Le Roman de Renart est un récit compose de 27 histoires courtes appelées branches entre le XII et le XIII eme siècle par une vingtaine d’auteurs dont la plupart restent anonymes.
Ces branches nous content les aventures de Renart le goupil, animal rusé et manipulateur qui passe son temps a tromper les autres animaux pour obtenir par la ruse de la nourriture, se tirer de situations dangereuses pour lui ou pour le simple plaisir de nuire a autrui. Pour ce faire le Roman de Renart met en scène toute une galerie de personnages qui seront les victimes du malfaisant goupil (Ysengrin le Loup (principal ennemi de Renart), Tibert le chat (un concurrent de Renart qui sait faire preuve lui aussi d’une grande ruse), Tiecelin le corbeau, etc.).
Le ton et le propos des branches, écrites en langue romane, se rapprochent de ceux des fabliaux : Ici pas de grands héros porteurs des valeurs courtoises mais des personnages vils, rancuniers, calculateurs, qui triomphent grâce a la ruse et a la tromperie. Les auteurs ont régulièrement recours à un langage grossier, les personnages n’hésitent pas à s’insulter et se couvrir de noms orduriers.
Si le but avoue de cet ouvrage en octosyllabes, qui parodie en y faisant référence et en les déformant les genres que sont le roman et l’épopée est de divertir il était particulièrement apprécie pour son cote satyrique : Y sont passes au vitriol : l’être humain en général, en effet un peu a la manière des Fables de Lafontaine le Roman de Renart stigmatise les bassesses humaines en accentuant les traits les plus vils de l’homme en transposant des scènes de la vie humaine dans le monde animal. La femme n’est pas en reste, contrairement a la femme de l’amour courtois, la femme est souvent décrite dans le Roman de Renart (notamment a travers le personnage d’Hersent, femme d’Ysengrin) comme luxurieuse, trompeuse et infidèle. Les descriptions des gens du peuple montrent bien le mépris que les auteurs des différentes branches (clercs lettrés) pour les petites gens. La noblesse et le clergé ne sont pas en reste et se voient aussi présentées sous un jour peu flatteur au même titre que les institutions qu’ils représentent et, plus largement toute la société médiévale.
Cette critique de la société médiévale s’appuie sur une observation précise de celle-ci et le Roman de Renart nous donne un aperçu assez clair des mœurs et coutumes campagnardes au MA.
Petite anecdote qui illustre la popularité au MA du Roman de Renart : au XIII eme siècle, Gautier de Coinci (Moine benedictin et trouver/ 1178-1236) reprochait aux moines de préférer la lecture du Roman de Renart a celle des textes sacres
Sources : Introduction de l’édition Granier Flammarion par Jean Dufournet / Wikipedia.
Cordialement