ! Toi qui commande la sagesse ! Toi qui es la déesse des femmes ! Je t'invoque pour libérer cette femme prise à de profonds tourments ! Viens lui en aide ô majestueuse Gaë ! » A la fin de son invocation, le sorcier s'inclina au sol, la visage allant toucher la poussière, sa main restant sur le ventre de la jeune femme qui se mit à trembler de plus en plus puis soudain cria ou plutôt hurla comme si le fait de lâcher-prise avec sa douleur était atroce pour elle. Le cri qu'elle poussa s'arrêta subitement la laissant s'effondrer. Au loin un hennissement de cheval se fit entendre comme s'il avait comprit le cri de la jeune femme et voulait lui répondre. Les visages se tournèrent vers l'apparition du cavalier qui dévalait la montagne. « Luan ! C'est Luan ! » Breathor avait peur pour Eliane mais à la vue de Luan qui arrivait, son coeur se réchauffa d'espoir. Le guerrier était de retour. Les cornes sonnèrent exprimant la joie de revoir un héros. Cependant le calme retomba rapidement puisque une fois descendu de cheval, Luan vit le corps presque inerte d'Eliane. Il se précipita auprès d'elle. Le sorcier était toujours là. Il parlait aux esprits. « Eliane... » Le jeune guerrier s'était précipité auprès de la jeune femme alors le sorcier l'arrêta. « Non guerrier ! Laisse-la en paix ! » Luan voulut riposter contre cette interdiction mais il ne pouvait contredire la voix ferme et tendre à la fois du viel homme. Breathor rejoignit Luan qui avait le visage absent. Il restait figé comme un être ayant perdu le goût de la vie. Breathor connaissait la douleur de son compagnon. Où était Eliane en cet instant ? Il ne pouvait le dire. Il ne savait comment réconforter son ami et bientôt ce réconfort serait vain puisque Heildrin aura mit son armée en marche vers eux pour livrer une nouvelle bataille. Le temps des troubles est actualisé. Les âmes tourbillonnent en une tornade fantasmagorique poussant en écho des cris stridents. Toute cette tornade semblait emplir Luan. De l'intérieur son coeur se faisait froid. Une rage sourde qui déployait ses ailes noires annonçant un raz de marée de violence, grondait dans le coeur du guerrier. Bientôt, la bataille dont l'appel faisait bouillir le sang de plusieurs guerriers sur les Terres du Soleil Levant. Bientôt, l'éveil d'un monde trop longtemps obstrué par les âmes démoniaques.
Eliane gisait à terre. Inconsciente. Les paupières closes. Les lèvres immobiles, fermant sa bouche. Les cheveux étalés autour de son visage en un halo cuivré par les reflets de lumière d'un rayon de soleil se frayant un chemin parmi les nuages obscurcis plein de sombres présages. Luan fit le serment de se battre pour cette jeune femme. La princesse avait depuis longtemps disparut de son coeur. Breathor rejoignit Luan qui avait l'esprit plongé dans le serment qu'il venait de formuler intérieurement. « Elle s'en sortira. » Le colosse nommé Breathor, à la voix profonde avait parlé. « Oui je l'espère aussi. » Les deux guerriers restaient songeurs face à la bataille qui se préparait. « Nous allons bouger le campement vers les hauteurs des montagnes de sorte à ce que cette position stratégique nous donne l'avantage sur l'ennemi. Ainsi nous chargeront depuis les hauteurs ce qui rendra l'impact enore plus puissant. » Breathor acquiesça d'une inclination de la tête. Il s'éloigna pour annoncer à l'ensemble du campement le départ vers les montagnes. Chaque personne s'actionnait dans les préparatifs du départ, les tentes furent enroulées autour des piquets les supportant, les provisions furent rangées dans des caisses et mises sur le dos de quelques chevaux,... Luan lui restait impassible. Songeur. Il alla auprès d'Eliane qui fut mise sur un brancard construit à partir de deux branches liées à l'extrémité par une corde, supportant un lit provisoire confectionné avec de la paille posée sur des branches reposant sur les deux branches liées. Le brancard fut attaché à la selle d'un cheval de traie. Luan embrassa du regard la jeune femme. Il resterait près d'elle durant le voyage. Il empoigna la bride d'un cheval. Il l'enfourcha. Breathor le rejoignit avec une dizaine d'hommes armés sur des chevaux. Les autres guerriers restaient auprès des villageois non-armés pour les protéger. Tout fut rapidement préparé pour que le départ ne tarde à arriver. Une fois le cortège prêt, Luan annonça le départ : « En avant ! Nous implorons les montagnes de nous accueillir dignement et que le temps se charge de ne pas mettre d'obstacles sur notre chemin ! »
Au loin, sur une des crêtes des montagnes, une créature vit le cortège bouger. Les dieux virent le Trold. Ce nain forgeron et métallurgiste sortait rarement de ses cavernes pour goûter à la chaleur du soleil. Si un Trold était sorti, ce n'était pas par hasard. Vêtus de gris, de petite taille et laid, le Trold se mouvait à merveille avec les rochers sur les montagnes. Danaé, la déesse de la chasse fut la première à apercevoir le Trold depuis le royaume céleste des dieux. Elle en informa Häntlos et Nevenhyr qui se trouvait près d'elle dans une des grandes salles de leur demeure divine. Les autres n'étaient pas présent dans la salle. Les Etres Telluriques se chargèrent dans informer les dieux absents en parcourant les Terres du Soleil Levant à leur recherche. « La Citadelle Luannion va avoir besoin de notre aide. » dit Danaé, l'air songeur. Nevenhyr qui était assis dans un siège en fonte près d'un feu de cheminée répondit : « Hum... en effet, Morzul ne perd pas son temps à vouloir imposer sa toute-puissance. » Häntlos arrêta de faire virevolter son épée pour dire : « Il nous faut réunir le conseil céleste prestement ! Invitons l'ensemble des dieux humains, elfiques, et nains pour discuter d'un plan de bataille ! » Danaé réagissait aussitôt à la demande d'Häntlos : « Je dépêche promptement les Etres Telluriques une fois revenus pour mander la réunion du conseil ! » En cette nuit tumultueuse d'évènements, les Etres Telluriques courraient à travers les Terres pour réunir le conseil. Sire le Vent filait comme la puissance d'une tempête. La Dame de l'Eau coulait comme lors d'une inondation, faisant déborder son cours mouvementé. Le Génie du Feu allait s'embraser dans les cheminées pour avertir le conseil. Le Maître de la Terre déboulait des montagnes, courrait dans les galeries souterraines pour parvenir sur les terres de certains membres du conseil. La Mort, elle aussi, fut dépêchée pour avertir les autres dieux et déesses, elle filait dans un tourbillon de poussière se mouvant dans le brouillard lors de son passage pour être le plus imperceptible possible. La grande heure avait sonné.


Sombres présages se faufilant dans un paysage déserté par l'espoir des âmes perdues dans un tourbillon incessant semant la frayeur dans les coeurs. Eclairés par la lumière blafarde des torches allumées, les guerriers guettent. Les femmes, les enfants et les vieillards se cachant sous des tentes montées, ils attendent. Le silence se fait. Seul le vent léger qui se meuve dans le décor vient troubler l'absence des paroles. Ce vent est glacial et bien que trahissant le silence installé, plus que tout il en renforce le pouvoir : il se fait sinistre, opaque, glauque. Les regards guerriers rivés vers le bas des montagnes à la quête du moindre signe d'une présence inquiétante. Personne n'entend ni ne voit, le Trold qui, planté derrière un rocher, regarde la scène d'un regard indescriptible. Nevenhyr, Häntlos et Novgod, regardent la scène eux aussi depuis leur royaume céleste, d'un regard inquiet, ils attendent la suite des évènements. Un archer tend son arc. Breathor ne comprend pas. Il questionne l'archer du regard. Ce dernier fait signe à son compagnon de regarder en bas de la montagne. Des ombres bougent silencieusement dans la semi-pénombre d'une nuit de clair de lune. Breathor prévient Luan d'un signe de la main en indiquant l'ennemi. Les archers silencieusement vont se poster derrière les rochers. Quelques guerriers les accompagnent tandis que d'autres restent à l'endroit où ils attendaient, parmi eux se trouvent Luan et Breathor. Le Trold voit les déplacements humains depuis sa cachette qui se trouve à l'écart du campement. Seuls les guerriers n'ayant pas bougé de place, se tiennent désormais debout pour affronter l'ennemi. Leur bouclier fermement maintenu devant en eux, une épée, une hache, ou une lance tenue solidement dans l'autre main : ils sont prêts à accomplir leur destin. Ils se voudront autant offensif que défensif, réussiront-ils ?
Soudain l'ennemi sort de l'obscurité pour apparaître à la lumière des torches. Breathor lance la charge. L'ennemi ne s'attendait pas à voir aussi peu d'hommes, il semble heureux de penser que la victoire lui est donné mais Heildrin est parmi ses hommes et il craint une ruse. Le combat s'est engagé. Les épées s'entrechoquent avec violence. Il est temps. Luan redresse la tête vers le ciel pour pousser un hurlement donnant le signal aux archers postés derrière les rochers qui se mettent à harceler l'ennemi de flèches. Les corps tombent. Heildrin redouble de rage en voyant sa victoire se tourner au désastre. Un deuxième cri est poussé par Luan alors les guerriers accompagnant les archers sortent à leur tour de leur cachette pour se ruer sur l'ennemi. La violence fait rage sur le champ de bataille. Dans les tentes, les femmes, les enfants et les vieillards frissonnent de peur. Luan brandit son épée et la fait valser sur ses adversaires faisant couler le sang sur l'herbe des montagnes. Heildrin ne supporte pas l'idée de perdre, la rage l'envahissant subitement, il hurle toute sa haine et se rue à nouveau sur un adversaire, le pourfendant directement avec son épée. Un jeune homme est tombé. Luan a vu la scène horrible du jeune homme tombant sous l'épée d'Heildrin. Ceci lui glaça le coeur et le poussa à affronter Heildrin. Les corps tombés à terre comme des feuilles mortes en automne, tels des tomates trop mûres s'écrasant au sol en répandant leur jus rouge comme s'il s'agissait de sang. Les guerriers résistants avaient le dessus mais l'écart des pertes était mince, en somme, la victoire n'était décidée pour aucun des deux camps. Luan se retrouva face à Heildrin après avoir tué quelques adversaires, se frayant ainsi un chemin jusqu'à son ennemi. « Ta mort approche jeune écervelé ! Tu n'imagines pas quel plaisir j'aurai à trancher ta tête pour la planter sur un pieux devant mon palais ! Meurs donc ! » Heildrin finissait de parler en hurlant sa rage de vaincre. Les épées claquèrent violemment l'une contre l'autre. Luan tenté de repousser son ennemi en lui donnant des coups de bouclier puis en le harcelant avec son épée mais la chose était de taille puisque le roi Heildrin était fort au combat. Il repoussait chaque coup du guerrier l'affrontant. De plus, il donnait à son tour des coups d'une puissance faisant chanceler son adversaire. Heildrin poussa Luan d'un coup de pied. Ce dernier tomba alors le roi en profita pour tenter de l'occire mais seule une entaille au bras gauche alla marquer le corps de Luan qui s'était roulé à temps sur le côté pour éviter une mort certaine. Quand il se redressa à nouveau, il se jeta sur le roi en lui assénant de violents coups d'épée. Le roi qui était agacé par la durée du combat, envoya le pommeau de son épée frapper le visage de Luan qui s'écroula. Breathor qui combattait un soldat du roi, vit son ami à bout de force. Il hurla pour prévenir Luan que le roi levait son épée pour l'abattre. Luan hurla à son tour en crachant du sang. Il plaqua le roi qui s'effondra puis il lui donna plusieurs coups de poings au visage. Mais le roi, le visage maculé de sang, trouva tout de même un couteau en tâtonnant sa ceinture. Il le tira de son fourreau. Le brandit et frappa Luan sur le côté. Un long cri de douleur déchira la voix du jeune guerrier, sa bouche se distordant dans un rictus de souffrance. Le roi ricana d'un rire des plus sadique en voyant sa noble proie agoniser devant lui. Le combat sembla ralentir pour finalement se stopper. Les corps tombaient lentement sur le sol avant de dévaler la montagne en roulant comme des pantins désarticulés. Luan poussa un cri digne de celui d'un loup en colère, près à l'offensive, il empoigna à nouveau son épée et dans un élan de courage, il se redressa comme un cadavre se réveillant pour accomplir son dernier acte sur terre. Il vit les guerriers tomber un à un devant l'ennemi mais l'ennemi trépassait aussi sous les coups des résistants que bien qu'étant inférieur en force, possédaient un courage inouï. Alors Luan, cria une nouvelle fois, sa voix allant fracasser le ciel assombri. Il jeta un regard que l'on considérerait de démoniaque si l'on ne connaissait pas la volonté de faire le bien du guerrier. Ce regard était adressé à Heildrin qui cessa de ricaner pour adopter une expression de stupeur. Luan se rua sur le roi, l'épée levée vers le ciel. Le combat s'engagea une fois de plus entre les deux hommes qui luttaient chacun pour un idéal différent. Les coups d'épée semblaient vouloir faire trembler le sol par leur violence. Les lames allaient tailler la chair pour déshydrater la terre de sang. Dans un ultime geste, dans une dernière offensive, Luan fit virevolter son épée Myrldur dans l'air pour trancher la tête du roi qui alla rouler au sol puis dévala la montagne. Un long rugissement emporta la voix de Luan dans les cieux, dans la vallée d'Arnabreidar entière et vers la Citadelle Luannion. Un flot d'énergie s'empara alors des guerriers qui voyaient une lueur d'espoir dans cette victoire de Luan sur le roi. Les guerriers coursaient les soldats qui s'enfuyaient vers le château de leur défunt souverain. Un deuxième cri retentit dans toute la vallée : c'était le cri de la princesse dites maudite qui hurlait sa souffrance en sachant son père mort. Luan regarda en direction de la tour où logeait la princesse. Une nouvelle souveraine était née. Un jour elle se trouverait en face de Luan pour accomplir sa vengeance.


Derrière les montagnes, la Citadelle Luannion étaient en proie au siège de l'ennemi. Les troupes armées d'Hayngor se massaient devant les remparts. Derrière elles, la terre avait été brûlée, le sang répandu pour abreuver la terre de son goût amer. Le roi était mort. Heibr et Giltreithor étaient les deux seigneurs survivants de cette bataille cauchemardesque qui avait eu lieu. La reine qui était enceinte d'un futur héritier du trône, avait apprit la tragique nouvelle qui l'avait accablé de douleur. Heibr, Gildreithor, Boreihart et Maerghort prirent les responsabilités pour la défense de la Citadelle. Les seigneurs donnèrent l'ordre aux habitants de la Citadelle de prendre les armes pour leur prêter main forte, seuls les hommes en bonne santé furent appelés. Le seigneur Heibr ordonna la construction de catapulte et de scorpions sur les flancs de la Citadelle. Sa seigneurie Gildreithor prit en charge la production d'armes par les forgerons tandis que les seigneurs Boreihart et Maerghort restèrent sur les remparts à guetter l'ennemi. La reine Nymphae, plongé dans une profonde tristesse, se cachait à la vue des seigneurs. Elle restait cloîtrait dans sa chambre royale, passant son temps à pleurer toutes les larmes de son corps. La guerre avait commencé à répandre ses flots de douleur. Les dieux ne pouvaient plus intervenir pour les vies sur terre, Morzul avait déclaré sa propre guerre sur les cieux. Eochaid, le conseiller du défunt roi, était le seul espoir murmuré dans les coeurs de la Citadelle. Si le conseiller arrivait à temps avec son armée alors, la Citadelle serait peut-être épargnée. Mais que faisait le conseiller en cet instant décisif ?! L'armée d'Hayngor commençait à dresser son campement autour des remparts de la Citadelle de lumière. Les hommes se massaient derrière les remparts mais seraient-ils assez nombreux pour défendre et sauver leurs vies à tous ? Tout se mouvait dans l'obscurité d'un chaos annoncé par Morzul lui-même, qui depuis son sombre refuge, dressé une nouvelle est grande armée qui viendrait détruire toute vie s'opposant à son pouvoir. Le dieu maudit commençait à bâtir son royaume au nord, un royaume qu'il comptait bien agrandir par soif de pouvoir. Que resterait-il des peuples humains ? Les Windaë chevaucheraient-ils toujours comme de braves guerriers parcours leur immense territoire ? Au loin personne ne le savait dans la Citadelle mais des cornes aller un jour résonner à l'Est, annonçant l'arrivée de courageux guerriers ayant l'admiration du dieu Häntlos qui voyait en eux un rejeton des dieux, qui aurait selon le dieu, propageait sa bravoure divine dans le coeur de ses compagnons. Toutefois bien que les dieux connaissaient une lueur d'espoir dans tout ce qui se tramait, ils savaient aussi que leur ennemi divin finissait sa forteresse au nord, une forteresse aussi noire que le charbon, à l'architecture démoniaque parsemant les remparts de fines lames d'acier avec des créneaux tranchants, des tours ressemblant à des fléaux géants... Helheim était en train de naître dans les ténèbres. La reine Nymphae inconsciemment sentait cette naissance comme un nouveau signe de douleur mais elle ne savait pas qu'une autre naissance viendrait rajouter en elle un brin de joie en ces jours funestes. Heibr et Gildreithor ainsi que Boreihart et Maerghort, ne savaient pas que cette ultime bataille dresserait l'étendard d'un nouvel espoir qui viendrait de l'Est. Un jour peut-être que chacun regagnera sa cité respective avec le sourire au coeur après avoir bravé de si grands dangers. Pourtant un voile de brouillard siégeait actuellement sur les remparts de la Citadelle. Le temps changeait en fonction des évènements, le soleil disparaissait pour laisser la place à un épais brouillard. La nuit allait tomber dans une obscurité déjà installée.
Tard dans une nuit mouvementée par le tourbillon des âmes ne trouvant le sommeil, le prince Artos errait dans les couloirs du palais royal poursuivit par le fantôme de son père mort le jour même. En quête d'un tendre réconfort, il cherchait sa mère. Arrivant enfin devant la porte de la chambre royale, il poussa la porte et entra. « Mère... » sa faible voix ne trahissait pas sa peur, le cauchemar qu'il faisait en voyant le visage pâle d'un père qu'il venait de perdre. La reine ne dormait pas. Dans son lit à baldaquin rouge, elle était assise. Elle tira les couverture de son lit pour inviter son fils à venir la voir. Artos ne se fit pas prier, il alla voir sa mère. « Mère j'ai... j'ai vu le visage mort de mon père... » sa phrase se terminant par un sanglot qui se transforma en un véritable pleur. La reine prit la tête de son enfant contre sa poitrine et le berça doucement. « Ton père n'est pas mort mon fils, il est là. Il te voit avec l'amour d'un père pour son fils. Ne pleure pas et tu pourras le voir ou l'entendre. Il suffit de l'écouter. » La reine berça son enfant une dernière fois puis elle l'invita à dormir près d'elle, si jamais c'était la seule façon pour que son esprit soit en repos pour dormir paisiblement. Est-ce que les instants paisibles existent ? Rares sont ceux qui les connaissent puisque pris dans des cercles vicieux de tourments, ils en oublient leur santé. Encore une nuit plein de mystères pour les âmes éveillées. Encore une nuit où les rêves sont éphémères puisqu'à l'aube déjà, ils seront morts. Encore une nuit où le petit Artos ne trouve pas le sommeil. Déjà les étendards se dressent vers le ciel. Les soldats se tiennent derrière les remparts. L'ennemi savoure sa victoire qui lui est déjà presque offerte.
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Jeu 5 Mai 2011 - 9:40

Vous avez usé vôtre plume!
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Jeu 5 Mai 2011 - 9:50


Voilà qui donne envie de lire la suite, vite vite !!
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Jeu 5 Mai 2011 - 11:10

Merci Damoiselle Aranae Smile et oui Messire Aragorn j'ai usé de la plume comme vous dites et je continuerai dans usé, bonne lecture à vous cher ami Smile
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Ven 6 Mai 2011 - 18:53

Très belle première partie. Je reprends mon souffle pour la suite...
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Ven 6 Mai 2011 - 20:39

L'Archi-Comte Berren de Manvii oscillait mollement au gré des mouvements de sa monture. La colonne avançait lentement, silencieusement, au cœur de cette interminable foret. Quelle immensité verte que cette Marche d'Ewerlëe vers le Sud.
Le cheval butta sur une racine et donna une secousse. Berren ouvrit les yeux et grimaça. Tout son corps le faisait souffrir. Il était épuisé. Promenade un peu longue que cette inspection pour un homme aux cheveux blancs. Il se retourna sur sa selle. Derrière, juché sur un solide cheval gris, suivait comme d'habitude le Capitaine Frangiss. Les deux hommes échangèrent un sourire discret.
- Je maudis ces arbres marmonna Frangiss en crachant par terre, qu'ils perdent feuilles et branches et finissent en bois de brule!
- Allons, ne désespère pas, répondit Berren, ce soir nous coucherons à Ellé Kal, dans un lit confortable et après un bon repas.
- Les Dieux vous entendent, mon Seigneur.
Berren regarda plus en arrière encore ses fantassins, vaillants soldats aux pieds solides, aux rudes épaules.
- Courage mes hommes, l'épreuve touche à sa fin.
- Nous sommes-là, mon seigneur, répondirent en cœur une centaine de voix volontaires.
Berren se remit normalement en selle. " nous sommes-là ". Combien de fois ces quelques mots avaient-ils déjà résonné à ses oreilles? Et combien de fois lui-même les avait-il hurlé l'épée en main, à l'orée de quelque bataille?
De trop nombreuses fois....
Le guide se retourna à son tour et, du bras, indiqua un changement de direction. Berren confirma de la tête et l'autre reprit sa marche légère. Il ne semblait ressentir aucune fatigue et paraissait aussi alerte qu'au premier jour, lorsqu'il s'était présenté à la troupe, sur le pont d'Hérim. Berren le jalousait secrètement.
Les monts Ebrô étaient maintenant très proches mais par dessus les têtes, les branches s'entremêlaient si bien que c'est à peine si l'on apercevait d'infimes fragments de ciel.
De fait, le sol s'éleva rapidement et changea de nature. De souple qu'il était, il devint rugueux et stérile et bientôt, la petite troupe s'éleva à flanc de montagne par dessus la foret. Alors chacun pu enfin prendre conscience de l'invraisemblable étendue de la foret des Irlidions. Les cœurs se serrèrent un peu. Le royaume d'Ewerlëe semblait si loin...
En cet endroit perdu, la montagne grise et abrupte se fendaient en deux, comme si quelque géant, de son glaive titanesque, l'avait proprement partagée. L'étroite vallée se prolongeait à perte de vue et derrière, c'était un autre pays qu'aucun héros n'avait encore eu l'audace de visiter. Les Terres du Bord étaient bien assez vastes et dangereuses pour satisfaire tout le monde!
A mesure qu'il s'élevait tout au long du flanc d'Ellé Kal, le chemin perdait en largeur. Il se transforma rapidement en un simple sentier pour chèvres. Berren et Frangiss mirent pied à terre car les chevaux, aussi fatigués que leurs maîtres, n'avaient pas le pied très sur. Le soleil atteignit le haut du ciel et les ombres disparurent. Il faisait très chaud et les fantassins, portant toute leur intendances, commencèrent à transpirer sérieusement. Les gourdes se vidèrent l'une après l'autre et le chemin se prolongeait toujours.
- Sommes-nous encore loin? demanda Berren au guide qui semblait capable de passer l'épreuve à la course.
- A la vitesse où vous vous trainez, pas avant la tombée de la nuit, répondit celui-ci, poussant l'insolence jusqu'à oublier le "mon seigneur" de rigueur.
Berren resta de marbre, comme à chaque provocation du guide. La troupe était pour l'instant à sa merci. Les comptes se règleraient plus tard. Frangiss siffla discrètement et Berren lui accorda son attention. Du menton, le vieux capitaine désigna le guide puis il passa rapidement son pouce sous sa propre gorge, montrant qu'il ne l'appréciait pas plus que les arbres.
- Pas encore, plaisanta Berren à voix basse.
Et la troupe marcha ainsi longuement, sur le rocher glissant et sous le soleil un peu trop vaillant de l'été. Lorsque la lumière déclina enfin, la pente commença à s'adoucir et la troupe déboucha sur un plateau rocailleux et valonné, où poussaient une végétation rabougrie, couchée et fracassée par le vent. Un pays fort peu plaisant.
- Mais de quoi peut-on vivre ici? s'étonna Frangiss en promenant son regard sur l'horizon, du Sud vers l'Est.
- En redescendant de l'autre côté, vers Dîrrîm, les terres redeviennent riches... C'est du moins ce que le sage Siménor m'en a dit!
- Alors, cela ne peut qu'être vrai.
Aucun chemin n'apparaissait clairement mais le guide n'hésita pas un instant et piqua en direction d'une petite élévation. Derrière, la troupe s'étirait irrégulièrement, maintenant dépourvue de toute rigueur militaire. Personne ne parlait et la fatigue marquait les visages. Berren s'arrêta et attendit que le dernier de ses hommes le dépasse, ayant pour chaque groupe quelque mots d'encouragement. Ainsi se comportait ce grand seigneur, toujours proches de ses soldats, prêt à donner sa vie pour chacun d'eux. Désormais loin devant, le guide et le capitaine arrivèrent au sommet de l'élévation. Là, il s'arrêtèrent et aussitôt Frangiss fit demi-tour en courant. Berren fronça les sourcils et hâta le pas. Fangiss donnait de la voix et les premiers fantassins se déployèrent en défense. Oubliant sa fatigue, Berren se mit à courir et le rejoignit.
- Que se passe-t-il, demanda-t-il dés qu'il fut à portée de voix.
Frangiss s'arrêta devant lui, déjà essoufflé.
- Venez voir ça, mon Seigneur, je ne pense pas que ce soit très bon...
Et tout deux s'élancèrent vers la petite colline. Derrière, se trouvait la grande citadelle d'Ellé Kal... Mais ce n'était plus qu'une ruine...


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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Sam 7 Mai 2011 - 7:57

Vos écrits sont très appréciés Aragorn ! Vivement la suite, j'aime beaucoup ! Very Happy
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Lun 16 Mai 2011 - 19:44

Skugenfolk, j'aime décidément vôtre style.
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Lun 16 Mai 2011 - 21:41

Berren et le Capitaine restèrent un instant silencieux, promenant leurs yeux étonnés sur les murs noircis et les toitures éventrées de l'énorme place forte. Derrière eux, les rangs des soldats bruissaient de commentaires inquiets.
- Place les hommes en cercle de défense, dit enfin l'archi-Comte en faisant un pas en avant, et trouve-moi dix volontaires pour m'accompagner en reconnaissance.
Cela fut aisé car tout les soldats se faisaient un honneur de servir directement Berren de Manvii. Cette petite escouade, abritée tant bien que mal derrière ses boucliers, s'avança en direction de la grande porte. Berren craignait qu'à tout moment des centaines d'archers se montrent aux créneaux et ne les accablent d'une pluie de traits, mais il ne se passa rien de tel. La citadelle semblait parfaitement vide, abandonnée, terriblement silencieuse. La porte principale, haute comme dix hommes et tout aussi large, n'était plus qu'à quelques pas. Elle aussi avait presque entièrement brulée et sur le sol ne restaient plus que des fragments noircis, sur lesquels se devinaient encore des visages ou des entrelacs sculptés avec talent. Berren s'arrêta un instant sous le porche et observa les gonds de fer, larges comme le bras solide d'un guerrier. Il fronça un instant les sourcils puis pénétra dans la citadelle. Face à lui s'élevait une grande et fière statue, un roi de l'ancien temps avec sa longue barbe et son épée massive, plein d'une noblesse de légende. Bien que pareillement noircie par les flammes, cette œuvre était intacte. Tout autour, par contre, régnait un indescriptible chaos. Les façades effondrées obstruaient les passages. Les poutres brisées se découpaient lugubrement dans le ciel assombris par la nuit. Derrière eux, des corbeaux s'envolèrent en croassant méchamment, faisant sursauter tout le monde.
- Saleté de charognards! lâcha un soldat en lançant une pierre en direction des sombres volatiles qui étaient déjà bien trop loin pour en souffrir.
Et chacun devina avec dégout à quel ouvrage ils se livraient. En effet, lorsque les soldats s'approchèrent des éboulis, ils découvrirent les premiers morts. Cette vision fut particulièrement pénible, même pour des hommes de guerre habitués aux horreurs, car les corps n'étaient plus que cendres. A peine si quelques os se reconnaissaient encore.
- Et bien, ça a du chauffer par ici, dit un soldat en regardant à l'intérieur d'une ruine, il y a beaucoup de pauvres gens dans cette maison.
Berren s'approcha d'un grand bâtiment qu'il pensait être une écurie. Dés qu'il y pénétra, il sut qu'il avait raison mais, là comme ailleurs, les corps, chevaux et humains confondus, n'étaient plus que des amas noirâtres, informes et écœurants. Il ressortit aussitôt et s'éloigna à grands pas de ce lieux sinistre.
Le donjon se trouvait à l'autre bout de la citadelle. Son architecture semblait étrange au premier abord car la première partie, la plus basse, était massive et carrée tandis que l'élévation suivante se montrait ronde et audacieusement ancrée au dessus de la falaise. Là encore, les toitures n'existaient plus et par les fenêtres, tout en hauteur, on devinait les premières étoiles.
Tandis que Berren observait cette énorme construction désormais anéantie,ses hommes le rejoignirent.
- Il y a peut-être des survivants là dedans, dit l'un d'eux, les caves doivent être profondes là-dessous.
Ce commentaire ramena Berren à la réalité. Tout les accès au donjon s'ouvraient au deuxième étage et les escaliers en bois permettant d'y accéder étaient à présent totalement calcinés.
- Tu as sans doute raison, répondit-il en se retournant, trouvons un moyen d'atteindre une porte et nous saurons à quoi nous en tenir.
En empilant divers poutres et autres débris, l'escouade improvisa un escalier qui, à l'usage, demandait une certaine audace. Berren passa premier et atteignit la porte, dont ne subsistait que les gonds déformés par la chaleur. Il posa pied sur l'épaisseur du mur et regarda l'intérieur. L'escalier en pierres était intact et une large part de la dalle supérieure avait résisté. Berren testa prudemment la première marche. La pierre était solide. Il monta donc jusqu'à l'étage et arriva dans ce qui avait du être la grande salle de réception. Une cheminée magnifique occupait le mur d'en face et des terres cuite d'un rouge profond recouvraient encore des fragments du sol. Subsistait même des lambeaux de tentures bleu et or le long des murs. Un luxueux siège meublait étrangement le seul recoin intact. Tout le reste n'était que ruine. Berren vit alors les corps, bien serrés l'un contre l'autre. Deux grands et deux petits. Il respira profondément et s'approcha. Puis il s'agenouilla auprès des dépouilles. Une main était intacte. Une main d'homme portant une lourde bague.
Derrière, les soldats s'approchèrent à leur tour.
- Est-ce le maître de cette place, mon Seigneur? demanda l'un d'eux.
Berren retira prudemment la bague et se redressa. Puis il montra aux soldats la pierre bleue ornant le bijou. Une pierre taillée en tête de bélier.
- Hélas, voici effectivement Halten de Kornwiik et toute sa famille... du moins ce qu'il en reste.
Les soldats ôtèrent un instant leurs casques en signe de respect.
- Nous avons jeté un coup d'œil en bas, reprit ensuite le même soldat en replaçant son casque, aucun espoir de trouver un survivant, mon Seigneur. Le feu a tout ravagé.
Berren secoua pensivement la tête.
- Allez, dit-il finalement, nous n'avons plus rien à faire ici... Mon inspection est terminée. Rejoignons le Capitaine.
Les soldats gardèrent pour eux qu'ils étaient soulagés de quitter ce lieux de carnage où planait un mystère. Et peut-être même pire encore...
Il faisait nuit noire lorsqu'ils repassèrent la grande porte et c'est prudemment qu'ils rejoignirent leurs compagnons. Berren donna de la voix à plusieurs reprises pour être reconnu tandis qu'ils approchaient. Frangiss fut visiblement heureux de retrouver son maître intact.
- Je commençais à trouver le temps long, Seigneur.
- Il fut long pour nous aussi, crois-moi, répondit Berren en s'asseyant à l'écart de la troupe, et je vais t'expliquer ce qu'il en est mais, auparavant, va dire aux hommes que je ne veux pas de feu, pas de bruit et un quart de l'effectif en sentinelles.
Frangiss officia promptement et revint s'assoir vers son maître.
- Alors, qui a si bien détruit cette belle forteresse, Seigneur, quel ennemi a osé commettre cette provocation?
- Le pire de tous...
Frangiss se gratta nerveusement les cheveux.
... un dragon!


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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Sam 21 Mai 2011 - 8:25

j'aime beaucoup Messire Aragorn, toutefois l'expression "nous serons fixés" me gène un peu, je la trouve un peu trop moderne à mon goût après ceci ne tient qu'à moi et votre récit fort apprécié me fait quelque peu oublier cette expression qui me gène personnellement, j'attend la suite avec impatience Messire ! C'est en somme un plaisir de vous lire !
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MessageSujet: Re: Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent...   Pour Shugenfolk et tout ceux qui écrivent... Icon_m18Dim 29 Mai 2011 - 9:29

Comme un cannibale affamé il se repend déjà du sang de ses victimes qu'il goûtera bientôt.
Esprit perdu dans un brouillard opaque de désespoir, de tristesse affamée rongeant le coeur en lambeaux du petit Artos. La guerre n'apporte rien de bon, la haine ne sourit qu'à la haine. Guidé par les évènements décadents, le jeune prince va goûter du regard son propre sort. Remontant dans sa chambre obscure, longeant les couloirs aux murs peignés de cauchemars, il s'en va vers son destin comme tous les soldats se cachant derrière les créneaux des remparts pensant échapper à l'offensive ennemi. Les coeurs tremblant, chacun ruminant sa peur dans son mutisme révélant sa frayeur devant les évènements à venir. Ils sont libres de se sacrifier pour leur peuple. Ils le feront pour sauver leur famille, ils le feront pour leur souverain gisant sur le champ de bataille : mort. La reine a peur comme tous les habitants de la Citadelle. Elle a peur pour son fils Artos, le nouveau souverain bien trop jeune pour gouverner alors elle gouverne à sa place mais jusqu'à quand ? Elle a peur de mourir trop tôt et de léguer le royaume à son fils sans pouvoir le conseiller vu son jeune âge. Le temps est lourd, l'atmosphère est pesante plus que jamais. Le temps semble ralentir son rythme. Absence. Absence d'espoir. La Citadelle entière est rongée de l'intérieur par la frayeur que les troupes ennemis s'amusent à faire naître. Absence d'un futur. La mort passe répandre son vent glacial emportant les coeurs trop faibles.
Mais soudain, un fracas. La reine se lève de son lit prestement. Elle va sur son balcon pour voir ce qu'il se trame. Avant qu'elle ne voit ce qu'il se passe exactement,elle entend des soldats aboyer des ordres : c'est la panique. L'ennemi fait usage de ses catapultes, de ses trébuchets ainsi que de ses scorpions à la taille impressionnante. Artos ! Son fils est remonté se coucher. La reine grimpe les escaliers menant à la chambre de son fils avec une rapidité qu'elle ne connaissait pas auparavant. Les murs s'écroulent autour d'elle. Elle sent la pierre trembler sous ses pieds. Vite, elle pousse la porte de la chambre de son fils et là que voit-elle ? Son fils par terre. Contre un mur. La tête renversée. Pleine de sang. La reine, un enfant logeant encore dans son ventre, mais qui vient de perdre son mari et maintenant perd son fils vivant : Artos. Un long cri se déploya hors de la gorge de la reine. Ses poumons lui faisaient mal tellement elle criait fort, continuant même s'il lui manquait de l'air. Sa gorge la brûlait. Ses bras tendus vers le ciel. Ses mains crispées dans le vide. La reine tomba à genoux. Ses mains allant tenir fermement sa tête. Le regard perdu sur le cadavre de son jeune fils. Les larmes coulaient sur les joues noires de poussière de la reine qui en si peu de temps perdait toute envie de continuer à vivre. Seul l'enfant qu'elle gardait dans son ventre la poussait contre son gré à continuer à lutter, continuer à vivre. Là où les pierres tombaient du ciel, un puissant cri, un cri de colère mais aussi d'espoir montait vers les cieux pour faire trembler les dieux, pour les supplier de changer l'obscurité en lumière. Dans un dernier élan maternel envers son fils, la reine le prit dans ses bras. Ensemble, un corps défunt, un être vivant et un enfant n'étant pas encore naît, ensemble, ils redescendirent tous les trois vers le balcon de la chambre royale. Le passé, le présent et le futur se réunissant pour le blâme d'une violence purement sanguinaire. Arrivé au balcon, à la rupture d'une vie, à la falaise d'une vie hésitant à sauter et à l'élan d'une future, la reine leva son fils défunt au-dessus d'elle en poussant un cri si perçant que tous les visages en contrebas se tournèrent vers elle. Un orage éclata dans le ciel, les dieux l'avaient eux aussi entendus. « Soldats ! Battez-vous en l'honneur de vos deux défunts rois et pour la gloire de votre futur souverain ! Soldats ne faiblissez pas devant l'ennemi ! Cette bataille est notre bataille ! »
Les soldats reprirent du courage aux paroles de leur reine. Deux de leurs souverains étaient morts, ils devaient glorifier la venue du futur roi. Les catapultes, les scorpions, les trébuchets de la Citadelle faisaient pleuvoir comme des cordes leurs projectiles. De grosses boules enflammées tombaient sur l'ennemi. Les archers faisaient siffler leurs flèches tandis que les hommes sur les remparts repoussaient les assauts ennemi à coup de lame. La reine avait redonné du courage à ces hommes affaiblis par la guerre. Le peuple des humains ne devait pas trépasser. En cette nuitée tourmentée, la reine devint un espoir vivant pour le peuple Windaë. La reine alla confier son fils mort à un sorcier du palais pour qu'il invoque les dieux, pour qu'il fasse appel à eux et qu'ainsi ils reçoivent ce fils de roi. Nymphaé, le reine symbole d'espoir alla vêtir sa poitrine d'une broigne luisante même en pleine obscurité. Elle piqua une épée, un bouclier et un casque tous luisant de la lumière de l'espoir. Elle protégea ses jambes de jambières dorées. Elle prit possession d'un cheval blanc puis s'en alla vers le bas de la Citadelle. Elle rejoignait le combat. Les soldats la reconnurent et s'inclinèrent par respect devant leur reine qui allait braver les dangers à leurs côtés. Ceci n'était pas ordinaire qu'une femme chez les Windaë vienne prêter main forte aux soldats lors des batailles, d'autant plus s'il s'agissait d'une reine. Les femmes savaient bien sûr monter à cheval, savaient se battre mais c'était toujours en dernier recours pour sauver leur vie. La reine ordonna aux seigneurs Heibr et Gildreithor de mettre tous les archers sur les remparts pour cribler l'ennemi de flèches Que les hommes à pieds ayant des épées et des lances entre autres, se positionnent devant les archers pour les protéger et repousser les ennemies trop assoiffés de sang. Ensuite, elle ordonna que tous les cavaliers se réunissent derrière la grande porte pour faire une charge sur les troupes ennemies. Les deux seigneurs considérèrent le plan d'attaque comme fou mais face à la reine qui sombra dans un grande colère, ils ne purent au final contredire les ordres donnés. La reine ressemblait à une déesse de lumière au milieu des carnages de la guerre. Les cavaliers réunis, les portes s'ouvrirent et alors les chevaux firent voler la poussière en martelant le sol, les armes se levèrent vers le ciel, comme un essaim d'abeilles, les cavaliers et leur reine chargèrent l'ennemi. Dans le camp ennemi, les troupes se dispersèrent alors la reine sut que cette nuit la victoire était à eux. Les troupes d'Hayngor allèrent se réfugier dans la montagne faisant face à la Citadelle.
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