"Ces créatures balourdes et disgracieuses au corps recouvert de poils et au long nez et turgescent et morveux sont les personnages fétiches du folklore et des contes nordiques. Ils sont parfois si grands que leurs têtes dépassent la cime des arbres, et leur corps se confond souvent avec les montagnes. Leur longueur égale celle des fjords et ils peuvent arborer dix, voire quinze têtes, parfois couronnées, et qui repoussent au fur et à mesure qu'on les coupe.
On les voit aussi aller par deux ou trois, mais il n'ont qu'un seul oeil à eux tous qu'ils se prêtent à tour de rôle. Sales, déguenillés, le nez et le menton malpropres, les trolls ont aussi de longues dents jaunes dépassant d'une lippe large et baveuse. Leur tignase hirsute est infestée de poux et leur barbe ressemble à un buison d'herbe folle.
Un troll signale toujours sont arrivée par des bruits caractéristiques: ronflements, grognements, raclement de gorge, hurlement, vociférations et autres incongruités. Ils sont dotés d'un appétit vorace et dévorent d'un seul coup de machoire un boeuf ou un cochon entier. Leur odorat est très développé, et ils repèrent de loin les créatures humaines, dont ils ne faotn q'une bouchée. Leur cri de guerre est alors "Ah! Ah! Ca sent le chrétien par ici!"
Pour tuer un troll il faut couper toutes ses têtes d'un coup, afin d'éviter qu'eles repoussent. Mais il existe une parade moins violente: il suffit d'obliger le troll, créature de la nuit, à reseter à l'exterieur jusqu'au lever du soleil. Car dès que les permiers rayons du jour l'effleurent, il est instantanément métamorphosé en pierre. Voilà pourquoi de nombreux rochers ont l'appararence des trolls. [...] Vaincu par la lumière, le troll incarne donc, comme la plupart des géants l'ombre et le mal.
[...]
Les trolls peuvent être très méchants mais le défaut principal qui les caractérise est la bétise. Les trolls, en règle générale, sontidiots et naifs, aussi laissent-ils échapper la plupart de leurs vistimes les plus rusées. Ainsi un jeune garçon supris par un troll attacha sa besace decuir sur son ventre et, muni d'un couteau, l'éventra afin d'en extraire les provisions qui se trouvaient dedans. Le troll voulant en faire de même, s'ouvrit tout simplement le ventre."
Edouard Brasey, "L'univers Féérique", éd. Pygmalion, 2008.