Bien j'avais laissé ce sujet de coté, mais maintenant que j'ai un peu de temps (du moin je le prends), je vais y répondre.
Tout dabord, que tout malentendu sois dissipé, le but de toutes discutions sur ce forum est de partager ses connaissances dans la convivialité et non de vouloir avoir raison ou de prouver quelque chose, donc avant de répondre, je tenais à dire, que c'est dans cet esprit que je vais répondre
.
C'est très interressant ce que tu m'a apris Eudes sur la Sainte Inquisition. A vrai dire, je connais très très peu tout ce qui se rapporte à elle. C'est un sujet qui a toujours été tellement polémiqué, que je n'ai jamais entrepris de l'approfondir, la vérité étant tellement difficile à démellée dans ce genre de cas. Tu a l'air de connaître un livre dont se servait les inquisiteurs avec des extraits de Saint Augustin et Plotin ? Aurais tu quelques uns de ces extraits sous la main ? Si oui, merci d'avance
Pour ce qui est des personnes qui avaient des dons particuliers ou des visions, il est vrai que bien souvent, la vie en solitude les attirait (pour en revenir au tout début de la discution). Mais c'est parceque cela venait d'eux, il ne s'agissait pas d'une vie imposée par l'Eglise, c'est un peu ce que pouvait laisser entendre ce que tu avais écris
. C'est pour cela que j'ai dit que devenir reclu n'était pas le seul moyen pour ces personnes de devenir des saints, ou plus précisément de tendre à une vie de sainteté. Cependant, il est vrai qu'il faudra attendre Saint François de Sale au XVIIe siècle pour que la sainteté dans la vie quotidienne soit particulièrement mise en valeur (voire "le Traité de la vrai dévotion", petit opuscule écrit par François de Sale, dans le but de rendre accessible la sainteté à toutes les personnes vivant dans le monde). Cela ne veut pas dire pour autant que cette doctrine spirituelle ne fut pas conseillée et pratiquée avant, et dans le cas présent au Moyen-Age. Mais bon, je te l'accorde, la coutume était plutôt que les mystiques et autres personnes charismatiques s'isolent, néanmoins, je maintiend qu'il ne faut pas généraliser dans ce cas
(Il éxiste beaucoup de témoignages de mystiques ayant vécu cela au milieu de leur activitées quotidiennes, principalement des mères de famille, je doute qu'une mère de famille aurait abandonné ces enfants et son mari au moyen-âge pour s'isoler dans la prière ! l'abandon de son devoir d'état est une chose qui fait très très mauvaise figure dans un procès de canonisation, tout chrétien est sensé accomplir ses devoirs, et d'autant plus si est déterminé à tendre vers la sainteté, visions ou pas !
)
Pour l'enseignement de Saint Thomas d'Aquin, si tu entends qu'il était donné à une certaine élite, comme aujourd'hui des cours pour devenir informatien ou programmeurs s'adressent à des personnes ayant déjà un certain bagage d'étude pré-requis et donc à une certaine "élite", alors oui, je suis d'accord. Son enseignement s'adressait à des étudiants en philosophie et en théologie. Il faut dire qu'à cette époque, les facultées de philosophies et de théologies était extrèmement répandues, rien à voire avec ce que l'on peut connaître aujourd'hui, même dans le domaine de la philosophie. Je pense aussi que tu fais allusion aux personnes qui n'étaient pas lettrées. En effet, le niveau intellectuel des cours de Thomas d'Aquin n'avait rien à voire avec un sermon donné au peuple, lors de la messe du Dimanche (il suffit de feuilleter un peu la Somme Théologique de Saint Thomas pour vite s'en rendre compte !! Elle qui a la base a été écrite pour des débutants, ce qui fait souvent rire les connaisseurs d'ailleurs xD).
Tu dit que les personnes qui avaient des visions reconnues par l'Eglise en tant que telle, étaient mise à l'écart, alors là par contre je t'arrête tout de suite
. L'Eglise en tant que telle justement, ne reconnait les visions d'une personne que bien longtemps après sa mort et jamais de son vivant. C'est une mesure de prudence qu'a toujours observée l'Eglise. Par contre, peut être voulait tu dire, que les personnes ayant des visions et dont l'accompagnateur spirituel (souvent un prêtre) pensait et discernait que cela venait réellement de Dieu suggérait a la personne accompagnée de vivre à l'écart de la société.. c'est possible, mais as-tu un exemple historique précis ? Qui repose sur des documents fiables ? Ce serait interressant. Dans tous les cas, je doute quand même que cela était conseillé à des personnes ayant un devoir d'état précis à accomplir (Ormis le cas, Saint Nicolas de Flue, Saint Suisse national, qui quitta femme et enfants pour aller dans un petit hermitage non loin de chez lui - ce point justement à posé beaucoup d'objections lors de son procès de canonisation-).
A propos des vocations, je parlais de la vocation des personnes ayant des dons particuliers, je ne parlait pas des vocations dans la famille, ce sont deux points bien différents
. La vieille rangaine comme quoi au moyen-âge la plupart des vocations avaient pour origine des raisons purement humaine, et que le spirituel n'y avait aucune part ; tout dabord je ne vois pas vraiment le rapport avec le sujet premier de la discution
Mais bon, puisque tu l'abordes, je dois te dire que cet argument énorme sur les vocations m'a toujours fait sourire et pour diverses raisons... Tout dabord, il s'appui sur le préjugé que la population au moyen-âge était sous alimentée, ce qui est faux, cela a été prouvé par plusieurs historiens, pour cela je te renvois au post que j'ai fait sur le livre
Le Moyen Age pour quoi faire ? de Régine Pernoud :
https://rivendell.forumactif.com/Autour-du-Donjon-c3/La-Bibliotheque-f7/Les-Grimoires-f9/Le-Moyen-Age-pour-quoi-faire-Regine-Pernoud-t614.htmJe pense que la foi au Moyen Age était très forte et que vouer sa vie à Dieu à cette époque était une chose tout à fait normale. Dans des familles allant de dix à quinze enfants, je ne vois pas vraiment ce qu'il y a d'exeptionnel à ce que l'un d'entre eu entre dans les ordres ou devienne prêtre de par son propre désir ! L'argument qui tend à nous faire croire que toutes ses vocations étaient purement arrangées, n'est qu'un préjugé de plus, qui prend d'autant plus qu'il est énorme est absurde. A savoir que l'on dirait que la conception d'une société profondément religieuse et pieuse nous dérange aujourd'hui. Et dailleurs sur quoi repose cette thoérie ? Sur quels textes ? Tout cela n'est qu'une grosse supercherie dont le but inavoué est de discréditer l'Eglise. Cela dérange térriblement aujourd'hui qu'une des plus grandes période de notre histoire, ai été possible en grande partie grâce à l'Eglise. A partir de là, tous les arguments sont bons pour dire que le Moyen Age était une époque obscurantiste, misérable et que l'Eglise, à défault d'être une Mère, était une sorte de dirigeante sévère et froide, qui, jouant sur la crédulité des petites gens, et se servant de son pouvoir, faisait subir son joug à tous, afin de devenir toujours plus puissante. Dans cette vision de l'Eglise, on attend presque les roulement de tambours, avec la révélation extraordinnaire que le pape n'était en fait que la réincarnation de Sauron et les évêques, ses sombres sbires. Je caricature, car mieux vaut en rire, mais quand on lit certaines choses ou que l'on entend certains discours, nous n'en sommes pas loin
. Le plus triste la dedans, c'est que c'est une insulte à l'histoire sur bien des points.
Sinon Fée Vivianne, effectivement, il y a une différence entre "être considéré comme un saint" et "être un saint".
Dans le premier cas, certaines personnes pieuses, par leur charité, leur exemple, voire les miracles qu'elles avaient accomplis étaient considérées par le peuple comme saintes, ou avait une grande réputation de sainteté (je pense au curé d'Ars, même si ce n'est pas au Moyen-Age).
Le second cas à lieu lorsqu'un personne est déclarée sainte par l'Eglise après sa mort et suivant une procédure qui a évoluée au cours de l'histoire de l'Eglise. Voici un lien qui résume très bien tout cela en une page
http://jeanpaul2.cef.fr/enseignement/canonisation-beat_01.html