Les 7 péchés capitaux

Le mot péché vient du latin peccatum, qui signifie « faute, erreur »

Les prémices

Le premier homme à évoquer les péchés - qui n’étaient pas encore nommés ainsi - fut Evagre le Pontique, un moine gnostique du IVe siècle.
Il parlait de passions et en dénombrait huit, dont découleraient tous les mauvais comportements humains. Il explique comment lutter contre ces passions pour atteindre l’Apatheia, c’est à dire la maitrise des passions, qui mènent à l’Agape (charité chrétienne)
Il prône pour ce faire de fuir le monde, pour se retrouver dans la solitude et le recueillement.

Par la suite c’est Thomas d’Aquin qui va reprendre ces idées pour les théoriser.

Thomas D’aquin

C’est un moine italien, membre de l’ordre dominicain, qui vécut un XIIIe siècle.
Il fut un grand théologien et philosophe, considéré comme l’un des grands maitres de la scolastique et de la théologie catholique.
Il sera le patron des Universités, des écoles et des académies catholiques, et est souvent appelé Le Docteur Angélique.

Il réalisa une grande synthèse de la raison et de la foi, en tentant de réunir et concilier le philosophie aristotélicienne antique et la pensée chrétienne.
Sa certitude est que l’étude philosophique, aussi poussée soit-elle, ne peut contredire en aucun cas la religion, puisque les deux ont un même objet : La Vérité.
Foi et raison ne peuvent se contredire car elles émanent toutes deux de Dieu ; la théologie et la philosophie ne peuvent donc pas parvenir à des vérités divergentes.

La Somme Théologique

C’est un traité à la foi philosophique et théologique :

” Notre intention est donc, dans cet ouvrage, d’exposer ce qui concerne la religion chrétienne de la façon la plus convenable à la formation des débutants (...) nous tenterons, confiants dans le pouvoir divin, de présenter la doctrine sacrée brièvement et clairement, autant que la matière le permettra."

Il dresse dans cet ouvrage la liste actuelle des péchés capitaux.

Les 7 péchés capitaux

Thomas d’Aquin mentionne qu’ils ne sont pas à proprement parler des péchés mais plutôt des vices c'est-à-dire des tendances à commettre certains péchés.

Ils sont chacun définis et reliés à un démon :

-la paresse : c’est le refus d'accomplir des tâches nécessaires. Elle est rattachée à Belphégor

-l'orgueil : Il a un sens plus restreint qu'aujourd'hui : c’est l’attribution à ses propres mérites de qualités vues comme des dons de Dieu. Son démon est bien évidemment Lucifer ;

-la gourmandise : ce n'est pas tant la gourmandise au sens moderne qui est blâmable que la gloutonnerie, cette dernière impliquant davantage l'idée de démesure et d'aveuglement que le mot gourmandise. Par ailleurs, on constate que dans d'autres langues ce péché n'est pas désigné par un mot signifiant « gourmandise » (par exemple gluttony en anglais). Démon : Belzébuth.

-la luxure : c’est le plaisir sexuel recherché pour soi-même de façon immédiate (le sens est donc aussi restreint à la base, contrairement à ce que l'on pense.) Son démon est Asmodée ;

-l'avarice : désir de posséder ou conserver plus de richesses que nécessaire. Rattachée à Mammon.

-la colère : définie comme une « courte folie » déjà chez les Anciens, entraînant parfois des actes regrettables. Démon : Bélial

-l'envie : recouvre le refus de se réjouir du bonheur d'autrui, ou la satisfaction de son malheur (jalousie). Son démon est Léviathan.

Les péchés capitaux sont ceux qui entraînent tous les autres, qui ne sont que véniels. Les premiers amènent les âmes en enfer, tandis que les seconds les amènent au purgatoire.
Les péchés capitaux et véniels sont des péchés dits « effectifs » puisque réellements commis, par opposition au péché originel.

Je m'attendais pas à le voir des ce soir. Merci bien dame luna

Bin, c'est vrai que lorsque je suis partie dans un truc, pour m'arrèter... Mais je vais me coucher, j'ai exam demain
Bonne nuit!

*Malorme sort de l'ombre*

Il y a une petite chose qui me dérange ...
C'est ce rattachement des péchés capitaux à ce qu'on pourrait appeler des démons "majeur".
Je m'attache particulièrement à deux démons Bélial et Belphegor, ce sont des démons, si mes souvenir sont bons, qui sont très anciens et qui dérivent je ne m'abuse à la base de divinités païennes ... je ne sais pas après si le christianisme à repris ces démons à son compte pour une personnification du vice ... je serais curieux d'avoir vos sources Dame Lunaeween.
L'autre point qui me chagrine c'est que parmi les démons cités certains ont bien plus d'une face, leur rôle et leur nature changent rapidement suivant les âges et suivant les pays, je crains même que certain ai revêtue un caractère démoniaque que très récemment ...
Je reste très méfiant vis à vis de la démonologie et le grand mélimélo que connaissent les sciences occultes ...

Mis à part ces petits détails (créature de la nuit pointilleuse oblige) voila encore un post qui ira enrichir notre bibliothèque !

*Malorme se retire*

En effet, de nos jours on ne rattache plus du tout de démons aux péchés capitaux c'est pourquoi cela peut paraitre surprenant au premier abord...
Pour ce qui concerne Bélial et Belphégor (entre autres), oui ce sont des divinités païennes à la base, mais elles sont devenues des démons pour les chrétiens (ce qui me parait, somme toute, tout à fait logique)

Un petit détail toutefois : suite à votre reflexion, j'ai relu une partie de la somme théologique. Thomas d'Aquin relie bien les péchés aux démons, en revanche je n'ai pas trouvé le passage ou il relie directement les démons cités à chaque péché.
Mais ce lien existe bel et bien : j'ai poursuivi mes recherches et en réalité c'est un ajout de Sainte Fraçoise Romaine, la fondatrice des Oblates, dans son traité de l'Enfer. Ce lien avec les démons date donc de fin XIVe-début XVe.

Jolie sujet que vous avez fait gente Faëe . Ce choix n'est pas evident et comme le dit si bien Messire Malorme :

Citation :

Je reste très méfiant vis à vis de la démonologie et le grand mélimélo que connaissent les sciences occultes ...

Il y a tellement de contradictions, de divergences , de mélanges entre réalité et l'imaginaire , de deviences au fur et a mesure du temps sur le sujet de démonologie et des sciences occultes (il faudrait que je retrouves mes vieux livres qui parle de celà et que j'ai bien isolé que je ne sais plus ou ils sont, pour faire quelques recherches complementaires) pour retrouver a quel moment le fait que les demons disparraissent des péchés capitaux qui leurs sont attribués.

mais encore une fois : bon post de votre part gente Lunaewen ,
et bonne pertinence de Messire Malorme qui va soulever je pense d'autres recherches ...

Dieu soit loué! quand j'allais au catéchisme (il y a longtemps), on ne nous apprenait pas tout cela au sujet des démons liés aux péchés capitaux. A mon avis, c'était un truc pour faire peur aux gens et les garder dans le droit chemin. Une bonne partie de l'enseignement religieux du passé était destiné à provoquer la peur de l'enfer et des démons...

Le démon Asmodée on le retrouve dans l'église de Rennes-le-Château. Drôle d'endroits pour y croiser le malin non ?

Les sens des péchés capitaux ont changé (orgueil et gourmandise), bien que pour le second, l'Eglise devrait le renommer (une demande a été faite par des chefs étoilés il y a quelques temps).

Le malin a plusieurs noms et plusieurs visages, certains étaient les dieux des enfers chez les grecs et les égyptiens. Baal, Seth et Hades par exemple ?

Dame Danièle a écrit:

Dieu soit loué! quand j'allais au catéchisme (il y a longtemps), on ne nous apprenait pas tout cela au sujet des démons liés aux péchés capitaux. A mon avis, c'était un truc pour faire peur aux gens et les garder dans le droit chemin. Une bonne partie de l'enseignement religieux du passé était destiné à provoquer la peur de l'enfer et des démons...

Ah ça! Combien de génération d'hommes ont été enchaînés à cette peur des "infernaux paluds"; peur pieusement alimentée par l’Église , afin de garder toutes ses brebis dans le droit chemin et de les contrôler... Un bon fond de commerce qui a fait la richesse du clergé pendant des siècles.
Bien sûr, il y a des actes et des comportements plus ou moins répréhensibles... que doit gérer -en principe- notre propre conscience et discernement et ce - sans un aval religieux.

J'ai moi aussi fait mon catéchisme , communion etc., il y a longtemps. Enfin, on me l'a imposé. Résultat: monumental rejet à l'adolescence qui ne s'est pas tari avec l'âge. Ce qui explique que je ne suis pas très tendre avec les religions monothéistes et que je n'interviens pas trop sur ce post non plus...

Vis a vis des 7 péchés capitaux, je pense qu'il faut y voir un code de comportements pour que la société fonctionne correctement. Car une société qui fonctionne rapporte de l'argent et cette manne finit pour une large part dans l'escarcelle de l'église. Les paresseux ne rapportent rien. Les gourmands dépensent tout mal à propos etc...

Et pour motiver un peu, rien de tel que la peur. Alors, un petit démon par-ci, par-là et le tour est joué. L'église connait parfaitement les règles du jeu de la peur et pour cause: elle les a inventé!

aragorn a écrit:

Et pour motiver un peu, rien de tel que la peur. Alors, un petit démon par-ci, par-là et le tour est joué. L'église connait parfaitement les règles du jeu de la peur et pour cause: elle les a inventé!

Tout à fait d'accord. Finalement, les démons et l'Enfer étaient de bons boucs émissaire mais ô combien! plus sympathiques et dignes d'intérêt.
La tradition populaire ne s'y est pas trompée et a véhiculé au fil du temps de nombreux récits truculents et colorés où le diable jouait très souvent le premier rôle...

Je soupçonne l’Église d'avoir aussi été plus vicieuse que ça: faire oublier qu' Elle même peut se laisser charmer par l'appel du démon....

Je crois bien qu'il y avait des moines gourmands et paresseux ( ce n'est pas seulement dans l'imaginaire collectif médiéval et actuel ); des prélats cupides et avaricieux ( dénoncés déjà par les goliards) ; les deux entretenant des relations très peu chastes avec leurs maîtresses. La palme d'or revient aux Pères de l’Église , ces parangons de vertu gonflés d'orgueil ,qui étaient en proie à l'envie de la luxure des autres (acte charnel auquel ils n'ont pas droit ou plutôt qu'ils s'interdisent d'avoir). Il n'y a qu'à voir leur liste de tous les péchés à caractère licencieux énumérés dans les moindres détails et débités dans des propos proprement " orduriers" pour se convaincre qu'ils étaient littéralement "obsédés" et "frustrés" avec une sérieuse tendance au "sadisme"...

D'où l’universel constat qui s'applique souvent aux Puissants : "Fais ce que je dis mais ne fais pas ce que je fais ! "

Pour le vice, le sadisme et les frustrations, voir du coté de l'inquisition.

aragorn a écrit:

Pour le vice, le sadisme et les frustrations, voir du coté de l'inquisition.

De dignes successeurs...