François Villon

Je me permet un petit sujet sur François Villon, poête certe de la fin du moyen age (XVeme), mais tout de même passionnant et dont certaines oeuvres ont été reprises par les plus grands.
Je pense principalement à "la ballade des dames du temps jadis" par Brassens:

"Dites moi où, n'en quel pays
Est Flora la belle Romaine
Alchipiadé, ne Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine,
Echo, parlant quand bruit on mène
Dessus rivière ou sus étang,
Qui beauté ot trop plus qu'humaine,
Mais où sont les neiges d'antan?

Où est la très sage Héloïs
Pour qui chatré fut et puis moine
Pierre Esbaillard à Saint Denis?
Pour son amour ot cette essoine (épreuve)
Semblablement où est la roine
Qui commanda que Buridan
Fut jeté dans un sac en Seine?
Mais où sont les neiges d'antan?

La roine blanche comme lis
Qui chantoit à voix de seraine (sirène)
Berthe au grand pied, Biétris, Alis,
Haremburgis qui tint le Maine,
Et Jeanne, la bonne Lorraine
Qu'Anglois brùlèrent a Rouen ;
Où sont ils, où, Vierge souverraine?
Mais où sont les neiges d'antan?

Prince, n'enquérez de semaine
Où elles sont, ne de cet an
Qu'à ce refrain ne vous remaine:
mais où sont les neiges d'antan?"


François de Montcorbier nait à paris en 1431, orphelin de père.
Il est confié à maître Guillaume de Villon, décretiste et chanoine, grace à qui il put faire des études et espérer un bel avenir.
Il faut reçu bachelier a la faculté des arts en 1449 ainsi que licencié et maitre ès arts en 1452.

A cette époque, Paris sort d'une longue occupation Anglaise. Les environs de la ville sont saccagés par les brigandages, et les labourreurs ranconnés par les anglais. Famines, épidémies, et les loups (qui ont passé les portes de la ville) ont affaibli le peuple. Sans parler des executions, tortures et pendaisons qui frappent l'esprit du peuple..

Les écoliers de l'université mènent une vie débridée. Leurs jeux ne sont pas toujours innocents. Bien au contraire: il y a des manifestations retentissantes qui finissent en bagarres, voire en mort d'homme. Pendant les années d'études de Francois, ces échaufourées prennent une violence exeptionnelle. On suppose que notre écrivain ardent et aventureux ne resta pas étranger à ces affaires, bien que son nom ne figure pas sur sur les documents..
C'est vers cette époque qu'il se livre à toutes sorte d'expéditions pour escroquer poissons, volailles, pain et vin. ces larcins sont d'ailleurs décrits dans "les Repues Franches", des poèmes contemporains de l'époque.

François Villon préfère la compagnie peu respectable de la ville. Il commence à avoir affaire avec la justice le 5 juin 1455, jour de la fête dieu: après une altercation ponctuée par mort d'homme, il est condamné au banissement. Ensuite, les incarcérations, et autres punitions s'ensuiveront...

Son premier grand poème le lais est daté de noël 1456. Or, c'est a cette date précisémentqu'un vol de 500 ecus d'or est perpétué au collège de Navarre. Si, dans son poëme, Villon parle de fuir avec « une dame sans merci », on peut se demander s'il ne s'agit pas d'un alibi. Ecrire un poëme d'adieu pour justifier le départ?
Nous pouvons aussi citer l'été 1461 qu'il passe dans une prison éclésiastique et suite à laquelle il composera en hiver le testament.

Une énième mauvaise aventure vers 1463 a raison de notre poète, se retrouve bannis jusqu'à 10 ans de la ville, prevosté et viconté de Paris. Sur les routes de France, on perd définitivement sa trace...On ne sait s'il écrivit d'autres poëmes aujourd'hui perdus...

François Villon mon poète préféré....et je n'ai jamais fait de sujet sur lui, honte à moi....
Il est avant tout le précurseur du français moderne.

Les Lais appélé encore petit testament, plus qu'un poème est un recueil écrit sous forme de testament comme cela était très à la mode à l'époque (tout le monde fesait son testament). Villon y lègue des choses qu'il n'a pas en raillant ses contemporains de façon facécieuse.

Le poème que le fit connaitre est " je meurs de soif emprès la fontaine...." qui lui valu de gagner un concours ...dédié à la fille de Charles d'Orléans.

Je pourrais passé des heures à vous parler de Villon mais je vais pas vous saoulez...lisez ces oeuvres c'est plus simple....
Je vous conseille aussi "Villon" de Jean Favier...l'historien dresse un tableau du moyen âge à travers les yeux du poète....fantastique.

je connaissai pas cet auteur, merci Damoiselle pour ce moment de culture

Les oeuvres de Villon :

Le Lais
Le Testament dans lequel sont insérer diverses ballades
Toute une série de ballades, de rondeaux, le dit de Marie d'Orléans, un épitaphe, epitres, requêtes,
Le jargon et le jobelin : écrit en langue de la coquille (les coquillards est un groupe de bandits de grands chemins).

Merci pour tous ces renseignements, car je dois avouer que ce poète m'était totalement inconnu !

Pour ma part, j'ai découvert François Villon cette année en cours de français. Nous avons étudié "La Ballade des pendus". Il a écrit cette balade dans un cachot, il me semble, suite à une condamnation à mort prononcé à son égard. J'ai vraiment aimé ce texte malgré le fait que je n'aime pas spécialement la poésie.

J'aime beaucoup François Villon... et j'ai su le poéme que vous avez cité fort tôt, à peu prés dés que j'ai su chanter et parler je crois, mon pére étant depuis toujours un grand fan de Geroge Brassens... fatalement...

Je viens de finir le livre "je, Francois Villon" de Jean Teulé... 400 pages en 3 jours, je l'ai dévoré, et le conseille ardemment à tous.

L'auteur se place du point de vue du poète, d'une écriture magnifique, mais également de façon suffisamment neutre pour ne pas "empiéter" sur les sentiments "reéls". Toutes les scènes sont ponctuées des poèsies en rapport, ce qui laisse à penser que l'auteur n'a pris trop de libertés avec la réalité. (on remarque également une énorme bibliographie)
On y apprends énormément des choses, sur le poète, mais aussi sur l'époque, les moeurs, les tortures... le tout ponctué d'un humour relativement noir... vraiment fabuleux!

Dans le même genre, je vous conseille "François Villon" de Francis Carco. L'auteur y dépeind un Villon triste et repentant au fil de ses déboires.

Pour moi François Villon n'est autre que le Prince de Paris du clan Torréador dans Vampire, le jeu de rôle ...
Je viens donc de découvrir d'où vient ce nom

Dame Morwen a écrit:

Pour moi François Villon n'est autre que le Prince de Paris du clan Torréador dans Vampire, le jeu de rôle ...
Je viens donc de découvrir d'où vient ce nom

Oui et très mal dépeint par White Wolf d'ailleurs... J'ai complètement modifié le Villon qu'il propose.. même ces dates de naissance et de mort était fausses dans "World of Darkness"...

Ace a écrit:

Dame Morwen a écrit:

Pour moi François Villon n'est autre que le Prince de Paris du clan Torréador dans Vampire, le jeu de rôle ...
Je viens donc de découvrir d'où vient ce nom

Oui et très mal dépeint par White Wolf d'ailleurs... J'ai complètement modifié le Villon qu'il propose.. même ces dates de naissance et de mort était fausses dans "World of Darkness"...

Ignorant que ce personnage existait bel et bien je n'ai du coup pour ma part rien modifié !

François Villon dans un jeu de rôle ?????????? J'en apprends tout les jours..
je ne savais pas qu'on pouvait "s'approprier" des gens ayant véritablement existé..

L'histoire est elle en concordance avec la réalité, ou pas du tout? et si non, quel est l'intérêt?

Dame Azalaïs a écrit:

François Villon dans un jeu de rôle ?????????? J'en apprends tout les jours..
je ne savais pas qu'on pouvait "s'approprier" des gens ayant véritablement existé..

L'histoire est elle en concordance avec la réalité, ou pas du tout? et si non, quel est l'intérêt?

Vampire a la particularité de jouer énormément sur l'histoire réelle... La 1èere édition dépeint la lutte depuis des générations entre Hélène de Troie et Ménélas... par exemple.. énormément de personnages historique font partie du background de Vampire.


Concernant Villon, il était super intéressante d'utiliser ce personnage avec un dualisme fort empreint de romantisme avec un passé de tueur et de voleur. De plus c'est un personnage libre de droit... et comme je le disait il n'y avait aucun rapport avec la réalité et donc de fait très peu d'intérête à mon avis... c'ets pourquoi, j'en avais fait autre chose..

D'ailleurs pour l'anecdote, lorsque vampire est sorti, j'ai demandé à mes joueurs : Chicago ou Paris ? Ils m'ont répondu Paris... il a fallu que je choisisse un Prince vampire pour Paris.. je me suis dit : Villon ferais un superbe Prince Toréador...
1 an plus tard White Wolf sortait son extension "World of Darkness" avec un Villon comme Prince de Paris...

Voilà pour l'anecdote...

Ace a écrit:

D'ailleurs pour l'anecdote, lorsque vampire est sorti, j'ai demandé à mes joueurs : Chicago ou Paris ? Ils m'ont répondu Paris... il a fallu que je choisisse un Prince vampire pour Paris.. je me suis dit : Villon ferais un superbe Prince Toréador...
1 an plus tard White Wolf sortait son extension "World of Darkness" avec un Villon comme Prince de Paris...

Lol, vous avez eu du "nez" alors messire ^^

Ace a écrit:

Dame Azalaïs a écrit:

François Villon dans un jeu de rôle ?????????? J'en apprends tout les jours..
je ne savais pas qu'on pouvait "s'approprier" des gens ayant véritablement existé..

L'histoire est elle en concordance avec la réalité, ou pas du tout? et si non, quel est l'intérêt?

Vampire a la particularité de jouer énormément sur l'histoire réelle... La 1èere édition dépeint la lutte depuis des générations entre Hélène de Troie et Ménélas... par exemple.. énormément de personnages historique font partie du background de Vampire.


Concernant Villon, il était super intéressante d'utiliser ce personnage avec un dualisme fort empreint de romantisme avec un passé de tueur et de voleur. De plus c'est un personnage libre de droit... et comme je le disait il n'y avait aucun rapport avec la réalité et donc de fait très peu d'intérête à mon avis... c'ets pourquoi, j'en avais fait autre chose..

D'ailleurs pour l'anecdote, lorsque vampire est sorti, j'ai demandé à mes joueurs : Chicago ou Paris ? Ils m'ont répondu Paris... il a fallu que je choisisse un Prince vampire pour Paris.. je me suis dit : Villon ferais un superbe Prince Toréador...
1 an plus tard White Wolf sortait son extension "World of Darkness" avec un Villon comme Prince de Paris...

Voilà pour l'anecdote...

Excellent !
Les miens naviguent entre Londres et Paris à l'Ere Victorienne.

Dans la réalité le vrai François Villon a eu une longue periode de déchéance et s'est retrouvé dans une prison du chateau de Meung Sur Loire , en est il de même de vos personnage ?? ( lol ).

jusquiame a écrit:

Dans la réalité le vrai François Villon a eu une longue periode de déchéance et s'est retrouvé dans une prison du chateau de Meung Sur Loire , en est il de même de vos personnage ?? ( lol ).

L'intérêt de vampire est que tu peux conserver l'histoire réelle, en la romançant un petit peu, vu que l'histoire du vampire ne commence qu'avec la mort du personnage historique

Ah? évidemment.. Ça me parait beaucoup plus alléchant comme ça

Merci pour la précision messire !

Ace a écrit:

jusquiame a écrit:

Dans la réalité le vrai François Villon a eu une longue periode de déchéance et s'est retrouvé dans une prison du chateau de Meung Sur Loire , en est il de même de vos personnage ?? ( lol ).

L'intérêt de vampire est que tu peux conserver l'histoire réelle, en la romançant un petit peu, vu que l'histoire du vampire ne commence qu'avec la mort du personnage historique

D'ailleurs il y a d'autres personnalités dans le jeu, on y sous entend qu'Einstein était un Malkavien, que Van Gogh était un Toréador et on y voit apparaître aux côté de Villon : Garance plus connue sous le nom de Bejart femme/fille de Molière, etc.

Au fait, le film Francois Villon d'André Zwoboda vous propose une très belle adaptation de l'oeuvre de Francis Carco.

J'aurais tant aimé être une goton pour satisfaire notre bon Villon...
( Oui, oui, vous pouvez y voir des allusions obscènes! :] )
Il m'est également arrivé de larmoyer en pensant à lui...
Et je suis d'autant plus affligée en songeant qu'un voile s'est déposé sur lui, et qu'on ignore s'il s'exila, s'il fut occis, s'il périt affamé, esseulé, et quand il mourut, où... S'il eut des descendants. C'est une question qui m'assaille assez souvent ; elle prête tant à la rêverie.

Je me demande, entre autre, s'il n'y a pas eu de film(s) retraçant la vie de Villon, du moins, je sais qu'il y en a eu un dans les années 70, m'enfin... Quant à une adaptation actuelle, je suis plutôt réticente (trop peur qu'on galvaude Fran-Fran...), qu'en pensez-vous?

François Villon est considéré parfois comme le dernier des goliards, ces clercs vaguant qui composaient des poèmes satiriques et chantaient le vin, les femmes... Le Carmina Burana est d'ailleurs inspiré de ces poèmes en latin.

Mon poème favori de Villon est son épitaphe , connu plutôt sous le nom de la " Ballade des Pendus", composé alors qu'il est prisonnier et condamné à mourir sur le gibet après une rixe qui tourne mal:

"Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s'en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
A lui n'ayons que faire ne que soudre.
Hommes, ici n'a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !"



" La Charogne " de Baudelaire avant l'heure dans la justesse des mots employés et la sensation bien vivace qu'ils provoquent. C'est une vision purement cinématographique du macabre.

A mon humble avis la ballade des pendus n'est pas l'Epitaphe de Villon au sens propre du terme. Bien qu'elle soit présentée comme une épitaphe en forme de ballade par certains éditeurs.

Vu que cette balade est sans aucun doute l'un des textes les plus beaux de Villon (voir le plus beau) avec la ballade du concours de blois ou celle des Dames du temps jadis, on a tendance à en faire l'œuvre première de Villon. On veut renforcer sa force en lui donnant un sens de finalité dans les écrits de Villon, ce qu'elle n'a pas forcément. Et surtout au sein de la ballade des pendus on ne trouve pas le "ci-git" qui est la signature d'une véritable épitaphe. La ballade des pendus est avant tout un écrit pour les bien-pensants afin de leur faire prendre conscience que les pendus ne méritent pas la haine, il leur demande de la pitié. Elle est aussi une forme de repentir et un moyen pour Villon d'exorciser sa peur de la marieuse (la corde pour les coquillards) avant d'être épitaphe au sens propre du terme.

Sa véritable épitaphe conclut son testament. Je vous la livre :

Ci gît et dort en ce solier
Qu'amour occit de son raillon
Un pauvre petit écolier
Qui fut nommé François Villon
Oncques de terre n'eutr sillon
Il donna tout, chacun le sait :
Tables, trétaux, pain, corbillon.
Galants, dites en ce verset :

Repos éternel donne a cil,
Sire, et clarté perpétuelle
N'ot oncques, n'un brin de persil.

Il fut res, chef, barbe et sourcil,
Comme un navet qu'on ret ou pele.
Repos éternel donne a cil.

Rigueur le transmit en exil
Et lui frappa au cul, la pelle,
Non obstant qu'il dit : "J'en appelle !"
Qui n'est pas terme trop subtil.
Repos éternel donne a cil.



On la trouve juste avant les derniers rondeaux qui lèguent quelques dernières choses et les ballades de Merci et Finale.



EDIT : je viens de lire l'article de wikipédia (toujours à prendre avec méfiance) à ce sujet et les rédacteurs mettent également en lumière cette distance qu'il faudrait avoir par rapport au terme "épitaphe" employé par certains éditeurs (même si ces derniers, dont Marot, sont proches historiquement de Villon). Les historiens de notre époque auraient le même sentiment et reprocherait au titre "Epitaphe" de trop en dévoilé et ne laisserait pas sa place réelle à la véritable épitaphe du testament. De plus, Villon lui même n'aurait donné aucun titre à cette ballade.