J'ai visité cette abbaye, ou plutôt ce qu'il en reste, au cours d'un tout récent voyage en Marais Poitevin.
Voici le résumé de son histoire...
Aux alentours de l'an mille, le Duc d'Aquitaine, Guillaume d'étoupe ( je crois savoir qu'il porte ce surnom à cause de sa chevelure rousse) possède un relais de chasse sur une petite ile boisée au cœur du marais. Ce lieu retiré ce nomme Maillezais.
Au cours d'une chasse, un sanglier trouve refuge dans les ruines d'une chapelle abandonnée située à quelques distances du relais. Les pieux chasseurs voient là un signe divin et laissent repartir la bête. Emma, l'épouse de Guillaume "fier à bras", lui-même fils du Duc, parvient à convaincre son riche beau-père d'installer sur le lieu même de la chapelle un monastère. Ainsi, nait une première institution ecclésiastique.
Le fils d'Emma, Guillaume "le Grand" ( Ce prénom a un certain succès dans la famille!) confie l'ile de Maillezais au prieur Théodelin et celui-ci fait démolir le relais de chasse pour transférer en ce lieu le monastère. St pierre de Maillezais est né, mais ce n'est encore qu'un modeste édifice perdu dans le dédales des eaux sombres.
Vont suivre cinq siècles de prospérité car l'endroit n'abrite pas que des moines mais aussi des Convers qui sont des laïcs (ils n'ont pas fait leurs vœux) menant cependant une vie extrêmement religieuse. Tout en priant, (pas moins de sept offices journalier) les moines organisent et comptabilisent.
Les convers font le reste...
Les terres ne sont pas faciles à exploiter mais elles sont fertiles.
Au tout début du XIII ième, Maillezais gagne en importance. En effet, Pierre de Volvire, un important Seigneur, concède aux moines un immense territoire avec comme recommandation de le valoriser. Ce lieu se nomme le Golfe des Pictons. Il deviendra le Marais Poitevin.
En 1317, le diocèse de Poitiers est divisé en 3 parties. D'abbatiale, Maillezais devient cathédrale, sous la juridiction, et la protection, directe du Pape.
Maillezais s'épanouit et devient une place majeure du Poitou sur tout les plans, économique, religieux et artistique.
Les guerre de religion vont brutalement briser cet essor.
La ruine s'abat sur l'orgueilleuse cathédrale, économique d'abord puis physique. Dés 1562, les lieux sont en partie désaffectés et laissés à l'abandon. Courant XVII ième, le siège épiscopal est transféré à la Rochelle, portant le coup fatale.
En 1791, le site est vendu comme bien national et devient...carrière de pierre.
Les dernière ruines de l'édifice sont sauvées au XIX par quelques passionnés et en 1996, le Département de Vendée prend la relève avec la volonté de rendre quelques fiertés à ce lieu débordant d'histoire.