Le lieu que je vous présente aujourd’hui est sans nul doute l’un de mes endroits préférés en France.
La Bretagne, tout le monde la situe, lieu merveilleux emplie de légendes, contes et fables. Je vous emmène donc à sa pointe. La pointe Saint-Mathieu pour plus de précision [Beg Lokmazhe (pour la pointe) ou Lok Mazé (pour le lieu dit) en Breton].
Sur cette pointe, entre terre et mer, se trouve l’Abbaye Saint-Mathieu de Fine-Terre, abbaye donc bretonne se situant dans la commune de Plougonvellin dans le département du Finistère. (Pour la petite histoire le Finistère pourrait devoir son nom à cette jolie pointe selon le conseil général du Finistère)
Ce lieu aujourd’hui quasi désert et maintenant en ruines fut au XII° siècle le centre d’une intense activité, une véritable petite ville s’étant formée autour du monastère.
Selon la légende une première abbaye aurait été fondée en ce lieu au VI° siècle par saint Tanguy, sur des terres dont il avait hérité, qui s'étendaient depuis la rivière du Caprel (havre de Brest) jusqu'à Penn ar Bed. Il aurait choisi un promontoire sur ce site sauvage, isolé du monde, proche de la mer qui vient se fracasser sur les falaises.
Des générations d'historiens se sont penchées sur l'origine du monastère, mais les sources sûres manquent et il paraît vraisemblable que saint Tanguy regroupa autour de lui les quelques moines du noyau initial du premier monastère.
Les ruines que l'on peut voir de nos jours ne sont pas celles de l'abbaye du VI° siècle, mais celles du monastère bénédictin reconstruit aux XI° et XII° siècle. Ce sont les vestiges de l'église abbatiale qui fut élevée de 1157 à 1208 et remaniée aux XIV° et XV° siècle. (source : wikipédia)
Ne connaissant ni la date de fondation ni le nom du fondateur, seules quelques légendes transmises par tradition orale (merci mamie) nous renseignent quant au nom de cet abbaye. La légende dit que marins et commerçants seraient partis en Égypte pour récupérer sa dépouille, Égypte où St Mathieu serait mort en martyr. Les égyptiens s’étant reconvertis, la dépouille ne devait donc pas rester sur ce territoire. Une nouvelle abbaye aurait donc été bâtie en terre chrétienne et bretonne pour accueillir le corps. Hélas le corps ne put rester longtemps enseveli puisque quelques pirates italiens au X° siècle auraient repris la dépouille pour protéger leurs terres (la dépouille serait aujourd‘hui à Salerne). Cependant (et cela est certain) l’abbaye, jusqu’au XII° siècle affirma détenir la tête du Saint.
Véritable lieu de pèlerinage (il est d’ailleurs aujourd’hui un point de départ et une étape sur la route vers Compostelle) le village reste néanmoins la cible de pillages. Des maisons sont alors rasées permettant aux moines d’élever quelques fortifications autour du lieu saint (selon la charte du duc de Bretagne Jean III le Bon). Parcourant les siècles l’abbaye aurait vu nombres de combats, entre autre celui de Charles Blois et Jean de Montfort. Depuis ce combat l’abbaye changea de nombreuses fois de « patrie », parfois anglaise, parfois française.
La peste et la famine décimèrent également la population de la ville de Saint-Mathieu pendant le XVII ème siècle, réduisant ses revenus. En 1618, il ne restait que quatre religieux, puis deux, 20 ans plus tard.
en 1655 l'abbé Louis de Fumé, grâce à sa fortune personnelle et convaincant les bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, entreprit avec eux la restauration de l'abbaye et y ranima le zèle religieux. Les reliques du temps de la splendeur y furent à nouveau rassemblées et des pèlerinages organisés.
la Révolution, et plus particulièrement en 1790 lors de l'inventaire de l'abbaye devenu bien national, il n'y résidait plus que quatre moines. Tout son contenu mobilier fut progressivement dispersé et l'immeuble, ou tout du moins le gros œuvre, fut démoli en 1796 et les matériaux vendus directement sur place. Les fenêtres, portes, toits, avaient été précédemment pillés par les habitants. Quelques ruines de l'église et le donjon subsistèrent, vestiges de ce que fut cette grande abbaye bretonne.
Un phare fut construit en 1835 au pied même des ruines de l'abbaye. Depuis toujours, des feux avaient plus ou moins été entretenus en ce lieu pour y signaler la côte inhospitalière. L'abbaye avait longtemps servi à cette fonction.
(sources : wikipédia, ; photos : moi ; cartes, google ben oui... ; merci à l'Océan qui m'aida a corriger mon orthographe désastreuse)