Les Gargouilles
J'adore me promener le nez en l'air à regarder le ciel, seulement en ville je suis plutôt en manque d'espace pour me mettre à rêver, sauf...quand je croise une église ou une cathédrale! Vous avez surement déjà remarqué les portes sculptées, les vitraux, mais avez vous prit le temps d'observer les gargouilles? Difficle de compter ces milles et une créatures féroces jaillissantes d'on ne sait où!
La gargouille, du latin gurgulio, gurgulia signifiant la gorge ou l' oesophage, c'est ces figures monstrueuses sculptées dans la pierre d'où sortent les eaux de pluie. On les retrouve surtout dans l'art gothique (du XII au XVI siècle) en Ile de France ou sur les bords de la Loire, elles bordent les cathédrales de Noyon, Laon, Paris, Strasbourg et encore Bourges, Chartres, Amiens, Beauvais et Metz.
A Notre Dame de Paris:
Au début du Moyen-Âge, les eaux des toitures s'évacuaient directement dans la rue. Puis les architectes installèrent des chéneaux en pierre, terre cuite ou métal qui entraînent les eaux du toit dans des tuyaux ou des gargouilles.
La cathédrale de Laon a été l'une des premières a accueillir des gargouilles vers 1220. Celles-ci étaient grosses, peu nombreuses, composées de deux têtes, une pour soutenir l'autre qui déverse l'eau. Elles représentent des créatures animales fantastiques et effrayantes.
A Laon:
Au XIII siècle, elles deviennent de plus en plus nombreuses par souci d'évacuation d'eau plus propre et plus rapide, mais aussi car il est plus facile de les modifier au cas où la cathédrale subit des travaux. Contemplant la ville, perchées en haut des arcs ,les gargouilles prennent alors un rôle de décorations, moins imposantes avec des reliefs et des expressions plus travaillées, elles ont un vrai caractère, aucune figure n'est la même, ce ne sont plus seulement des figures grossières, mais des corps tout entiers qui se dessinent. Le travail de l'architecte et du sculpteur est un véritable chef d'oeuvre!
A Paris:
Fin XIII, les figures humaines remplacent les figurent animales. Au XV, les gargouilles sont encore plus fines et nous montrent un visage plus que féroce, elles sont démoniaques avec des détails toujours plus délicats et précis!
La gargouille la plus connue est la stryge, un esprit nocturne et malfaisant des légendes orientales:
Selon, la légende, un dragon ailé crachant le feu et dévorant hommes et bêtes terrifiait les habitants de Rouen. En l'an 520, la ville décida de faire appel au prêtre Romain pour s'en débarasser. Celui-ci accepta à la condition qu'ils se fassent baptiser et construisent une église. Le signe de croix et le bûcher vinrent à bout de la gargouille, mais mystérieusement seul son corps se consumait par les flammes, ni le cou ni la tête ne brûlaient! Ils furent exposés sur les remparts de la ville!
Sainte Chapelle du palais de Paris:
Tout comme les vitraux ont pour symbolique de transformer la lumière exterieure en lumière divine, les gargouilles n'ont pas qu'un aspect pratique et décoratif. Reliées à la religion catholique, elles éloignent les esprits démoniaque et le Mal de la Maison de Dieu gardienne du Bien. Il paraît même qu'elles hurlent quand le Mal approche!