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 Cluny III: Chantier roman monumental

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Humble villageois
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MessageSujet: Cluny III: Chantier roman monumental   Cluny III: Chantier roman monumental Icon_m18Dim 20 Jan 2008 - 11:06

L’abbaye de Cluny a été édifiée en 910 et génère un bourg monastique. Cluny porte en ses rues un grand nombre de maisons romanes.
C’est sous l’abbatiat d’Hughes de Semur que commencent les travaux de Cluny III en 1088.

Cluny III: Chantier roman monumental CLUNYreco

Cluny III: Chantier roman monumental Marosi004

En 1095 Urbain II consacre l’autel, alors qu’il est venu prêcher la croisade. Ce n’est qu’en 1130 qu’on suppose l’abbaye achevée, et reçoit sa dédicace par Innocent II.
A la fin su XIème, il s’agit du plus important des chantiers européens. Seul St Pierre de Rome sera plus important 5 siècles plus tard. Elle mesure 180m de long, avec une nef de 140m, un transept de 90m de long et une hauteur au niveau du voûtement atteignant les trente mètres. Elle comportait un cloitre liturgique pour les moines et le chevet comportait un déambulatoire et des absidioles où reposaient les reliques de martyrs.

Cluny III: Chantier roman monumental Slide26

Seul le bras sud du transept subsiste, partiellement transformé pour l'école des arts et métiers de Cluny.

La Galilée:


L’avant nef ou Galilée est un espace liturgique précédant l’église. Les moines s’y rassemblaient pour aller en procession. C’est un lieu de transition entre le monde profane et sacré. C’est aussi l’endroit ou se trouve le Christ sur terre entre sa Résurrection et son Ascension. Cluny en est la première mention, plus tard viendra Tournu, Paray-Le-Monial. Il date de la 2ème moitié du XIIème alors que le bras sud date de la fin du XI ème.
Les pierres des barabans datent des XIII-XIV venant de la carrière des moines et constitués d’un calcaire à entroques. Cette pierre possède un gros grain, rougeoyant (Même chose à St Martial, époque gothique).

En 1095 Urbain II consacre l’autel, alors qu’il est venu prêcher la croisade. Ce n’est qu’en 1130 qu’on suppose l’abbaye achevée, et reçoit sa dédicace par Innocent II.
A la fin su XIème, il s’agit du plus important des chantiers européens. Seul St Pierre de Rome sera plus important 5 siècles plus tard. Elle mesure 180m de long, avec une nef de 140m, un transept de 90m de long et une hauteur au niveau du voûtement atteignant les trente mètres. Elle comportait un cloitre liturgique pour les moines et le chevet comportait un déambulatoire et des absidioles où reposaient les reliques de martyrs.
Cluny III: Chantier roman monumental P9260010
Voilà ce que ça donne, avant d'être rentré dans l'avant nef. Et oui ça a bien souffert.


Seul le bras sud du transept subsiste, transformé en chapelle pour l’école.
L’avant nef ou Galilée est un espace liturgique précédant l’église. Les moines s’y rassemblaient pour aller en procession. C’est un lieu de transition entre le monde profane et sacré. C’est aussi l’endroit ou se trouve le Christ sur terre entre sa Résurrection et son Ascension. Cluny en est la première mention, plus tard viendra Tournu, Paray-Le-Monial. Il date de la 2ème moitié du XIIème alors que le bras sud date de la fin du XI ème.
Les pierres des barabans datent des XIII-XIV venant de la carrière des moines et constitués d’un calcaire à entroques. Cette pierre possède un gros grain, rougeoyant (Même chose à St Martial, époque gothique)

Les murs gouttereaux sont constitués en petit appareil piqueté. On a fait une restitution de la base des piliers flanqués de colonnes. Etant donné que cet espace est bâti à la moitié du XIIème siècle on a préféré utiliser un voûtement d’ogives, encore matérialisées par le tracé fait au sol. La restauration a pris le parti-pris de signifier l’arrachement des pilastres du mur gouttereau, que partiellement restitués.
On utilise, pour la base du bâtiment XI-XIIème, de l’arkose (grés) à des endroits spécifiques.
On constate une harpe d’attente entre l’église et l’avant nef. Le réseau de fondations s’adapte au faciès géomorphologique sur lequel est bâtie l’abbaye. Etant bâtie au fond d’une cuvette, les fondations se renforcent plus on va vers l’Est passant de 2m50 pour la nef à 4m de profondeur au niveau du chevet.
Les chapelles hautes sont dédiées aux archanges, il s’agit d’une tradition carolingienne qui affiche une volonté de vouloir ancrer dans la tradition le nouvel édifice.
L’église est détruite après la révolution et vendue.

Fin XI est bâtie l’hôtellerie Saint Hughes aujourd’hui séparée en deux, mais les deux bâtiments situés au nord de l’actuel Ecole de Art et Métiers nous présentent le même rythme de trous de boulins et le même appareil. La place au XI ème siècle était complètement fermée.

Sous le cloître du XVIIIème, on a retrouvé les restes de Cluny II et peut être de Cluny I car certains sondages révèlent des élévations en opus spicatum.
La salle capitulaire de Cluny III date de la première partie du XIIIe s.

Plus on va vers l’ouest, plus les fondations sont de moindre importance et ainsi l’on peut voir le sol naturel. (Part de 4m du sol et va jusqu’à -4 m de profondeur)
Cette église permet de rester en place grâce à une chaîne de fondation qui relie les piliers.


C’est le passage qui mène du cloître actuel à la nef de Cluny III. Il date de Cluny II. Les moines ont très longtemps utilisé la Galilée de Cluny II comme lieu liturgique, et quand elle a été détruite, ils ont utilisé ce passage comme galilée. Il s’élevait sur deux niveaux : le RDC qui servait de procession, commémorait la résurrection du Christ et le premier étage où se déroulait la messe pour les morts. Les sépultures médiévales y sont orientées vers l’église, et non vers l’Est. C’était un passage ouvert qui donnait sur une cour.
La grande porte date du XIIIe s.
Fenêtre de la chapelle d’abrogation. C’était une chapelle dédiée à un abbé puis elle fut reconstruite au XVIIe s.

- Passage galilée

Le vrai mur médiéval s’arrête à l’appui de la fenêtre mais cette fois-ci on ne voit pas la différence entre la part initiale et celle restaurée. Cluny III fut commencé à la fin du XIe s et le clocher octogonal fut construit au XIIe s. Quant à la tour de l’horloge, elle est d’époque jusqu’à la corniche, au dessus, il s’agit d’une restauration du XVIIème siècle.



Le bras Sud du grand Transept :

Cluny III: Chantier roman monumental 0014_gotica_abadia_cluny_06

Le bras du transept a été construit à la fin du XIème avec la tour de l’horloge, alors que le clocher octogonal date du XIIème. Les pierres jaunes distinguent les restaurations du début XXème.
Les petites lucarnes montrent un couloir de circulation qui permet d’accéder jusqu’au clocher. Dans la tour de l’horloge, (dernier niveau de la tour date du XVII), se trouve la chapelle Saint Gabriel, la 2ème, Saint Michel en façade, Saint-Raphaël certainement dans l’autre transept pour les trois archanges.

Transept de 3 travée, méridionale, centrale surmontée par la coupole et la troisième qui donne sur le collatéral et cette travée est identique en élévation au mur gouttereau de la nef. Le bras sud du grand transept est le début du chantier, et il présente une physionomie différente de la troisième travée et la nef. Il y a donc eu un changement de programme. On a deux travée complètement construite en moellon et enduite, le moellon n’a pas vocation a être apparent et ce pour des raisons esthétiques mais aussi pour sa protection.
Fin XIème dans la région Bourguignone on ne maitrise pas bien le grand appareil. On le conserve seulement pour l’ossature, les piliers engagés, les arcs doubleaux et formerets. La troisième travée reçoit un plaquage en grand appareil car on est dans un autre projet.

On a un voûtement en berceau brisé, et il semble que ce soit la première fois qu’on l’utilise en France, ça permet de monter plus haut la voute. Dans la première travée on est a 20-21m, 33m pour la coupole, alors que la troisième travée on est a 30m, il y a une volonté de monter plus haut. C’est du non vue dans les chantiers de l’époque 20-22m c’est le maximum.
Pour cela on a recours à un système architectonique incroyable, on n’a pas recours au contrebutement de tribunes. C’est les piliers et les arcs qui sont porteurs, qui appartiennent à un système comptant aussi les fondations (en grille). Autour de 1100 on a déjà une conception ogivale de ce que sera le gothique. On comprend qu’il faut renforcer les supports et que l’ossature est primordiale.
Cela a permis d’ouvrir les murs, qui ne sont d’ailleurs pas très épais, 1,5m à peu près, alors qu’au sommet il fait 2m grâce à un système de ressaut, ce qui fait l’assiette du couvrement.

Cluny III: Chantier roman monumental Jpg_sp-7-ud-1
Reconstitution 3D


Le choix de la pierre :

La chapelle Saint Martial gothique va utiliser le même calcaire à entroque que l’on a vu dans l’avant nef. Le chantier roman utilise du calcaire oolithique et micritique provenant des environs de l’abbaye. Pour les piliers, il y a un changement de couleur, on passe du beige, au rouge marron brun. Les piliers engagés ont un système de mariage de calcaire oolithique et d’arkose qui est un gré, on a donc une alternance pierre dure pierre tendre.
Les arcs sont en pierres dures en arkose. A la base on a une pierre tendre, du calcaire micritique qui est gélif, donc en mauvais état. On peut se poser la question de cette utilisation de pierre tendre et non d’arkose. C’est un choix dictée par un système général, cette pierre a également une très bonne résistance à la compression. Ces charges verticales sont énormes ici. Si on avait mis que des matériaux durs on aurait eu un effet de poinçonnement alors que l’on recherche une sorte de diffusion de ces forces.
Le calcaire réservé à la sculpture qui est le pisolithique blanc, la carrière se trouve Roche de la Lie, entre Macon et Cluny, La roche Vineuse. Pierre très chère car à 15km et elle n’est pas sur une voie d’eau.

Les enduits :

Les enduits recouvraient l’ensemble, sauf la troisième travée. L’enduit était blanc dans le transept, mais dans les chapelles, dans les absides on a trouvé beaucoup de fragment d’enduits peints a fresco assez caractéristiques du XI XII. Au XVème, nouvel enduit, jaunis, qui vient combler les lacunes de l’autre enduit qui est piqué. A cette époque, l’enduit primitif est lacunaire, l’autre vient recouvrir les endroits où il a disparu. C’est un enduit qui a dans sa composition des fibres animales qui permettent de le structurer, c’est assez caractéristiques des enduits du XV-XVII, ou avec des fibres de végétaux. On y voit un décor de faux appareil avec des faux joints, que l’on voit aussi à la jonction des claveaux au niveau du cul de four. On va en mettre de partout à cette époque car toute pierre taillée doit être soulignée, il y a là une volonté de monumentalisation donc ce qui est plus noble.

Les thèmes :

Gros chapiteaux : loutres affrontées
Aussi décors de singes assis.
Il y en a très peu des animaliers, la plupart du temps ils sont antiquisant sur la base de la feuille d’acanthe.

L’organisation de la troisième travée :

Pour la troisième travée, le trou de boulin nous en dit beaucoup sur la vie du bâtiment. Toutes les deux premières travées sont très homogènes, en revanche il y a un arrêt de chantier pour la troisième.
Ils construisent la grande arcade, jusqu’au bandeau, mais décide de changer de partie. Donc on a grande arcade, arcatures aveugles, fenêtres hautes, avec des pilastres faisant référence à l’antiquité. Il y a un décalage entre les arcatures aveugles et les fenêtres hautes car elles viennent buter sur la coupole.
De l’autre côté, ils construisent d’un seul jet la même formule, donc pas de bandeau, avec toujours le même décalage. On a un plaquage de grand appareil

Les deux premières fenêtres ne sont pas centrées dans la deuxième travée par rapport aux colonnes. Dans un premier temps, on a peut être voulu créer un bâtiment charpenté, 3 fenêtres dont une murée à cause de la construction de la sacristie, mais arrivé au bandeau on a voulu voûter et on a donc inséré les piliers dans le mur.

Caveau des abbés d’Ambroise. Tous les dignitaires de l’églises sont enterrés là, les moines sont dans des cimetières monastiques. Il y a des ci.

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Voilà un des chapiteaux de l'autel retrouvé.

Je ne détaille pas les bâtiments annexes ici.

Anne BAUD - Cluny, un grand chantier médiéval au coeur de l'Europe
Didier MEHU - Paix et communautés autour de l'abbaye de Cluny (Xe-XVe siècle) (Histoire du bourg)
GARRIGOU GRANDCHAMP et SALVEQUE - "Cluny, un bourg monastique exceptionnel", in Archéologia n°341 pp54-65
GARRIGOU GRAND CHAMP et SALVEQUE " Les décors peints dans les maisons de Cluny XII- XIVème" Bulletin du Centre d'études clunisiennes, 1999, P108
RION-JONES et SALVEQUE - La ville de Cluny et ses maisons (XIème-XVème), PAris, Picard, 1997
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