De l'utilisation agressive du bouclier.

De prime abord, le bouclier apparait comme un simple outil défensif, une surface plus ou moins grande derrière laquelle on se protège le plus possible des aléas de la bataille. Cependant, quel ne fut pas le soldat qui, à un moment ou un autre, fut tenté, ou obligé, de se servir de cet objet d'une manière moins conventionnelle, pour casser quelques côtes, écraser une gorge, briser une jambe et j'en passe des plus festives!

De là a développer des méthodes de combat impliquant le bouclier comme une arme véritable, il n'y avait qu'un pas qui fut notamment franchit par les légionnaires Romains. Imaginez-vous recevoir en pleine poitrine un coin carré de la leurs vastes boucliers. Aussi efficace qu'un coup glaive... Ils ne furent cependant pas les seuls et il semblerait bien que de leur côté, les peuples Gaulois utilisent eux aussi violemment les boucliers. En bois, recouvert de cuir et portant au centre un Umbo métallique, l'objet ne semble pas des plus redoutables. Et cependant...









Dans certaines tombes de guerriers Celtes, outre l'armement classique, une étrange pièce métallique, déposée en travers des tibias du défunt, attira l'attention des spécialistes en armement. Il s'avéra que c'était un renfort pour le bas du bouclier. On songea d'abord à une simple précaution pour ne pas abimer le cuir inutilement au contact du sol mais à l'époque, le fer est rare et cher. Pour le prix de cette simple protection, un guerrier pouvait s'offrir de nombreux boucliers neufs. Cette théorie ne tenait donc pas la route et il apparut alors que ce renfort était destiner à subir des coups nettement plus violents puisqu'il transformait le bouclier en une redoutable masse d'arme.

Les photos et explications techniques proviennent de la revue Keltia... Que je conseille...

Citation :

Il s'avéra que c'était un renfort pour le bas du bouclier.

Je me souvient également avoir vu ce type de renfort sur... un fourreau de cimeterre!!!!
Pareil je pensais que s'était pour la rigidité ou la solidité de ce dernier... c'était vrai en partie: Le fourreau, pendant à la ceinture, pouvait se retrouver en une fraction de seconde, dans la main gauche du combattant d'un simple mouvement de jambe.
Le fourreau était renforcé d'une pièce de métal sur toute l'arrête extérieur de sa courbure, le fourreau lui même épousait la forme de l'avant bras. Le combattant pouvait ainsi parait les attaques de son bras gauche, voir frapper.
Après (Avant plutôt) le coup de point américain, voici l'avant-bras moyen-oriental!!!!

Comme quoi, tout peut devenir une arme décente dans les main d'un combattant aguerris

En Chine ancienne, il me semble( je ne retrouve pas mes sources) que le fourreau d'épée peut s'utiliser pour parer un coup mais aussi pour en porter, comme une sorte de bâton.

J'ai regardé "Rome" hier soir (avec délectation car je trouve cette série excellente, assez proche de la réalité historique tant dans les faits principaux que pour les costumes et équipement). Il y a une scène très intéressante au niveau de l'armement. On comprend bien que l'entrainement du légionnaire comportait une utilisation extrêmement agressive du bouclier qui devient une arme en lui-même. Titus Pulo, un des héros, est condamné à mort pour meurtre. Il doit mourir dans l'arène, en fait une petite coure sordide où la plèbe s'entasse pour voir massacrer les condamnés. Mais Titus est un grand guerrier et il s'offre un joli carnage. Non seulement le bouclier pare les coup mais il en donne, autant directement sur le corps ( la gorge et les côtes sont particulièrement visées) que pour écarter ou coincer le bouclier adverse. Ces techniques n'apparaissaient pas dans des œuvres plus anciennes et nous voyons là le travail précis et patient des reconstitueurs. Les chorégraphies de combat y gagnent en beauté mais dans la réalité, cela devait rendre les batailles encore plus terribles.