Les sceaux

Définition

Le sceau au Moyen Age est une "galette de cire" attachée à un document et portant l'empreinte laissée par la pression d'une matrice, l'objet métallique gravé en creux d'image et de caractères. Lorsque le sceau est en métal il est appelé "bulle".

Aune époque où peu d'homme savent lire et écrire, le sceau, par l'image qu'il porte, permet d'identifier celui qui l'a apposé. Son possesseur est nomé le "sigillant". Le sceau remplace sa signature et consiste la preuve de l'authenticité pris par celui qui y est figuré.

Un usage trés ancien : le sceau de Mésopotamie

L'usage du sceau est très ancien et remonte aux origines de l'histoire. En Mésopotamie, utilisé dès le IVeme millénaire avant Jésus-Christ, il est à la source de l'invention de l'écriture. Les sceaux-cylindres, imprimés sur une bulle d'argile qui contenait les termes de l'échange, permettaient d'identifier l'un des négociants.

A Rome, beaucoup de particuliers portaient des anneaux sigillaires dont ils apposaient l'empreinte au bas des documents par lesquels ils s'engageaint.[/i]

L'âge d'or du sceau : le Moyen Age

Pendant tout le Moyen Age, la fonction principale du sceau est d'authentifier un acte et d'identifier celui ou ceux qui l'ont passé. Il remplace en quelque sorte une signature. Peu utilisé sous les roi mérovingiens, son usage se répand sous les Carolingiens et se généralise aux XIIeme et XIIIeme siècles à toutes les catégories d'hommes et de femmes, depuis le roi jusqu'au paysan, ainsi qu'à toutes les communautés religieuses ou laïques. Au cours du XVeme siècle, l'emploi du sceau commence à diminuer tandis que la signature apparaît au bas des actes, que l'on fait appel de plus en plus à des notaires et que le papier remplace progressivement le parchemin. Après 1550, cet usage se raréfie, réservé au roi et à certains dignitaires, parallèlement à la diffusion du cachet de cire pour fermer les courriers.

Les sceaux aujourd'hui

Les premiers tampons encreurs des administrations sont de véritable matrices de sceaux.
Aujourd'hui, il est encore utilisé, essentiellement pour garantir l'inviolabilité de l'objet scellé ou d'un lieu, Les compteurs d'eau, de gaz ou d'électricité, les pièces à convictions pour un jugement, les lieux d'un crime sont ainsi protégés de toutes tentativex de fraude ou d'intrusion.[/i]

Les matrices

La matrice est l'obejt gravé en creux avec lequel on réalise l'empreinte dans la cire. Les matrices médiévales sont métalliques, le plus souvent en bronze, laiton ou cuivre, très rarement en métal précieux.
Il nous reste peu de matrices. A la mort du titulaire de sceau, elle était brisée, fondue ou enterrée avec le possesseur. Parfois, par souci d'économie, on reprenait la matrice de son père et on changeait la légende. En effet, la fabrication d'une matrice était un travail long et coûteux, qui nécéssitait une gravure précise et méticuleuse. Il était effectué par des hommes de confiance, capable de graver les motifs et la légende à l'envers.

Les modes d'apposition

Au moyen Age, il y a eu deux manières successives d'apposer un sceau sur un document : le plaquer sur celui-ci ou le suspendre.
Les plus anciens sauf les bulles, toujours pendantes étaient plaqués. On pratiquait une incision en crois dans le parchemin puis on repliait les quatre angles. La cire était ensuite appliquée sur cette ouverture et allait adhérer sur l'autre face du document.
A partir du XIème siècle, les sceaux plaqués vont être remplacé progressivement par des sceaux pendants. Deux méthodes existaient. Une bandelette pouvait être découpé en bas du parchemin sur laquelle on apposait le sceau : on dit alors que le sceau est appendu sur une simple queue. Lorsque la bandelette de parchemin était repliée en deux et passait par une fente pratiquée dans le bas du document, le sceau était alors appendu sur une double queue.
Enfin la double queue pouvait être remplacée par les lacs (prononcer"la") ou fils de soie ou cordelette de laine ou de chanvre. Les fils de soie étaient plutôt employés par les grand personnages.

Les principaux types iconographiques de sceaux

Le type majesté

Le plus ancien serait celui de Henri Ier, datant de 1035. Le roi est vue de face, assis sur son trône. Il a revête ses attributs royaux : couronne, manteau, sceptre, fleurs de lys ou autres symboles de son pouvoir.

Le type équestre

Le chevalier est représenté à cheval dans son équipement de guerrier, brandissant son épée. Suimple ou début, son équipement devient de plus en plus élaboré et le cheval est doté d'une housse portant les armoiries su seigneur que l'on peut voir aussi sur son écu. Le détail de son armement est de mieux en Mieux représenté.

Le type pédestre (effigie en pied)

Le personnage est représenté debout, en pied, parfois sous un décor d'architecture. Il est plutôt utilisé pour représenté une dame ou un ecclésiastique.

Le type armorial ou héraldique

Le sceau montre un écu avec les armoiries du possesseur comme principale illustration. Ce sont les sceaux les plus répandus, concernant non seulement les nobles mais aussi les bourgeois, les officiers, les villes, les corps de métiers et autres communautés.

Le type monumental

Le sceau représente des monuments réels ou symbolique : enceintes de villes, murailles et tours, ponts, beffroi, édifices religieux.

Le type hagiographique

Il montre une scène religieuse, le Christ, la Vierge, des anges ou des saints. Parfois le possesseur peut être représenté agenouillé aux pieds du saint ou sous une niche ou dessous de la scène pieuse.

De cire et de plomb

Au Moyen Age, le sceau est généralement en cire, parfois en plomb, on l'appelle alors bulle, et exceptionnellement en métl précieux (or). Les papes avaient coutume d'utiliser la bulle de plomb. Une bille de bétal était écrasée entre deux matrices gravées. Le sceau avait alors l'aspect d'une monnaies avec un avers et un revers.
Dans le cas de sceaux en cire, on pouvait aussi marquer une empreinte sur le revers, le contre-sceau. De plus petite dimention, il rendait plus difficile la falcification du sceau. Le plus souvent, le contre-sceau représentait les armoiries du sigillant. dans de nombreux sceaux, la cire garde encore les empreinte digitales de delui qui l'a fait.

Des cires colorées

Au cours du haut Moyen Age, la cire s'est substituée à l'argile. La cire médiévale à sceller était un mélange pour deux tiers de cire d'abeille et pour le tiers restant de substances diverses destinées à colorer et durcir le sceau (résine, poix, cendre, craie). Jusqu'au XIèeme siècle, il semblait qu'on n'ait pas utilisé de matière colorante. La couleur variait alors entre le jaune pâle et le brun , selon la qualité de la craie, rendant la cire plus blanche. Au cour du XIIèmes siècle. de nouvelles couleur apparaissent. Avec l'addition l'adjonction d'oxyde de cuivre permettait d'avoir de la cire verte.
A partir de Philippe Auguste, la chancellerie tenta de réglementer la couleur de la cire. Ainsi, l'emploi de la cire verte dévait être réservé aux actes solennels à effet perpétuel et la cire jeune au actes limité dans le temps. Ce n'est qu'à partir de Jean le Bon que cette règle fut respectée.

Formes et dimensions

La forme comme les dimensions sont variées. Les sceaux peuvent mesurer de 10 à 120 mm. Plus de vingt formes ont été recensées mais les deux plus courantes sont la ronde et celle dite en "navette". La première remonte à la plus haute Antiquité; c'est la plus fréquemement utilisée. La seconde, appellée encore "ogivale", apparaît au XI ème siècle. Elle est plutôt employée par les dames ou les ecclésiastiques.

La légende

Elle permet de connaître précisément l'identité du sigillant qu'il s'agisse d'une abbaye, d'une personne physique ou d'une institution.
Sauf dans le cas des bulles, la légende est généralement écrite sur le pourtour, suivant sont contour; elle utilise en grande partie les règles d'écriture employées dans les monnaies. La lecture commence en haut, le début étant marqué, comme sur les monnaies d'alors, par une petite croix (ou croisette), une étoile ou un fleuron. Suit généralment le terme SIGILLUM ou SEEL , pouvant être abrégé de diverses manières, tout comme les autres mots, afin d'en mettre le plus grand nombre : nom, titulature...
Jusqu'à la fin du XIIème siècle, on emploie le latin. La langue vulgaire, le français, apparaît au XIIIème siècle. d'abord dans les noms puis dans le reste de la légende.